Mensonges, quand tu nous tiens.
Depuis peu, Akiteru mentait. Il mentait à ses amis, à ses professeurs, à ses parents, et le plus important, à son petit frère.
Pour Akiteru, son petit frère était comme la prunelle de ses yeux. Le lycéen l'adorait, malgré leur grande différence d'âge. Durant les cours, l'adolescent ne pouvait s'empêcher de penser à Kei au moins une seule fois par jour. Il se demandait ce qu'il pouvait faire à cette heure-ci et si son cadet ne faisait pas de bêtise. En rentrant à la maison, vers les dix-huit heures, son petit protégé sautait littéralement sur lui. L'enfant de primaire le bombardait de questions : comment c'était passer sa journée ? Est-ce qu'il a beaucoup de devoirs ? A qui a-t-il parlé ? Akiteru lui répondait avec joie et passion. Il aimait quand son adorable petit frère l'écoutait attentivement ! Il aimait discuter, échanger, parler avec son cadet ! Non, en fait, Akiteru l'aimait, tout simplement.
Kei, d'habitude calme et posé, bougeait dans tous les sens lorsque son aîné revenait du lycée. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la petite tête blonde était d'un véritable naturel curieux. Il voulait savoir, toujours savoir, et toujours plus ! Sa mère pensait que c'était grâce à sa curiosité que Kei avait d'aussi bonne note. Le meilleur de la classe ! Et oui ! En même temps, avec les notes, on ne rigole pas chez les Tsukishima. Il fallait toujours être le meilleur, le boss. Contrairement à son formidable grand frère, le petit garçon possédait de grande facilitée ! Au mépris d'Akiteru, qui devait bosser comme un dingue pour sortir les quatre-vingt-dix sur cent. Les deux frères travaillaient souvent ensemble. Et se battait aussi. L'ainé en ressortait généralement vainqueur, mais il n'était pas très fier de lui. Kei, lui aussi, détestait se disputer avec son grand frère. La tête blonde se réfugiait alors dans sa chambre, pour prendre un peu de recul. La plupart du temps, une demi-heure après, Akiteru se faufilait dans la pièce personnelle de Kei, et lui demande de faire la paix. Les moments de guerre ne durent jamais entre frères.
Mais, un jour, voilà. Akiteru, lycéen de première, commença à mentir.
Premier gros mensonge ? " Je suis titulaire dans l'équipe de volley !"
Ce qui rapprochait les deux garçons, c'était le sport, et plus particulièrement le volley. Le plus grand avait rejoint un lycée où le club de volley était alors champion dans tout le pays. Malheureusement pour lui, ces trois années se soldèrent par un échec total. Jamais le lycéen n'a pu être titulaire. Et à partir de sa deuxième année, il bafoua la vérité, pour que son cadet soit fier de lui et que ses yeux marron s'illuminent toujours.
Pourquoi ce grand et beau garçon, très doué au volley-ball, ne puisse pas être titulaire ? Seul le Petit Géant barrait sa route. D'un an son cadet, le Petit Géant détruit tous les merveilleux rêves de gloire d'Akiteru. Mais pour autant, le lycéen n'arrivait pas à le détester. Au contraire, il l'admirait : sa petite taille et son incroyable détente, ses cheveux noirs bouclés, ses yeux sombres et rebelles. Tout, vraiment tout. Il voulait faire comme lui, mais le châtain en était malheureusement incapable, sans savoir pourquoi. Un sentiment inconnu s'installa petit à petit en lui dès qu'il voyait ou observait le bel athlète. Certains de ses amis remarquèrent quelque chose d'inhabituel chez Akiteru.
Deuxième gros mensonge ? "Je préfère les femmes aux hommes, j'suis pas un pédé voyons!"
Jusqu'à la fin de sa scolarité, le grand volleyeur rejeta son admiration pour le Petit Géant.
Plus le temps passait, plus l'ainé de la famille Tsukishima mentait, moins ce dernier dormait tranquillement. Celui-ci prit gout de mentir.
Puis voilà, comme on dit : " la vérité fini toujours par éclater".
Le lycéen de terminale dit qu'il serait sur le terrain pour le dernier match de la saison.
Kei était venu, et chercha du regard son formidable grand frère.
Formidable.
Pitoyable.
Pathétique.
Le cœur de Kei se brisa en voyant son ainé dans les gradins, et non sur le terrain.
Akiteru sentit sa vie exploser en mille morceaux.
Les deux frères ne se croisèrent plus du regard, et ne se parlèrent plus. Durant presque sept années entières.
Un petit One Shot court, mais que j'ai aimé écrire. Je n'ai pas relu (flemme), merci de review, c'est toujours gentil ! =)
