Résumé : Tout venait d'un malentendu.
Même si... Je n'ai jamais demandé si cela en était vraiment un.
J'avais bien trop peur de la réponse.
Note d'auteur : Une nouvelle fic « hypothèse » ou je réfléchis à la raison pour laquelle, selon moi, Remus était désagréable et distant avec les filles en règle générale.
Parce que d'un côté, il était adolescent, il faisait sa crise et en plus c'était un loup garou,, il soufrait, n'avait pas assez de sommeil, était différent des autres... tout ça devait le rendre peu aimable (en tout cas pas aussi charmant que le Remus adulte) mais malgré tout...
J'ai voulu rajouter quelque chose.
Mal EntenduChapitre 1 : Je n'ai jamais compris ce qu'ils voulaient dire par là...-Remus, ça te dirait de venir à Pré-au-Lard la semaine prochaine ? demanda-t-elle.
Ce dernier fut surpris par le manque de réflexion de la jeune fille : c'était évident non ?
-Ben j'y vais avec James et les autres, comme d'habitude, répondit-il sur la défensive.
Sa camarade soupira en baissant la tête.
-Laisse tomber.
Elle finit par s'éloigner et ce n'est qu'une fois de retour dans la salle commune que Remus comprit en rougissant qu'elle avait peut-être voulu y aller avec lui... comme un couple.
Il se retourna en se demandant ce qui aurait pu se passer s'il avait accepté.
-J'ai entendu dire que tu avais refusé de sortir avec Clemence Crawley, déclara Sirius, avachi sur son lit à lire une revue.
James et Peter relevèrent les yeux de leur livre respectif, intrigués tandis que Remus s'empourprait.
-Je n'avais même pas compris qu'elle me draguait, avoua-t-il en marmonnant.
Ses trois amis éclatèrent de rire face à sa réponse, preuve de sa naïveté.
-T'es vraiment aveugle alors, se moqua Peter.
-Ca va, en plus je n'aurais pas pu m'occuper convenablement d'elle vu que la sortie est prévue deux jours après la pleine lune, ronchonna le jeune préfet, cherchant une excuse à sa maladresse.
-Tu parles, ricana James. Depuis qu'on t'accompagne, tu te remets deux fois plus vite !
Remus sourit à cette remarque : il était vrai que grâce au soutien de ses amis, les transformations étaient devenues bien plus aisées.
-Je vais vous agacer à me répéter mais...
- « Jamais tu ne nous remercieras assez pour ça », l'interrompit Peter en prenant une voix nasillarde.
James et Sirius s'esclaffèrent à nouveau tandis que Remus jetait un regard amusé à son camarade de classe et de sortie nocturne. Il ne se donnait même pas la peine de les critiquer, il les appréciait trop pour cela. Il acceptait toujours tout, sans broncher.
Il leur devait bien ça !
-Franchement, tu serais sorti avec Clemence ou n'importe quelle autre fille, tu aurais pu nous remercier comme il se doit, si tu vois ce que je veux dire, lui intima Sirius avec un sourire en coin provocateur et les yeux mi-clos.
Ils rigolèrent tous ensemble mais Remus plus faiblement que les autres tandis que James approuvait avec force.
Non, il n'avait pas exactement compris où ils voulaient en venir.
-Salut Remus !
-Bonjour Mary, répondit le garçon.
Mary lui sourit et marcha à ses côtés en discutant du dernier lapsus de leur professeur de runes qui avait confondu le « contraignante » de ASPIC avec « incontinente », ce qui avait fait rire toute la classe.
C'était une jeune fille vraiment agréable se dit Remus en soupirant d'aise. Elle était très polie et il ne ressentait pas le besoin d'être sur la défensive pour protéger son secret en sa compagnie.
-Euh... Est-ce que tu sors avec quelqu'un en ce moment ? finit-elle par demander.
Le préfet la regarda un instant, étonné : il n'était jamais sorti avec personne. Mais avant qu'il ne lui demande pourquoi, il saisit la demande sous-entendue de sa camarade de classe. Soudain, le souvenir de ce que lui avait dit Sirius lui revint en mémoire.
-Je ne pense pas que ce soient tes affaires alors ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas ! grogna-t-il alors en fronçant les sourcils, affichant une mine dégoûtée.
Mary eut un mouvement de recul puis marmonna un « Ca va, pas la peine d'être désagréable ! » avant de s'en aller.
Remus ne se retourna pas mais il ne marcha pas non plus. Il sentait son coeur se serrer par la perte d'une amie et d'une chance d'être heureux. Tout ça parce qu'il ne savait pas si ses amis avaient été sérieux en disant une telle chose. Ils en avaient parlé comme d'une blague qu'ils allaient mettre à exécution et c'est ce qui lui faisait peur.
-Bon sang, Moony ! Quel bourreau des coeurs, s'exclama James d'un air grandiloquent.
-Quoi encore ? demanda le concerné, agacé.
-Lily vient de me dire que tu avais rejeté McDonald cette après-midi.
Remus ne répondit pas, se rappelant la raison de son refus. Il regarda ses amis autour de lui et sentit la question qu'il voulait poser se coincer dans sa gorge.
Il n'osait pas.
Il était terrifié. Terrifié car il savait qu'en la posant, il risquait soit de leur rappeler leur idées, soit de leur donner envie de la mettre à application puisque lui en avait parlé.
Prononcer ces quelques mots mettait trop de choses en péril. Il préférait se taire et attendre la preuve que ses amis voulaient son bonheur, comme le jour où ils avaient parlé de devenir des animagi.
-Pourquoi tu refuses d'avoir une petite amie ? s'étonna Peter. C'est pourtant sympa.
Bien sûr qu'il en rêvait, comme n'importe quel garçon de son âge, et lui peut-être plus que n'importe qui d'autre : quelqu'un qui l'aimerait, qui chercherait à lui faire plaisir... Qu'il pourrait embrasser et caresser. Mais il y avait le loup... Et ses amis.
-J'ai peur... De la mettre en danger, marmonna Remus, hésitant.
-Tu devrais plutôt avoir peur qu'elle t'abandonne pour nous ! rigola Sirius.
Remus sourit pour montrer qu'il avait saisi la blague mais il n'eut pas la force de rire cette fois.
-C'est vrai qu'on a hâte que tu nous montres ta future copine ! Si elle accepte ton problème de fourrure, elle ne devrait pas avoir trop de mal à s'ouvrir à d'autres propositions, ricana James avec un clin d'oeil prononcé.
Sirius et Peter se mirent à siffler, amusés par la remarque de Prongs mais Remus tourna la tête.
Non, il ne devait pas demander s'ils étaient sérieux ou non, ne pas risquer de leur donner plus de crédibilité. Cependant, il devait également éviter de mêler une fille à cette histoire.
Donc il préférait se taire, et attendre le jour où il pourrait avoir une petite-amie sans craindre quoique ce soit...
Mais ce jour arriverait-il ?
-Pauline ? Tu pourrais me passer la liste de l'inventaire ?
-Bien sûr, attends une minute, répondit la jeune fille en se précipitant derrière une porte cachée par de grandes étagères surchargées de livres.
Remus obéit et observa à nouveau un vieux carton qui contenait vingt exemplaires de « Coeurs Purs et Créatures » du célèbre romancier Soulein Trigg, alors qu'il aurait dû en contenir trente selon sa mémoire.
Sa collègue revint à ses côtés, ses cheveux parsemés de poussière, la liste à la main. Remus ne put retenir un sourire face à cette vision et épousseta sa chevelure. Pauline rougit mais ne recula pas. Il croisa son regard et s'immobilisa, sans savoir quoi faire.
Pauline, pourtant assez grande, se mit malgré tout sur la pointe des pieds avant de poser ses lèvres sur celles de Remus. Il ne répondit pas immédiatement puis se laissa doucement aller, ne sachant pas vraiment s'il agissait correctement ou non. Mais lorsque sa collègue approfondit le baiser, il se dit qu'il ne devait pas être si mauvais.
Il passa sa main dans ses cheveux et, au moment où il voulu la rapprocher un peu plus de lui, la clochette de la porte de la boutique tinta.
Il se reculèrent brusquement et firent comme si de rien n'était. Pauline se dirigea vers le client qui venait de pénétrer dans la librairie, interrompant leur moment d'intimité.
Ils n'eurent plus l'occasion de se voir de la journée, Remus terminant plus tôt, mais ce dernier ne quitta pas sa couleur pivoine ni son léger sourire.
Le week-end suivant immédiatement le jour de son premier baiser -car il ne comptait pas les amoureuses du jardin d'enfant- Remus se rendit chez ses amis. Il voulait parler de ce qui venait de se passer mais il doutait au fond de lui, comme toujours, il craignait leur réaction.
Cependant, Lily et James étaient fiancés, et puis Sirius sortait avec une ancienne amie d'école : Susan. Il ne devrait plus y avoir de problème, normalement.
Il n'eut même pas à aborder le sujet...
-Quand est-ce que tu nous présenteras une petite-amie ? demanda Sue qui était invitée ce jour-là.
Remus sourit face à la perche et s'apprêtait à répondre sur un ton enjoué quand Sirius, qui lui tournait alors le dos lui coupa la parole probablement sans s'en rendre compte.
-Je suis sûre qu'il en a une mais qu'il ne veut pas nous la montrer !
-Remus n'aime pas partager ses affaires on dirait, plaisante Peter en prenant un air pompeux.
Susan rigola, intriguée tandis que le concerné restait de marbre.
-Ca ne te gênerait pas que ton petit-ami te trompe avec la copine de Remus ? s'étonna James avec un grand sourire, amusé et épaté.
-Non... A condition que je puisse participer moi aussi, minauda Sue avec un regard langoureux, baladant une main sur le torse de Sirius.
Cette fois-ci, Remus se permit un rire, imaginant la situation : Pauline avait beau être un peu plus vieille qu'eux, il ne pensait pas qu'elle serait assez ouverte pour ce genre d'expérience.
-C'est vrai qu'une femme qui aimerait faire l'amour avec un loup-garou devrait plutôt être du genre à accepter les ménages à trois facilement... Ou plus encore, susurra Sirius avant de boire une gorgée de son verre de whisky.
-Mais plus sérieusement, Moony, plus tu attends, plus on sera impatient de la connaître, le mit en garde James.
Remus haussa les épaules mais il ne put regarder aucun de ses amis dans les yeux.
Il n'oserait jamais se les mettre à dos.
Il était trop lâche pour se battre contre eux. Contre ses amis.
Il resterait probablement seul.
Il ne pourrait rien leur refuser... Ils étaient bien trop importants pour lui. Il leur devait tant ! Bien que cela le détruisait, il savait comment il était. Il savait qu'il laisserait faire.
Mais sa petite amie l'accepterait-elle ? Ou alors, useraient-ils de polynectar ? Le trafic de cette potion était courant en cette époque de guerre...
Il ne voulait pas déranger Pauline. Non, il l'appréciait trop pour ça. Il ne voulait pas être vu comme pire qu'il était déjà.
Alors il sut qu'il devrait mentir lundi, en retournant au travail. Et rester seul.
Il avait cru fuir la solitude causée par sa maladie grâce à ses amis. Quelle ironie !
Voilà, il ne pouvait désormais plus leur poser la question.
Trop lâche, il avait perdu le temps qu'on lui avait accordé avec ses amis.
Quel imbécile !
Toutes ces années où il s'était laissé faire, tout ce temps qu'il avait gâché par peur de contrarier ou d'empirer les choses. Ces filles à qui il avait dû mentir, ces pensées qu'il avait eue au sujet de ses amis.
Bien sûr qu'ils en auraient rigolé ! Bien évidemment qu'ils n'étaient pas sérieux !
Et surtout, Sirius était probablement celui qui en faisait le plus allusion ! Il aurait dû comprendre que c'était malsain. Ca aurait dû le mettre sur la piste... Avant qu'il ne trahisse le secret des Potter et tue James, Lily et Peter.
Il n'était qu'un horrible lâche.
S'il s'était battu pour son bonheur, peut-être aurait-il pu les sauver !
Peut-être...
Mais aurait-il eu la capacité de les joindre à lui ? Sirius avait ce don pour charmer les gens...
Aurait-il mit ses menaces à exécution ?
Un frisson parcouru le dos du loup garou à cette pensée.
Oui, il l'aurait fait. Et James lui faisant confiance, l'un suivant l'autre partout...
Non, il ne devait pas penser de telles choses des morts.
Ca ne servait plus à rien.
Désormais, il était totalement seul.
Seul...
Mais libre de ses actes. Libéré de la peur.
Voilà plusieurs mois qu'il ressassait ce genre de pensées morbides. Il devait avancer. Toutes ses bases, tout son passé venait d'être détruit. Il n'avait pas une véritable confiance en l'avenir mais il pouvait désormais faire ce qu'il souhaitait...
Bien qu'il n'avait plus grand chose à souhaiter.
Remus se releva et se dirigea descendit les escaliers pour chercher son manteau. Il fouilla les poches et en ressortit un petit morceau de parchemin avec une adresse écrit dessus et le nom d'une jeune femme rencontré peu avant Halloween, au détour d'un couloir au Ministère de la magie, tandis qu'il allait au bureau d'enregistrement des loups-garou et qu'elle se rendait à son travail.
Les fêtes approchaient et il ne se sentait pas la force de rester seul.
Alors il contacterait cette... Lynna Ruffray.
Note d'auteur : Tous les lecteurs me font un joli sourire s'il vous plaît !
Je dois avouer que ça me plaît énormément de ressortir cette armée de jeune fille créées exclusivement (sauf Mary) pour ma série BEAG.
Surtout Lynna en fait.
Et, non, il n'y aura ni Rebbeca ni Pénélope dans le chapitre suivant !
Au début je souhaitais faire un texte bien plsu sombre avec un réel chantage de la part de James et Sirius mais finalement, j'aime cette ambiance mitigée où l'on doute des Maraudeurs mais aussi de l'esprit de Remus.
Toutes les suppositions sont acceptables face à cette histoire : moi même je ne sais pas ce qu'il en est vraiment...
