LUTTONS CONTRE LES FAUTES

James Potter entra dans la salle commune. Il était 23h30 et la majeure partie des élèves dormaient déjà. Seuls ses trois meilleurs amis, Sirius Black, Remus Lupin et Peter Pettigrow, ainsi que deux élève de quatrième année étaient encore debout.
Quand il arriva, ses amis le gratifièrent d'un faible sourire mais tous trois avaient d'énormes valises sous les yeux.
- T'arrives un peu tard, James. Lui reprocha Remus. Tu dois encore boucler ton devoir pour demain.
James poussa un grognement.
- J'le ferais demain matin, j'suis crevé.
Remus soupira et se replongea dans l'immense volume qu'il avait emprunté à la bibliothèque pour faire le devoir que leur avait demandé le professeur d'histoire de la magie.
James donna une petite tape sur l'épaule de son ami et fila au dortoir. Il venait de passer les quatre dernières heures à éplucher et à ranger les dossiers des élèves de Poudlard sous l'œil attentif du professeur de potion. Il n'aimait pas ce petit homme rondouillard dont le regard se tournait ardemment vers lui et ses amis dès qu'il faisait mine d'ouvrir la bouche et ne ratait jamais la moindre occasion de le garder en retenue. L'année passée, pour une dispute particulièrement violente avec les Serpentards, il avait passé toutes ses soirées pendant six mois à nettoyer les tables de la grande salle, classer ses dossiers, recopier soigneusement ses notes, et un tas de choses ennuyeuses voir parfois douloureuses qui l'avaient dissuadées de faire le mariole quand il traînait dans les parages.
James prit à peine le temps de se déshabiller, se coucha dans son lit et s'endormit presque aussitôt.
Le lendemain, il fut tiré de son sommeil par un cri strident à côté de lui.
- Qui est-ce qui hurle aussi fort à une heure pareil ? bougonna-t-il en ouvrant douloureusement les yeux.
- Jaaaaaaaaaaaaames ! Tu t'es enfin réveillé!
Une grande blonde se pendit à son cou et le couvrit de baiser.
Du coin de l'œil, James aperçut Sirius et Remus qui se mordaient les lèvres pour ne pas exploser de rire.
- Mélodie, mais qu'est-ce que tu fiches ici ?
- Voyons, Jamessounet, est-ce une façon d'accueillir sa petite amie ?

Il y avait bien longtemps que James ne la considérait plus comme telle, d'ailleurs il avait bien l'intention de lui dire, dès qu'il serait réveillé. Et Comment diable avait-elle fait pour monter dans le dortoir des garçons ?
- Tiens au fait, lança Sirius, il paraît qu'il y aura bientôt une nouvelle élève avec nous, selon mes sources elle a 16 ans, elle est dans les tons roux et... elle est intelligemment faite !
- De toute façon James s'en fiche,
dit Mélodie avec confiance. Il m'a déjà et ça lui suffit !
Mais les yeux de ce dernier brillaient d'une lueur malicieuse qui laissait penser tout le contraire.
- Et elle arrive quand ? Questionna-t-il.
- D'ici un mois, normalement.
- Bon, c'est pas tout ça mais il faut que j'me prépare ! Je dois être parfait pour ces dames.
Lança James en décrochant un clin d'œil dévastateur à Mélodie, qui sourit béatement.
Il s'en alla donc dans la salle de bain pour se préparer. En se regardant dans la glace il fut agréablement surprit. Il pensait qu'une soirée comme celle qu'il avait passé la veille aurait laissé des traces, mais non. Bien sûr, il avait un air fatigué mais il était en meilleur état que ce à quoi il s'attendait. Il avait 16 ans et demis (presque 17, précisait-il toujours), était brun, avait des cheveux en bataille, de beaux yeux noisette, un teint bronzé, des muscles parfaits (merci le Quidditch) et un sourire à tomber. Le seul problème, c'est qu'il le savait. La moitié des filles de Poudlard bavait devant lui et l'autre moitié faisait de même devant Sirius. À eux deux, ils collectionnaient un nombre impressionnant de petites amies qu'ils s'amusaient à compter pour voir lequel battrait l'autre à la fin de l'année. Mais à ce jeu il y avait des règles, comme par exemple l'obligation de rester au moins deux semaine avec sa petite amie sauf si elle le plaquait, l'interdiction de la tromper (ce qui parfois s'avérait assez difficile), l'interdiction de faire des avances aux filles qui étaient déjà prises (ils respectaient quand même un minimum leurs amis) ou qui étaient à Serpentard (c'était la moindre des choses) et surtout... il ne fallait pas tomber amoureux, sans quoi le jeu était fini. Jusqu'à maintenant, les deux amis avaient scrupuleusement respectés les règles (seules règles qu'ils respectaient, soi dit en passant) et d'ailleurs, ils avaient bien l'intention de continuer. Cette année, James se devait de battre Sirius qui l'avait battu l'an passé à deux conquêtes près. Il est vrai que Sirius était assez beau garçon, brun aux yeux bleu dévastateurs, un sourire à tomber, des abdos à faire pâlir un boxeur, en clair il était vraiment bien foutu.
Remus, quant à lui, évitait ce genre de jeu qu'il trouvait assez ignoble, disant que ce n'était pas une manière de traiter des filles, mais il ne pouvait pas nier que son tableau de conquête était quand même bien rempli et que sa petite amie du moment faisait pas mal d'envieuses. James et Sirius le lui avait bien dit mais le problème, c'était que ce cher Remus en était amoureux, de son Eloïse. Non pas que James ne l'apprécia pas, bien au contraire, Eloïse Summers était aussi jolie que gentille en plus d'être intelligente, mais du coup, Remus ne participait plus à leurs paris à savoir lequel aurait cette fille ou celle-là. Quant à Peter, il ne se privait pas non plus, et même si il était beaucoup plus réservé que ses amis, sa liste de fiancées n'était pas à plaindre non plus. De plus, les quatre amis avaient un gros penchant pour la bêtise ce qui leur avait valu le surnom de Maraudeurs ; ils ne pouvaient s'empêcher de faire des blagues, le plus souvent vexantes et humiliantes, aux élèves de Serpentards. Parfois James regrettait son comportement et se trouvait un peu macho, mais cela n'arrivait pas très souvent et passait rapidement. Et justement, ce samedi matin, il avait décidé de changer de petite amie, il voulait voir à quoi ressemblait la nouvelle et comptait bien rester célibataire pour l'occasion.
Lorsqu'il fut prêt, il descendit dans la grande salle et y trouva Eloïse en pleine crise de folie qui hurlait de joie, une lettre à la main.
- Lily arrive dans deux semaines, Lily arrive dans deux semaines ! S'égosillait-elle.
- Qui est Lily ? Demanda James.
- La fille la plus fantastique qu'on peut trouver sur cette terre ! C'est ma meilleure amie, ma presque sœur, mon autre moitié, c'est...
- C'est pas elle qui devait arriver dans un mois ?
L'interpella Peter.
- Si, répondit son amie, Alice Smith, mais Dumbledore a demandé à ses parents si c'était possible qu'elle vienne plus tôt, ne nous demande pas pourquoi, on ne le sait pas.
- Bon !
S'exclama Sirius qui commençait à s'impatienter. C'est pas tout ça mais il faudrait peut-être qu'on y aille.
Il regarda les autres maraudeurs avec insistance. Ceux-ci acquiescèrent et le suivirent.
Ils lui lancèrent des regards interrogateurs.
- Ben je trouvais que ça faisait un peut trop longtemps que les Serpentards n'avaient pas eu de nos nouvelles et qu'ils nous avaient peut-être oubliés. Expliqua-t-il avec une lueur malicieuse dans les yeux.
La même lueur s'alluma dans ceux de ses trois acolytes et ils commencèrent la rédaction d'un plan. Ils allèrent s'installer dans le parc, il faisait un peu froid (on était en octobre) mais les maraudeurs avaient pris de quoi tenir un siège. De plus, cette fois ils avaient tout le temps de faire une farce d'honneur à leur ennemis car ce samedi était le premier samedi des vacances de la Toussaint, il y aurait donc aussi la fête d'Halloween, où comme chaque année, ils jouaient un tour à une personne au hasard. C'était en général le plus drôle car la personne sur qui tombait la farce était complètement aléatoire, une fois même c'était tombé sur James, qui s'en rappellerai toute sa vie : lui et ses amis avaient mis de la poudre qui servait à faire des bonbon-glue au fond d'une assiette et dès sa première cuillerée de soupe, le jeune homme s'était sentit fondre comme une bougie. Heureusement, l'effet ne dura pas plus de quelques minutes, soit juste assez longtemps pour que les élèves rient pendant un mois à chaque fois qu'ils le croisaient. Il avait donc fallu que celui-ci réaffirme son autorité en balançant des farces à droite et à gauche, au prix de quelques retenues bien sûr.
- Au fait, n'oubliez pas que cet après-midi j'ai un entraînement de Quidditch, prévint ce dernier.
- Oui, on sait, Super James va nous faire son show du meilleur attrapeur de la Terre et patati et patata, soupira Remus en levant les yeux au ciel.
- Mais quoi ! Protesta James. C'est quand même pas de ma faute si je suis imbattable.
Les quatre amis éclatèrent de rire.

Lily Evans ouvrit lentement les yeux.
Elle était dans sa chambre et la lumière du soleil envahissait doucement la pièce.
Cette pièce qu'elle allait quitter dans une semaine. Elle était partie de son école la veille, sa mère l'avait retrouvée sur le pas de la porte, trempée et complètement déboussolée. Elle avait fugué et était revenu en balais jusqu'à ce qu'elle arrive dans la ville où elle avait continué à pied pour ne pas se faire voir pas les moldus. Elle avait déclarée en entrant qu'elle refusait dorénavant de pénétrer à nouveau dans cette école. Elle détestait Beauxbâtons et ce depuis qu'elle y était entrée. Elle avait bien essayé de faire des efforts, de sourire, de s'appliquer, de trouver un charme à cette école mais rien n'y faisait. Elle la détestait, elle détestait les professeurs qui, à la moindre occasion, l'envoyaient en retenue pour les simples et bonnes raisons qu'elle n'avait pas des bonnes notes et qu'ils n'aimaient pas sa façon de travailler ou un tas de petites choses qui la mettaient hors d'elle. Elle détestait ces filles qui la regardaient de travers tout simplement parce-qu'elle ne les admirait pas, elle détestait ces garçons si superficiels, qui faisaient tout pour attirer son attention, elle exécrait par-dessus tout cette directrice, qui s'occupait le plus souvent possible de ses retenues, la faisant travailler avec une plume dont l'ancre était en fait son propre sang, il lui restait même une cicatrice sur le dos de la main car cette affreuse harpie à tête de singe et à corps de girafe considérait que la jeune fille ne réalisait pas la chance qu'elle avait d'avoir été acceptée dans son établissement. À son départ, Lily avait même retrouvé dans ses affaires la plume en question et avait décidé de la garder pour être sûre qu'elle ne servirait à personne d'autre.
En la voyant dans cet état, sa mère avait tout de suite accepté et avait décidé qu'il était grand temps pour la famille Evans de retourner vivre en Angleterre où Lily irait rejoindre ses deux meilleures amies Alice Smith et Eloïse Summers dans l'école de sorcellerie de Poudlard.
Sa mère était en train de tout organiser, elle avait déjà préparé leur maison qui se situait en bord de mer, Lily y pensait très souvent, c'était la maison de son enfance, celle où elle avait grandit. Il lui tardait d'y être, ne serai-ce que pour deux jours.
- Monster ! Hurla une voix. J'en ai assez que tu laisses traîner tes affaires partout, espèce d'aberration de la nature !
- Moi aussi Pétunia, je suis ravie de t'entendre.
Marmonna-t-elle.
Pétunia Evans, sa grande sœur, la détestait par-dessus tout, elle trouvait monstrueux le fait que celle-ci soit dotée de pouvoir, ce qui lui avait d'ailleurs valu le surnom de « monster » que Lily trouvait particulièrement désagréable. Sa grande sœur la haïssait depuis ses 5 ans, depuis le jour où elle avait découvert qu'elle n'était pas comme les autres. Elle avait hurlé de peur et s'était réfugié sous son lit, depuis, elle la traitait encore plus mal que si c'était son esclave.
Lily avait tout fait pour arranger ça, elle avait obéit à tous les caprices de sa chère grande sœur, elle avait nettoyé et rangé toute sa chambre quand celle-ci le lui demandait, elle avait changé de vêtements, de caractère (ou du moins, elle avait essayé), elle avait tout fait pour lui plaire mais Pétunia n'avait rien fait de son côté, au fil du temps, Lily avait laissé tomber, ce qui ravissait tout à fait sa sœur qui désormais n'avait plus aucun remords à la traiter comme bon lui semblait.
C'était une des particularités qui faisaient que Lily détestait les vacances, car elle devait passer deux mois entiers en compagnie de sa chère et tendre sœur et de son vocabulaire très élaboré.
Mais bientôt elle n'aurait plus à la supporter, elle avait l'impression que chaque seconde passait au ralentit, elle avait tellement hâte de voir ses amies qu'elle en oubliait ses problèmes. Elles lui envoyaient des hiboux presque tous les jours, lui parlant de l'école, des cours, de leurs amies, de garçon (surtout d'un certain Frank Londubat dans les lettres l'Alice, et de Rémus Lupin dans celles d'Héloïse) et d'un tas d'autres choses qui ne faisait que diminuer la patience de l'adolescente.
En retour, elle leur racontait combien elle avait hâte de les voir, de découvrir cette école dont elles étaient tellement fières, de pouvoir discuter des heures et des heures comme elles le faisaient avant que Lily parte pour la France, de connaître ces garçons dont elles ne tarissaient pas d'éloges, elle avait hâte de tout.
Et quand elle n'écrivait pas, elle préparait ses valises.
Elle rangeait méticuleusement toutes ses affaires dans un ordre très précis (elle n'avait rien d'autre à faire). Elle prenait bien soin de ne rien oublier.
Malheureusement, quand tout le monde fut prêt à partir, Pétunia se plaignit qu'il lui restait encore un tas de choses à faire et ils durent encore attendre deux jours avant d'enfin pouvoir s'en aller.

¤~~ ~~ ~~ ~~¤
esiol