Disclaimer : Les personnages de CSI:NY et de Largo Winch ne m'appartiennent pas. Je ne touche pas d'argent (dommage, ça ne me dérangerait pas !). Je fais ça pour le plaisir d'écrire.
Attaque personnelle
Chapitre 1
Largo Winch devait rencontrer Michaël Johnson dans un entrepôt. Celui-ci l'avait appelé pour lui dire qu'il avait des renseignements sur son père. Le jeune milliardaire avait emmené sa garde du corps, Alana Queen, avec lui. Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrepôt, ils remarquèrent immédiatement la voiture de Johnson. Alana sortit son arme, et dit :
_ Reste ici, pendant que je m'assure qu'il n'y a pas de danger.
_ J'ai rien entendu, répondit son patron.
_ OK, soupira-t-elle. Alors, reste derrière moi.
_ C'est mieux.
_ T'es pas croyable !
Ils entrèrent dans l'entrepôt, Alana devant, et Largo derrière.
_ Michaël Johnson ? appela Alana. Y'a quelqu'un ?
Ne recevant pas de réponse, elle se tourna vers Largo, et lui dit :
_ Tu restes ici, et cette fois ne discute pas.
Largo obéit de mauvaise grâce, et Alana commença à faire le tour de l'entrepôt, son arme pointée en avant, tous les sens en alerte. Alors qu'elle contournait un container, elle remarqua un homme, allongé par terre.
_ Mr Johnson ? demanda-t-elle.
Elle s'approcha de lui, et remarqua une flaque de sang sous sa tête. En le contournant, elle vit qu'il avait un trou au milieu du front, et les yeux grands ouverts. Il était assurément mort.
_ Largo ! appela-t-elle. Appelle les flics. J'ai trouvé Johnson, et… il est mort.
Largo et Alana étaient ressortis pour attendre la police, et ne pas abîmer une scène de crime. Un flic en uniforme attendait avec eux que le CSI arrive. Ils virent une voiture se garer devant l'entrepôt, et deux hommes en sortir. Ils prirent leurs mallettes, et se dirigèrent vers eux.
_ Je suis le lieutenant Mac Taylor, et voici Danny Messer ; on est de la police scientifique.
_ Largo Winch, et voici Alana Queen, mon garde du corps.
_ Qui a trouvé le corps ?
_ C'est moi, répondit Alana.
_ Vous savez qui c'est ? demanda Mac.
_ Michaël Johnson. Il a travaillé pour Nério Winch, le père de Largo, quand celui-ci était à la tête du Groupe W.
_ Où est-il en ce moment ? demanda Danny.
_ A l'intérieur. Je ne l'ai pas touché.
_ Merci. Restez ici, leur dit Mac.
Lui et Danny pénétrèrent dans l'entrepôt. Quelques instants plus tard, une autre voiture se gara devant l'entrepôt, et un autre homme en sortit. Il se dirigea vers Largo et Alana.
_ Lieutenant Don Flack, criminelle. Pouvez-vous me dire ce qui s'est passé ?
Alana lui répéta ce qu'elle avait dit à Mac et à Danny.
_ Pourquoi deviez-vous le retrouver ici ?
Alana jeta un coup d'œil à Largo, qui lui fit comprendre en un regard qu'elle ne devait dire que le strict minimum, et répondit :
_ Il nous a dit avoir des renseignements sur Nério Winch. C'est lui qui voulait qu'on le retrouve ici.
_ Quels genres de renseignements ?
Largo prit la parole :
_ J'ai découvert récemment que mon père n'était pas mort, comme je le croyais. Le corps dans son cercueil n'était pas le sien. J'ai retrouvé mon père hier. Johnson disait qu'il avait des renseignements sur lui.
_ Vous lui connaissez des ennemis ?
Bien que le nom de la Commission Adriatique lui brûlait la langue, Alana répondit :
_ Je ne sais pas. Je ne le connaissais pas vraiment.
_ Vous avez pourtant bien dit qu'il travaillait pour Nério Winch. Vous avez travaillé pour lui, vous aussi ?
_ Oui, mais quand j'ai commencé à travailler au Groupe W, Johnson n'y était plus.
A ce moment là, son téléphone portable sonna. Elle s'écarta un peu pour répondre.
_ Queen, dit-elle… C'est vraiment urgent ? Je suis occupée en ce moment… Qu'est-ce qu'il a encore fait ?... Quoi ! J'arrive.
Elle retourna vers Largo, et lui chuchota :
_ Il faut que je retourne au Groupe. On a un problème.
_ Quel problème ?
_ Il tient en un mot : Cardignac.
_ Qu'est-ce qu'il a encore fait ?
Alana hésita un instant, avant de répondre :
_ C'est pas important. Je t'expliquerai quand tu rentreras au Groupe. Vous avez encore besoin de moi, Lieutenant Flack ?
_ Non, ça devrait aller pour l'instant. Si j'ai des questions, je les poserai à votre patron.
Alana le salua d'un signe de tête, prit la voiture, et s'éloigna en direction du Groupe W.
Alana entra dans le bunker, et dit à Georgi Kerensky :
_ Vas-y, je t'écoute.
_ Cardignac vient d'être arrêté pour le viol d'une danseuse exotique.
_ Merde ! Dans quel commissariat il est ?
Alana entra dans le commissariat, et demanda à voir l'inspecteur en charge du dossier de Cardignac.
_ Ça fait un bail, dis-moi. Alors, comme ça tu me cherches, fit une voix derrière elle.
Alana se retourna, et s'exclama :
_ Dean ! T'es inspecteur, maintenant ?
_ Eh, ouais ! Les choses changent.
_ Il y a une chose qui ne change pas : je suis toujours perçue comme une paria, ici. Les seuls qui m'adressent la parole, ce sont les nouveaux.
_ Que veux-tu, cette affaire n'est toujours pas digérée. Mitchells est une légende.
_ Mitchells est un meurtrier, et tu le sais.
_ Pourquoi tu es revenue ?
_ Je travaille pour le Groupe W, et un des employés a été arrêté aujourd'hui, pour viol. Michel Cardignac. Dis-moi ce que tu sais.
_ Une femme est venue porter plainte pour viol. Les indices nous ont menés jusqu'à Mr Cardignac.
_ Pourquoi ne pas être venu l'interroger avant de l'arrêter ?
_ Parce que j'ai préféré attendre de voir ce que nous diraient les indices. Je l'ai arrêté, parce que je pense qu'il peut s'enfuir s'il le veut.
_ Je peux voir ce que vous avez au dossier ?
_ Tu sais que je peux pas te montrer ça.
Alana le regarda, l'air de dire que ça ne l'arrêterait pas. Il soupira, et lui dit, en l'attirant à l'écart :
_ Mon bureau est au premier, à gauche en sortant de l'escalier. Le dossier est dessus. C'est l'heure de ma pause déjeuner. Je vais être absent pendant ¾ d'heure.
Sur ce, il la quitta. Alana se dirigea vers l'escalier, et le gravit rapidement. Sa connaissance des lieux lui évita de se faire remarquer, et elle put tranquillement prendre le dossier, en faire des photocopies, les mettre dans son sac, reposer le dossier, et quitter le bâtiment sans être inquiétée une seule fois. Un sourire étira ses lèvres, quand elle franchit les portes. Don la vit, en descendant de voiture, et l'interpella.
_ Lieutenant Flack ! dit Alana.
_ Si vous êtes venue pour avoir des nouvelles sur l'affaire, sachez…
_ Que vous ne pouvez rien me dire à ce stade de l'enquête, je sais. Je suis juste venue dire bonjour à un vieil ami.
Elle commença à s'éloigner, puis se retourna.
_ S'il vous plaît, tenez moi au courant. Je dois savoir si la mort de Johnson peut menacer la vie de Largo.
Un homme se dirigea vers elle, et lui cracha :
_ Eh, Queen ! T'as rien à faire là !
_ On est dans un pays libre, Mitchells. J'ai le droit d'aller où je veux.
_ On a pas besoin de fouteurs de merde, ici.
_ Je suis une fouteuse de merde, parce que je n'ai pas marché dans tes combines, c'est ça ? Toi et moi, on sait très bien ce que tu es, toi.
Mitchells la fusilla du regard, puis rentra dans le bâtiment.
_ Vous vous connaissez ? demanda Flack à Alana.
_ Ouais. C'est une longue histoire.
_ J'aimerai bien la connaître. Je vous offre un café ?
La jeune femme le regarda un instant, puis soupira :
_ D'accord, dit-elle.
Alana et Flack étaient assis devant un grand café.
_ Ça m'étonne que vous n'ayez pas entendu parler de cette histoire. Depuis quand êtes-vous flic ?
_ 8 ans, mais j'ai commencé au 53ème district. Je ne suis ici que depuis 4 ans.
_ Je suis partie peu de temps avant que vous n'arriviez ici.
_ Que s'est-il passé?
_ J'étais officier de patrouille. Une nuit, mon partenaire et moi avons été appelés sur une fusillade. Mitchells était déjà sur place. Il a regardé mon partenaire droit dans les yeux, et l'a abattu, d'une balle dans le crâne. J'ai témoigné contre lui, mais il a été acquitté. Après ça, j'ai démissionné.
_ Vous vous en êtes bien sortie : service de sécurité de la plus grande multinationale de New York.
_ Parfois j'ai plus l'impression d'être baby-sitter que garde du corps, répondit Alana en riant.
Elle finit son café, puis se leva, en disant :
_ Désolée, il faut que j'y aille. Le travail m'appelle. Merci pour le café, et… tenez-moi au courant de l'avancée de l'enquête. Voici mon numéro.
Elle griffonna son numéro sur une serviette en papier, et la lui tendit, puis partit.
Danny et Mac étaient à la morgue, avec le Dr Sheldon Hawkes. Ils écoutaient son rapport sur la mort de Michaël Johnson.
_ Il est mort il y a environ 2 heures. Le coup fatal a été une balle en plein front. L'arme est un 9mm. Aucune blessure défensive, rien sous les ongles. Le tireur était hors de portée quand il l'a abattu. Ça ressemble à une exécution.
_ Il a dit à nos témoins qu'il avait des renseignements à leur donner. Le tueur a voulu l'empêcher de parler.
Flack entra dans la morgue, et dit à Mac et Danny :
_ J'ai l'adresse de Johnson. Vous venez ?
Les trois hommes pénétrèrent chez Johnson, après avoir mis une paire de gants en latex. Rapidement, ils se rendirent compte que quelqu'un les avait devancé. Le disque dur de l'ordinateur avait été volé, et tous les dossiers papier étaient vides. Ils relevèrent des empreintes sur l'ordinateur. Danny sortit de la chambre, un ordinateur portable à la main, en disant :
_ Notre homme a oublié quelque chose. Espérons qu'il nous en apprenne un peu plus que l'appartement.
_ Celui qui est venu avant nous a tout nettoyé, soupira Flack.
_ Tout, sauf quelques empreintes, répliqua Mac. On trouvera rien d'autre. Rentrons faire parler cet ordinateur.
Mac, Flack et Danny étaient au labo du CSI, avec le spécialiste en informatique. Il réussit à percer le mot de passe de l'ordinateur de Johnson, et tous purent voir ce qu'il contenait.
_ Le dossier médical complet de Nério Winch. Pourquoi et comment il a eu ça ?
_ Il y a autre chose. Une communication vidéo entre deux personnes, mais on ne voit pas leurs visages.
_ Lancez la, dit Mac.
L'homme obéit, et ils purent entendre la conversation :
_ Notre plan fonctionne à merveille. Winch est persuadé que son père est vivant. Il le recherche activement.
_ Les changements dans son dossier médical sont passés inaperçus. La Commission va bientôt pouvoir prendre le contrôle du Groupe W, une fois que le faux Nério aura repris les rênes du Groupe.
La communication prit fin.
_ Celle-là date d'il y a 6 mois. Il y en a une autre qui date, tenez-vous bien, de ce matin.
_ Mr Winch m'a dit qu'ils avaient retrouvé son père hier, les informa Flack.
_ Passez-nous la communication, fit Mac.
L'expert en informatique mit l'enregistrement à lire.
_ Ça y est, le faux Nério est dans la place. Winch et son équipe l'ont récupéré hier.
_ Bien. La prise de contrôle est maintenant imminente : quelques semaines, au plus. Nério sera intronisé au Conseil d'Administration demain, dans la matinée.
Danny, Mac et Flack s'entreregardèrent.
_ Ils doivent être prévenus, dit Flack. Je ne sais pas ce qu'est cette Commission, mais ils n'ont pas l'air honnêtes.
Il regarda sa montre, et ajouta :
_ J'irai demain à la première heure. Mac, je peux en faire une copie, pour leur montrer ?
_ Bien sûr.
Le lendemain, à 8 heures tapantes, Flack pénétra dans le Winch Building, et se dirigea vers une réceptionniste. Il lui montra sa plaque.
_ Lieutenant Flack, dit-il. Je voudrai parler à Mr Winch. C'est urgent.
_ Je suis désolée, mais Mr Winch ne veut être dérangé sous aucun prétexte.
_ Puis-je voir Melle Queen, alors ? C'est vraiment très très important.
_ Attendez une seconde.
La réceptionniste décrocha le téléphone, composa un numéro, attendit, puis raccrocha.
_ L'appartement de Melle Queen ne répond pas. Je vais essayer son bureau.
Elle composa un autre numéro, puis raccrocha presque tout de suite.
_ Elle a coupé la sonnerie du téléphone de son bureau.
_ Où se trouve son bureau ?
_ Au 57ème étage. Vous prenez à gauche en sortant de l'ascenseur, c'est la porte au fonds du couloir.
_ Merci, répondit Flack.
Il prit l'ascenseur, et suivit les instructions de la réceptionniste. Il se retrouva devant la porte ouverte. Il regarda à l'intérieur, et vit Alana, allongée sur son canapé, endormie, un dossier éparpillé par terre. Il frappa à la porte pour la réveiller. Elle sursauta, et se redressa, repoussant les cheveux qui lui tombaient sur le visage. Elle cligna plusieurs fois des yeux, puis regarda son visiteur.
_ Don ? Qu'est-ce que vous faites ici ? Quelle heure il est ?
_ Il est 8 heures.
Alana soupira.
_ Je voulais fermer les yeux seulement 5 minutes. C'était il y a 5 ou 6 heures.
Elle regarda à nouveau Flack, qui était resté sur le pas de la porte.
_ Ne restez pas dehors, entrez. Vous avancez dans l'enquête ?
_ Oui. Vous m'aviez demandé de vous prévenir si la mort de Johnson pouvait menacer la vie de votre patron. Et bien, je crois que ceci (il sortit la clé USB sur laquelle il avait copié les dossiers de Johnson) menace sinon sa vie, au moins sa société.
Alana se leva, et prit la clé USB, qu'elle mit dans son ordinateur. Elle regarda les deux enregistrements, puis parcouru rapidement le dossier médical de Nério. Elle prit son arme, et courut vers l'ascenseur, suivie par Flack. Comme l'ascenseur était trop lent à arriver, Alana se rua dans les escaliers, Flack sur ses talons. Tous deux montèrent à l'étage du dessus, et Alana essaya d'ouvrir la porte de l'appartement de son patron, mais celle-ci était bloquée. Elle essaya de la défoncer plusieurs fois, et au bout d'une dizaine de coups, la porte céda. Alana fit irruption dans la pièce, son arme pointée devant elle. Cette diversion permit à Largo d'arracher le revolver des mains du faux Nério.
_ Je vois que tu es déjà au courant que ce n'est pas Nério. Don, je vous présente Adam Smithe, la doublure de Nério Winch.
Elle rangea son arme, pensant que Smithe n'était plus une menace, mais il la repoussa violemment sur Flack, et sortit en courant de l'appartement. Largo et Alana le poursuivirent dans l'immeuble, jusqu'à ce qu'il arrive à un cul de sac.
_ Vous êtes fait, Smithe, lui dit Largo. Rendez-vous !
Smithe arracha la grille d'aération.
_ On est au 58ème étage, l'informa Alana. La chute risque d'être rude.
Flack les rejoignit au moment où Smithe sautait dans le conduit. Les trois jeunes gens se précipitèrent vers l'ouverture, mais personne ne put empêcher la chute de Smithe.
Flack remonta jusqu'à l'appartement de Largo, où se trouvaient le jeune milliardaire et Alana. Il dit, en entrant dans la pièce :
_ Le corps de Smithe n'a pas été retrouvé. On a retrouvé aucune trace de sang dans le conduit d'aération.
_ C'est pas possible, dit Alana. Personne ne survit à une chute de 58 étages !
_ Dites-moi où est le corps, alors, répondit Flack.
A ce moment là, Simon Ovronnaz, le meilleur ami de Largo entra dans la pièce, un sac de voyage à la main, et la mine bronzée.
_ Salut la compagnie ! lança-t-il.
Il avisa Flack, et lui dit :
_ Bonjour. Simon Ovronnaz.
_ Lieutenant Flack, répondit le policier.
_ Lieutenant ? Qui est le fou qui a voulu pénétrer dans la forteresse ?
_ En fait, c'est nous qui l'y avons fait rentrer, dit Alana. On l'a pris pour quelqu'un d'autre.
_ Pour qui ?
_ Nério.
_ Alors le renseignement était faux… Encore un coup de qui-on-sait ?
_ Vous parlez de la Commission ? demanda Flack.
Largo et Simon le regardèrent, puis interrogèrent Alana du regard. Celle-ci expliqua :
_ Dans l'ordinateur de Johnson, il y avait deux conversations concernant la Commission Adriatique. C'est eux qui nous ont permis de retrouver Nério, pour pouvoir mettre la main sur le Groupe W. Il y avait aussi le dossier médical du vrai Nério. Je vais le transmettre à Kerensky, mais je peux d'ores et déjà vous dire qu'il a été modifié. Ils ont réussi à pénétrer nos fichiers informatiques pour le faire.
_ Alors, le Grand Kerensky a été battu, plaisanta Simon.
_ Mes fichiers informatiques sont absolument inviolables, fit une voix derrière lui.
Il se retourna, et vit l'ex-espion russe, blond, le cheveu coupé en brosse.
_ Hey ! Salut, mon pote ! Comment tu vas ?
En retour, il reçut un regard neutre, et, d'une voix tout aussi neutre, un :
_ Bien.
Simon ne releva pas le manque de chaleur, caractéristique du Russe et poursuivit :
_ Je te présente le lieutenant Flack.
_ Je sais qui il est.
_ Oui, mais lui ne te connais pas. Lieutenant, voici Georgi Kerensky.
Flack lui fit un signe de tête. Kerensky poursuivit :
_ Les modifications du dossier médical de Nério ont dû être faites avant que je ne rejoigne le Groupe W. Je le vérifierai, mais j'en suis absolument certain. C'est moi qui ai créé le système de sécurité du Groupe. Même moi, je me casserai les dents dessus.
Alana lui tendit la clé USB, et lui dit :
_ Tiens, prends-la, au cas où. Ça peut t'aider.
A ce moment-là, Gabriella, la secrétaire de Largo frappa à la porte, et passa la tête dans l'embrasure.
_ Oui, Gabriella ? fit Largo.
_ Mr Winch, les membres du Conseil s'impatientent.
_ Heureusement que Cardignac n'est pas là, ironisa Alana. Je crois qu'il serait lui-même venu te chercher, pour te traîner jusqu'à la salle du Conseil.
_ Une minute, fit Simon. Il est où, Cardignac ?
_ C'est vrai que t'es pas au courant ! s'exclama Alana. Il est en prison. Une danseuse exotique l'a accusé de viol.
_ Viol ! (Alana haussa les épaules) J'y crois pas. Cardignac est peut-être un abruti fini, mais ce n'est certainement pas un violeur.
_ On sait, répondit Largo. Pour l'instant, on a pas pu avoir sa version. Il est en garde à vue, et on a pas le droit de le voir.
_ C'est toujours quand je suis pas là, que les trucs intéressants arrivent, soupira Simon, faussement vexé.
Alana rit, et dit à Largo :
_ Je me charge de trouver des preuves de l'innocence de Cardignac.
Elle se dirigea vers la porte, sortit de l'appartement, et lança du couloir :
_ Le Conseil t'attend !
Flack prit aussi congé, et Simon demanda à Largo :
- Qu'est-ce que tu vas dire au Conseil ?
_ Suis-moi, tu le sauras.
Tous deux montèrent au 59ème étage, et pénétrèrent dans la salle du Conseil. Largo alla s'asseoir à sa place autour du cercle frappé du W, le logo du Groupe, sous les murmures d'impatience. Il regarda un instant les membres du Conseil, sans prononcer une parole. Enfin, Dino Buzzetti demanda :
_ Qu'est-ce qu'il y avait de si important, pour que vous convoquiez une session extraordinaire ?
_ Je voulais vous présenter quelqu'un.
Simon le regarda, comme s'il avait perdu la tête, puisque le « quelqu'un » en question n'était pas celui qu'il prétendait être. Largo poursuivit :
_ Je voulais vous présenter le nouveau chef de la sécurité du Groupe W, Mr Simon Ovronnaz.
Simon eut l'air aussi surpris que les membres du Conseil. Après un court instant d'étonnement, les directeurs des filiales du Groupe W félicitèrent Simon. Ils ne le firent pas réellement de bonne grâce, tous se demandant pourquoi avoir convoqué une session spéciale, pour faire une annonce aussi mineure. Pour bien montrer que cette annonce ne les intéressait pas le moins du monde, Buzzetti demanda des nouvelles de Cardignac. Alicia Del Ferril dit, perfide :
_ En tous cas, de savoir qu'il y a un violeur dans nos rangs ne me rassure pas du tout.
_ Excusez-moi, Alicia, mais pour l'instant, aucune preuve de sa culpabilité n'a été apportée.
_ Enfin, Largo, ne vous voilez pas la face. Vous et moi savons très bien de quoi Michel est capable.
_ Il n'a aucun sens moral, ça je vous l'accorde. Mais… vous n'en avez pas plus que lui. De plus, je suis convaincu que Michel est tout sauf un violeur, et ça, je le prouverai. Mon équipe travaille dessus actuellement.
Flack se rendit au labo du CSI. Il demanda à Danny :
_ Alors, les empreintes ont parlé ?
_ Ouais. Les ¾ des empreintes sont celles de Johnson, mais pas toutes. Je les ai rentré dans AFIS, et… on a une correspondance !
_ Super ! Qui est l'heureux élu ?
_ Je peux te dire que tu ne t'attendais pas à ça.
Danny lui tendit une transcription… d'états de services d'un policier. Flack la regarda, et dit, incrédule :
_ Un flic ! Pourquoi ?
Puis, il regarda mieux la photographie, et dit :
_ Nom de Dieu !
Danny le regarda fixement, et lui demanda :
_ Qu'est-ce qu'il y a ? Tu le connais ?
_ Un peu que je le connais ! Trevor Mitchells. Il est flic dans mon Département. Lui et Alana ont eu une altercation hier, devant le commissariat.
_ Une altercation ?
_ Ils ne se sont pas battus, mais c'était plutôt tendu entre eux. Ça remontait à l'époque où Alana était flic. D'après ce qu'elle m'en a dit, il a assassiné son coéquipier, et Alana a témoigné contre lui, mais il a été acquitté. C'est cette affaire qui l'a poussée à démissionner.
_ Et maintenant, il est le principal suspect dans une affaire où… Alana est impliquée.
Il lui fit un sourire taquin, et glissa :
_ Alors, maintenant, c'est Alana, hein ?
_ Elle a commencé à m'appeler Don, alors j'ai fait pareil, c'est tout.
_ Hein-hein…
_ Ça va, arrête.
Danny leva les mains, en signe de reddition, et Flack lui dit :
_ Bon, tu m'accompagnes ? Je crois que Mitchells a des choses à nous dire. Tu sais où est Mac ?
_ Dans son bureau, je crois.
_ Bon, on passe le prendre, et on y va.
Il sortit son portable, et appela son commissariat, pour savoir où se trouvait Mitchells en ce moment. Le chef de service lui apprit que c'était son jour de congé, et qu'il était probablement chez lui. Puis, il appela un juge, afin qu'il lui signe un mandat de perquisition.
Deux voitures s'arrêtèrent devant le domicile de Trevor Mitchells. Mac, Danny, Flack, ainsi qu'un policier en uniforme en descendirent. Ils frappèrent à la porte. Mitchells ouvrit, et tenta de plaisanter :
_ Vous rendez visite aux collègues, maintenant ?
Mais, Mac répliqua, lui faisant perdre son sourire :
_ On rend visite au suspect. On peut entrer ?
_ Euh, oui, bien sûr.
Il s'effaça pour les laisser passer, et les rejoignit au salon, où ils prirent place. Mac prit la parole :
_ Inspecteur Mitchells, pouvez-vous nous dire pourquoi vos empreintes ont été retrouvées chez Michaël Johnson ?
_ Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
_ On a retrouvé son cadavre dans un entrepôt, une balle dans la tête, lui dit Danny. Je suis sûr que si on compare la balle retrouvée dans son crâne avec celles de votre arme, on aura une correspondance.
_ Est-ce que le nom d'Alana Queen vous dit quelque chose ? demanda Flack.
Mitchells blêmit, et dit, les dents serrées :
_ Cette espèce de…
_ On reste poli, s'il vous plaît, le coupa Mac. Je ne vous apprends rien en vous disant qu'elle travaille pour l'homme avec qui Johnson avait rendez-vous.
_ Elle peut bien travailler pour qui elle veut, tant qu'elle reste loin de moi et de mon District.
_ Vous n'êtes pas novice, dans ce genre d'exécution, lui dit Flack. Vous avez abattu Rick Meyers de la même façon.
_ Rick Meyers. Vous savez, c'était le partenaire de Melle Queen, dit Danny.
_ Je sais qui était Meyers. C'était un excellent élément. Sa mort a été une véritable tragédie.
_ Une tragédie, tu parles ! s'exclama Flack avec colère et mépris. Vous l'avez exécuté, d'une balle dans la tête ! Vous l'avez fait devant l'officier Queen !
_ Cette garce ne fait plus partie de la police. Elle n'avait pas le mental.
Flack explosa :
_ L'officier Queen a démissionné à cause de vous ! Vous avez ruiné sa carrière en vous faisant passer pour une victime, mais vous n'êtes qu'un assassin !
Mitchells se leva, le visage rouge de rage.
_ J'ai été acquitté !
Mac se leva, et se mit entre eux. Il regarda Flack, et lui dit :
_ Sortez. C'est un ordre.
Flack fusilla une dernière fois Mitchells du regard, et obéit de mauvaise grâce. Mac se tourna vers Mitchells, et lui dit :
_ Nous avons un mandat pour fouiller votre maison.
Il lui tendit le mandat, et ajouta :
_ Restez dans le salon avec l'officier Travers.
Mitchells se rassit, et attendit que Mac et Danny aient fini leurs investigations.
Mac entra dans chambre, et trouva un coffre-fort caché derrière un tableau bon marché. Danny le rejoignit, et dit :
_ Aucune imagination. Tout le monde cache son coffre derrière un tableau.
Mac hocha la tête.
_ Allez demander à Mitchells le code pour ouvrir la porte.
Danny obéit, et remonta quelques instants après. Il ouvrit la porte du coffre, et ils y trouvèrent le disque dur de l'ordinateur de Johnson, ainsi que 50 000 dollars en liquide. Danny et Mac s'entreregardèrent, et Danny dit :
_ Je crois qu'on en a assez pour l'inculper.
_ C'est vrai.
_ Mais ?
_ Je ne crois pas qu'il ait agi seul. Les 50 000 dollars le prouvent. Mitchells travaillait pour quelqu'un.
Ils redescendirent, leurs preuves à la main, et retournèrent dans le salon, où Mitchells les attendait.
_ Trevor Mitchells, vous êtes officiellement en garde à vue pour le meurtre de Michaël Johnson. (il s'adressa à l'officier Travers) Officier, passez-lui les menottes.
L'officier obéit, et lui lut ses droits. Ensuite, tous sortirent de la maison, et partirent en direction du commissariat.
Mitchells se trouvait dans la salle d'interrogatoire avec Mac et Danny. Mac avait interdit à Flack l'accès à la pièce. Le lieutenant suivait donc l'interrogatoire derrière la vitre sans tain. Mac entra immédiatement dans le vif du sujet :
_ Nous savons que vous travaillez pour quelqu'un. Dites-nous son nom.
_ D'où sortez-vous ça ?"
_ Les 50 000 dollars retrouvés dans votre coffre nous l'ont dit, répondit Danny. Répondez à la question.
_ Si je parle, je suis mort.
Mac et Danny le regardèrent, lui signifiant qu'ils n'en avaient rien à faire. Mitchells soupira.
_ Je veux faire un marché.
_ Vous avez tué de sang froid. Aucun marché. Dites-nous ce qu'on veut savoir, répondit Mac.
Mitchells les regarda un instant, pour voir s'il pouvait insister, mais le visage impassible de Mac et l'air déterminé de Danny l'en dissuadèrent. Il soupira à nouveau, et répondit :
_ Jill Marlowe.
_ La PDG de Marlowe Construction ? demanda Danny.
_ Elle-même.
Mac et Danny sortirent de la pièce ; un officier emmena Mitchells dans sa cellule. Flack rejoignit Mac et Danny, et leur dit :
_ J'ai appelé le juge. J'ai le mandat d'arrêt pour Jill Marlowe.
Tard dans la soirée, Flack boucla enfin son rapport. Il s'étira sur sa chaise, puis décrocha son téléphone, et composa le numéro de portable d'Alana. Elle décrocha assez rapidement.
_ Queen.
_ Alana, c'est Don. Dites donc, y'a du bruit, derrière vous !
_ Ouais, je suis dans un club. Vous en êtes où de l'affaire Johnson ?
_ On a arrêté le meurtrier. C'était Mitchells.
Il y eut un long silence au bout de la ligne.
_ Alana ? Vous êtes toujours là ?
_ Oui, oui. Mitchells, vous dîtes ? Quel lien y avait-il entre eux ?
_ Aucun. Mitchells a été engagé pour le tuer.
_ Engagé par qui ?
_ Jill Marlowe.
_ Je la connais. Sa compagnie est un concurrent sérieux du Groupe W. Alors, comme ça, elle est liée à la Commission.
_ Sûrement. D'ailleurs, il va falloir que vous éclairiez ma lanterne sur la Commission.
_ Si vous voulez, mais pas maintenant. Je travaille, et c'est assez long à expliquer.
_ Vous travaillez ? Dans un club ?
_ Ouais. On appelle ça enquête sur le terrain, dans la police. Vous devriez le savoir, vous êtes flic, ironisa la jeune femme. Plus sérieusement, je suis au club Les Nymphes. Je cherche des preuves de l'innocence de Cardignac.
_ Je viens. La présence d'un policier vous sera peut-être utile. Ça peut délier les langues.
_ Très bien. Je vous attends au bar.
_ Je ne serai pas long.
To be continued…
