Bonjour ou bonsoir ou Hello,
En écoutant un peu partout "Hello" d'Adèle, j'ai choisi de reprendre ces paroles pour écrire cette histoire qui se situe après la fin de la saison 4.
Je ne sais pas ce que vous en penserez, mais j'espère que vous apprécierez.
Sur ce je vous souhaite une bonne lecture.
Disclamer : Teen Wolf appartient à Jeff Davis et ainsi que "Hello" appartenant à Adèle.
Playlist : Bon je crois que c'est évident mais j'ai eu un coup de cœur pour la cover masculine de Leroy Sanchez.
Hello
C'était peut-être la dernière fois. La dernière chance de tout dire. De pouvoir passer à autre chose, de songer au réel. Combien de fois avait-il joué à ce petit jeu ? Retourner dans le feu pour mieux se brûler. D'espérer que tout irait mieux, et de sentir la vérité sécher sur ses lèvres. Ce goût fade dans sa bouche. Les mots qui tournaient en rond jusqu'à finir par s'évaporer. Il y avait mille et une façons de le faire, de le lui dire… mais cela en valait-il la peine désormais ? Les aiguilles de sa montre continuaient de cliqueter, et le temps n'avait de cesse de s'écouler. Alors il était préférable de lâcher prise. Refermant ses paupières pour ainsi laisser les souvenirs s'effacer comme les traits aux crayons de papier qui disparaissent au fur et mesure de l'usure.
Stiles regardait son téléphone. Il devait sans doute se faire une raison.
Derek était parti, il ne reviendrait plus ici. Il avait Cora, alors plus rien ne le retenait en ville. Il avait rejoint sa sœur au Mexique. C'était justifié puisqu'elle représentait la dernière famille qu'il lui restait.
Quant à Stiles, le départ du loup-garou n'aurait pas dû le mettre dans cet état. Il était avec sa Malia. Alors pourquoi ? Pourquoi n'arrivait-il pas à l'oublier ? Pourquoi avait-il si mal ? Cela faisait déjà un mois. Un mois de silence. Aucune nouvelle de Derek depuis son foutu départ après l'énième trahison de Peter. Tout le monde semblait ne pas être affecté par ce changement. Sauf Scott qui évitait le sujet. Alors qu'est-ce qui clochait chez lui ?
L'hyperactif attrapa son portable, composa le numéro de l'absent et le plaqua contre son oreille. Combien de fois avait-il tenté de l'appeler de la même manière ? Pour lui dire quoi ?
Il entendit le téléphone bipé comme à son habitude, il tomba sur le répondeur. Stiles aurait pu attendre encore un instant pour le fameux « bip », mais il renonça encore. Il raccrocha. C'était tout bonnement impossible de laisser un message vocal sur son répondeur. Et puis que pouvait-il bien lui dire à ce grincheux ?
Ses lèvres se pincèrent jusqu'à former une fine ligne. Le garçon rageait intérieurement de ne pas être capable d'exprimer ses sentiments. Il renifla et passa sa main sur son visage. Il prit une profonde inspiration. Le portable toujours éteint, il le remit à nouveau contre son oreille.
- Allo, c'est moi, murmura-t-il la voix décousue. Je me demandais si après toutes ces journées, tu voudrais qu'on se voie. Pour faire un bilan.
Il fit une pause après s'être pincé l'arête du nez.
- On dit que le temps guérit toutes les blessures, mais je ne m'en suis pas remis. Peux-tu m'entendre ? demanda-t-il dans le vide. Je suis toujours à Beacon Hills rêvant de qui nous étions. Lorsque nous étions plus jeunes et libres. J'ai oublié comment c'était avant que les morts tombent à nos pieds, soupira Stiles. Il y a tellement de différences entre nous, et un million de kilomètres.
Son cœur se resserra. Une larme ruissela sur sa joue.
- J'ai dû appeler un millier de fois pour te dire que je suis désolé pour tout ce que j'ai fait. Mais quand je t'appelle tu ne sembles jamais être là… Au mois je peux dire que j'ai essayé de te dire que je suis désolé, de t'avoir laissé partir.
Sa voix se brisa soudain sous le poids des émotions.
- Mais ça n'a pas d'importance… clairement ça ne te déchire plus le cœur, souffla le jeune homme le regard embrumé par ses larmes incessantes.
Sa main tremblante se crispa contre le téléphone. Il poussa un cri de rage. Il se foutait bien que quelqu'un l'entende dans le quartier ou ailleurs. Il balança son portable contre un mur de sa chambre avec fureur. L'appareil explosa en morceaux comme son cœur. Puis il ne put contenir ses sanglots davantage. Il avait besoin d'évacuer tous ses remords. Ses jambes l'abandonnèrent et il s'écroula à genoux sur le sol. Ses poings frappèrent le parquet. Peut-être qu'un jour il arriverait à encaisser. Il aurait voulu y croire.
Pendant ce temps, loin de Beacon Hills dans une petite ville du Mexique, Derek examina son portable. Il affichait le numéro de Stiles. L'hyperactif avait encore tenté de l'appeler, mais une fois de plus il ne lui avait pas répondu. Il n'était qu'un loup solitaire qui était incapable de formuler dans une phrase ses sentiments. Il avait quitté Beacon Hills pour s'éloigner de tous ses souvenirs douloureux. Oublier les erreurs du passé. L'incendie, Peter, Kate, Paige, la meute d'alpha, Jennifer, la mort d'Érica, la mort de Boyd, l'erreur de la morsure de Jackson, ainsi que le piètre alpha qu'il était. Malgré tout cela, Stiles continuait à l'appeler. Cet humain insupportable dont il avait la totale confiance. Celui qui lui avait sauvé la vie, qui ne lui avait pas tourné le dos. Le même qui le considérait comme son roi sur son échiquier pour une raison qui lui échappait encore. L'unique personne qu'il s'était refusé de tuer lorsqu'il était possédé par le Nogitsune. Au fond, il tenait à l'humain. Mais il était préférable de s'éloigner de lui pour ne pas le faire souffrir.
Cependant, Derek mourait d'envie de lui répondre. Alors il composa le numéro de Stiles à toute vitesse. Malheureusement, personne ne décrocha de l'autre côté. Ni de sonnerie, ni de messagerie. Rien.
C'était compréhensible que Stiles ne veuille plus de ses appels, vu le nombre de fois où il n'avait pas décroché. Le loup-garou avança devant sa fenêtre. L'écran du portable éteint, il colla l'appareil contre son oreille.
- Bonjour, comment vas-tu ? Demanda Derek d'une voix rauque. C'est tellement typique de ma part de parler de moi, mais je suis désolé.
Sa mâchoire se crispa.
- J'espère que tu vas bien. As-tu réussi à t'enfuir de cette ville où il ne se passait jamais rien ?
Question tellement ironique. Il marqua une pause avant de reprendre.
- Ce n'est pas un secret qu'ils nous restait à tous les deux peu temps… Tu as dû m'appeler un millier de fois, et j'en suis désolé, désolé pour tout ce que j'ai fait. Mais quand tu m'appelles je ne semble jamais là.
Dos contre un mur, il se laissa glisser jusqu'au sol. Il se passa une main dans ses cheveux.
- Au moins je peux dire que j'ai essayé de te dire que je suis désolé, d'avoir brisé notre amitié… ou ton cœur.
Il retint sa respiration. Sa gorge se noua.
- Mais ça n'a plus d'importance, clairement ça ne te déchire plus du tout désormais…
La main morne, il abaissa son téléphone au sol à coté de ses hanches. Le regard vide, il fixa le mur en face de lui en attendant que le temps passe. Il avait laissé passer la chance de tout lui dire. Mais maintenant il était trop tard.
Stiles ne connaîtrait jamais l'existence de l'appel de Derek. Car ce soir-là, il avait brisé son portable contre ce mur.
Leur cœur en éclat de verre, ils n'auront plus aucun moyen de recoller les morceaux.
J'ai tellement aimé cette chanson, qu'il fallait absolument que j'écrive dessus.
Ce n'est pas très joyeux, mais j'espère que cela vous a plus quand même.
