Je peux la voir d'où je suis, elle est tellement près!
Mon dieu c'est une vraie torture, ça me donne mal à la tête…
Ses cheveux reposant doucement sur son dos dénudé.
Son corps à lui tout près du sien.
Ses yeux à elle pétillants de bonheur.
Son menton délicatement posé sur son épaule elle aussi dénudée.
Leurs mains s'enlaçant et leurs doigts jouant doucement ensembles.
Maudit pourquoi j'ai accepté de venir à ce souper? Souper de fiançailles pour être plus précise. Leurs fiançailles, évidemment; comme ci j'avais pu briser quelque chose entre les deux, comme ci la foi ne suffisait pas à voir ces gens heureux.
Je sens mes propres yeux réagir comme sur le pilote automatique. J'incline la tête, je souris et je ris aux moments appropriés.
Prétendre être fascinée par leurs anecdotes d'amour et de petites attentions. Prétendre être touchée quand elle décrit de quelle façon il l'a demandé en mariage. Prétendre être contente pour eux. Prétendre être concernée. Prétendre ne pas mourir intérieurement…
Tout bloquer, feindre. Les sentiments. Le désir, l'amour, la colère, le besoin, virer complètement à l'envers à chaque fois je sens son parfum. Feindre le tout et prétendre être normale, agir normalement. Prétendre que je ne veux pas être près d'elle et la toucher. Glisser doucement ma main sur son bras et la voir me sourire. Glisser mes mains autour de sa taille et l'approcher de moi. Respirer son parfum. Être enivrée et secouée jusqu'à ce que mes genoux deviennent trop pesants. La regarder jusqu'à ce que je ne puisse plus continuer et l'embrasser. Doucement, tendrement, passionnément, à la folie. Jouer machinalement avec une mèche de ses cheveux pour la rassurer. Embrasser le lobe de son oreille pour l'exciter. Faire descendre doucement sa robe de ses épaules pour l'agacer et…
« Ça va? » Harry me demande délicatement à l'oreille. Je ressens son coude qui frappe doucement mes côtes pour me ramener à la réalité, me sortir de mes rêveries. « Ou étais-tu? »
Nulle part ou je voudrais être suivie.
« Nulle part, je suis juste ici, » dis-je doucement à son attention, de façon à ne pas attirer l'attention. Mon cher frère est en train de dévoiler à leur groupe l'histoire de leur premier baiser.
Laisse-moi le temps de m'ajuster. Donne-moi de la patience. Donne-moi un estomac moins fragile et un cœur plus faible pour l'amour.
« Tu as juste l'air de ne pas être dans ton assiette. »
Je ne réponds pas à cette remarque, ça ne servirait à rien d'ajouter quoi que ce soit. Comment l'homme qui partage mes réveils à chaque matin depuis trois ans pourrait passer à côté de ce que j'ai l'air?
Exactement… il a raison.
Maintenant ils nous regardent, Harry et moi, ayant l'air du couple le plus heureux du monde. Le garçon qui a survécu et la plus jeune du clan Weasley. C'est en fait ce que nous sommes, si on enlève le fait que je suis amoureuse folle d'une autre personne.
Je dirais que le mot folle est exactement ce qui décrit le sentiment que j'ai. Folle de me faire aussi mal en aimant quelqu'un que je ne devrais pas. Faisant tourner ma tête comme ci je fumais ma première cigarette du matin.
Ce qui me donne mal à la tête présentement. C'est drôle je ne vais plus bien du tout.
« Alors Ginny, » Ron commence, tout juste avant que je me lève, souriante et levant la main.
« Désolée, je dois aller au petit coin, je reviens bientôt, » mentis-je. Essayant de relaxer alors que je passe devant les patrons du restaurant, j'inspire profondément. C'est comme ci je m'étais retenue de respirer depuis le début de la soirée.
Fouillant à l'intérieur de ma sacoche alors que je remercie de la tête le gentleman qui m'ouvre la porte de la salle de bains des femmes, je trouve mon paquet de cigarette et mon feu à l'intérieur. En pesant trop rapidement sur la clenche, l'allume cigarette tombe de mes mains et tombe par terre sur le sol.
Alors que je me penche pour le ramasser, j'entends une voix au dessus de ma tête.
« C'est drôle je savais que j'allais te trouver ici. »
Ses jambes parfaites, légèrement musclées sont la première chose que mes yeux voient. En retenant mon souffle mon regard continue sa course vers le haut en scrutant son corps à la loupe, avec sa jolie robe d'été descendant jusqu'au haut de ses genoux. En montant encore jusqu'à ses hanches, sa taille, ses seins et pour terminer sa figure. Elle me sourit.
Elle ne le sait pas.
« Hermione, » lui répondis-je en souriant, me dépêchant de me relever. Je prends une cigarette et l'allume.
« Les mauvaises habitudes ne se perdent pas? » Dit-elle en riant et me regardant drôlement.
« Tu as surement raison, » dis-je en expirant un nuage de fumée devant. Je lui tends le paquet. « T'en veux une? »
« Non merci, tu sais ce que Ron pense de ça. »
« Oui je sais, c'est une bonne chose que ce ne soit pas moi qui vais le marier. »
Elle me regarde bizarrement. « Ça fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vue. »
« J'étais tellement occupée, le ministère ne me laisse pas sortir souvent. »
Se la jouer cool, jouer sur un terrain très neutre, ne rien laisser paraître.
« Tu aimes ce que tu fais? » Elle me demande, se caressant les bras alors qu'elle ressent une bouffée de fraicheur traverser.
« Ça va faire l'affaire. »
Un silence tombe entre nous alors que je tente d'absorber le plus de nicotine possible.
« Gin, » dit-elle, prenant une pause avant de continuer. « Gin est-ce que ça va? Tu as l'air tellement, je ne sais pas, distante que je pense qu'il se passe quelque chose dans ta tête, quelque chose ne va pas. Est-ce que ça va entre toi et Harry? »
« Non tout va bien, » dis-je en inclinant la tête, cherchant à regarder ailleurs. « Peut-être pas au même stade que Ron et toi, mais nous nous en tirons bien. »
« Je sais que Harry est souvent à l'extérieur, alors si tu t'ennuies on pourrait sortir, ou juste rester à la maison, juste reprendre le temps perdu. Je sens que nous avons perdu contact. »
Nous pourrions dire en effet que nous n'avons plus de contact, n'est-ce pas Hermione?
« Oui je suppose que c'est ce qui arrive quand on grandit, » dis-je. En me risquant d'y jeter un coup d'œil, je vois qu'elle fixe le plancher. « Mais en effet, je vais surement te lâcher un coup de fil. »
Elle me regarde à nouveau et me sourit. Nos regards se croisent et c'est exactement ce moment que je redoute. Il n'y a aucune façon de détourner le regard d'Hermione Granger.
« Super, j'attends ton appel. Je pense que je devrais y retourner, » dit-elle en pointant vers la porte. « Tu viens? »
« Dans quelques minutes, » lui dis-je en lui montrant ma cigarette à moitié entamée. Elle acquiesce de la tête et me souris, se retourne et marche loin de moi. Encore.
Fâchée, je lance le reste de ma cigarette sur le plancher et je l'éteins violemment avec mon pied. C'est ce qui arrive. Après que je la vois il y a en moi tellement de frustration et de désir que ça devient enrageant. Je suis incapable d'être près d'elle. Je déteste être aussi platonique.
À l'intérieur je veux crier, un tel cri que ça alarmerait les moldus et le ministère. Un qui ferait que tout tombe et que les enfants pleurent.
À l'extérieur, j'ai l'air normal. Je repousse une mèche de cheveux derrière l'oreille, prends une menthe et retourne à l'intérieur du restaurant.
Mes émotions instables, mon comportement explosif ne sont pas complètement partis parce que je perds le contrôle. En parti par sa faute. Le passé est de sa faute.
Prendre une photo, comme cela rien ne s'efface. Ce n'est pas comme l'amitié d'Hermione qui est partie. La photo est celle là : Hermione et moi à Poudlard. Les deux amies les plus proches. Étudiant toujours ensemble, mangeant toujours ensemble, riant toujours ensemble, pleurant ensemble, allant même à des soupers amoureux ensemble. L'été avant que j'entre en sixième année Hermione est restée au terrier tout comme Harry.
Comme nous étions assez vieilles nous sommes allées dans les villes les plus proches, parfois même à Londres. Un jour, elle a suggéré qu'on aille manger dans un petit pub comme nous allions surement manquer le souper au terrier. Dès l'entrée, l'odeur de l'alcool et de cigarette nous a frappées, suivis d'un épais nuage de fumée et de chaleur. Même si nous n'étions pas en âge légal pour l'alcool (version moldue) nous n'avions aucun problème à nous en procurer.
Hermione s'est approchée du bar en premier et est revenue avec deux cokes. Une fois que j'ai terminé le mien, elle me regarda d'une façon espiègle.
« Ça gouttait différent? »
« Un peu, pourquoi? » Demandais-je en la regardant drôlement.
« Rien, c'était seulement un coke normal, avec de la vodka, » dit-elle en riant. J'ai senti le verre par la suite et je l'ai regardé dans les yeux.
« Tu vas aller m'en chercher un autre alors? »
Cette soirée-là ça nous a complètement intoxiqués. À ce moment-là c'était très étrange et vraiment « moldu ». Maintenant c'est aussi normal que de mettre du lait dans mes céréales. Nous avons ris comme des gamines et trébuché en chemin jusqu'au terrier et une fois arrivés nous nous sommes cachés derrière un arbre pendant qu'on essayait de se comporter d'une manière sobre.
« Hermione, sshhhh! Ron et Harry vont nous entendre, » dis-je en la ramenant plus près de moi derrière l'arbre.
« Non ils ne nous entendrons pas, » dit-elle en me regardant mystérieusement. « Mais il vont entendre CECI! » J'ai mis ma main immédiatement sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Elle rit jusqu'à ce que j'enlève ma main. « Tu es ma meilleure amie Ginny, je t'aime! » Dit-elle, mettant ses mains autour de mon cou. En se remontant un peu au niveau de mon visage, elle en profita pour mettre ses lèvres sur les miennes pour partager un léger baiser amical. Après qu'elle se détache de moi, elle me regarde dans les yeux, puis m'embrasse à nouveau, cette fois plus profondément. La passion du baiser, le peu de logique que j'avais et le manque de réflexe se reflétèrent lorsque je tombai sur le sol.
Je m'en souviens encore très bien et encore plus clairement maintenant, cela ne semblait qu'une action de deux personnes ivres. Je ne mentirai pas. Quand elle m'a embrassé, je ne me suis pas sentie plus vivante. Je ne suis pas tombée en amour avec elle à cet instant. Ça n'a pas arrêté mon monde.
Juste y penser présentement par contre, ça le fait. Mais à ce moment ce n'était qu'un baiser innocent entre amies, c'était amusant et c'est arrivé seulement parce que nous étions trop ivres pour nous en soucier. C'était une soirée pour la chance et la spontanéité.
Après le plaisir que nous avions eu cette nuit là à expérimenter les substances moldues, nous avons utilisé cette opportunité pour emmener avec nous une bouteille de vodka, du rhum, du gin ou même une fois du whisky à l'intérieur de Poudlard. Ce n'était pas facile de passer par-dessus Rusard. Cela demandait des sortilèges beaucoup plus difficile mais heureusement que Hermione les réussissait haut la main. Nous apprenions tout en brisant les règles.
Je pense que Hermione en profitait à ce moment pour être plus libre. Secrètement la préfète en chef apportait des bouteilles, se saoulait et bécotait une fille. Extérieurement elle était parfaite.
Nous ne nous sommes jamais fait prendre. Ron et Harry n'ont jamais su. La salle sur demande devenait notre salle de party à chaque mois. Ce n'était pas extraordinaire ce que nous faisons comparés aux adolescents de notre âge. Nous buvions, dansions et parlions de tout. Plus souvent qu'autrement tout ça se terminait par un baiser dans le seul but du plaisir et relaxer.
Mais comme toutes bonnes choses, comme le dit le proverbe, celle-ci eut une fin. Je me souviens de la dernière fois, tout juste avant nos examens. J'étais en retard, comme d'habitude. Hermione avait commencé à boire avant moi, comme d'habitude. Je n'avais même pas traversé la porte que j'ai senti son corps s'écraser sur le mien et me pousser sur le mur. L'alcool dans son haleine se sentait, se mêlant à son baume à lèvres aux fraises. Ma mémoire du goût de ces lèvres ne s'est pas perdue avec le temps. Ses lèvres se sont écrasées sur les miennes et sa main s'est rendue jusqu'à sous mon chandail, trouvant son chemin jusqu'à ma brassière.
Je me souviens avoir sursauté avec étonnement. Les baisers d'avant n'étaient jamais innocents mais sans jamais donner d'espoir d'aller plus loin non plus. Nous avions plaisanté sur les limites auparavant, comment on les poussait entre meilleures amies et comment la moitié des garçons voudraient tuer juste pour nous trouver dans cette position. Hermione défiait maintenant toutes les limites alors que son autre main explorait doucement sous ma jupe. Je sentais que je devais l'arrêter maintenant. Je ne savais pas combien elle avait bu. Si elle se réveillait le matin et se souviendrait de tout, alors notre amitié allait surement en prendre un très gros coup!
Mais je ne l'ai pas arrêtée. J'ai arrêté de me poser des questions. Nous avons dépassé toutes les limites possibles dans cette salle sur demande. C'était tout et rien en même temps, seulement des ados cherchant à explorer leurs corps. Je suppose que toute étape est difficile quand tu as dix-sept ans.
Quelques jours après cette soirée, j'ai entendu des rumeurs de Ron et Hermione allant ensemble à la prochaine danse. Je n'ai rien pensé de cela. Elle n'était quand même pas pour venir avec moi n'est-ce pas? Ce n'était rien, ils étaient des grands amis c'est tout, comme Hermione et moi. Elle n'avait aucune obligation et moi non plus.
Le matin après cette danse, cela paraissait qu'ils étaient ensemble, un couple. Parvati disait que cela faisait un mois qu'ils se fréquentaient et ils avaient eu beaucoup de promenades autour du château une fois toutes les lumières éteintes.
Elle avait donc marché sur cette ligne fine entre Ron et moi pendant un mois. Je savais pourtant qu'Hermione et moi nous avions rien. Ce n'était que des stupides aventures une fois ivres, dans la catégorie on ne se souvient pas de ce qui s'est passé la veille, c'est drôle! J'étais tout de même sa meilleure amie. Je ne savais rien de ça. Aucune mention de Ron, d'un autre garçon, absolument rien.
J'aime bien cependant le fait que je n'ai absolument rien parti de tout ce qui est arrivé. C'était toujours elle qui faisait les premiers pas. Elle m'embrassait, baisait et repartait bêtement aussitôt terminé.
C'est pourquoi je suis incapable d'être près d'elle maintenant. Je ne pense pas que Ron ait seulement une idée de ce qui s'est passé entre nous. Il ne sait pas que ma langue était dans la même oreille ou il murmurait des mots doux à Poudlard.
Et maintenant ils vont se marier. Et moi je suis avec Harry.
L'été après Poudlard je l'ai rencontré sur le chemin de Traverse. Il m'a invité à souper pour reprendre le temps perdu. Je ne me souviens pas tellement du plat, seulement du vin. Je me suis réveillée le lendemain dans une chambre au Chaudron Baveur avec ses bras autour de moi, nos vêtements éparpillés sur le sol. Nous sommes entré en termes « relation » en quelques sortes. C'est arrivé comme ça, nous avons décidé de vivre ensemble. Il est tombé en amour avec moi alors que je tombais en même temps en déni avec qui j'étais et qui je voulais réellement. J'adore l'homme qu'il est devenu, il est mon meilleur ami, mais je suis incapable de le laisser et d'arrêter de lui faire du mal.
Pauvre Harry, il mérite certainement mieux que moi, quelqu'un de plus fidèle. Non seulement en pensée mais en fait aussi.
Le travail qu'il fait l'amène à voyager souvent. Il part pour plusieurs jours, parfois des semaines de temps. Je ne reste pas assis à la maison à me lamenter sur mon sort. Habituellement je prends un drink à la maison et je quitte pour un bar pas très loin. Je connais le portier donc entrer n'est pas un problème lorsqu'il y a trop de monde. En fait, ils me connaissent tous. Je suis reconnaissable. Un breuvage à la main, je pars à la recherche d'une autre fille. N'importe laquelle, pourvu qu'elle ait les cheveux et les yeux bruns. Ensuite me réveiller le matin avec un autre dard sur mon tableau de chasse et pas plus près du bonheur qu'au début de la soirée.
Quand Harry revient il n'est pas le plus perspicace. Je ne cherche même plus à cacher les choses que les filles auraient pu oublier. Enlever les cheveux longs et bruns qui ne m'appartiennent pas n'est pas une manière de m'en sauver. Je m'en fous, une partie de moi espère qu'il va trouver. Revenir plus tôt d'un voyage et me trouver la langue entre les cuisses de n'importe quelle femme du voisinage. Une preuve indéniable, comme cela je ne pourrais me sauver la face. Même si j'aimerais ça il ne mérite pas un tel châtiment.
Vivre au milieu des moldus ne m'a pas changée. J'aime bien cela. J'aime Londres. J'aime que les gens ne savent pas qui je suis, de quelle famille je viens, si je suis de sang pur ou non. Être invisible me permet plus facilement de ne pas voir les gens pour ce qu'ils sont, et qu'ils ne puissent pas savoir non plus qui je suis.
Ma tête revient au souper, qui n'en finit plus des rires et des belles petites manières, cela me donne mal à la tête.
« Je pars, j'ai trop mal à la tête, » dis-je à Harry en mettant mon manteau. « Reste si tu veux, ça ne me dérange pas. Je te revois à la maison. »
« Tu vas bien Ginny? Tu étais distante toute la soirée, » dit-il en me donnant mon sac.
« Oui, comme je te dis ce n'est qu'un mal de tête, » j'essaie de sourire. « Ça va être correct. »
« Soeurette, ou tu vas? » interrompit Ron, mettant ses mains autour de moi. « Nous n'avons même pas eu la chance de jaser. Je ne te vois même plus. Restes, nous avons des annonces à faire. »
« Quoi, est-ce qu'elle est enceinte aussi? » dis-je très bas.
« Hermione vient ici! » Dit Ron en lui faisant signe. « Notre petite Ginny s'en va en douce. Tu dois lui demander avant qu'elle parte. »
Je me tourne et vois Hermione, arrivant presque en courant. Ses lèvres formèrent un sourire alors qu'elle nous rejoint.
« Tu pars? » dit-elle.
« Oui, je commence tôt demain, » mentis-je en regardant mon frère. « Et j'ai un mal de tête. C'est mieux si je pars. »
« D'accord, je voulais savoir, comme Harry sera l'homme d'honneur de Ron, je pensais que ce serait bien si tu étais ma dame d'honneur. Voudrais-tu Gin? »
J'arrête de respirer quelques secondes. Ceci me surprend pas mal. S'il y avait une chose que je ne me doutais pas, c'était bien celle là, et il n'y a aucune bonne raison pour que je le fasse!
« Wow, c'est toute une surprise. Je suis honorée que tu aies pensé à moi, mais je ne crois pas être la bonne personne pour ce rôle, » dis-je rapidement. « Bonne fin de soirée et on se revoit surement au mariage. » Même si je suis sure que je vais être malade cette journée là et que je ne pourrai pas y être.
Je pars rapidement avant qu'aucun des deux ne puisse répondre. Trouver la sortie parmi les personnes et les chaises n'est pas la tâche la plus facile dans des moments comme celui là.
Une fois dehors je respire profondément. Je sors mon paquet de cigarette et m'en allume une rapidement en marchant le long du trottoir.
« Ginny, Ginny! »
C'est elle. Je peux l'entendre de loin essayer de venir me rejoindre. Il n'y a aucun taxi pour fuir comme dans les films. Je m'arrête et me retourne vers elle.
« Ginny c'était quoi ça? » dit Hermione à bout de souffle. Elle a l'air complètement perdue comme s'il n'y avait pas de raison de refuser le poste de dame d'honneur qu'elle m'a confiée. « Pourquoi tu refuses et pars ensuite comme si la place était en feu? »
« Je comprends Hermione, » dis-je entre mes dents. « Tu viens de te fiancer, ta vie va se centrer sur ce mariage dans les prochaines semaines. Je suis désolée que je ne sois pas rendue la. Je me fous de ta robe parfaite, ta place parfaite, de la décoration parfaite. Alors si j'étais à ta place je me dépêcherais de retourner à l'intérieur parce que moi je pars. »
« Hey, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? »
« Désolée Hermione, » dis-je sarcastiquement. « Tu veux que je sois heureuse pour toi? Pas de problème je le suis. Enthousiaste, félicitation, bonne chance à vous deux et bonne vie ensemble! »
Je me retourne et me remets à marcher à l'opposée d'elle. Je l'entends courir derrière moi. Je sens sa main attraper mon bras et me retourner face à elle.
« Gin, qu'est-ce qui t'est arrivé? Est-ce que je t'ai fait quelque chose? Est-ce que cela à un rapport avec Ron? » Sa voix à monté d'un octave, comme à chaque fois que son niveau émotionnel augmente en panique.
« Non ça n'a rien à voir avec mon frère, » dis-je presque en hurlant.
« Alors quoi? » Ses ongles entrent plus profondément dans ma peau alors que j'essaie de m'en libérer.
« Comme si tu ne le savais pas. »
« Maudit Ginny, qu'est-ce… »
« Aucune raison qui pourrait te venir à l'esprit? »
« Quoi? »
« Aucune raison, rien du tout qui ferait que je ne veuille rien savoir? » Lui demandais-je en m'approchant d'elle, tellement près que je peux sentir son souffle fâché.
« Je ne… »
« Rien du tout? »
« Merde, je ne veux pas jouer à un jeu. » Dit-elle exaspérée. « Qu'est-ce que… »
Je ne peux pas lui dire, je ne peux simplement pas l'expliquer. Je dois lui montrer.
Je prends son bras avec ma main libre et l'embrasse, durement. Nos lèvres s'entrechoquent, ensuite mes mains vont s'amuser dans ses cheveux. Une fois que je réaliste qu'elle ne résiste pas, pas seulement ça mais elle m'embrasse elle aussi, je vais plus doucement. Je prends son menton dans ma main et je lui donne de tous petits baisers sur les lèvres. Je laisse ma langue glisser doucement sur sa lèvre inférieure avant de laisser mes dents jouer avec cette dernière.
Elle sourit.
Maintenant je sais. Je la laisse m'embrasser passionnément et profondément, goutant le baume à lèvre aux fraises à nouveau. Je n'ai jamais oublié.
En m'éloignant un moment, je murmure entre ses lèvres :
« Je savais que tu te souviendrais. »
