Je pénétrais dans la salle de classe, un immense sourire aux lèvres. Les autres vous diront que ce n'est pas différent de d'habitude, étant une personne pleine de joie de vivre, qui aime rire et qui suis optimiste. Mais là, c'était encore pire que d'habitude. Je ne vais pas non plus dire que je n'ai que des qualités, loin de là. J'ai des défauts, et pas des petits : grincheuse, râleuse, colérique, invivable et surtout, je suis lunatique. Mais aujourd'hui, j'étais à la limite de l'hystérique. On aurait dit que le guitariste du groupe The gazettE : Aoi, m'avait déposé un baiser sur la joue. Dans ces moments, j'ai tendance à faire peur, très peur. Et bien que mes amis soient habitués à mes moments de folies intenses - ou non, là, ils eurent du mal à se faire à mon humeur. Mes profs aussi d'ailleurs. Moi qui suis, d'habitude, plutôt discrète en cours, je faisais que lever la main pour répondre aux questions posées, même si la réponse était fausse. Autant dire qu'avec ça, ma note d'orale va faire une ascension phénoménale ! À moi, les bonnes notes !

-Samantha, pouvons-nous savoir le pourquoi de ton... Enthousiasme aujourd'hui ? Finit par me demander en début d'après-midi mon amie Sonia alors que nous nous dirigions à notre premier cours de l'après-midi, soit : anglais.

-Mais bien sûr. L'auteur de Shingeki no Kyojin, Hajime Isayama, sera à la Japan Expos de cette année et... Je vais y aller ! Répondis-je en sautant partout comme un kangourou et en tapant dans mes mains comme une grosse débile que je suis - et je l'assume. À moi, les orthographes ! Les photos ! Et les discussions en japonais avec ce véritable dieu !

-Je croyais que ton dieu était Aoi ?

-Oui, l'un de mes dieux, avec Hajime, Michael Jackson et j'en passe. Et ça, ce n'est que pour les personnes existantes. Je n'ose pas te faire la liste de tous les dieux qui n'existent pas, la liste serait bien trop longue, affirmais-je avec fierté.

Sonia soupira de désespoir bien qu'un fin sourire étirât ses lèvres. Lui souriant de toutes mes dents alors que je me retenais de sauter partout comme une puce, je fermais les yeux tout en poussant l'une des portes du couloir du troisième étage. En effet, notre lycée est composé de trois bâtiments de trois étages - sauf celui de l'administration qui ne possède qu'un étage, et de préfabriqués tous moches noirs et verts qui remplace l'ancien annexe qui nous fallait rejoindre entre deux cours et qui nous rendait souvent en retard, étant à plus de quinze minutes du lycée. Et contrairement à certains élèves qui, même après trois ans se perde encore dans ce labyrinthe, moi, il ne m'a fallu même pas une semaine avant de le connaître comme le font de ma poche de pantalon.

-Franchement, tu n'aimerais pas le rencontrer ? Le grand et célèbre auteur du plus grand manga de tous les temps ? Demandais-je sans rouvrir les yeux. Remarque, c'est vrai que toi, tu es une fan de K-pop, donc tu t'en fou surement un peu beaucoup d'Hajime, n'est-ce pas ? Finissais-je par demander, mes yeux noisette toujours plongés dans le noir par mes paupières.

Mon sourire béat toujours collé au visage avec de la glu extra-forte, je n'obtenu aucune réponse de la part de mon amie sur ma question. Je me tournais donc pour reposer ma question grâce à un " non ? " tout en rouvrant les yeux et me figeais sur place, comme si l'on avait pris une télécommande et que l'on avait mis sur " pause ".

En temps normal, j'aurais dû tomber sur Sonia souriante ou m'ignorant, ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles pour écouter sa musique coréenne, dans les couloirs de l'école avec à droite, les salles de classe, les murs blancs et les fenêtres en auteur. Mais au lieu de ça, devant moi se trouvait une forêt. Oui, oui, une forêt, danse et profonde. Le genre de forêt peu rassurante. Comme dans les films d'horreur. Celles qui me donne - personnellement, envie de faire une balade à cheval.

En fait, j'étais entièrement entourée de cette forêt qui m'était à la fois totalement inconnue et si familière. J'avais toujours mon sac à dos sur l'épaule, et je pouvais sentir sur la peau de mes bras nus les rares rayons de soleil qui passait à travers le feuillage dense des arbres. Pour dire vrai, tous paraissaient trop réels pour que ce ne soit qu'un simple rêve ou ne serait-ce que mon imagination. Je sentais l'odeur des végétaux autour de moi, j'entendais le vent souffler, mais pas les oiseaux qui semblaient se cacher et se faire discret, comme si un monstre vivait dans ces bois. Je sentais l'humidité des lieux. La terre sous mes chaussures. La chaleur du soleil réchauffer ma peau refroidit par la fraîcheur de la matinée.

-Heu... , fut la seule chose que ma bouche me permit de sortir.

J'étais trop perdue, déboussolée pour pouvoir penser de manière cohérente et logique. Je subissais actuellement un très gros beugue ! Mon cerveau était en surchauffe avec toutes ses questions qui rebondissait sur les parois de ma cervelle. Où suis-je ? Est-ce réel ? Suis-je en train de rêver et donc, de dormir ? Est-ce mon imagination ? Est-ce que je n'aurais pas mangé quelque chose d'hallucinogène ce midi ? Ou bien est-ce la fatigue qui me fait délirer ? Pourtant, j'ai très bien dormi cette nuit, même trop. Alors dans ce cas, What the fuck, qu'est-ce qui se passe !

-Ouais, heu, les gars, si c'est une blague de votre part et que vous avez re-décoré le lycée à la mode Forêt sauvage, c'est tous sauf drôle, tentais-je plus pour me rassurer qu'autre chose.

Le silence me répondit.

Comment dire que je commençais un peu beaucoup - énormément, à paniquer ? Je n'aime pas la foule, car elle a tendance à m'énerver, mais j'ai une peur bleue de me retrouver seule dans un endroit que je ne connais pas du tout et sans personne. Ça, ça me fait paniquer. C'est pourquoi mon cœur se mit à battre un peu plus vite dans ma cage thoracique, que ma poitrine se soulevait plus rapidement, que mon cerveau me faisait paniquer à m'envoyer des images peu rassurantes, que mon corps tremblait et que je transpirais !

Je sentis une migraine me vriller la tête et je portais automatiquement ma main sur ma tempe. Il fallait que je me calme au risque de paniquer et de m'évanouir. Et le seul moyen pour cela, c'était de sortir. Me retournant donc, je me figeais net, la bouche grande ouverte à gober des mouches, les yeux exorbités et en mode arrêt sur image. Sur sept mètres de haut, un être humanoïde sans appareil reproducteur - bien qu'il s'agissait d'un mâle, à la tête et à la bouche disproportionné me faisait face, me regardant de ses gros yeux globuleux.

Toujours bloquée dans ma torpeur, comme végétatif, la lanière de mon sac de cours glissa le long de mon bras ballant le long de mon corps jusqu'à finir sa course sur le sol, atterrissant dans un " pouf " sonore, seul bruit venant rompre le silence pesant péniblement sur mes pauvres épaules.

-Dîtes-moi que je rêve... C'est un putain de cauchemar !

Le monstre levait soudain sa main, formant de l'ombre au-dessus de moi avant de l'abaisser avec rapidité en ma direction. Alors que, jusqu'ici, mon corps ne voulait pas bouger, étant tétanisée, celui-ci décida enfin de me rendre le contrôle et j'eus juste le temps de sauter sur le côté, évitant de justesse de finir en crêpe. Atterrissant avec violence sur le sol, je salissais au passage mes habits et déchirais mon jean. Génial. Sentant un picotement au niveau de ma jambe, je baissais mon regard de cochon et écarquillais un peu plus si c'était possible les yeux en découvrant une tache rouge qui se répandait sur mon pantalon. Si je saignais, c'est que je m'étais égratigné et que si je sentais la douleur, c'est que tous cela était belle et bien réel.

Sans chercher midi à quatorze heures, je me levais en vitesse et mû par une poussée d'adrénaline, je me mis à courir aussi vite que je pus et surtout, le plus loin de se sataner titan qui voulais me bouffer ! Mais comment j'ai fait pour atterrir ici ?! Pourquoi je me retrouve dans l'univers de mon manga favori, Shingeki no Kyojin ?! Pourquoi je n'arrive pas à croire que c'est réel ? Peut-être parce que je risque de crever dans pas très longtemps, car il est absolument impossible d'échapper à un titan à pied ? En tout cas, je continuais de courir, ignorant la pointe de côté qui venait pointer le bout de son nez, ignorant le sol qui tremblait sous les pas gigantesque du titan qui se rapprochait un peu plus de moi.

-Putain de Dieu en qui je ne crois pas, SORTEZ MOI DE LA ! Hurlais-je avant qu'une violente douleur dans le dos ne me paralyse totalement et que je sois envoyé contre le tronc d'un arbre, m'assommant à moitié.

Papillonnant des yeux, tout en secouant la tête pour enlever le bruit strident qui me vrillait les tympans, je réussis à revenir à moi et vis le titan à seulement quelques mètres. Tentant de me relever à l'aide de mes bras, une douleur me fit retomber au sol, accompagné d'un liquide que je sentis remonter le long de ma gorge et que je crachais sur le sol. Du sang. Il s'agissait de sang.

Non. Je ne voulais pas. Je refusais de mourir ici et surtout maintenant. Rouvrant les yeux en passant outre l'horrible douleur qui me traversait le corps telle une décharge électrique, les larmes coulant sur mes joues sales et serrant les dents à me les briser, je me relevais, crachant à chaque fois un peu plus de sang. Appuyant ma main sur le tronc de l'arbre à côté de moi, je réussis enfin à me redresser entièrement et sans attendre, je commençais à m'éloigner. J'avais la vitesse d'un escargot et je savais que si ça continuait, j'allais m'évanouir pour de bon et finir par être bouffé par ce monstre, mais bon. Que voulez-vous ? Les hommes sont ainsi. Il s'accroche désespérément à la mort, surtout moi qui suis thanatophobe. Alors même si je suis pathétique, je continuerai jusqu'à mon dernier souffle de survivre.

C'est là que je sentis une forte pression m'enserrait le corps et que je vis la main du titan me tenant et m'arrachant sous la force de poigne, un gémissement de douleur et du sang qui coula avec disgrâce sur mon menton. C'était dégueulasse. Je vis le sol s'éloigner et je me sentis soulever du sol, mais pied se balançant dans le vide. Avec horreur, je tentais de m'extirper du là, hurlant des " lâche-moi " à tout vas. Mais c'était tout bonnement impossible. Mon heure était arrivée, j'allais mourir ici, servant de repas à un titan. Quelle ironie. Moi, une otaku fan de Shingeki no Kyojin se fait tuer en servant amuse bouche à un titan. J'aurais préféré être tuée par Levi, mais bon. Je fermais donc les yeux, les larmes coulant sur mes joues et dans un dernier souffle, je hurlais :

-JE HAIE LES TITANS !

La suite se passa très vite. Je sentis que le titan avait arrêté son geste et sa pression autour de moi se desserra jusqu'à me lâcher complétement et que je ne sente mon corps tomber dans le vide. Génial, si je ne meurs pas manger, je meurs applatit en bas. Dans ma chute, mon corps se tourna et je vis que la nuque du titan avait était coupé. Et la seconde d'après, j'étais percuté sur le côté, m'arrachant un gémissement de douleur. Lorsque je retrouvais la terre ferme et que je levais la tête, je tombais sur la personne qui venait de me sauver la vie. Et c'est dans un murmure que je prononçais son nom avant de m'évanouir.

-Levi...


Désolée pour les fautes, reviews ?