Bonsoir ! Aujourd'hui, c'est un petit souvenir du passé commun de Clarke, Lincoln, Tristan et Nyko car en effet ses parents étant originaires de TonDC elle a donc grandi là-bas avec les garçons, et n'a d'ailleurs pas voulu quitter l'endroit quand ses parents ont décidé de partir pour Polis (à ses seize ans). Malgré l'amour qu'elle a pour eux.
C'est un moment qui se passe durant la cinquième année de Clarke, Tristan et Nyko en ont quatorze et Lincoln en a dix.
Savourez-le et prévoyez des couvertures.
Bonne lecture et pleins de bisous ! 2.703 mots pour ce petit OS.
Promenades Hivernales
Le ciel était d'un gris sombre effrayant. Il était à peine la fin de la nuit alors que le soleil pointait dans le ciel, brisant la ligne, loin d'être droite, que formait l'horizon. C'était l'hiver. L'un des plus durs depuis longtemps. Pas une trace de couleurs vives et de verdures dehors, l'extérieur n'était constitué que seulement de blanc, de gris et de noir ; dans les arbres, dans le ciel -qui ne semblait plus connaître la couleur bleu- sur le sol et dans l'eau. Même la mousse qui pourtant persistait parfois à vouloir rester sur les troncs d'arbres et les rochers s'était absentée. L'eau, des rivières et des lacs alentours, était gelée sur la surface formant des bloques de glace qui obligeaient les habitants du villages à la briser pour pouvoir accéder, sous elle, à sa version liquide dont ils avaient besoin pour vivre.
À l'intérieur de TonDC les mêmes couleurs se retrouvaient mêlés à la population. Le gèle qui prenait en otage tous ce qu'il trouvait sur son passage rendait l'eau qui était conservée dans les gourdes et les cuves glacée. L'air devenait presque irrespirable tant elle opressait les poumons par sa température, faisant trembler les courageux qui, parfois sans avoir le choix, s'aventuraient dehors. Les portes des maisons refusaient parfois de s'ouvrir étant collées par le vergla, comme si elles n'avaient, d'un coup, plus d'existence indépendante, ne faisant qu'un avec le reste de l'habitation.
Alors qu'une femme s'efforçait de débloquer l'ouverture qui pouvait l'amener dehors en la poussant de toutes ses forces. À quelques mètres de là, dans une maison à la fois semblable à celle-ci tout en étant plus grande, Clarke, qui avait fêté ses cinqs ans il y a peu de temps, était assise à même le sol. Une épaisse veste faite de fourures très épaisses, dix fois trop grande pour ses petites épaules, sur le dos. Elle l'avait tiré jusqu'à ce que l'habit lui tombe presque devant les yeux, lui couvrant la tête entière. Une feuille taillée irrégulièrement posée à ses pieds elle tentait avec ses petites mains de reproduire une fleur, qu'elle avait dit vouloir réaliste. Trimbalant donc avec elle des pétales de fleurs provenant de plantes que son ami avait trouvé dans une cavité rocheuse et avait essayé de garder au mieux dans un bon état pendant le trajet jusqu'au village.
La pièce où Clarke se trouvait possédait de grandes fenêtres qui avait été condamné ces derniers temps à cause du froid qui n'aidait pas les malades qui se trouvaient ici pour se reposer.
Elle frottait énergiquement les pétales rouges sangs sur la feuilles les sourcils froncés en regardant l'effet que cela faisait sur son dessin. Il lui en fallait plus si elle souhaitait que le dessin soit à la hauteur de ce qu'elle voulait pour son père. Et ça l'agaçait furieusement.
Clarke releva la tête de la feuille quand un courant d'air souleva la veste de son père découvrant sa tête et sa nuque et lui filant des frissons désagréables le long du dos. Elle regarda en direction de la porte pour voir ce qui l'avait ouverte et découvrit Nyko, Tristan et Lincoln tous les trois devant cette dernière.
- Qu'est-ce que vous voulez ? leur murmura Clarke de manière pressante ayant rapidement envie de se remettre à dessiner.
Le plus âgé des trois, Nyko, le fils du guérisseur, qui avait presque quinze ans, fixa son dessin.
- Ça fonctionne mes fleurs ? lui demanda-t-il tout en prenant un couteau et une lance sur la table la plus proche de la porte.
En le voyant prendre ses armes Clarke se mit debout -laissant la fourrure par terre- pour se rapprocher des trois garçons qu'elle considérait comme des amis, malgré la différence d'âge. En effet, Tristan -qui était né quelques semaines après Nyko- en avait quatorze également, pour le moment. Et Lincoln le plus jeune des trois en avait dix.
- Oui la couleur est vraiment jolie, rit-elle en oubliant la contrariété dû au dessin et au fait qu'elle n'avait pas assez de fleurs. Vous allez où ? continua-t-elle curieuse et intéressée.
- On s'en va avec Javen et les autres pour nous entraîner, la prévint Lincoln, fier de pouvoir participer, même si ça ne datait pas d'aujourd'hui.
- Oh, soupira-t-elle alors qu'un sourire accentua ses joues davantage et étira ses lèvres. Je peux venir avec vous ? Je vais juste vous regarder, promis ! s'écria Clarke les yeux pétillants d'envie.
- Pas question idiote, répondit Tristan en la regardant. T'es trop petite.
Clarke haussa ses petits sourcils clairs avant de courir jusqu'à être juste en face de lui, levant la tête afin de pouvoir le regarder, ses yeux bleus se plissant sous la contrariété et ses mains tachées par les fleurs se serrant sur les pétales qu'elle tenait toujours fermement.
- Menteur. Papa m'a dit qu'il avait commencé à y aller à mon âge !
Tristan ria avant de se baisser pour être à la hauteur de Clarke.
- Sauf que toi ce sera pas ton cas, affirma Tristan en regardant Nyko qui le dévisagea sans savoir quoi dire. Dis-lui toi elle t'écoute toujours mieux que tout le monde, grogna-t-il en se remettant debout.
Son aîné émit un rire enjoué, se moquant ouvertement de lui.
- Jaloux ? Il y a pas de quoi, t'as toute l'attention de ta grande soeur chérie toi, même si elle va bientôt être volée par son bébé*. Puis à part son père Clarke écoute personne, ronchonna Nyko des flèches et un arc à la main, provenant de la même table que la lance -qu'il avait donné à Tristan, c'était son arme de prédilection- et le couteau -qui était maintenant dans les mains de Lincoln. On y va ? proposa-t-il en se dirigeant vers la porte. Ils vont nous attendre.
Clarke continua de les suivre jusqu'à la porte avant de finir par les rappeler avant qu'ils ne s'éloignent trop de cette dernière.
- Mais j'ai envie de venir ! S'il-vous-plaît, leur cria Clarke une moue déformant ses petites lèvres roses.
Alors que Tristan allait se retourner pour lui dire de rentrer, avant d'attraper froid, ils se firent tous les trois interpeler par Javen.
- Bougez-vous on vous attend les garçons, leur cria-t-il.
Clarke regarda l'homme triomphant avant de faire un sourire à Tristan qui affichait une grimace sur son visage rougi de froid.
- Ja' je peux venir ? hurla Clarke à son oncle.
Celui-ci sembla hésiter mais hocha finalement la tête.
- Je préviens Teik et on y va. T'éloignes pas des garçons, acquiesça Javen.
Clarke lança un regard moqueur et triomphant aux trois garçons avant de retourner à l'intérieur prendre la grande veste en fourrure de son père pour s'enrouler dedans avant de ressortir pour courir jusqu'à l'endroit où l'attendaient ses trois amis septiques.
- Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ? les questionna Lincoln alors que les deux autres lui répondirent en haussant les épaules.
Ils se retournèrent pour commencer à partir quand Clarke arriva vers eux en souriant, prenant la main de Nyko au passage pour ne pas perdre la cadence soutenue des garçons, un peu trop rapide pour Clarke qui peinait à les suivre.
Il ne neigeait pas réellement mais une fine couche blanche recouvrait tout de même le sol le rendant un peu glissant. Le groupe marcha pendant presque une heure et demi avant de s'arrêter finalement pour commencer l'entraînement du corps à corps. La marche ayant servi d'entretien de leur endurance, chose importante également dans l'entraînement de tous les guerriers.
Clarke grelotait, ses petits membres tremblaient violemment malgré la deuxième grosse veste, qui appartenait à Nyko et que ce dernier lui avait mis sur le dos en la voyant claquer des dents.
Pendant que les garçons combattaient entre eux, proche d'elle, Clarke regardait les alentours. Observant les arbres nus de feuilles qui les entouraient.
Elle récitait à voix basse des mots dans l'ancienne langue que Lincoln lui apprenait parfois, lui-même était encore en train de l'apprendre en ce moment même.
Il venait de lui donner de nouveaux mots à apprendre quand il était venu la voir entre deux combats.
Clarke, qui s'ennuyait un peu, décida de se lever, faisant tomber par accident la veste de Nyko qui resta sur le sol. Elle commença à explorer et observer la nature autour d'elle tout en marchant. Le froid ayant rendu tout son corps crispé et congelé elle décida de chercher un endroit où s'abriter pendant que les autres finissaient leurs combats.
Alors qu'elle s'éloignait elle reconnue l'endroit où Nyko avait trouvé les fleurs, puisqu'il avait voulu lui montrer et l'avait emmené avec lui. Elle se rappela de la rivière en contrebas qu'elle ne pouvait pas atteindre, comme elle était dans un sillon d'une dizaine de mètres de profondeur, au moins. Puis en se détournant de cette rivière elle se retrouva pile devant le rocher, qu'elle avait donc dépasser quelques secondes avant en se rapprochant de la rive qui était en pente verticale.
Le rocher qui habituellement était presque entièrement recouvert de mousse verte était en ce jour totalement nu, à cause de l'hiver plus rude que de coutume.
Elle s'approcha et poussa l'ouverture, presque invisible, qui allait lui permettre de rentrer à l'intérieur.
Une fois qu'elle fut dans la partie surélevée du sol, qu'avait créer la roche, elle chercha activement les fleurs ressemblants à celles de Nyko mais fut très vite déçue quand elle ne trouva rien. L'obscurité la faisait plissé des yeux jusqu'à s'en faire mal et elle s'était remise à claquer des dents. Clarke voulait à tous prix trouver les fleurs pour le dessin de son père.
Malgré l'ouverture qu'elle n'avait pas refermé, plus Clarke avançait dans le fond de la cavité et plus il faisait noir, l'empêchant de chercher correctement. Elle n'avait jamais été aussi loin avec Nyko dans ses souvenirs.
N'y voyant vraiment plus rien, Clarke se mit à quatre pattes erraflant ses petits genoux afin de frotter ses mains sur le sol mi-rocheux mi-terreux et surtout très humide pour chercher les fleurs grâce au toucher.
Alors que Clarke se retourna vers la sortie en entendant une petite voix qui lui semblait très lointaine et qui criait son prénom. Sa petite main ne rencontra plus le sol mais du vide, créant un déséquilibre que Clarke ne réussit pas à contrôler.
Elle bascula dans ce même vide se claquant violemment la peau quand son corps transperça la surface du trou d'eau profond qui s'était formé dans la cavité rocheuse.
Alors que ses poumons crachèrent tout l'air qu'ils renfermaient face au choc que la chute provoqua, les petits yeux de Clarke, qu'elle avait gardé ouverts, la brûlèrent horriblement. Une douleur intense lui comprimait le toraxe et la veste de son père avec laquelle elle était tombé et qui s'était maintenant emmêlée autour d'elle l'empêchait d'y voir quelque chose. Ne serait-ce que la direction où elle devait nager pour arriver à atteindre la surface. Comme elle ne voyait rien et ne nageant pas très efficacement elle faisait du surplace ne servant qu'à s'enfoncer plus dans l'eau complètement prisonnière de la fourrure d'hiver étouffante qui l'entourait.
L'eau était glacée et avait complètement endormi tout son corps qu'elle n'arrivait maintenant plus à bouger du tout. Elle ne sentait plus vraiment grand-chose d'autre que des frisons d'effrois et la sensation de glace. Ses petites mains crispées étaient prises de fourmillements atroces tout comme ses jambes. De façon incontrôlable Clarke prit une profonde inspiration se remplissant les poumons d'eau alors qu'elle recherchait à les remplir d'oxygène. Le liquide qui s'infiltrait à l'intérieur d'elle lui brûlait la trachée de par sa température glaciale. Les yeux maintenant fermés elle sentit son ventre heurter quelque chose qui se ressera tout autour d'elle.
Tristan avait plongé dans le trou d'eau dès qu'il avait repéré la veste de Jake à la surface, se fichant complètement des voix autour de lui ou de la tempature sûrement mortelle de l'eau. Une fois totalement immergé il tira sur la veste une fois qu'elle fut à sa portée afin de l'entraîner vers le fond de l'eau rattrapant Clarke par sa petite taille d'enfant avant qu'elle ne coule avec le vêtement. Il remonta ensuite le plus rapidement possible à la surface, plus qu'inquiet.
Quand il pût sortir de l'eau il se mit à genoux et posa Clarke, qui était toujours dans ses bras, sur le sol. Nyko s'occupa ensuite le plus efficacement et rapidement possible d'éliminer l'eau de ses poumons pour qu'elle puisse respirer de nouveau. Tristan ne fit pas vraiment attention aux gestes de Nyko ne pouvant détacher ses yeux du petit corps allongé près de lui. Elle avait les lèvres bleus et le teint plus pâle encore que jamais il ne l'avait vu.
- Clarke réveilles-toi, murmura-t-il d'une voix défaite.
Il ne pouvait pas s'enlever l'idée que tout était de leur faute parce qu'ils n'avaient pas fait assez attention à elle.
Quand elle toussa enfin, après toutes les manipulations maladroites de Nyko et Lincoln, dans des bruits qui donnait l'impression qu'elle essayait de se faire saigner la gorge. Celle-ci devait sans doute être irritée. Tristan, Nyko et Lincoln la fixerent tous du regard sans plus bouger. Et dès qu'elle cracha de l'eau, enfin, Tristan la reprit dans ses bras, comme si sa vie en dépendait. C'était le cas pour lui. Il avait vraiment besoin de la tenir contre lui bien fort pour s'assurer qu'elle était bien là.
- Risque ta vie quand c'est utile Clarke à partir de maitenant. S'il-te-plaît, lui chuchota Tristan en serrant son petit corps frêle contre son torse, l'entourant dans sa propre fourrure d'hiver qui était encore chaude et sec -il s'en était débarrassé dès qu'il avait vu le trou d'eau, instinctivement- pour remplacer la veste mouillée de son père qui était restée dans le trou d'eau.
1* : il parle de Kohl.
Alors alors ça vous a plu ?
En y réfléchissant maintenant je pense que vous comprendrez mieux pourquoi ils agissent tous les trois comme si Clarke ne savait pas se défendre même treize ans après. Surtout Tristan car même s'ils ont tous été profondément affecté c'est lui qui a été le plus choqué. Cet événement a encore plus exacerbé leur côté naturellement protecteur -envers Clarke et les autres.
Au début je pensais faire un OS indépendant mais finalement comme j'ai le passé de chaque personnage très précisément en tête, j'ai décidé d'ouvrir un recueil d'OS pour pouvoir vous publier d'autres souvenirs à la suite de celui-ci.
Comme toujours, si vous voyez des fautes dites-le moi.
À bientôt, bisous.
