Les enfants d'Arwen Undomiel
Livre 1 : Eldarion
La reine Arwen Undomiel regarda le soleil se coucher à l'horizon par la fenêtre de sa chambre. Ses derniers rayons teintaient d'écarlate le pays de Gondor et ses vastes plaines. Ses yeux laissèrent couler des larmes qu'elle ne tenta même pas de retenir. Depuis la mort de son mari, le Roi Aragorn, la joie avait quitté ses traits, la laissant froide et comme une nuit sans étoiles ni lune. Après l'épreuve de la perte en bas âge de sa dernière-née, la petite Siëlmon-Mâri, le décès d'Aragorn l'avait complètement achevée. Même la présence d'Eldarion et de ses sœurs Nolwën et Tar-Tiflêt n'apaisaient pas sa peine. Elle se retourna pour quitter sa chambre et tomba face à Eldarion, son premier enfant. Le petit garçon aux yeux bleus et à la chevelure bouclée posa un regard inquiet sur sa mère qui eut un pincement au cœur en voyant la frappante ressemblance avec Aragorn. Elle esquissa un petit sourire pour rassurer l'enfant.
Eldarion : Maman... Pourquoi pleurez vous ?
Arwen : Ton père me manque, Eldarion... Je vais le rejoindre... Lui et Siëlmon- Mâri.
Eldarion : C'est impossible, mère ! Ils sont dans les étoiles et on ne peut les rejoindre !
Arwen : Je connais un moyen... Mais je dois y aller seule.
Eldarion : Non, ne me laissez pas ici ! Nolwën, Tar-Tiflêt et moi avons besoin de vous !!
Si les larmes d'Arwen étaient déjà sèches, celles d'Eldarion avaient commencé à mouiller son petit visage. La Reine s'agenouilla à la hauteur de son fils et prit ses mains dans les siennes. Elle commença à lui parler en Quenya comme elle le faisait si souvent.
Arwen ( En Quenya ): Eldarion, regarde moi... Promets moi de veiller sur tes sœurs. Promets moi d'être un bon roi pour le Gondor. Maintiens la paix ici et sois juste envers ton peuple.
Eldarion ( En Quenya ) : Mais je suis trop jeune ! Restez avec nous...
Arwen enleva l'anneau d'Aragorn qui ne la quittait jamais depuis la mort de son mari. Elle prit la paume d'Eldarion et y déposa la bague. Ses larmes recommencèrent à couler.
Arwen : Je te proclame héritier du trône par l'anneau de Barhahir, Eldarion fils d'Aragorn et d'Arwen Undomiel. Tu accèderas au trône à ta majorité, succédant à l'Intendant Haldan du Gondor. Je t'aime mon petit... Sois fort.
Eldarion : Je vous aime maman...
Arwen embrassa Eldarion sur le front et le serra dans ses bras à le briser. Elle se leva ensuite et sortit de la chambre sans se retourner tandis qu'Eldarion s'effondrait sur le plancher froid et éclatait en sanglots. Arwen marcha tel un fantôme dans les couloirs du palais de Minas Tirith et entra dans une pièce qui hébergeait ses filles. Elles dormaient à poings fermés dans leurs lits respectifs, leur nourrice Belawyn assoupie dans sa chaise berçante, un livre de contes elfiques à la main. Nolwën, l'aînée des deux, était une petite fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus à peine plus jeune qu'Eldarion. Tar-Tiflêt, elle, était une fillette aux cheveux bruns et aux yeux noisette tout comme son grand-père Elrond avec qui elle présentait plusieurs similitudes. Arwen contempla ses enfants et se dirigea d'abord vers Nolwën. Elle se pencha à l'oreille de la petite endormie et murmura des paroles en Quenya. Elle répéta le geste à celle de Tar-Tiflêt.
Arwen ( En Quenya ) : Nolwën, ma toute première fille... Tu portes en toi la lumière que je n'ai plus... La lumière de l'Undomiel est maintenant tienne. Sois une bonne princesse... ( À l'oreille de l'autre ) Tar-Tiflêt... Toi qui a si bien pris soin de Siëlmon-Mâri avant qu'elle ne parte... Je te remercie. Tu portes l'héritage de ton grand-père Elrond en toi. Fais honneur au Gondor. Je vous aime les filles... Je serai toujours là avec vous...
La reine détacha le collier terne de l'Undomiel et le mit dans la petite main de Nolwën, endormie. Arwen les embrassa toutes les deux et sortit une lettre d'une poche de la robe rouge qu'elle portait. Elle alla la mettre sur la page du livre ouvert que tenait Belawyn et lui murmura des paroles de remerciement. Après tous ces rituels, Arwen Undomiel quitta Minas Tirith et chevaucha jusqu'en Lothlòrien où elle mourut de chagrin, seule sous les Mallornes. Elle alla rejoindre aux Havres-Gris, Aragorn et Siëlmon-Mâri qui l'attendaient, nimbés de lumière blanche...
***
14 ans après le départ d'Arwen, ses enfants étaient à l'aube de l'âge adulte. Le règne d'Eldarion, le successeur d'Aragorn au trône du Gondor, approchait. Plusieurs jeunes filles avaient eu vent de la nouvelle et nombreuses étaient celles qui désiraient devenir sa reine, mais le principal intéressé refusait leurs avances, se concentrant plutôt sur ses passe-temps de chevalier. Fier propriétaire d'un étalon prénommé Vilmal, Eldarion chevauchait durant des journées entières dans les champs du Pelennor, devant Minas Tirith seul ou avec son meilleur ami Leomund, fils de Theomund, le maréchal-ferrant de Minas Tirith. Il laissait tout le travail de souverain à l'Intendant Haldan, choisi par sa mère comme intermédiaire avant la majorité de son fils. Par un beau matin de printemps, Eldarion pansait Vilmal dans l'écurie du maréchal-ferrant en compagnie de Leomund. L'étalon d'un brun foncé presque noir laissait le prince brosser sa crinière pendant que Leomund curait ses fers. Soudain, quelqu'un poussa la porte de la stalle. C'était Nolwën, la sœur cadette d'Eldarion. En la voyant, Leomund rougit et échappa le sabot de Vilmal qu'il était en train de nettoyer. Nolwën était une jeune femme aux longs cheveux noirs et aux yeux d'un bleu fascinant qui ressemblait de façon frappante à sa défunte mère Arwen. On l'appelait même « L'Undomiel du Gondor », en référence à sa beauté pareille à celle de l'ancienne reine. Ce matin là, elle portait une robe verte lacée à l'avant et à l'arrière et le collier de l'Undomiel brillait à son cou. Fasciné, Leomund ne la quittait pas des yeux, admirant son port de reine.
Nolwën : Salut Eldarion. Leomund.
Eldarion : Salut petite sœur. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Nolwën : L'Intendant Haldan veut te voir. Il m'a dit que c'est pour te confier une mission.
Eldarion : Très bien, j'arrive. Leomund, tu peux terminer ses sabots ? Je reviendrai pour faire le reste.
Leomund : D'accord. ( Regarde Nolwën et rougit violemment ) Mes hommages, princesse Nolwën.
Nolwën sourit à Leomund et quitta la stalle suivie de son frère aîné. Avant de lui emboîter le pas, Eldarion lança un regard gentiment moqueur à son ami qui lui fit une grimace. Le prince et la princesse du Gondor marchèrent donc ensemble à travers les rues de Minas Tirith jusqu'à l'imposant palais devant lequel trônait l'arbre blanc du Gondor, toujours aussi majestueux. Eldarion et Nolwën entrèrent dans la Grande Salle où était assis sur un trône de pierre blanche l'Intendant Haldan. Haldan était un homme dans la cinquantaine, aux longs cheveux grisonnants, au visage quelque peu ridé et aux yeux d'un vert perçant. Haldan était un bon dirigeant, juste et équitable qui savait prendre les bonnes décisions. Nolwën fit une petite révérence polie et prit le chemin des couloirs du château, laissant les deux hommes seuls avec les statues d'anciens rois qui ornaient la salle. Eldarion s'avança vers Haldan et mit un genou en terre.
Eldarion : Vous m'avez demandé, Intendant Haldan du Gondor ?
Haldan : Oui, prince Eldarion. Mais relevez vous donc, bientôt ce sera moi qui serai obligé de m'incliner devant vous !
Eldarion ( se relève ) : Ma sœur, la princesse Nolwën, m'a informé que vous aviez une mission à me confier.
Haldan ( Tend un rouleau de papier à Eldarion ) : Oui prince. Je sais que vous êtes un bon cavalier et que vous pourriez aisément voyager rapidement. J'ai une missive à vous confier, pour la Reine Éowyn et le Roi Faramir du Rohan. Elle concerne quelques échanges commerciaux que je désire effectuer avec le Rohan. Désirez vous remplir cette petite mission ?
Eldarion ( Prend le rouleau de papier ) : Il sera fait selon votre désir, Intendant Haldan. J'accepte d'aller porter cette missive pour les souverains du Rohan. Je pars dès maintenant.
Haldan : Bonne chance... Prince ou devrais-je dire Roi Eldarion.
Eldarion esquissa un petit sourire et s'inclina de nouveau. Puis il prit la direction des couloirs, monta un escalier de pierre et marcha dans le corridor jusqu'à une porte de bois massif. Il sortit une clé accrochée à son cou par une chaînette et déverrouilla la porte qui s'ouvrit dans un grincement. La chambre d'Eldarion était richement décorée : tentures aux couleurs du Gondor, lit à baldaquin aux draps bleus marins et meubles de rangement en bois sculptés de motifs. Le prince sortit une malle en bois défraîchi de sous son lit et l'ouvrit prudemment. Il en sortit ses vêtements de monte, des pièces d'armure, une carte de la Terre du Milieu et sa précieuse épée qu'il avait prénommée Tinwë, « L'Étincelle ». L'épée était brillante comme du verre, affilée et tranchante, arborant quelques écritures elfiques. Eldarion la rangea dans son fourreau, revêtit ses vêtements de monte et son armure avant de ranger le reste de ses effets dans un sac de cuir qu'il jeta sur son dos. Avide d'aventures, le prince Eldarion quitta la chambre après avoir verrouillé la porte, prit quelques provisions aux cuisines et refit le chemin inverse jusque chez Leomund qui terminait de brosser son propre cheval, une jument blanche prénommée Menelwa.
Leomund : Tiens ! Qu'est-ce que tu fais en armure ? Tu pars déjà ?
Eldarion : Oui, vers le Rohan. Je dois aller porter un message au Roi Faramir et à la Reine Éowyn.
Leomund : J'ai entendu parler de la Reine Éowyn. Paraît que dans sa jeunesse... Même si elle n'est pas si âgée... On l'appelait « La Vierge Guerrière du Rohan » et que c'est elle qui est venue à bout du Roi-Sorcier d'Angmar ! Ici même sur les champs du Pelennor devant Minas Tirith !
Eldarion : Oui, mon père m'a déjà raconté cette histoire lorsque j'étais enfant.
Leomund : Je sais que le Roi et la Reine ont un fils qui s'appelle Elboron mais je crois qu'ils ont une fille aussi. On dit qu'elle a les cheveux comme de l'or et des yeux bleus... Plus bleus que le ciel.
Eldarion : Elle est plus belle que Nolwën selon toi ?
Leomund rougit violemment et n'ajouta plus rien. Eldarion eut un petit rire et donna un coup de coude amical à son ami.
Eldarion : Tu voudrais venir avec moi ?
Leomund : Quoi, tu es sérieux ? Mais... c'est ta mission à toi, je ne serai pas utile !
Eldarion : Tu pourrais être mon écuyer pour le voyage. Et tu pourrais voir la mystérieuse princesse du Rohan.
Leomund : Merci Eldarion ! Je reviens tout de suite !
Heureux, Leomund quitta la stalle pendant qu'Eldarion mettait sa selle à Vilmal et en serrait les sangles de cuir. Quelques minutes plus tard, porteur d'un sac en toile, Leomund fit irruption dans l'écurie et prit la longe de Menelwa. Les deux amis sortirent avec leurs chevaux et grimpèrent sur leurs dos. Eldarion claqua la bride de Vilmal qui commença à trotter dans les rues de pierres, suivi de Menelwa et Leomund. Après avoir traversé le dédale des rues de Minas Tirith, les champs du Pelennor inondés de soleil s'ouvrirent à eux. Eldarion poussa Vilmal au galop, savourant la sensation du vent sifflant dans ses cheveux. Bientôt, l'immense Pelennor fit place à un vallon d'herbes dorées qui laissait voir une forêt au loin. Les deux compagnons et leurs montures piquèrent vers la gauche, galopant le long du bas de la côte. Le soleil du printemps faisait rayonner le vert des arbres et les herbes jaunâtres qui formaient comme une marée d'or sous les sabots de Menelwa et Vilmal. Après environ une demi-heure de galop, Leomund et Eldarion firent halte au bord d'une rivière qui coulait aux abords d'un boisé. Les chevaux allèrent s'y désaltérer avec délice tandis que leurs cavaliers reposaient leurs membres endoloris par la chevauchée sur un gros rocher.
Leomund : À quelle distance sommes nous du Rohan ?
Eldarion : Je dirais une bonne dizaine de kilomètres. C'est une chance que Menelwa et Vilmal soient aussi rapides et endurants.
Leomund : Alors selon mes estimations nous devrions pouvoir camper à cinq kilomètres du Rohan si l'on galope assez vite avant la tombée de la nuit.
Eldarion sortit une pomme de son sac tandis que Leomund sortait une galette d'avoine du sien. Les chevaux avaient quitté les berges de la rivière pour brouter à proximité. Le soleil traversait les feuilles des saules noueux et des arbres centaines dans des filets de lumière où voletaient parfois des papillons. Le chant paisible des oiseaux et le bruit de l'eau résonnaient dans l'air. Après leur repas improvisé, Eldarion et Leomund reprirent leur route à travers la forêt durant une partie de l'après midi avant de sortir des bois et de poursuivre leur chemin dans le vallon. Alors que le jour commençait à décliner, les compagnons arrivèrent dans un champ où traînaient de grosses pierres. Les garçons y installèrent leur campement et firent un feu discret car même si la Grande Guerre était terminée, les ennemis pouvaient surgir à tout moment. Leomund poussa la chansonnette avec une vieille ballade en Rohirric que sa sœur aînée lui avait apprise et les deux amis s'endormirent paisiblement.
***
Cette nuit là, Eldarion eut l'esprit tourmenté par un rêve étrange. Il était dans une forêt. Les rayons dorés du soleil éclairaient une rivière bordée d'arbres géants aux feuilles argentées. Eldarion marcha le long de la berge. Tout rayonnait d'une lueur gris argent. Aucun oiseau ne chantait. Sur un pont blanc qui ressemblait à des racines entrelacées se tenait une jeune fille, dos à Eldarion, aux cheveux comme de l'or. Elle se retourna et se retrouva face au prince. Eldarion crut mourir. Ses yeux étaient d'un bleu indescriptible et leur pouvoir frappa Eldarion au cœur. C'était la plus belle femme qu'il eut jamais vu. Elle était vêtue d'une robe blanche lacée aux manches bordées de dentelle qui lui découvrait les épaules. Son front était ceint d'une parure en or blanc torsadée en un motif rappelant les parures elfiques. De l'une de ses mains à la peau pâle qui portait un anneau décoré d'une fleur en cristal, elle montra un arbre sur sa droite. Eldarion suivit son mouvement et vit avec stupeur un corps étendu en dessous. Il s'y précipita et il fut frappé d'horreur en reconnaissant sa mère. C'était Arwen, le visage serein, morte, vêtue de la robe noire et rouge avec laquelle il l'avait vue pour la dernière fois. Tremblant, Eldarion se retourna et tomba face à Arwen elle-même, bien vivante. Elle lui sourit alors que son fils était frappé par la confusion.
Arwen ( voix fantomatique ) : Eldarion...
Puis, plus rien. Eldarion s'était réveillé, le cœur battant. Le soleil inondait le vallon et Leomund faisait griller leur repas du matin sur le feu. Le prince essuya son front couvert de sueur et s'extirpa de ses couvertures pour aller rejoindre Leomund. Le jeune maréchal-ferrant aux yeux verts salua son ami.
Leomund : Bonjour. Dis donc, tu avais l'air agité dans ton sommeil. Tu as fait un cauchemar ?
Eldarion : Je ne sais pas... C'était si bizarre. J'ai vu ma mère... Morte. Et puis, elle était là bien vivante devant moi !
Leomund : C'était un rêve vraiment étrange ! Allez, mange, ça te calmera les esprits.
Eldarion : Merci Leo.
Après leur petit-déjeuner et après avoir sanglé les chevaux, Eldarion et Leomund reprirent la route vers le Rohan. Ils virent Edoras se pointer au loin alors que le soleil atteignait son zénith. Lorsqu'ils y entrèrent, ils y découvrirent une ville paisible. Les femmes faisaient le marché, quelques bambins jouaient dans les rues et les hommes pansaient les chevaux. Certains ramenaient des prises de chasse et les dépeçaient avec leurs épouses. Les femmes qui n'étaient pas occupées à découper le gibier faisaient de l'artisanat tandis que la majorité des enfants plus âgés étaient assis sur un promontoire dans la place publique à écouter un vieil homme à la barbe blanche qui leur faisait l'école. Les deux amis confièrent leurs montures à un écuyer et se dirigèrent vers la Salle d'Or où siégeaient Éowyn et Faramir. Les gardes les laissèrent passer après un contrôle d'identité. Dès leur entrée dans la salle, ils furent éblouis par la beauté de l'architecture de l'endroit.
Leomund : Comme c'est beau ici ! Regarde les sculptures sur les piliers !
Eldarion : C'est une salle magnifique.
C'est alors qu'ils virent sur deux trônes dorés au bout de la salle, le Roi Faramir et sa dame, la Reine Éowyn. Faramir portait sur ses longs cheveux bruns un cercle en or rouge comme sa femme et il portait un pourpoint brun rougeâtre. Éowyn, elle, était vêtue de blanc, son visage était encadré par ses beaux cheveux blonds et ses yeux bleus dégageaient une lueur bienveillante. Eldarion estima qu'elle était dans la trentaine tout comme Faramir. Eldarion et Leomund s'inclinèrent respectueusement, attendant la coutume de laisser le Roi ou la Reine parler en premier.
Faramir : Soyez les bienvenus, visiteurs. Quels sont vos noms ?
Eldarion : Je suis Eldarion, fils d'Aragorn du Gondor.
Leomund : Je suis Leomund, fils de Theomund du Gondor.
Eldarion : J'apporte une missive pour vous et le Roi Faramir de la part de l'Intendant Haldan du Gondor.
Le visage d'Éowyn avait pris une expression ébahie lorsqu'Eldarion avait mentionné le nom de son père et elle esquissa un sourire à la fois ravi et surpris.
Éowyn : Eldarion... Vous êtes bien le fils d'Aragorn et d'Arwen Undomiel ?
Eldarion : Oui, dame Éowyn.
Éowyn : Vous lui ressemblez tellement ! J'ai déjà connu votre père dans le passé et nous étions amis. Je suis honorée de vous rencontrer, prince Eldarion et vous messire Leomund.
Eldarion embrassa la main d'Éowyn et remit la missive à Faramir qui la prit le rouleau de parchemin dans sa main ornée d'une bague en or avec un rubis.
Éowyn : Que diriez vous si je vous invitais à un dîner en votre honneur ?
Leomund : Nous en serions ravis altesse.
Faramir : Excellente idée. C'est une joie d'accueillir vous accueillir à Edoras, prince Eldarion et messire Leomund.
Faramir tapa des mains et une jeune servante d'environ 16 ans aux longs cheveux bruns foncés habillée d'un bustier marron et d'une jupe blanche qui passait par là alla s'incliner devant le roi.
Servante : Vous désirez, Roi Faramir ?
Faramir : Que l'on prépare un grand banquet en l'honneur de nos deux invités !
Servante : Tout de suite mon roi.
La servante se releva et se dirigea vers les cuisines. Le Roi Faramir déroula le parchemin d'Haldan et le lut attentivement.
Faramir : La proposition d'échange de l'Intendant Haldan me semble juste. J'accepte sa demande. Je vais vous remettre un message pour lui.
Eldarion : Je vous remercie, mon roi.
Éowyn : Je vais vous conduire à une chambre où vous pourrez faire votre toilette avant le repas si vous le désirez.
Leomund : Avec plaisir, dame Éowyn. ( Embrasse sa main )
Éowyn se leva et fit signe aux deux garçons de la suivre. Tout en marchant dans les couloirs, Leomund entama la conversation.
Leomund : Est-ce vrai, dame Éowyn que vous êtes celle qui est venue à bout du Roi-Sorcier d'Angmar, sur les champs du Pelennor ?
Éowyn ( rit ) : Oui, c'est bien vrai, messire Leomund. C'était durant la dernière grande guerre, il y a des années de cela. J'y ai combattu aux côtés de mon oncle Theoden et d'Aragorn. Theoden est mort sur le champ de bataille mais Aragorn a survécu et a été couronné roi devant le peuple du Gondor. Mon oncle m'a légué le pouvoir du Rohan et je le partage maintenant avec mon époux, le Roi Faramir.
Leomund : Est-ce vrai que vous avez une fille ?
Éowyn : Oui en effet. Vous la verrez sûrement au banquet. ( Montre une porte ) Je vous laisse...
Eldarion : Merci dame Éowyn.
Leomund et Eldarion entrèrent dans la chambre. Elle était décorée à la mode du Rohan avec un lit à baldaquin couvert d'une peau d'ours. À tour de rôle, les garçons firent leur toilette séparément et revêtirent d'autres vêtements, plus nobles, qui étaient dans leurs bagages. Eldarion portait une tunique grise brodée de l'arbre blanc du Gondor et Leomund portait un pourpoint rouge aux motifs dorés. Environ une heure plus tard, alors que Leomund mettait un peu d'ordre dans ses courts cheveux bouclés, comme ceux d'Eldarion, quelqu'un frappa trois coups à la porte. C'était la même servante qui était entrée dans la Salle d'Or pour répondre à l'appel de Faramir.
Servante : Bonsoir messires. Le banquet est prêt. Si vous voulez bien me suivre...
Eldarion : Avec joie, mademoiselle... ?
Servante : Romèna.
Romèna leur sourit et les deux garçons lui emboîtèrent le pas à travers les couloirs. Ils descendirent un grand escalier et se rendirent dans une salle de banquet. Elle était décorée de nombreux piliers aux sculptures typiquement du Rohan, de grandes tables où trônaient des ustensiles, des assiettes et des coupes en or. Des bannières du Rohan étaient accrochées au plafond. Déjà de nombreux convives étaient présents, tous des citoyens d'Edoras. Éowyn et Faramir étaient assis à la table d'honneur où deux places avaient été réservées pour Eldarion et Leomund. Vêtue de doré, Éowyn leur fit une petite révérence et les deux garçon s'inclinèrent bien bas avant de leur faire un baise-main. Le Roi Faramir portait du blanc et son cercle d'or rouge enserrait toujours sa tête. Il prit la parole d'une voix forte qui fit taire tous les bavardages.
Faramir : Chers citoyens d'Edoras ! Peuple du Rohan ! Nous accueillons ce soir le prince Eldarion du Gondor, fils d'Aragorn et son ami messire Leomund du Gondor fils de Theomund. Buvons à leur santé ! ( Lève sa coupe )
Tous ( lèvent leur coupe ) : Westù Eldarion hàl ! Westù Leomund hàl !
Les convives prirent une gorgée de vin et les bavardages reprirent au gré des allées et venues des servants qui apportaient les repas. Un garçon aux cheveux blonds portant du bourgogne s'approcha de leur table et Éowyn lui donna l'accolade.
Éowyn ( à Eldarion ) : Prince Eldarion, je vous présente mon fils, le Prince Elboron.
Elboron était âgé d'environ 19 ans. Il portait ses cheveux longs jusqu'aux épaules. Ses yeux étaient de couleur noisette et il avait revêtu pour l'occasion une tunique verte. Quelques taches de rousseur à peine visibles constellaient son nez et une partie de ses joues. Il serra la main d'Eldarion puis celle de Leomund et leur décrocha un grand sourire respectueux qui découvrit ses dents bien alignées.
Elboron : Bonsoir prince Eldarion et messire Leomund. Je suis heureux de faire votre connaissance.
Eldarion : Nous également, Prince Elboron.
Éowyn : Elboron, mon fils, sais-tu où est ta sœur ?
Elboron : Je crois qu'elle n'est pas très loin... Là voilà justement !
Elboron envoya la main vers l'entrée de la salle de banquet. Quand Eldarion regarda en direction de la porte, son cœur manqua d'exploser. La vision de son rêve, la jeune fille aux cheveux d'or sur le pont, était là, au loin, aussi belle que mille printemps et même au loin, Eldarion distinguait ses yeux d'un bleu indescriptible qui l'ensorcelaient. Une vague de chaleur le submergea et il ne sentit plus le sol sous ses pieds. Vêtue de la même robe blanche lacée qu'il y avait dans le rêve d'Eldarion, la princesse s'avança vers la table d'honneur et son regard rencontra celui du prince du Gondor. Elle lui esquissa un sourire et Eldarion vit qu'elle avait rosi un peu. Elboron fit les présentations.
Elboron : Elerinna, je te présente le prince Eldarion du Gondor, le fils du Roi Aragorn. Eldarion, voici Elerinna, ma petite sœur.
Elerinna : Enchantée, prince Eldarion.
Eldarion, ensorcelé par la voix mélodieuse d'Elerinna prit sa main douce et blanche et lui fit un baise-main sans la quitter des yeux. Leomund accourut quelques instants plus tard.
Elboron : Messire Leomund, voici ma sœur, la princesse Elerinna.
Leomund : Bonsoir gente dame, je suis Leomund du Gondor, fils de Theomund. On m'a vanté votre beauté sans pareil. C'est un honneur pour moi de vous rencontrer.
Elerinna : Merci messire Leomund.
Leomund : Votre prénom signifie « couronnée d'étoiles », n'est-ce pas ? Je trouve qu'il vous va très bien. ( Elerinna sourit )
Elboron : Et si nous allions manger ? Je parie que vous mourrez de faim.
Elboron, Eldarion, Elerinna et Leomund s'assirent sur des chaises autour de la table d'honneur et entamèrent un savoureux repas qui commençait par une soupe, puis se poursuivait par une assiette qui se composait de pommes de terres accompagnées de cerf rôti parfumé aux fines herbes et de légumes. La viande était délicieuse. Le vin coulait à flots et les conversations allaient bon train. Leomund discutait des exploits passés d'Éowyn avec celle-ci et Elboron parlait avec son père. Donc, il n'y avait qu'Eldarion et Elerinna qui ne se parlaient pas. La princesse du Rohan regardait le regard obstinément baissé sur son assiette et dès qu'elle levait un peu les yeux vers Eldarion, elle rosissait un peu plus. Finalement, Eldarion brisa la glace.
Eldarion : Euh... C'est très bon n'est-ce pas ?
Elerinna ne semblait attendre qu'Eldarion ouvre la bouche. Elle releva lentement la tête et ses yeux bleus rencontrèrent ceux d'Eldarion. Le rose aux joues, elle esquissa un sourire tout simple mais qui fit fondre un peu plus Eldarion.
Elerinna : Oui. C'est du cerf grillé à la manière d'Edoras. Une spécialité des cuisiniers ici. On en prépare souvent pour les occasions spéciales.
Après le plat principal, on servit un gâteau à crème qui fit la joie de Leomund qui en reprit trois fois. Ensuite, on servit du thé et des musiciens entamèrent des airs traditionnels en Rohirric. Les invités s'éparpillèrent pour danser, y compris Leomund, Elboron, Éowyn et Faramir. Eldarion et Elerinna restaient assis, sans bouger, finalement la princesse se leva et contourna la table pour s'approcher timidement d'Eldarion, les joues aussi roses que la fleur du même nom.
Elerinna : Euh... vous... tu voudrais danser ?
Eldarion : Euh... d'accord... Mais je ne suis pas très doué...
Elerinna : Tu vas voir, je vais t'apprendre.
Eldarion prit la main qu'Elerinna lui tendait et la suivit parmi les danseurs de la salle. Elle lui prit ses deux mains dans les siennes et elle le guida dans une danse typiquement du Rohan. Après quelques instants, Eldarion pouvait suivre les pas et c'est en riant avec Elerinna qu'ils dansèrent pendant une partie de la soirée. Ils discutèrent longuement ensemble et se découvrirent plusieurs affinités comme leur passion commune pour les chevaux. À la fin de la soirée, Elerinna déposa un baiser sur la joue d'Eldarion avant de regagner ses appartements. Aux anges, le prince voulu que cet instant n'eut jamais prit fin.
***
Le lendemain matin, l'heure du départ sonna pour Eldarion et Leomund. Après avoir chaleureusement remercié le Roi Faramir et la Reine Éowyn, leur missive d'acceptation en main, les deux garçons allèrent sangler les chevaux dans l'écurie où ils les avaient laissés. Eldarion aurait voulu revoir Elerinna une dernière fois mais il ne l'avait pas revue avant de quitter la Salle d'Or. Le cœur gros de ne pas avoir pu revoir la fille qu'il aimait, Eldarion monta sur le dos de Vilmal et prit les devants, suivit de Leomund qui chevauchait la brave Menelwa. Alors qu'ils quittaient Edoras, un cri de fille retentit derrière eux.
Fille ( cri au loin ) : Eldarion !!
Eldarion se retourna, le cœur battant et vit qu'Elerinna courrait derrière eux, un sac de cuir en bandoulière. Il freina sa monture et sauta de sa selle. Leomund avait lui aussi entendu le cri et venait tout juste de stopper Menelwa. Eldarion courut à la rencontre d'Elerinna et ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Au loin, Leomund observait la scène avec un sourire réjoui. Elerinna et Eldarion se serrèrent longuement dans leurs bras puis Elerinna se défit un peu de l'étreinte et lui caressa la joue.
Elerinna : Eldarion... Je ne supporte pas que tu t'en ailles... On gagnerait à mieux se connaître, tu ne crois pas ? Ma mère et mon père sont d'accord pour que je vienne quelque temps au Gondor, accepterais-tu que je vous accompagne ?
Eldarion : J'ai cru que tu n'allais jamais me le demander... Si tu savais combien tu comptes pour moi, combien je te trouve gentille, belle et intelligente...
Elerinna : Si tu savais combien je pense le même genre de chose pour toi...
Eldarion pencha la tête sur le côté et déposa un baiser sur les lèvres d'Elerinna qui passa ses bras autour de son cou. Au loin, Leomund continuait de sourire en les regardant. Lorsqu'ils se séparèrent, Eldarion prit la main d'Elerinna et ils coururent à travers le champ jusqu'à Vilmal qui les attendait patiemment.
Leomund : Allez les tourtereaux, on doit partir pour Minas Tirith !
Eldarion : Accroche toi, Elerinna !
La belle princesse du Rohan entoura la taille d'Eldarion de ses bras et le prince envoya Vilmal au galop a travers la plaine d'herbes verdoyantes qui s'ouvrait devant leurs yeux. Les chevaux semblaient courir sur le vent lui même, portés par une vitesse euphorisante. Eldarion crut qu'il allait quitter le sol pour s'élever dans le ciel tant son cœur était rempli de bonheur. Elerinna avait déposé sa tête blonde sur son épaule et pour la première fois depuis que sa mère était parti, il sentait qu'il avait trouvé quelqu'un pour lui donner tout l'amour qu'on ne lui avait jamais complètement donné.
****
Eldarion fut couronné le matin de ses 20 ans, un mois après qu'Elerinna eut passé quelques semaines avec lui à Minas Tirith. Haldan céda le pouvoir du Gondor à Eldarion qui devint Roi et à sa Reine, Elerinna, avec qui il se maria le même jour. Toute la population de Minas Tirith assista au mariage ainsi que plusieurs personnes originaires du Rohan en présence de leurs souverains, Éowyn et Faramir. Le Gondor avait un nouveau roi et le bonheur pouvait maintenant régner sur le pays pour encore de nombreuses années. Ce jour là, l'arbre du Gondor fleurit et le vent porta les pétales blanches là où le soleil éclairait le bonheur d'Eldarion.
Fin
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Salut tout le monde ! Vous venez de finir la première histoire du Seigneur des Anneaux que j'ai écrite ! Et elle n'est pas finie, il reste encore les
histoires de Nolwën et Tar-Tiflêt à raconter ! J'ai décidé de faire une histoire sur les enfants d'Arwen car dans le Seigneur des Anneaux, on ne décrit pas ce qu'ils sont devenus et cela m'intéressait beaucoup. J'ai donc
inventé une petite histoire pour chaque héritier. J'espère que vous
appréciez et j'attends vos commentaires avec impatience !
@+ !
Opaline
Livre 1 : Eldarion
La reine Arwen Undomiel regarda le soleil se coucher à l'horizon par la fenêtre de sa chambre. Ses derniers rayons teintaient d'écarlate le pays de Gondor et ses vastes plaines. Ses yeux laissèrent couler des larmes qu'elle ne tenta même pas de retenir. Depuis la mort de son mari, le Roi Aragorn, la joie avait quitté ses traits, la laissant froide et comme une nuit sans étoiles ni lune. Après l'épreuve de la perte en bas âge de sa dernière-née, la petite Siëlmon-Mâri, le décès d'Aragorn l'avait complètement achevée. Même la présence d'Eldarion et de ses sœurs Nolwën et Tar-Tiflêt n'apaisaient pas sa peine. Elle se retourna pour quitter sa chambre et tomba face à Eldarion, son premier enfant. Le petit garçon aux yeux bleus et à la chevelure bouclée posa un regard inquiet sur sa mère qui eut un pincement au cœur en voyant la frappante ressemblance avec Aragorn. Elle esquissa un petit sourire pour rassurer l'enfant.
Eldarion : Maman... Pourquoi pleurez vous ?
Arwen : Ton père me manque, Eldarion... Je vais le rejoindre... Lui et Siëlmon- Mâri.
Eldarion : C'est impossible, mère ! Ils sont dans les étoiles et on ne peut les rejoindre !
Arwen : Je connais un moyen... Mais je dois y aller seule.
Eldarion : Non, ne me laissez pas ici ! Nolwën, Tar-Tiflêt et moi avons besoin de vous !!
Si les larmes d'Arwen étaient déjà sèches, celles d'Eldarion avaient commencé à mouiller son petit visage. La Reine s'agenouilla à la hauteur de son fils et prit ses mains dans les siennes. Elle commença à lui parler en Quenya comme elle le faisait si souvent.
Arwen ( En Quenya ): Eldarion, regarde moi... Promets moi de veiller sur tes sœurs. Promets moi d'être un bon roi pour le Gondor. Maintiens la paix ici et sois juste envers ton peuple.
Eldarion ( En Quenya ) : Mais je suis trop jeune ! Restez avec nous...
Arwen enleva l'anneau d'Aragorn qui ne la quittait jamais depuis la mort de son mari. Elle prit la paume d'Eldarion et y déposa la bague. Ses larmes recommencèrent à couler.
Arwen : Je te proclame héritier du trône par l'anneau de Barhahir, Eldarion fils d'Aragorn et d'Arwen Undomiel. Tu accèderas au trône à ta majorité, succédant à l'Intendant Haldan du Gondor. Je t'aime mon petit... Sois fort.
Eldarion : Je vous aime maman...
Arwen embrassa Eldarion sur le front et le serra dans ses bras à le briser. Elle se leva ensuite et sortit de la chambre sans se retourner tandis qu'Eldarion s'effondrait sur le plancher froid et éclatait en sanglots. Arwen marcha tel un fantôme dans les couloirs du palais de Minas Tirith et entra dans une pièce qui hébergeait ses filles. Elles dormaient à poings fermés dans leurs lits respectifs, leur nourrice Belawyn assoupie dans sa chaise berçante, un livre de contes elfiques à la main. Nolwën, l'aînée des deux, était une petite fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus à peine plus jeune qu'Eldarion. Tar-Tiflêt, elle, était une fillette aux cheveux bruns et aux yeux noisette tout comme son grand-père Elrond avec qui elle présentait plusieurs similitudes. Arwen contempla ses enfants et se dirigea d'abord vers Nolwën. Elle se pencha à l'oreille de la petite endormie et murmura des paroles en Quenya. Elle répéta le geste à celle de Tar-Tiflêt.
Arwen ( En Quenya ) : Nolwën, ma toute première fille... Tu portes en toi la lumière que je n'ai plus... La lumière de l'Undomiel est maintenant tienne. Sois une bonne princesse... ( À l'oreille de l'autre ) Tar-Tiflêt... Toi qui a si bien pris soin de Siëlmon-Mâri avant qu'elle ne parte... Je te remercie. Tu portes l'héritage de ton grand-père Elrond en toi. Fais honneur au Gondor. Je vous aime les filles... Je serai toujours là avec vous...
La reine détacha le collier terne de l'Undomiel et le mit dans la petite main de Nolwën, endormie. Arwen les embrassa toutes les deux et sortit une lettre d'une poche de la robe rouge qu'elle portait. Elle alla la mettre sur la page du livre ouvert que tenait Belawyn et lui murmura des paroles de remerciement. Après tous ces rituels, Arwen Undomiel quitta Minas Tirith et chevaucha jusqu'en Lothlòrien où elle mourut de chagrin, seule sous les Mallornes. Elle alla rejoindre aux Havres-Gris, Aragorn et Siëlmon-Mâri qui l'attendaient, nimbés de lumière blanche...
***
14 ans après le départ d'Arwen, ses enfants étaient à l'aube de l'âge adulte. Le règne d'Eldarion, le successeur d'Aragorn au trône du Gondor, approchait. Plusieurs jeunes filles avaient eu vent de la nouvelle et nombreuses étaient celles qui désiraient devenir sa reine, mais le principal intéressé refusait leurs avances, se concentrant plutôt sur ses passe-temps de chevalier. Fier propriétaire d'un étalon prénommé Vilmal, Eldarion chevauchait durant des journées entières dans les champs du Pelennor, devant Minas Tirith seul ou avec son meilleur ami Leomund, fils de Theomund, le maréchal-ferrant de Minas Tirith. Il laissait tout le travail de souverain à l'Intendant Haldan, choisi par sa mère comme intermédiaire avant la majorité de son fils. Par un beau matin de printemps, Eldarion pansait Vilmal dans l'écurie du maréchal-ferrant en compagnie de Leomund. L'étalon d'un brun foncé presque noir laissait le prince brosser sa crinière pendant que Leomund curait ses fers. Soudain, quelqu'un poussa la porte de la stalle. C'était Nolwën, la sœur cadette d'Eldarion. En la voyant, Leomund rougit et échappa le sabot de Vilmal qu'il était en train de nettoyer. Nolwën était une jeune femme aux longs cheveux noirs et aux yeux d'un bleu fascinant qui ressemblait de façon frappante à sa défunte mère Arwen. On l'appelait même « L'Undomiel du Gondor », en référence à sa beauté pareille à celle de l'ancienne reine. Ce matin là, elle portait une robe verte lacée à l'avant et à l'arrière et le collier de l'Undomiel brillait à son cou. Fasciné, Leomund ne la quittait pas des yeux, admirant son port de reine.
Nolwën : Salut Eldarion. Leomund.
Eldarion : Salut petite sœur. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Nolwën : L'Intendant Haldan veut te voir. Il m'a dit que c'est pour te confier une mission.
Eldarion : Très bien, j'arrive. Leomund, tu peux terminer ses sabots ? Je reviendrai pour faire le reste.
Leomund : D'accord. ( Regarde Nolwën et rougit violemment ) Mes hommages, princesse Nolwën.
Nolwën sourit à Leomund et quitta la stalle suivie de son frère aîné. Avant de lui emboîter le pas, Eldarion lança un regard gentiment moqueur à son ami qui lui fit une grimace. Le prince et la princesse du Gondor marchèrent donc ensemble à travers les rues de Minas Tirith jusqu'à l'imposant palais devant lequel trônait l'arbre blanc du Gondor, toujours aussi majestueux. Eldarion et Nolwën entrèrent dans la Grande Salle où était assis sur un trône de pierre blanche l'Intendant Haldan. Haldan était un homme dans la cinquantaine, aux longs cheveux grisonnants, au visage quelque peu ridé et aux yeux d'un vert perçant. Haldan était un bon dirigeant, juste et équitable qui savait prendre les bonnes décisions. Nolwën fit une petite révérence polie et prit le chemin des couloirs du château, laissant les deux hommes seuls avec les statues d'anciens rois qui ornaient la salle. Eldarion s'avança vers Haldan et mit un genou en terre.
Eldarion : Vous m'avez demandé, Intendant Haldan du Gondor ?
Haldan : Oui, prince Eldarion. Mais relevez vous donc, bientôt ce sera moi qui serai obligé de m'incliner devant vous !
Eldarion ( se relève ) : Ma sœur, la princesse Nolwën, m'a informé que vous aviez une mission à me confier.
Haldan ( Tend un rouleau de papier à Eldarion ) : Oui prince. Je sais que vous êtes un bon cavalier et que vous pourriez aisément voyager rapidement. J'ai une missive à vous confier, pour la Reine Éowyn et le Roi Faramir du Rohan. Elle concerne quelques échanges commerciaux que je désire effectuer avec le Rohan. Désirez vous remplir cette petite mission ?
Eldarion ( Prend le rouleau de papier ) : Il sera fait selon votre désir, Intendant Haldan. J'accepte d'aller porter cette missive pour les souverains du Rohan. Je pars dès maintenant.
Haldan : Bonne chance... Prince ou devrais-je dire Roi Eldarion.
Eldarion esquissa un petit sourire et s'inclina de nouveau. Puis il prit la direction des couloirs, monta un escalier de pierre et marcha dans le corridor jusqu'à une porte de bois massif. Il sortit une clé accrochée à son cou par une chaînette et déverrouilla la porte qui s'ouvrit dans un grincement. La chambre d'Eldarion était richement décorée : tentures aux couleurs du Gondor, lit à baldaquin aux draps bleus marins et meubles de rangement en bois sculptés de motifs. Le prince sortit une malle en bois défraîchi de sous son lit et l'ouvrit prudemment. Il en sortit ses vêtements de monte, des pièces d'armure, une carte de la Terre du Milieu et sa précieuse épée qu'il avait prénommée Tinwë, « L'Étincelle ». L'épée était brillante comme du verre, affilée et tranchante, arborant quelques écritures elfiques. Eldarion la rangea dans son fourreau, revêtit ses vêtements de monte et son armure avant de ranger le reste de ses effets dans un sac de cuir qu'il jeta sur son dos. Avide d'aventures, le prince Eldarion quitta la chambre après avoir verrouillé la porte, prit quelques provisions aux cuisines et refit le chemin inverse jusque chez Leomund qui terminait de brosser son propre cheval, une jument blanche prénommée Menelwa.
Leomund : Tiens ! Qu'est-ce que tu fais en armure ? Tu pars déjà ?
Eldarion : Oui, vers le Rohan. Je dois aller porter un message au Roi Faramir et à la Reine Éowyn.
Leomund : J'ai entendu parler de la Reine Éowyn. Paraît que dans sa jeunesse... Même si elle n'est pas si âgée... On l'appelait « La Vierge Guerrière du Rohan » et que c'est elle qui est venue à bout du Roi-Sorcier d'Angmar ! Ici même sur les champs du Pelennor devant Minas Tirith !
Eldarion : Oui, mon père m'a déjà raconté cette histoire lorsque j'étais enfant.
Leomund : Je sais que le Roi et la Reine ont un fils qui s'appelle Elboron mais je crois qu'ils ont une fille aussi. On dit qu'elle a les cheveux comme de l'or et des yeux bleus... Plus bleus que le ciel.
Eldarion : Elle est plus belle que Nolwën selon toi ?
Leomund rougit violemment et n'ajouta plus rien. Eldarion eut un petit rire et donna un coup de coude amical à son ami.
Eldarion : Tu voudrais venir avec moi ?
Leomund : Quoi, tu es sérieux ? Mais... c'est ta mission à toi, je ne serai pas utile !
Eldarion : Tu pourrais être mon écuyer pour le voyage. Et tu pourrais voir la mystérieuse princesse du Rohan.
Leomund : Merci Eldarion ! Je reviens tout de suite !
Heureux, Leomund quitta la stalle pendant qu'Eldarion mettait sa selle à Vilmal et en serrait les sangles de cuir. Quelques minutes plus tard, porteur d'un sac en toile, Leomund fit irruption dans l'écurie et prit la longe de Menelwa. Les deux amis sortirent avec leurs chevaux et grimpèrent sur leurs dos. Eldarion claqua la bride de Vilmal qui commença à trotter dans les rues de pierres, suivi de Menelwa et Leomund. Après avoir traversé le dédale des rues de Minas Tirith, les champs du Pelennor inondés de soleil s'ouvrirent à eux. Eldarion poussa Vilmal au galop, savourant la sensation du vent sifflant dans ses cheveux. Bientôt, l'immense Pelennor fit place à un vallon d'herbes dorées qui laissait voir une forêt au loin. Les deux compagnons et leurs montures piquèrent vers la gauche, galopant le long du bas de la côte. Le soleil du printemps faisait rayonner le vert des arbres et les herbes jaunâtres qui formaient comme une marée d'or sous les sabots de Menelwa et Vilmal. Après environ une demi-heure de galop, Leomund et Eldarion firent halte au bord d'une rivière qui coulait aux abords d'un boisé. Les chevaux allèrent s'y désaltérer avec délice tandis que leurs cavaliers reposaient leurs membres endoloris par la chevauchée sur un gros rocher.
Leomund : À quelle distance sommes nous du Rohan ?
Eldarion : Je dirais une bonne dizaine de kilomètres. C'est une chance que Menelwa et Vilmal soient aussi rapides et endurants.
Leomund : Alors selon mes estimations nous devrions pouvoir camper à cinq kilomètres du Rohan si l'on galope assez vite avant la tombée de la nuit.
Eldarion sortit une pomme de son sac tandis que Leomund sortait une galette d'avoine du sien. Les chevaux avaient quitté les berges de la rivière pour brouter à proximité. Le soleil traversait les feuilles des saules noueux et des arbres centaines dans des filets de lumière où voletaient parfois des papillons. Le chant paisible des oiseaux et le bruit de l'eau résonnaient dans l'air. Après leur repas improvisé, Eldarion et Leomund reprirent leur route à travers la forêt durant une partie de l'après midi avant de sortir des bois et de poursuivre leur chemin dans le vallon. Alors que le jour commençait à décliner, les compagnons arrivèrent dans un champ où traînaient de grosses pierres. Les garçons y installèrent leur campement et firent un feu discret car même si la Grande Guerre était terminée, les ennemis pouvaient surgir à tout moment. Leomund poussa la chansonnette avec une vieille ballade en Rohirric que sa sœur aînée lui avait apprise et les deux amis s'endormirent paisiblement.
***
Cette nuit là, Eldarion eut l'esprit tourmenté par un rêve étrange. Il était dans une forêt. Les rayons dorés du soleil éclairaient une rivière bordée d'arbres géants aux feuilles argentées. Eldarion marcha le long de la berge. Tout rayonnait d'une lueur gris argent. Aucun oiseau ne chantait. Sur un pont blanc qui ressemblait à des racines entrelacées se tenait une jeune fille, dos à Eldarion, aux cheveux comme de l'or. Elle se retourna et se retrouva face au prince. Eldarion crut mourir. Ses yeux étaient d'un bleu indescriptible et leur pouvoir frappa Eldarion au cœur. C'était la plus belle femme qu'il eut jamais vu. Elle était vêtue d'une robe blanche lacée aux manches bordées de dentelle qui lui découvrait les épaules. Son front était ceint d'une parure en or blanc torsadée en un motif rappelant les parures elfiques. De l'une de ses mains à la peau pâle qui portait un anneau décoré d'une fleur en cristal, elle montra un arbre sur sa droite. Eldarion suivit son mouvement et vit avec stupeur un corps étendu en dessous. Il s'y précipita et il fut frappé d'horreur en reconnaissant sa mère. C'était Arwen, le visage serein, morte, vêtue de la robe noire et rouge avec laquelle il l'avait vue pour la dernière fois. Tremblant, Eldarion se retourna et tomba face à Arwen elle-même, bien vivante. Elle lui sourit alors que son fils était frappé par la confusion.
Arwen ( voix fantomatique ) : Eldarion...
Puis, plus rien. Eldarion s'était réveillé, le cœur battant. Le soleil inondait le vallon et Leomund faisait griller leur repas du matin sur le feu. Le prince essuya son front couvert de sueur et s'extirpa de ses couvertures pour aller rejoindre Leomund. Le jeune maréchal-ferrant aux yeux verts salua son ami.
Leomund : Bonjour. Dis donc, tu avais l'air agité dans ton sommeil. Tu as fait un cauchemar ?
Eldarion : Je ne sais pas... C'était si bizarre. J'ai vu ma mère... Morte. Et puis, elle était là bien vivante devant moi !
Leomund : C'était un rêve vraiment étrange ! Allez, mange, ça te calmera les esprits.
Eldarion : Merci Leo.
Après leur petit-déjeuner et après avoir sanglé les chevaux, Eldarion et Leomund reprirent la route vers le Rohan. Ils virent Edoras se pointer au loin alors que le soleil atteignait son zénith. Lorsqu'ils y entrèrent, ils y découvrirent une ville paisible. Les femmes faisaient le marché, quelques bambins jouaient dans les rues et les hommes pansaient les chevaux. Certains ramenaient des prises de chasse et les dépeçaient avec leurs épouses. Les femmes qui n'étaient pas occupées à découper le gibier faisaient de l'artisanat tandis que la majorité des enfants plus âgés étaient assis sur un promontoire dans la place publique à écouter un vieil homme à la barbe blanche qui leur faisait l'école. Les deux amis confièrent leurs montures à un écuyer et se dirigèrent vers la Salle d'Or où siégeaient Éowyn et Faramir. Les gardes les laissèrent passer après un contrôle d'identité. Dès leur entrée dans la salle, ils furent éblouis par la beauté de l'architecture de l'endroit.
Leomund : Comme c'est beau ici ! Regarde les sculptures sur les piliers !
Eldarion : C'est une salle magnifique.
C'est alors qu'ils virent sur deux trônes dorés au bout de la salle, le Roi Faramir et sa dame, la Reine Éowyn. Faramir portait sur ses longs cheveux bruns un cercle en or rouge comme sa femme et il portait un pourpoint brun rougeâtre. Éowyn, elle, était vêtue de blanc, son visage était encadré par ses beaux cheveux blonds et ses yeux bleus dégageaient une lueur bienveillante. Eldarion estima qu'elle était dans la trentaine tout comme Faramir. Eldarion et Leomund s'inclinèrent respectueusement, attendant la coutume de laisser le Roi ou la Reine parler en premier.
Faramir : Soyez les bienvenus, visiteurs. Quels sont vos noms ?
Eldarion : Je suis Eldarion, fils d'Aragorn du Gondor.
Leomund : Je suis Leomund, fils de Theomund du Gondor.
Eldarion : J'apporte une missive pour vous et le Roi Faramir de la part de l'Intendant Haldan du Gondor.
Le visage d'Éowyn avait pris une expression ébahie lorsqu'Eldarion avait mentionné le nom de son père et elle esquissa un sourire à la fois ravi et surpris.
Éowyn : Eldarion... Vous êtes bien le fils d'Aragorn et d'Arwen Undomiel ?
Eldarion : Oui, dame Éowyn.
Éowyn : Vous lui ressemblez tellement ! J'ai déjà connu votre père dans le passé et nous étions amis. Je suis honorée de vous rencontrer, prince Eldarion et vous messire Leomund.
Eldarion embrassa la main d'Éowyn et remit la missive à Faramir qui la prit le rouleau de parchemin dans sa main ornée d'une bague en or avec un rubis.
Éowyn : Que diriez vous si je vous invitais à un dîner en votre honneur ?
Leomund : Nous en serions ravis altesse.
Faramir : Excellente idée. C'est une joie d'accueillir vous accueillir à Edoras, prince Eldarion et messire Leomund.
Faramir tapa des mains et une jeune servante d'environ 16 ans aux longs cheveux bruns foncés habillée d'un bustier marron et d'une jupe blanche qui passait par là alla s'incliner devant le roi.
Servante : Vous désirez, Roi Faramir ?
Faramir : Que l'on prépare un grand banquet en l'honneur de nos deux invités !
Servante : Tout de suite mon roi.
La servante se releva et se dirigea vers les cuisines. Le Roi Faramir déroula le parchemin d'Haldan et le lut attentivement.
Faramir : La proposition d'échange de l'Intendant Haldan me semble juste. J'accepte sa demande. Je vais vous remettre un message pour lui.
Eldarion : Je vous remercie, mon roi.
Éowyn : Je vais vous conduire à une chambre où vous pourrez faire votre toilette avant le repas si vous le désirez.
Leomund : Avec plaisir, dame Éowyn. ( Embrasse sa main )
Éowyn se leva et fit signe aux deux garçons de la suivre. Tout en marchant dans les couloirs, Leomund entama la conversation.
Leomund : Est-ce vrai, dame Éowyn que vous êtes celle qui est venue à bout du Roi-Sorcier d'Angmar, sur les champs du Pelennor ?
Éowyn ( rit ) : Oui, c'est bien vrai, messire Leomund. C'était durant la dernière grande guerre, il y a des années de cela. J'y ai combattu aux côtés de mon oncle Theoden et d'Aragorn. Theoden est mort sur le champ de bataille mais Aragorn a survécu et a été couronné roi devant le peuple du Gondor. Mon oncle m'a légué le pouvoir du Rohan et je le partage maintenant avec mon époux, le Roi Faramir.
Leomund : Est-ce vrai que vous avez une fille ?
Éowyn : Oui en effet. Vous la verrez sûrement au banquet. ( Montre une porte ) Je vous laisse...
Eldarion : Merci dame Éowyn.
Leomund et Eldarion entrèrent dans la chambre. Elle était décorée à la mode du Rohan avec un lit à baldaquin couvert d'une peau d'ours. À tour de rôle, les garçons firent leur toilette séparément et revêtirent d'autres vêtements, plus nobles, qui étaient dans leurs bagages. Eldarion portait une tunique grise brodée de l'arbre blanc du Gondor et Leomund portait un pourpoint rouge aux motifs dorés. Environ une heure plus tard, alors que Leomund mettait un peu d'ordre dans ses courts cheveux bouclés, comme ceux d'Eldarion, quelqu'un frappa trois coups à la porte. C'était la même servante qui était entrée dans la Salle d'Or pour répondre à l'appel de Faramir.
Servante : Bonsoir messires. Le banquet est prêt. Si vous voulez bien me suivre...
Eldarion : Avec joie, mademoiselle... ?
Servante : Romèna.
Romèna leur sourit et les deux garçons lui emboîtèrent le pas à travers les couloirs. Ils descendirent un grand escalier et se rendirent dans une salle de banquet. Elle était décorée de nombreux piliers aux sculptures typiquement du Rohan, de grandes tables où trônaient des ustensiles, des assiettes et des coupes en or. Des bannières du Rohan étaient accrochées au plafond. Déjà de nombreux convives étaient présents, tous des citoyens d'Edoras. Éowyn et Faramir étaient assis à la table d'honneur où deux places avaient été réservées pour Eldarion et Leomund. Vêtue de doré, Éowyn leur fit une petite révérence et les deux garçon s'inclinèrent bien bas avant de leur faire un baise-main. Le Roi Faramir portait du blanc et son cercle d'or rouge enserrait toujours sa tête. Il prit la parole d'une voix forte qui fit taire tous les bavardages.
Faramir : Chers citoyens d'Edoras ! Peuple du Rohan ! Nous accueillons ce soir le prince Eldarion du Gondor, fils d'Aragorn et son ami messire Leomund du Gondor fils de Theomund. Buvons à leur santé ! ( Lève sa coupe )
Tous ( lèvent leur coupe ) : Westù Eldarion hàl ! Westù Leomund hàl !
Les convives prirent une gorgée de vin et les bavardages reprirent au gré des allées et venues des servants qui apportaient les repas. Un garçon aux cheveux blonds portant du bourgogne s'approcha de leur table et Éowyn lui donna l'accolade.
Éowyn ( à Eldarion ) : Prince Eldarion, je vous présente mon fils, le Prince Elboron.
Elboron était âgé d'environ 19 ans. Il portait ses cheveux longs jusqu'aux épaules. Ses yeux étaient de couleur noisette et il avait revêtu pour l'occasion une tunique verte. Quelques taches de rousseur à peine visibles constellaient son nez et une partie de ses joues. Il serra la main d'Eldarion puis celle de Leomund et leur décrocha un grand sourire respectueux qui découvrit ses dents bien alignées.
Elboron : Bonsoir prince Eldarion et messire Leomund. Je suis heureux de faire votre connaissance.
Eldarion : Nous également, Prince Elboron.
Éowyn : Elboron, mon fils, sais-tu où est ta sœur ?
Elboron : Je crois qu'elle n'est pas très loin... Là voilà justement !
Elboron envoya la main vers l'entrée de la salle de banquet. Quand Eldarion regarda en direction de la porte, son cœur manqua d'exploser. La vision de son rêve, la jeune fille aux cheveux d'or sur le pont, était là, au loin, aussi belle que mille printemps et même au loin, Eldarion distinguait ses yeux d'un bleu indescriptible qui l'ensorcelaient. Une vague de chaleur le submergea et il ne sentit plus le sol sous ses pieds. Vêtue de la même robe blanche lacée qu'il y avait dans le rêve d'Eldarion, la princesse s'avança vers la table d'honneur et son regard rencontra celui du prince du Gondor. Elle lui esquissa un sourire et Eldarion vit qu'elle avait rosi un peu. Elboron fit les présentations.
Elboron : Elerinna, je te présente le prince Eldarion du Gondor, le fils du Roi Aragorn. Eldarion, voici Elerinna, ma petite sœur.
Elerinna : Enchantée, prince Eldarion.
Eldarion, ensorcelé par la voix mélodieuse d'Elerinna prit sa main douce et blanche et lui fit un baise-main sans la quitter des yeux. Leomund accourut quelques instants plus tard.
Elboron : Messire Leomund, voici ma sœur, la princesse Elerinna.
Leomund : Bonsoir gente dame, je suis Leomund du Gondor, fils de Theomund. On m'a vanté votre beauté sans pareil. C'est un honneur pour moi de vous rencontrer.
Elerinna : Merci messire Leomund.
Leomund : Votre prénom signifie « couronnée d'étoiles », n'est-ce pas ? Je trouve qu'il vous va très bien. ( Elerinna sourit )
Elboron : Et si nous allions manger ? Je parie que vous mourrez de faim.
Elboron, Eldarion, Elerinna et Leomund s'assirent sur des chaises autour de la table d'honneur et entamèrent un savoureux repas qui commençait par une soupe, puis se poursuivait par une assiette qui se composait de pommes de terres accompagnées de cerf rôti parfumé aux fines herbes et de légumes. La viande était délicieuse. Le vin coulait à flots et les conversations allaient bon train. Leomund discutait des exploits passés d'Éowyn avec celle-ci et Elboron parlait avec son père. Donc, il n'y avait qu'Eldarion et Elerinna qui ne se parlaient pas. La princesse du Rohan regardait le regard obstinément baissé sur son assiette et dès qu'elle levait un peu les yeux vers Eldarion, elle rosissait un peu plus. Finalement, Eldarion brisa la glace.
Eldarion : Euh... C'est très bon n'est-ce pas ?
Elerinna ne semblait attendre qu'Eldarion ouvre la bouche. Elle releva lentement la tête et ses yeux bleus rencontrèrent ceux d'Eldarion. Le rose aux joues, elle esquissa un sourire tout simple mais qui fit fondre un peu plus Eldarion.
Elerinna : Oui. C'est du cerf grillé à la manière d'Edoras. Une spécialité des cuisiniers ici. On en prépare souvent pour les occasions spéciales.
Après le plat principal, on servit un gâteau à crème qui fit la joie de Leomund qui en reprit trois fois. Ensuite, on servit du thé et des musiciens entamèrent des airs traditionnels en Rohirric. Les invités s'éparpillèrent pour danser, y compris Leomund, Elboron, Éowyn et Faramir. Eldarion et Elerinna restaient assis, sans bouger, finalement la princesse se leva et contourna la table pour s'approcher timidement d'Eldarion, les joues aussi roses que la fleur du même nom.
Elerinna : Euh... vous... tu voudrais danser ?
Eldarion : Euh... d'accord... Mais je ne suis pas très doué...
Elerinna : Tu vas voir, je vais t'apprendre.
Eldarion prit la main qu'Elerinna lui tendait et la suivit parmi les danseurs de la salle. Elle lui prit ses deux mains dans les siennes et elle le guida dans une danse typiquement du Rohan. Après quelques instants, Eldarion pouvait suivre les pas et c'est en riant avec Elerinna qu'ils dansèrent pendant une partie de la soirée. Ils discutèrent longuement ensemble et se découvrirent plusieurs affinités comme leur passion commune pour les chevaux. À la fin de la soirée, Elerinna déposa un baiser sur la joue d'Eldarion avant de regagner ses appartements. Aux anges, le prince voulu que cet instant n'eut jamais prit fin.
***
Le lendemain matin, l'heure du départ sonna pour Eldarion et Leomund. Après avoir chaleureusement remercié le Roi Faramir et la Reine Éowyn, leur missive d'acceptation en main, les deux garçons allèrent sangler les chevaux dans l'écurie où ils les avaient laissés. Eldarion aurait voulu revoir Elerinna une dernière fois mais il ne l'avait pas revue avant de quitter la Salle d'Or. Le cœur gros de ne pas avoir pu revoir la fille qu'il aimait, Eldarion monta sur le dos de Vilmal et prit les devants, suivit de Leomund qui chevauchait la brave Menelwa. Alors qu'ils quittaient Edoras, un cri de fille retentit derrière eux.
Fille ( cri au loin ) : Eldarion !!
Eldarion se retourna, le cœur battant et vit qu'Elerinna courrait derrière eux, un sac de cuir en bandoulière. Il freina sa monture et sauta de sa selle. Leomund avait lui aussi entendu le cri et venait tout juste de stopper Menelwa. Eldarion courut à la rencontre d'Elerinna et ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Au loin, Leomund observait la scène avec un sourire réjoui. Elerinna et Eldarion se serrèrent longuement dans leurs bras puis Elerinna se défit un peu de l'étreinte et lui caressa la joue.
Elerinna : Eldarion... Je ne supporte pas que tu t'en ailles... On gagnerait à mieux se connaître, tu ne crois pas ? Ma mère et mon père sont d'accord pour que je vienne quelque temps au Gondor, accepterais-tu que je vous accompagne ?
Eldarion : J'ai cru que tu n'allais jamais me le demander... Si tu savais combien tu comptes pour moi, combien je te trouve gentille, belle et intelligente...
Elerinna : Si tu savais combien je pense le même genre de chose pour toi...
Eldarion pencha la tête sur le côté et déposa un baiser sur les lèvres d'Elerinna qui passa ses bras autour de son cou. Au loin, Leomund continuait de sourire en les regardant. Lorsqu'ils se séparèrent, Eldarion prit la main d'Elerinna et ils coururent à travers le champ jusqu'à Vilmal qui les attendait patiemment.
Leomund : Allez les tourtereaux, on doit partir pour Minas Tirith !
Eldarion : Accroche toi, Elerinna !
La belle princesse du Rohan entoura la taille d'Eldarion de ses bras et le prince envoya Vilmal au galop a travers la plaine d'herbes verdoyantes qui s'ouvrait devant leurs yeux. Les chevaux semblaient courir sur le vent lui même, portés par une vitesse euphorisante. Eldarion crut qu'il allait quitter le sol pour s'élever dans le ciel tant son cœur était rempli de bonheur. Elerinna avait déposé sa tête blonde sur son épaule et pour la première fois depuis que sa mère était parti, il sentait qu'il avait trouvé quelqu'un pour lui donner tout l'amour qu'on ne lui avait jamais complètement donné.
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Eldarion fut couronné le matin de ses 20 ans, un mois après qu'Elerinna eut passé quelques semaines avec lui à Minas Tirith. Haldan céda le pouvoir du Gondor à Eldarion qui devint Roi et à sa Reine, Elerinna, avec qui il se maria le même jour. Toute la population de Minas Tirith assista au mariage ainsi que plusieurs personnes originaires du Rohan en présence de leurs souverains, Éowyn et Faramir. Le Gondor avait un nouveau roi et le bonheur pouvait maintenant régner sur le pays pour encore de nombreuses années. Ce jour là, l'arbre du Gondor fleurit et le vent porta les pétales blanches là où le soleil éclairait le bonheur d'Eldarion.
Fin
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Salut tout le monde ! Vous venez de finir la première histoire du Seigneur des Anneaux que j'ai écrite ! Et elle n'est pas finie, il reste encore les
histoires de Nolwën et Tar-Tiflêt à raconter ! J'ai décidé de faire une histoire sur les enfants d'Arwen car dans le Seigneur des Anneaux, on ne décrit pas ce qu'ils sont devenus et cela m'intéressait beaucoup. J'ai donc
inventé une petite histoire pour chaque héritier. J'espère que vous
appréciez et j'attends vos commentaires avec impatience !
@+ !
Opaline
