Titre: Dans l'Ombre du Survivant ϟ Primitiae

Disclaimer: Rien ne m'appartient, tout est basé en majorité sur les œuvres de J.K. Rowling, ses adaptations cinématographiques et jeux vidéos, quelques uns des personnages appartiennent à Hidekaz Himaruya, QuinRose et autres. Paraphrases et citations directes viennent des romans,

Genre: Réalité Alternative, Darkfic

Pairings: éventuels Drago/fem!Harry (couple principal), Ron/Hermione
Minor pairings: Seamus/Dean, Neville→fem!Harry (amour à sens unique), Ginny→fem!Harry, etc.

Avertissements: Slash (présence de relations homosexuelles) & Het, Gender-Flip, Grey!Harry (ou Slytherin!Harry dans le sens où ses tendances Serpentard sont mises en avant), sang, violence, Character Death, usage de langage grossier, Fusion (mineurs cross-overs, caméo de personnages venant d'autres séries), références et clins d'œil à d'autres œuvres

Note de l'auteur: La romance dans cette fanfiction est d'une priorité secondaire, elle sera développée assez lentement, alors si vous êtes venus uniquement pour ça, vous pouvez rebrousser chemin. Ah oui, tant que j'y suis, mettez une croix sur les lemons.

Résumé: Harmony Lily Potter peut parler aux serpents et est même amie avec l'un d'eux. Elle sait danser, coudre, cuisiner et elle connait les bonnes manières mais malgré tous ses efforts, elle est considérée comme une déception par sa tante Pétunia qui voudrait faire d'elle une femme respectable et bien élevée. Ce qu'elle ignore est que dans le monde des sorciers, elle est surtout mieux connue sous le nom du "Garçon qui a survécu".


PRIMVS ANNVS
Philosophi Lapis


Chapitre I
Après Casse-Croûte, Le Bon Gros Géant

.

Un jeune garçon pale et blond réprima violemment un bâillement. Cela n'aurait pas été digne d'un membre d'une famille aussi prestigieuse que la sienne, après tout. Mais qu'est-ce qu'il pouvait s'ennuyer ! Son père, un homme à l'allure aristocratique aux longs cheveux tout aussi blond, était occupé à parler affaires avec un autre homme tandis que sa mère attendait patiemment avec lui. Non loin de lui se trouvait un garçon mince, du même âge que lui, qui semblait s'ennuyer aussi.

— Mère, quand est-ce que nous pourrons enfin nous en aller ? demanda-t-il d'une voix plaintive. Cela fait presque des décennies que nous nous trouvons dans cet endroit rempli de Moldus.

— Patience, mon Dragon, tempéra sa mère, ton Père n'en aura plus pour très longtemps. Va donc discuter de Quidditch avec ton ami pour patienter.

Il soupira intérieurement. Ledit ami était un véritable rat de bibliothèque et n'avait aucun intérêt pour le sport. Ils avaient très peu de points communs en dehors de l'association de leurs pères respectifs. Néanmoins, il supposa qu'il devait courtoisie et respect envers l'autre garçon puisqu'il était pratiquement son égal.

"Des décennies", vraiment ? ricana le garçon filiforme lorsqu'il l'eut rejoint. Où sont tes rides dans ce cas ?

Le blondinet pinça les lèvres, refusant de mordre à l'hameçon. Il savait pertinemment que l'autre cherchait à l'aiguillonner pour se distraire et il refusait de servir de distraction à qui que ce soit !

— Cet endroit est infesté de ces créatures inférieurs, dit-il avec une grimace de dégoût. Ne me dis que tu ne te sens pas toi-même indigné de devoir supporter leur présence ?

Le garçon efflanqué ouvrait la bouche pour répondre quand soudain, des cris de terreur et de panique retentirent, faisant sursauter les trois adultes et les deux enfants. Ils n'eurent pas à chercher longtemps, ils parvinrent à trouver facilement à trouver la source des hurlements. Une foule de gens sortait en bousculade par l'entrée du zoo devant lequel les deux hommes s'étaient donné rendez-vous.

Quelques minutes plus tard, quand tout redevint calme, ils allèrent se renseigner et apprirent qu'un serpent s'était échappé du vivarium, d'où la raison de la débandade générale. Ah ! Rien que des poltrons incivilisés ! pensa sauvagement le jeune blond. Le serpent a dû en avoir assez de servir de bête de foire à ces créatures qui auraient dû prendre sa place.

Le moment d'excitation passé, le garçon s'ennuyait à nouveau. Il se divertit en observant d'un air absent les visiteurs qui sortaient du zoo. Puis, finalement, ce qu'il attendait avec impatience arriva : son père avait fini de discuter avec l'autre homme. Il était enfin temps de partir.

Tout à coup, alors qu'il regardait distraitement un groupe isolé de cinq personnes sortir du zoo, il ressentit comme une étincelle à l'intérieur de lui qui le fit écarquiller les yeux. Par Merlin, quelle puissance ! Du coin de l'œil, il vit que son ami avait eu la même réaction.

Il tendit l'oreille, essayant de déterminer qui, du groupe, avait provoqué le choc. Il y avait deux adultes et trois autres enfants : un garçon dont la face lui faisait penser à celui d'un rat (« Le serpent a essayé de m'étouffer en s'enroulant autour de moi ! » disait-il avec une excitation à peine cachée), un gros bonhomme moustachu qui avait le visage rougi de colère (« L'anniversaire de mon fils, complètement gâché ! » hurlait-il), une femme ressemblant à un cheval (« Ne t'inquiètes pas, Duddykins, on punira cette vilaine fille ! Comment est-ce arrivé ?! » s'exclamait-elle) qui entourait d'un bras réconfortant une silhouette tremblante, enveloppée d'une couverture trempée – était-ce un énorme ballon rose qu'il entrapercevait là ? – , et enfin, une fille maigrichonne qui se faisait tirer l'oreille par la main libre de la femme-cheval (« Je ne sais pas ! Je le jure ! Je me tenais devant la vitre quand soudain, elle a disparu... comme par magie ! » gémissait-elle).

Il secoua la tête. Non, c'était impossible. Ce ne pouvait être eux. Et certainement pas la fille qui se faisait évidemment dominée par cette Moldue adulte. Il se retourna vers ses parents qui l'appelaient, refilant l'information au fond de son cerveau.

Plus tard, quand il fut confortablement installé dans son lit à baldaquin douillet, il avait déjà oublié la fillette à lunettes.

§

C'était sous la chaleur du soleil d'une chaude journée d'été qu'une fillette s'occupait du jardin de la tante Pétunia. Agenouillée, elle taillait les rosiers, se piquant les doigts avec les épines et s'essuyant de temps à autre la sueur de son front avec une main couverte de terre. Elle avait soif, et surtout, elle avait faim, son ventre gargouillant lui prouvant cela.

Elle envisagea sérieusement un moment, si elle pouvait se permettre d'aller en cuisine en douce afin de voler quelque chose dans le réfrigérateur pour calmer sa faim. Finalement, elle secoua la tête, se disant que cela ne valait pas les risques, l'oncle Vernon et la tante Pétunia étant tout deux présents dans l'entrée de la cuisine à discuter de leurs plans de vacances d'été.

Elle soupira et poussa un petit cri de douleur en se piquant le doigt pour la énième fois lorsqu'elle entendit un sifflement venant des hautes herbes d'une partie de la pelouse qu'elle n'avait pas encore tondue. Elle tendit l'oreille, ayant l'impression d'entendre des mots.

~ Un homme... je viens d'entendre un cri d'homme pas loin... pourvu que cet homme ne sssse rapproche pas plusss...

Elle agrandit les yeux, se rappelant l'incident avec le boa brésilien à l'anniversaire de son cousin Dudley. Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis, mais sa mémoire était toujours aussi fraîche que si cela s'était passé la veille. La voix était basse et sifflante comme celle du serpent qu'elle avait rencontré au zoo. Serait-ce possible que... Elle jeta un rapide coup d'œil à la porte de derrière, vérifiant bien qu'elle n'avait pas de témoin, puis elle s'accroupit et marcha à quatre pattes en direction du sifflement qui commença à se faire menaçant.

~ Non ! Éloigne-toi ! Va-t'en ! Va-t'en ! Va-t'en donc !

Mais cela ne la découragea pas, elle se contenta d'observer les herbes, ses sens mis en alertes, à l'affût du moindre mouvement. Puis quelque chose de long et fin fit enfin son apparition.

C'était bel et bien un autre serpent.

Celui-ci était, par contre, bien moins impressionnant que le boa constrictor du zoo, il était bien plus petit et plus mince mais sa forme restait élégante. Il était de couleur vert marron, avec des motifs noirs sur les flancs et un collier jaune ornait son cou. Sa tête était large et triangulaire et les écailles sur celle-ci étaient plus grande qu'ailleurs sur son corps.

Il tirait une langue fourchue, aplatissant la tête et le cou, essayant de se montrer plus intimidant.

~ Pars ! Pars ! Tsss, je n'ai guère envie de faire le mort une nouvelle fois... maudits sssoient les hommes...

Le serpent se mit en position d'attaque mais l'enfant décida d'intervenir avant qu'il ne passe à l'action.

— Euh, bonjour ? Excusez-moi, monsieur le serpent, je ne voulais pas vous faire peur. Au fait, qu'est-ce que vous vouliez dire par "faire le mort" ?

Cela fit pour effet d'immobiliser la créature par surprise.

~ Tu comprends sssse que je dis ?

— Oui, avoua-t-elle, se demandant pourquoi elle trouvait si naturel d'avoir une conversation avec un animal. Je suis Harmony Lily Potter, mais vous pouvez m'appeler Harmony pour faire plus court... et vous, quel est votre nom ?

Le serpent resta un long moment silencieux, paraissant l'étudier avec ses grands yeux aux pupilles rondes avant de finalement se détendre.

~ Je n'ai pas de nom, enfant d'homme.

— Alors comment vous faites pour vous appeler entre serpents pendant une discussion ? s'étonna Harmony.

~ Nous ne le faisons tout ssssimplement pas, répondit la créature rampante. Nous ssssentons rarement le besoin d'entamer une converssation. Quel intérêt d'avoir un nom sss'il n'y a persssonne pour l'utiliser ?

— C'est vrai, accorda-t-elle en pensant au nombre de fois où son oncle l'appelait par « ma fille », « mon enfant », « hé toi » ou « Potter » mais pratiquement jamais par son prénom. Mais moi, j'aimerais bien pouvoir vous appeler par autre chose que monsieur le serpent...

~ Ssssi cela te dérange tant, prononça lentement le serpent, donne-moi donc toi-même un nom.

— Pardon ? hoqueta la jeune fille, ne s'attendant guère à cela. Moi, vous donner un nom ? Êtes-vous sûr ?

~ Sssi tu me donnes un nom, je deviendrais ton compagnon, finit-il par dire après un temps. Tu parles ma langue, tu me comprends. J'ai déjà entendu parler d'êtres de ton espèce qui sssont comme toi par mes congénères, mais ils sssont rares, très rares. On dit qu'ils ssont desssstinés à de grandes choses. Ce ssserait un honneur de recevoir un nom de ta part.

Il y en avait d'autres comme elle ? Qui pouvaient parler aux serpents ? Harmony cligna les yeux et se retint à peine de plonger l'animal dans une avalanche de questions et préféra se concentrer sur le nom du serpent. Elle se sentait plutôt excitée, elle n'avait jamais eu d'animal de compagnie avant. Et l'idée d'avoir enfin un compagnon avec qui parler, de ne plus être seule l'emporta sur sa curiosité. Les questions pouvaient attendre.

Voyons, voyons... comment pourrait-elle le nommer ? C'était un mâle, elle ne savait pas comment et pourquoi mais elle en était sûre, alors elle devrait choisir un nom masculin.

Mickey ? Donald ? Dingo ?

Non, trop gamin. De plus, elle voyait mal ces noms correspondre à un serpent.

Pongo ? Rex ? Médor ? Balto ? Milou ? Lou ? Max ? Buddy ?

Elle raya ces noms de sa petite liste mentale, son nouveau ami étant loin d'être canin.

Félix ? Simba ? O'Malley ? Olive ? Oscar ? Garfield ?

Pffft, aucun d'eux ne conviendraient, ce n'était pas non plus un chat.

Elle entendit son ventre gargouiller à nouveau et sentit ses joues se réchauffer. Si le serpent avait été pourvu de sourcils, elle était sûre qu'il les aurait haussé d'un air moqueur.

Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour avoir un petit casse-croûte... Ah.

Manquant d'idées et n'en trouvant pas de meilleures, elle se décida d'appeler son compagnon rampant tout simplement. Bien qu'elle avait le sentiment qu'elle le regretterait plus tard. Enfin bon, tant pis, elle avait bien trop faim pour y réfléchir correctement.

— Snack*², dit-elle. C'est votre nom à partir de maintenant.

§

L'arrivée de Snack dans la vie d'Harmony changea pas mal de choses dans son quotidien habituellement prévisible imposé par les Dursley pendant les vacances d'été : d'ordinaire, elle se levait tôt le matin pour préparer le petit-déjeuner, puis elle devait faire tous les autres tâches ménagères de la maison que ce soient, la vaisselle, le linge, le dépoussiérage, le rangement, le jardinage, etc. Le soir venu, elle devait se coucher dans sa chambre – si on pouvait l'appeler ainsi –, le placard sous l'escalier.

De temps à autre, quand elle y pensait, la tante Pétunia lui faisait prendre des cours particuliers, lui inculquant tout ce qui – selon elle – ferait d'elle une parfaite épouse, ce qui comprenait savoir coudre (ce qui était très utile pour réparer les habits abîmés de Dudley qu'on lui refilait), les bonnes manières (plus particulièrement comment se comporter en présence d'invités), la danse et jouer d'un instrument (afin de divertir les invités).

Harmony, quant à elle, était convaincue que si sa tante lui offrait pareille éducation, c'était pour donner une bonne image et réputation à sa famille auprès de leur entourage. Après tout, si la pauvre petite orpheline du quartier avait été si bien élevée, que dire de « la grande générosité » de l'oncle et la tante qui l'avait recueillie hormis que du bien ? De plus, les Dursley y gagnaient, ils pouvaient toujours l'utiliser pour avancer la carrière de l'oncle Vernon s'ils parvenaient à trouver un parti intéressé et arranger un mariage.

Secrètement, la jeune fille espérait qu'une fois sa majorité atteinte, elle aurait quitté les Dursley avant que cela n'arrive. Elle refusait la possibilité d'avoir son avenir entièrement dicté et planifié par eux. Enfin, elle aurait pu avoir pire. Brrr, elle n'osait imaginer comment elle aurait été traité si elle avait été un garçon.

Durant son temps libre, Harmony se promenait normalement dans les environs ou se réfugiait dans la librairie du coin pour éviter Dudley et sa bande. À présent, elle rendait visite autant que possible à son nouvel ami dans le jardin et l'amenait avec elle hors de la maison, cherchant un coin tranquille pour discuter. Pour ce faire, elle lui demandait de se cacher sous son tee-shirt, chose pas bien difficile, étant donné que les vieux vêtements de son cousin étaient assez large pour dissimuler la présence du serpent. Tout le monde n'y voyait que du feu. Parfois, elle l'invitait dans son placard, et le serpent chassait les araignées et les quelques rares rongeurs qui s'y étaient égarés pour elle.

Ils s'échangeaient des anecdotes, les dernières nouvelles, et surtout, ils apprenaient à se connaître.

Elle adorait connaître de nouvelles choses sur Snack.

Elle apprit ainsi que le serpent aimait se nourrir de souris, de grenouilles et de poissons (« Mersssi, cela faisait longtemps que je n'en avais pas mangé. » l'avait remerciée le serpent une fois qu'elle lui avait apporté les restes de son repas, de la poiscaille), qu'il savait nager, ayant vécu autrefois près d'une rivière (« Comment fais-je pour nager sssans ces choses que tu appelles "bras" ? Cette quessstion est ridicule, pourquoi aurais-tu besoin de ces... bâtons pour te déplassser dans l'eau ? »), qu'il jouait parfois le mort pour qu'on le laisse tranquille, que le jour où ils s'étaient rencontrés, il avait tenté de se faire passer pour une vipère pour l'effrayer (« C'est un ssserpent, lui avait-il expliqué lorsqu'elle lui avait avoué qu'elle ne voyait pas la différence et ne comprenait pas pourquoi il avait fait cela, qui est plus dangereux que moi, ssses morsssures sont venimeuses, donc sssi jamais tu en croises un, ne t'en approche sssurtout pas ! ») et qu'il avait peur des chats (« Ne ris pas ! Ces maudits poilus ssont capables d'être très vicieux ! Cela ssse voit que tu n'as jamais reçu un de leurs coups de pattes ! Ils adorent jouer avec leur proie. »).

Snack se révélait être un bon confident. Il était patient, il écoutait Harmony sans l'interrompre et cherchait à lui rendre service, lui prodiguant conseils et proposant son aide – bien que ceux-ci étaient le plus souvent inapplicables (« Fais la morte quand ce "gang de Dudley" comme tu les appelles est là, ainsssi ils te laisssseront en paix. Cela marche bien avec moi. » ou « Mors-les ! Après ça, ils auront peur de toi et ne te toucheront plus. » ou « Présente-moi à eux ! Tu verras, je sssaurais comment les amadouer ! » ou encore « Tu as faim ? Ils ne te nourrissssent pas asssssez ! Sssi tu veux, je chasssserais pour toi une ssssouris. ») et elle se retrouvait le plus souvent obligée de refuser poliment son aide.

Mais une chose était sûre et certaine : Harmony n'était plus seule !

Elle avait enfin un ami à qui se confier, auprès de qui trouver du réconfort, et peu importe que ce dernier n'avait pas de bras pour la rassurer, pour la jeune fille qui n'avait eu personne pour la prendre c'était déjà assez. Elle n'osait imaginer ce que ce serait de retrouver cette solitude dans laquelle elle s'était résignée. Maintenant qu'elle ressentait cette chaleur, qu'elle avait appris cette... émotion étrangère dont elle ne savait quel nom donner mais qui la rendait heureuse à chaque fois qu'elle était avec Snack, elle ne voulait pas perdre cette sensation, elle voulait absolument la garder.

Alors, elle se surprit à prendre le reptile de plus en plus souvent avec elle, jusqu'à l'emporter presque tout le temps, bien caché sous ses amples vêtements, où qu'elle aille. Au final, il n'y avait presque rien que l'animal ne finisse par savoir sur elle, que ce soit en bien, ou en mal.

§

Harmony contempla la lettre bouche bée. Son cœur faisait de grands bonds dans sa poitrine, comme une balle en caoutchouc. De toute sa vie, personne, jamais, ne lui avait écrit. D'ailleurs, qui aurait pu le faire ? Elle n'avait pas d'amis en dehors de Snack, pas de parents autres que son oncle et sa tante, elle n'était même pas inscrite à la bibliothèque bien qu'elle s'y rendait souvent, ce qui lui évitait de recevoir des mots désagréables exigeant le retour de livres empruntés.

Et pourtant, elle avait entre les mains une lettre dont l'adresse ne pouvait prêter à confusion :

Mr H. Potter
Dans le placard sous l'escalier
4, Privet Drive
Little Whinging
Surrey

L'enveloppe, lourde et épaisse, était faite d'un parchemin jauni et l'adresse était écrite à l'encre vert émeraude. Il n'y avait pas de timbre. En retournant l'enveloppe, les mains tremblantes, elle vit un sceau de cire frappé d'un écusson qui représentait un aigle, un lion, un blaireau et un serpent entourant la lettre "P". La seule chose qui faisait défaut, par contre, était le fait que la lettre s'adressait à un Mr H. Potter, et autant qu'elle sache, elle était peut-être loin d'être une parfaite lady, elle n'était pas un monsieur, merci bien !

— Dépêche-toi, ma fille, cria l'oncle Vernon dans la cuisine. Qu'est-ce que tu fais ? Tu regardes s'il n'y a pas de lettre piégée ?

Sa plaisanterie ne fit rire que lui.

~ Qu'est-sssse que tu fais ? Qu'attends-tu pour la cacher ? chuchota furieusement Snack qui l'avait accompagnée sous ses vêtements.

Cela la réveilla. Elle s'empressa d'enfouir la lettre dans ses habits et reprit le chemin de la cuisine. Elle donna à son oncle la carte postale et la facture puis elle se dirigea vers le jardin, impatiente de savoir ce qui était écrit. Elle entendit l'homme pousser un grognement dégoûté en ouvrant l'enveloppe de la facture avant de lire ce qui était écrit au dos de la carte postale.

— Marge est malade, dit-il à la tante Pétunia. Elle a mangé un drôle de coquillage.

La brunette espérait que la tante Marge s'était étouffée avec. La tante Pétunia répondit quelque chose mais elle ignorait quoi. Elle avait refermé la porte vitrée après elle de façon à étouffer les voix. Une fois qu'elle se fut suffisamment éloignée, elle s'accroupit, posa son compagnon rampant au sol et prit l'enveloppe.

~ Alors ? pressa le serpent. De quoi ssssagit-il ?

Harmony ouvrit l'enveloppe et déplia sa lettre qu'il contenait, un parchemin d'un jaune semblable à celui de l'enveloppe, et la lut :

COLLÈGE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Albus Dumbledore
(Commandeur du Grand-Ordre de Merlin, Docteur ès Sorcellerie, Enchanteur-en-
chef, Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers)

Cher Mr Potter,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Mr Potter, en l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva McGonagall
Directrice adjointe

Était-ce... une blague ? Si c'était le cas, alors elle trouvait la plaisanterie de très mauvais goût. Et encore ce Mr, elle nota, les sourcils froncés et les commissures de ses lèvres s'étirant vers le bas. Elle n'était peut-être pas très féminine – au grand désarroi de la tante Pétunia – mais elle ne ressemblait pas à un homme, tout de même ! Et que voulaient-ils dire par « nous attendons votre hibou » ? Dans tous les cas, elle pouvait tirer un trait sur les Dursley dans la liste des suspects qui auraient pu faire cela pour se moquer d'elle. Ils désapprouvaient l'imagination, ce ne pouvait donc pas être eux.

Snack lui poussa doucement la main avec sa tête, rappelant sa présence et elle lui résuma la lettre.

~ Ils penssssent que tu es un mâle ?

— Quiconque a écrit cette lettre semble croire que je suis un garçon ! s'indigna Harmony. C'est n'importe quoi !

~ Es-tu ssssûre que c'est adressé à toi, et non à quelqu'un d'autre ?

À ces mots, elle se figea, une pensée lui venant soudainement à l'esprit. Et si Snack avait raison ? Et si le facteur s'était trompé d'adresse et que la lettre était destinée à un autre Potter ? Une bouffée mêlée d'espoir et d'excitation commença à naître au fond d'elle. Cela voudrait dire qu'elle avait peut-être encore une famille autre que les Dursley ! Mais aussitôt qu'elle posa le regard sur l'enveloppe, elle déchanta très vite. L'adresse indiquait le placard sous l'escalier, l'endroit où elle passait ses nuits. Elle ne pensait pas que tous les Potter, s'il en existait d'autre, vivaient à la même adresse.

— Oui, j'en suis sûre, dit-elle finalement en rangeant la lettre, ayant décidé de la garder comme indice potentiel.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait décidé de la garder mais d'un autre coté c'était la première fois qu'elle recevait une lettre, même on s'était trompé sur son sexe.

~ Que comptes-tu faire ? demanda le serpent, intrigué.

— Attendre et observer. C'est tout ce que je peux faire de toute façon, répondit amèrement la brune.

§

Le jour d'après, une enveloppe similaire arriva, mais cette fois-ci, Dudley l'avait vue et amenée à son père, criant haut et fort que « la bizarre » avait reçu quelque chose. La réaction de l'oncle Vernon et la tante Pétunia fut étrange lorsqu'ils lurent la première ligne. On aurait dit qu'une catastrophe énorme leur était arrivé. Ils croyaient être espionnés, ce que Harmony trouvait suspect. Il semblait que les Dursley en savaient plus qu'ils ne laissaient paraître. Elle alla tout rapporter à Snack qui lui suggéra de le prendre avec elle afin qu'il puisse y voir plus clair.

Le soir venu, l'oncle Vernon rendit visite à la jeune fille dans le placard – ce que cette dernière trouvait louche, vu que la tante Pétunia était celle qui venait la voir normalement, l'oncle l'ignorant le reste du temps –, lui disant que la lettre lui avait été adressé par erreur. Elle lui fit remarquer que ce ne pouvait pas être possible car il y avait l'adresse de son placard sur l'enveloppe.

— Justement, ma fille... au sujet de ce placard. Ta tante et moi, nous avons réfléchi... Tu commences à devenir un peu trop grande pour rester ici... Nous avons pensé qu'il serait peut-être préférable que tu déménages dans la deuxième chambre de Dudley.

Pourquoi ? voulut demander Harmony, méfiante. Ce n'était pas dans les habitudes des Dursley de se montrer aussi généreux, après tout. Il devait y avoir une motivation derrière ce soudain don mais la question était quoi ? Mais elle resta silencieuse, sachant qu'il refuserait de répondre à ses questions, et transporta toutes ses affaires dans la chambre en un seul voyage.

Elle s'assit sur le lit et regarda autour d'elle. Presque tous les objets qu'elle voyait étaient cassés. Le caméscope était posé sur un char d'assaut à pédales avec lequel Dudley avait écrasé le chien du voisin ; dans un coin, il y avait la première télévision de l'imbécile qui l'avait éventrée d'un coup de pied un jour où son émission préférée avait été annulée ; il y avait aussi une grande cage dans laquelle avait vécu autrefois un perroquet que son cousin avait échangé contre une carabine à air comprimé. La carabine, posée sur une étagère, était complètement tordue depuis le jour où le nigaud s'était assis dessus. Les autres étagères étaient remplies de livres. C'étaient les seules choses auxquelles il semblait n'avoir jamais touché.

Du rez-de-chaussée montaient les hurlements de Dudley qui s'adressait à sa mère:

— Je ne veux pas d'elle là-dedans, criait-il. J'ai besoin de cette chambre... Fais-la sortir...

~ Cet enfant me démange les crochets, dit hargneusement Snack en glissant hors du tee-shirt tandis qu'elle s'allongeait sur le lit. Ne veux-tu vraiment pas que je le morde pour lui donner une bonne leçon ?

C'était tentant mais elle refusa. Même s'il n'y avait aucune preuve, les Dursley trouveraient toujours un moyen pour l'accuser et les conséquences seraient terribles pour elle. Le serpent tira la langue, semblant goûter l'air un moment puis il dit :

~ Il y a des souris et des rats ici. Je vais aller me régaler !

Et il partit chasser.

Par ennui, Harmony décida de jeter un coup d'œil aux livres. Elle ne le regretta pas, ces livres étaient fantastiques ! Elle trouva même un journal intime inutilisé. Il avait une belle couverture vert sombre. Elle le mit de coté, se promettant à elle-même de l'utiliser plus tard.

Elle passa un agréable moment, plongée dans la lecture, oubliant presque de dormir. La plupart était des grands classiques de la littérature : Candide de Voltaire, L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson, Le Fantôme de Canterville de Oscar Wilde, La Case de l'oncle Tom de Harriet Beecher Stowe, La Ferme des animaux de George Orwell. Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi son cousin les avait délaissés ainsi, mais quand elle y réfléchit, en prenant en compte son intelligence limitée, il fallait s'y attendre.

En fait, il y avait des ouvrages qu'elle était surprise de voir qu'il avait eu en sa possession, comme Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, Peter Pan de James M. Barrie, Le Petit Prince de Antoine de Saint-Exupéry, et un recueil de contes merveilleux. Ces ouvrages requéraient – horreur ! – de l'imagination. Ces livres devaient être les cadeaux que l'oncle et la tante n'avaient pas offert, songea-t-elle, il ne pouvait pas y avoir d'autres explications.

Ses histoires préférées furent James et la grosse pêche de Roald Dahl, La Petite Princesse de Frances H. Burnett, Oliver Twist de Charles Dickens, Poil de Carotte de Jules Renard et enfin, Cendrillon. Elle se sentait particulièrement proche des héros et héroïnes de ces derniers livres, leur ayant trouvé tout plein de points communs avec elle : ils étaient orphelins ou détestés par leur famille ou ils étaient traités comme des servants.

Mais même s'ils n'étaient que des personnages de fiction, elle ne pouvait s'empêcher de les jalouser aussi – sauf François Lepic – car ils avaient tous vu leur vie prendre une bien meilleure tournure. Elle aurait tant aimé avoir leur chance : se faire des amis sur qui compter et avec qui vivre des aventures comme James Henry Trotter (ce nom lui rappelait le sien bizarrement) ; qu'un ami de son défunt père vienne la chercher comme Sara Crewe ; découvrir qu'elle était l'enfant volé d'une famille riche qui l'accepte parmi elle comme Oliver Twist ; ou d'avoir une marraine fée qui exauce ses vœux comme Cendrillon.

Lorsqu'elle était plus jeune, Harmony avait souvent rêvé qu'un parent lointain et inconnu vienne la chercher et l'emmène avec lui, mais cela n'était jamais arrivé. La vie réelle, pensa-t-elle, était loin d'être un conte merveilleux.

§

D'autres lettres arrivèrent, jour après jour, et par divers moyens imprévisibles : elles glissèrent autour et sous la porte, furent dissimulées à l'intérieur de deux douzaines d'œufs apportés par un livreur, et pour terminer, par la cheminée sous forme d'un paquet qui explosa en une pluie de lettres dans la cuisine. Cette fois, l'oncle Vernon en eut assez et décida qu'il fallait partir pour les semer. Leur départ fut précipité, ils ne purent emporter que quelques vêtements. Harmony fut désolée de ne pas pouvoir emmener Snack avec elle et de ne pas avoir le temps de le prévenir de son départ, sa tante ne la lâchant pas des yeux pour s'assurer à ce qu'elle ne s'empare pas une des lettres derrière leur dos.

À la fin, ils se retrouvèrent dans une cabane au sommet d'un rocher en pleine mer. La tempête grondait très fort la nuit. Harmony, allongée par terre, sous la couverture la plus mince et la plus déchirée, ne parvint pas à trouver le sommeil. Elle s'inquiétait pour son son ami écailleux, se demandant s'il allait bien, et se demandait également où se trouvait l'auteur des lettres en cet instant. Son ventre cria famine. Elle roula sur son ventre et regarda le cadran phosphorescent de la montre digitale sur le poignet gras pendant de Dudley.

C'était bientôt.

Elle se mit à écrire « Joyeux anniversaire Harmony » dans la poussière du plancher puis elle entoura les mots avant de tracer des traits en haut du cercle. Et voilà, elle s'était dessiné un gâteau !

Elle vérifia l'heure à nouveau.

Minuit.

Elle avait onze ans maintenant.

— Fais un vœu, Harmony, murmura-t-elle en pensant aux mots qu'elle avait entendu sa tante prononcer à Dudley avant qu'il ne souffle sur les bougies.

Puis elle souffla sur les traits qui représentaient les cierges.

Tout à coup, la cabane se mit à trembler. La jeune fille se redressa brusquement, le regard fixé sur la porte. Dehors, quelqu'un frappait contre le panneau. Son cousin se réveilla en sursaut. Il y eut un grand bruit derrière eux et l'oncle Vernon entra dans la pièce en glissant par terre, tenant un fusil à la main, suivi de près par sa femme qui se collait à lui.

— Qui est là ? cria-t-il. Je vous préviens, je suis armé !

Il y eut un instant de silence, puis sur la porte fut cognée avec tant de force qu'elle fut arrachée de ses gonds et tomba à plat sur le sol dans un fracas assourdissant. Harmony eut tout juste le temps de se mettre dans un coin à l'ombre, à l'abri des regards.

Un véritable géant se tenait dans l'encadrement. Son visage était presque entièrement caché par une longue crinière de cheveux emmêlés et par une grande barbe broussailleuse, mais on voyait distinctement ses yeux qui brillaient comme deux scarabées noirs au milieu de ce foisonnement. Il se glissa à l'intérieur de la masure en inclinant la tête pour ne pas se cogner contre le plafond.

— Désolé pour cette entrée, furent les premiers mots qui sortirent de sa bouche.

Il se pencha, ramassa la porte et la remit sans difficulté sur ses gonds. Au-dehors, le vacarme de la tempête s'était un peu atténué.

— Si vous aviez une tasse de thé, ce ne serait pas de refus, dit-il ensuite. Le voyage n'a pas été facile.

— Monsieur, j'exige que vous sortiez d'ici sur le champs, grogna l'oncle Vernon. Vous avez commis une violation de domicile avec effraction.

— Ah, taisez-vous, Dursley, espèce de vieux pruneau !

Le grand bonhomme tendit le bras, arracha le fusil des mains de l'oncle Vernon, fit un nœud avec le canon aussi facilement que s'il avait été en caoutchouc et le jeta dans un coin de la pièce. L'oncle et la tante émirent des petits cris ressemblant à des couinements. Le géant s'approcha alors de Dudley.

— La dernière fois que je t'ai vu, tu n'étais qu'un bébé, Harry, dit-il joyeusement, mais je ne m'attendais pas à ce que tu aie autant grandi et grossi, surtout au niveau de la taille, ajouta-t-il en tapotant son propre ventre.

Harmony dut réprimer avec effort un pouffement.

— J-j-j-je... je ne suis pas Harry, bégaya Dudley, tremblotant de peur.

— C'est moi, déclara Harmony en sortant de sa cachette. Enfin, je suppose que c'est moi puisque que je suis la seule Potter du coin.

— Mais oui, bien sûr que c'est toi, acquiesça le géant comme s'il l'avait toujours su.

Il y eut une pause, puis...

— HARRY ?!

§

— Tu ressembles beaucoup à ton père, mais tu as les yeux de ta maman, déclara le géant après avoir encaissé le choc qu'il a eu en découvrant que Harry Potter était en fait Harmony Potter.

Il tourna le dos aux Dursley.

— Je te souhaite un bon anniversaire, Harry, dit-il. Je t'ai apporté quelque chose. J'ai dû m'asseoir un peu dessus pendant le voyage, mais ça doit être très bon quand même.

Il tira d'une poche de son manteau noir une boîte en carton légèrement aplatie.

— C'est moi qui l'ai fait. Et les mots aussi.

La brunette ne corrigea pas l'homme, décidant qu'étant donné que Harry pouvait être utilisé comme diminutif de son prénom, il deviendrait son petit surnom. Elle prit la boite, l'ouvrit en tremblant et découvrit à l'intérieur un gros gâteau au chocolat un peu fondu sur lequel était écrit avec un glaçage vert : "Joa-ieuh zaniverssaire Harry".

— J'espère que je n'ai pas fait de fautes. J'suis pas très fort en orthographe.

Ah oui ? On ne dirait pas. Elle leva les yeux vers le géant. Elle aurait voulu lui dire merci, mais les mots se perdirent dans sa gorge et elle s'entendit demander :

— Qui êtes-vous ?

Elle jura intérieurement. La stupéfaction lui avait fait oublier ses bonnes manières, la tante Pétunia allait lui tirer les oreilles ! Elle risqua un coup d'œil à cette dernière. La politesse semblait actuellement bien être le cadet de ses soucis. La femme s'était caché derrière l'oncle Vernon, et derrière elle s'était réfugié Dudley. On ne pouvait pas dire qu'ils étaient bien dissimulés.

Le géant eut un petit rire. Il s'assit sur le canapé qui s'écrasa sous son poids, leva un parapluie rose qu'il pointa sur l'âtre et un instant plus tard, un feu d'enfer ronflait dans la cheminée, projetant des lueurs dansantes dans la cabane humide. Harmony sentit la chaleur se répandre autour d'elle comme si elle venait de plonger dans un bain tiède.

— Ah, c'est vrai, je ne me suis pas présenté. Rubeus Hagrid, Gardien des Clés et des Lieux à Poudlard, dit-il avec importance. Tu sais déjà tout sur Poudlard, bien sûr.

— Euh... désolée mais... non.

Hagrid parut scandalisé.

§

Une fois qu'il eut fini de gronder après les Dursley, l'homme barbu prit une grande inspiration pour se calmer avant de lâcher la bombe :

— Harry... tu es une sorcière.

Un grand silence s'abattit soudain sur la cabane. On n'entendait plus que le bruit de la mer et le sifflement du vent.

— Ce n'est pas gentil de dire ça, dit finalement la fillette, vexée.

#

31 Juillet 1991 (pas longtemps après minuit)
Cher journal,
Enfin, je crois qu'on est censé commencer par "Cher journal", je ne suis pas sûre, c'est la première fois que j'en écrit un. Aujourd'hui, j'ai onze ans. Dans une cabane sur une île au milieu de la mer en pleine tempête, un gentil grand monsieur barbu, Mr Hagrid, est venu me chercher. Il croyait que j'étais un garçon, alors il m'a donné un gâteau d'anniversaire où c'était écrit "Joyeux anniversaire Harry" avec plein de fautes mais ce n'est pas grave, on dit que c'est l'intention qui compte après tout. Et puis c'est mon premier gâteau d'anniversaire ! Je suis un peu triste que Snack ne soit pas là pour fêter mon anniversaire avec moi, j'espère qu'il va bien.
J'ai découvert que je suis une sorcière (ça expliquerait toutes les choses étranges qui me sont arrivées quand j'avais peur ou que j'étais en colère), que mes parents n'étaient pas morts dans un accident de voiture comme tante Pétunia m'avait toujours dit, et que j'étais célèbre pour une chose dont je ne me souviens pas – à part un éclair de lumière verte puis un rire cruel et glacé – c'est-à-dire le fait que j'ai apparemment vaincu le mage noir responsable de la mort de mes parents alors que je n'étais encore qu'un bébé.

Voldemort

C'est un nom que je ferai mieux de retenir.
En tout cas, la magie, c'est fantastique ! Mr Hagrid a fait poussé un queue en tire-bouchon sur les fesses de Dudley ! Bien fait pour lui ! Mr Hagrid a dit qu'il voulait le changer en cochon, mais il ressemble déjà tellement à un cochon qu'il n'y avait pas grand-chose de plus à faire alors ça n'a pas marché. Il n'a pas tort là-dessus. Joyeux anniversaire à moi-même !

~À SUIVRE~


Note de l'auteur:

*¹ – "Duddykins" est un des surnoms affectueux donnés par Pétunia Dursley. équivalent anglais de "Duddlinouchet" ou autre

– "Snack" signifie casse-croûte en anglais. C'est un jeu de mot un peu idiot avec "snake"

Voilà, vous venez de lire le 1er chapitre de la partie 1, PRIMVS ANNVS – Philosophi Lapis. Hé oui ! l'histoire sera divisée en plusieurs parties (une pour chaque année si tout se passe comme prévu). Je recourrai aux ellipses à certains moments afin d'éviter de paraphraser tout le temps le texte (c'est lassant de lire encore et toujours la même chose après tout).

Pourquoi un fem!Harry, me demanderiez-vous ? Hé bien, parce que je voulais écrire une histoire de double identité secrète sans le coté super-héros tout bêtement (vous comprendrez ce que je veux dire dans les prochains chapitres) et aussi parce que je voulais explorer les différences que cela aurait sur le scénario si Harry avait été une fille.

Harmony a et aura des réactions légèrement différentes de celles de Harry parce qu'elle n'a pas été élevée de la même façon que lui. Plutôt que Vernon Dursley, c'est Pétunia qui a pris en charge son éducation et aussi des punitions (même si ce n'est pas visible dans ce chapitre). C'est peut-être inégal et injuste mais je vois les Dursley comme une famille traditionaliste, voir patriarcale. C'est Vernon le chef de famille, bien qu'il discute parfois les décisions avec Pétunia comme on peut le voir dans le canon, quand ils ont décidé d'installer leur neveu dans la seconde chambre de Dudley. Étant une fille dans cette fanfic, les Dursley ne la considèrent pas comme une compétition potentielle pour leur fils et Vernon ne la voit pas comme une menace pour son rôle d' « homme de la famille », donc s'occupe moins d'elle.

Alors, avez-vous deviné qui était le garçon tout au début ? Comment avez-vous trouvé Harmony ? Et qu'en avez-vous pensé de ce chapitre ? Ai-je fait des fautes d'orthographe/de grammaire et si oui, où ? Dîtes-moi tout !

Edit:

Couverture de cette fanfiction: junoan( point )deviantart( point )com/art/Primitiae-Fanfiction-cover-395513320?q

illustration du premier chapitre sur: junoan( point )deviantart( point )com/art/Snack-the-snake-394675868?q