Le virtuose du crime

1er chapitre : Une nouvelle affaire

-Ran,on a un client !dit une jeune garçon qui regardait la rue par la fenêtre.

-Qui ?demanda la jeune fille en s'approchant. Je ne vois personne ?

-Si,là, tu vois ? L'homme de l'autre côté de la route,qui s'est arrêté.

-Ah ? Mais qu'est-ce qui te fait croire qu'il vient ici ?

-Eh bien,je l'ai vu arriver. Alors qu'il marchait,il s'est arrêté en voyant le bureau et a eu l'air de réfléchir. Alors je pense que...Ah,oui,j'avais raison. Regarde !

En effet,l'homme avait traversé la route par le passage piéton et se dirigeait vers le bureau.

-Papa !appela Ran. Je crois qu'on a un client !

En entendant ces mots, Kogoro Mouri,qui était vautré sur son bureau, une canette de bière à la main, se leva brusquement, prit sa veste, courut dans le placard à balais...Et en ressortit avec la tenue impeccable alors que la sonnette retentissait. Étouffant un rire nerveux, Ran alla ouvrir.

-Suis-je bien au bureau du détective Mouri ?demanda l'homme.

-Oui,monsieur. Entrez !

L'homme entra et s'assit sur le canapé. Kogoro s'assit à son tour et lui demanda :

-Bien,monsieur. Quel est votre nom et qu'est-ce qui vous amène ici ?

L'homme semblait mal à l'aise. Il était de taille moyenne, brun et avait une silhouette assez cambrée.

-Je m'appelle Shougo Makusori. Et je viens...A cause de ça.

Il sortit une lettre de sa poche et la tendit à Kogoro,qui la lut à haute voix :

Aujourd'hui, je vais jouer ton requiem

Avec les instruments de la mort

Tu pousseras ton dernier soupir

Par moi,le virtuose du crime

-Pourquoi toutes ces références à la musique ?demanda Ran.

-Ça doit être parce que cet homme est musicien, non ?dit Conan.

-Euh,oui,je suis musicien,mais..Je ne crois pas vous l'avoir dit ? Comment l'as-tu su ?

-Ce sont vos ongles,monsieur !

-Mes ongles ?fit Makusori,incrédule.

-Ceux de la main droite sont longs,ceux de la main gauche sont courts. C'est parce que vous pincez les cordes avec la main droite,et jouez des accords avec la gauche. C'est courant chez les guitaristes !

-Mais il pourrait n'en jouer que pendant son temps libre,non ?fit remarquer Kogoro.

-Seuls les vrais guitaristes ont vraiment les ongles longs. En général, pour les fans, ils ont uniquement les ongles de la main gauche coupé. Seul un guitariste à plein temps peut avoir les ongles de la main droite ainsi ! Et votre silhouette est assez cambrée, c'est aussi habituel chez les guitaristes ! J'ai raison ?

-Eh bien oui,c'est ça,répondit l'intéressé,impressionné. Je travaille dans un cabinet de musiciens, nous sommes quatre. Mais justement, ce n'est pas moi qui ai reçu cette lettre, mais mon patron.

-Votre patron ?répéta Kogoro. Mais alors pourquoi c'est vous qui l'avez ?

-Parce qu'après l'avoir trouvé dans la boîte aux lettres ce matin, il l'a jetée. Mais ça m'inquiétait un peu, alors je l'ai récupérée. Mais comme je ne voulais pas aller voir la police avec une histoire pareille, en passant devant votre bureau, je me suis dit que c'était peut-être la solution.

-Vous avez raison ! Il n'y a pas d'heure, mais il faut agir. J'y vais immédiatement !

-Je viens aussi, avec Conan !dit soudain Ran. Je suis inquiète !

N'ayant pas le temps de discuter, Kogoro accepta et ils suivirent le guitariste qui les emmena jusqu'à son bureau. Ils montèrent jusqu'à une porte qu'ouvrit leur guide,qui entra après eux.

-C'est moi,Ninda !dit le guitariste à un homme qui tapait sur un ordinateur. J'ai amené un détective !

-Quoi ?s'exclama l'homme en pivotant sur sa chaise. Mais...C'est Kogoro Mouri !

-Kogoro Mouri ?s'écria à son tour un homme en sortant sa tête d'un placard. C'est Shougo qui vous a fait venir au sujet de cette lettre ? Enchanté !ajouta-t-il en serrant la main à Kogoro. Hiura Taoi.

-Et moi, Ninda Joisa, dit l'autre homme.

-Vous êtes pianiste et M. Taoi violoniste ?lui demanda Conan.

-Quoi ? Euh,oui...Mais comment le sais-tu ?

-Lorsque vous tapez sur l'ordinateur, vous tapiez loin et du bout des doigts,comme si vous jouez un morceau. Et vos doigts sont longs et fins, comme ceux d'un pianiste. Et M. Taoi a une rougeur a la main, comme un début d'ampoule. C'est une blessure que se font les violonistes après avoir joué !

-Euh,oui,exact. Impressionnant,gamin ! On reconnaît bien là quelqu'un qui vit avec Kogoro Mouri !

-Évidemment !rétorqua Kogoro. Il a tout appris de moi. Mais votre patron, où est-il ?

-Ici !hurla un homme corpulent qui entrait dans la pièce. Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

-C'est Kogoro Mouri, M. Masayu. Je l'ai fait venir au sujet de cette lettre.

-Cette lettre ? Ce sont des bêtises ! Enfin bref,on verra plus tard. Enchanté,M. Mouri. Takuyo Masayu. Mais avant de pouvoir vous parler...Ninda ! Hiura ! Rendez-moi ce que je vous ai prêté !

A ces mots, Taoi prit un crayon sur son bureau et Joisa une colle sur le sien. Masayu les leur arracha des mains en hurlant :

-Rendez-les moi plus tôt, la prochaine fois ! Et toi, Ninda, tu n'as pas de colle dans ton fourbi ?

-Non,désolé,monsieur. Voyez-vous même,ajouta-il en sortant un étui de sa poche : j'ai des stylos et des crayons, mais pas de colle !

-A propos de stylos...Tenez,patron !dit Makusori. Je vous rends votre stylo !

-Ah,voilà où il était! Après celui d'hier,je ne voulais pas perdre celui-ci. Bon, venez,M. Mouri.

Ce dernier voulut suivre le patron du bureau jusqu'à une porte voisine mais, par erreur,il se cogna sur une chaise,tomba en avant...Et s'étala de tout son long sur une table où se trouvait une maquette.

-NOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNN ! Ma maquette !s'écria le patron en rattrapant in extremis le toit de la maquette qui allait tomber. Faites un peu attention !explosa-t-il.

-Excusez-moi, dit Taoi,c'est vrai que vous n'aviez pas beaucoup de place. Mais heureusement qu'elle ne s'est pas cassée ! Le patron a passé sa matinée à la faire, et la peinture n'a pas encore séché !

-Et ce blanc coûte cher,ajouta Masayu. Bon,je vais seul dans mon bureau. Attendez mon appel.

Énervé,il tourna les talons et s'engouffra dans son bureau,ses affaires à la main. Ran souffla :

-Il est toujours aussi irascible ? Si oui, ça ne doit pas être facile tous les jours...

-A qui le dîtes-vous,soupira Joisa. Il a ses défauts, mais c'est un brillant jouer de flûte traversière !

-L'idéal pour notre quatuor, ajouta Makusori. Mais ce bureau va bientôt être dissout...

-Eh oui !grinça le violoniste. Et sa précieuse maquette représente sa future entreprise !

-Il n'y a pas de timbre.

Cette parole insolite venait d'être prononcé par Conan. Tous se tournèrent vers lui.

-De quoi parles-tu,sale gamin ?demanda Kogoro. On ne t'a pas sonné !

-L'enveloppe dans laquelle était la lettre,expliqua Conan. Elle n'a pas de timbre, alors la poste ne l'a pas apporté. Donc le « virtuose du crime » a du le mettre directement dans la boite aux lettres,non ?

-Imbécile !répondit Kogoro. Il a du tomber ! Cette boite aux lettres est dans l'immeuble ! Si cette enveloppe a été mise directement dans la boite, c'est que le coupable habite l'immeuble, et serait donc un membre de ce bureau, vu qu'il n'y a que ce bureau ici ! Donc c'est impossi...

Soudain, Kogoro s'arrêta,ébranlé. Il reprit alors, d'une voix différente :

-Ce qui signifie que le coupable...Est l'un d'entre vous ?

A ces mots, les trois musiciens se regardèrent étrangement. Conan allait parler,mais...

-AAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRGGGGGGHHHHHH !

Ce cri déchira le silence. Les personnes présentes furent tétanisées quelques secondes, puis se ruèrent vers le bureau. Ils ouvrirent la porte et virent...M. Masayu par terre, le visage convulsé.

-M. Masayu !hurlèrent les trois autres membres du bureau d'une même voix.

Kogoro se jeta sur le corps et saisit son pouls. Rapidement, il secoua la tête.

-Trop tard, il est mort. Eh, vous ? Qu'est-ce que vous faites ?

En effet, les trois musiciens s'étaient approchés du bureau et regardaient le corps.

-Partez ! C'est une scène de crime ! Allez plutôt appeler la police !

Les intéressés sortirent du bureau en trombe, laissant Kogoro, Ran et Conan seuls.

-Bien. D'après les symptômes,il a du avaler du cyanure. Suicide ou meurtre ?

-Meurtre, certainement, d'après ce que j'ai trouvé, coupa Conan qui tenait une feuille à la main.

Kogoro la lui arracha alors que Conan expliquait qu'il l'avait trouvé dans la poubelle et lut :

M. Masayu, profitez de vos derniers soupirs

Le métronome de votre vie va bientôt s'arrêter

C'est votre requiem que je vais jouer

Votre dernier morceau je l'ai composé

Tel un chef d'orchestre, je vais vous diriger

Et c'est le virtuose du crime qui vous aura tué

-Le « virtuose du crime », répétait Kogoro. Il a réussi à tuer sa victime...

-Dans un endroit où elle était absolument seule...continua Ran,horrifié...

-Tout comme lui, il nous a manipulé à son gré,rajouta Conan...Et c'est l'un de ces trois hommes qui nous a joué.


Le virtuose du crime a réussi son plan ! Comment a-t-il empoisonné M. Masayu ? Reviewez, si vous aimez !

PS : Si elle lit cette fiction, je remercie EmYasmina de ses reviews et lui dédie cette fiction.