Rick
Je poussais la porte de la chambre pour me retrouver devant mon pire cauchemar. Kate était là, couchée sur un lit d'hôpital, reliée à un divers tas d'appareils émettant des sons plus ou moins rassurants pour une personne étrangère au milieu médical. Mais pour moi, malheureusement, plus rien n'avait de secret sur les différentes machines qui permettaient à la femme que j'aimais de suivre son état de santé ainsi que de la maintenir en vie. Et pour l'instant, les sons émis étaient rassurants, son cœur battait à un rythme normal, ainsi que celui du bébé.
Aujourd'hui, j'étais en colère, en colère contre Kate, car si elle l'avait écoutée, ils n'en seraient pas là ! Moi à son chevet à attendre qu'elle se réveille et elle dans le coma.
10 jours plus tôt :
Kate
Un rayon de soleil perça à travers l'une des fenêtres de la chambre pour venir s'écraser sur mon visage, ce qui eut pour conséquence de me faire émerger de mon profond sommeil. Je m'étirais tout en me retournant pour faire face à Rick. Avec douceur, je commençais à lui caresser la joue où une barbe naissante apparaissait. Cette action eut pour effet de le réveiller.
- Hé ! Déjà réveillée ? Grogna Rick.
- Oui, le soleil mis a un peu aidé, soupirais-je.
- Ce n'est pas Peanut qui t'a réveillée aujourd'hui ? Lui demanda Rick.
- Arrête de l'appeler Peanut, je n'aime pas ce surnom que tu lui as attribué, répondis-je en levant les yeux au ciel.
- Étant donner que l'on a décidé de ne pas connaître le sexe, Peanut est un bon surnom, je trouve. On ne va pas l'appeler bébé jusqu'à ce qu'il ou elle naisse, rétorqua-t-il.
- Je n'aurais pas le dernier mot n'est-ce pas ? Fis-je en grimaçant.
- Non ma chérie ! Conclu, Rick en souriant.
- Enfin bref pour répondre à ta question, non, ce n'est pas ta progéniture qui m'a réveillée, et oui, elle a décidé de rester calme pour l'instant, fis-je remarquer avec un sourire. Mais je suis sur qu'il va se manifester plus tard dans la journée.
- J'espère bien, car c'est tout de même un Castle et les Castle savent se manifester, lui dit-il. Fais-moi juste signe pour que je puisse lui dire bonjour, souria-t-il.
- Il faudrait déjà que tu dises bonjour à la mère de cet enfant, arguais-je, tout en caressant mon ventre arrondi.
- Mais bien sur, s'il n'y a que ça pour vous faire plaisir détective Beckett.
Rick se pencha au-dessus de moi et captura mes lèvres pour échanger un long et tendre baiser, qui, s'il n'avait pas été interrompu par la sonnerie stridente de mon portable, aurait pu déborder sur une toute autre activité.
- Rick ? Fis-je en essayant de la repousser.
- Mmmm...
- Je dois répondre, ça doit être le travail.
- Vivement que tu soit en congé maternité, souffla-t-il, au pourra profiter de nos moments à deux sans être interrompue tous les matins par la voix d'Esposito.
Tout en décrochant, je le regardais se lever pour se diriger vers la salle de bains.
- Beckett !
- …..
- Ok ! À l'angle de la 31e ouest et de la 8e avenue s'est noté. On sera sur place d'ici une heure, répondis-je à Esposito.
Tout en raccrochant, je rejoignis Rick à la salle de bains. Il finissait de se raser et s'apprêtait à rentrer dans la douche. Son regard croisa le mien dans le miroir et mon cœur rata un battement. Trois ans que nous étions ensemble, et l'intensité de son regard, arrivait encore à déclencher les petits papillons dans mon ventre tellement l'amour qu'il me portait était grand. Mon taux d'adrénaline eu pour effet de grimper et le bébé se manifesta pour la première fois de la journée.
- Le bébé a bougé, déclarais-je.
- Vraiment, approche que je lui dise bonjour, s'exclama-t-il tout souriant.
Une fois devant lui, Rick s'agenouilla et commença sa tirade du matin pour dire bonjour au bébé. Heureusement pour moi, il ne faisait ça uniquement lorsque nous étions tous les deux, et même si au début de ma grossesse je trouvais cela adorable, le faite qu'il le fasse maintenant au minimum trois par jours, rendait le geste agaçant. Mais malgré mon agacement fasse à ce geste attendrissant, Rick souhaitait toucher mon ventre, déjà bien arrondie pour mes six mois de grossesse, et parler à notre enfant, car selon lui, c'était le seul lien qu'il avait avec lui pour l'instant. Et justement après quelques minutes de « dialogue », je l'interrompis lui faisant savoir que nous devions nous préparer car nous étions attendus.
- J'ai dit à Esposito que nous serions sur place dans quarante-cinq minutes, fis-je. Un corps a été trouvé à l'angle de la 31e ouest et de la 8e avenue.
- Encore une minute, répondit-t-il, toujours agenouillé devant moi.
- Castle
- Ok, ok mais je finirais de discuter avec lui tout à l'heure. On prend notre douche ensemble ? Demanda-t-il tout souriant.
- Sûrement pas, on arriverait en retard, le corps ne va pas nous attendre toute la journée rétorquai-je.
- Bien dans ce cas, je vais me doucher.
Kate
Je n'avais pas menti, quarante-cinq minutes, c'est le temps qu'ils nous avaient fallu pour nous préparer, avaler le petit-déjeuner et rejoindre la scène de crime. Tout cela à une vitesse folle pour ne pas arriver en retard.
Ils étaient arrivés au bas de l'immeuble où les attendaient Esposito et Ryan. Les gars les avaient salués puis les avaient accompagnés à l'appartement où étaient la victime. L'appartement se situait au cinquième étage dans un immeuble de standing moyen. Dès leur entrée dans le loft, l'agitation habituelle d'une scène de crime régnait. Lanie se trouvait au-dessus du corps et effectuait quelques analyses, certains techniciens relevaient des empreintes et d'autres prélevaient des éléments sur le mur du salon. Rick s'arrêta sur le seuil de la porte pour continuer de discuter avec les gars, pendant que je rejoignais Lanie.
- Hey ! Lanie bon retour parmi nous, qu'est-ce que tu as pour moi ?
- Salut ma belle. Jeff Powell, homme de race blanche, 42 ans, blessure par arme blanche. Je situe l'heure de la mort entre une heure et trois du matin, mais je confirmerais plus tard en salle d'autopsie, dit-elle.
- Merci Lanie. Mais changeons de sujet cinq minutes veux-tu, racontes moi tout, comment c'est passé ce voyage de noces ?
- Oh c'était magnifique, Javier et moi, avons adorés les Maldives, mais je te raconterais tout en détail plus tard, s'exclama t-elle avec enthousiasme.
- Ok, on pourra peut-être se faire une soirée entre filles dans la semaine, je crois que Castle a une réunion avec son éditrice.
- Ça serait parfait. Mais dis-moi, tu as profité pendant mon absence, me fit-elle, tout en regardant mon abdomen.
- Est-ce une façon subtile de me dire que j'ai grossi durant ces trois dernières semaines ?
- Kate, tu n'es pas grosse, tu es juste enceinte de quoi ? Vingt-six semaines, donc c'est normal que tu t'arrondisses et pour rien te cacher, la grossesse te va plutôt bien, conclu-t-elle.
- J'avoue que je me sens bien depuis que les nausées ont cessées. Bon, je te laisse, je vais voir où en est ton mari et Ryan.
- À plus tard.
Sur ces dernières paroles, j'entrepris de faire un tour de l'appartement afin de me faire une idée de la personne qui habitait là et surtout voir si quelque chose de suspect pouvait ressortir, car s'il y a bien une chose que j'avais apprise après toutes ces années à enquêter, c'était que l'instinct jouait beaucoup sur la totale réussite d'une affaire, mais aussi que deux paires d'yeux valaient mieux qu'une seule.
Après avoir fait le tour de la cuisine, de la salle de bains et de la chambre principale, sûrement celle de la victime, je poussais la dernière porte restante. Celle-ci menait à une seconde chambre, une chambre de petite fille. Elle avait été décorée dans les tons roses, peut-être un peu trop à son goût, et était composée d'un lit à barreau, d'une table a langer, d'un placard mural et d'une chaise.
La chaise attira mon œil, car elle était couchée par terre. Il faudrait que je le signale à la scientifique pour qu'elle vienne y faire un tour.
Le fait d'être dans cette chambre, me rappela la conversation que j'avais eu avec Rick il y a de ça quelque jours. Ils avaient commencés à parler de décorer la chambre du bébé ? Car après tout, il ne restait que quelques mois avant qu'elle n'accouche et elle avait lu quelque part, qu'il était préférable de préparer la chambre du nouveau-né minimum deux mois avant sa naissance, et cela, pour laisser le temps aux émanations de peinture de disparaître.
Ils étaient donc tombés d'accord pour commencer les travaux d'ici deux semaines, et avaient donc choisis des tons neutres, pour que la future chambre de leur bébé puisse correspondre à une fille ou un garçon. Après plusieurs heures de discussion, le verdict était tombé, ça serait du blanc, chocolat et du vert anis.
Je fus interrompue de mes pensées par un bruit sourd provenant du placard.
Tout en m'approchant, je mis ma main sur mon arme, mais au moment où je m'apprêtais à poser la main sur la poignée, celle-ci s'ouvrit me projetant en arrière. Je trébuchais sur le tapis, ce qui eut pour effet de me faire tomber à la renverse. Une vive douleur me vrilla l'arrière du crâne, ma tête venait de rencontrer la chaise qui était à terre, je tentais de me relever, mais la douleur était telle que je sentis l'évanouissement me gagner.
La dernière chose que j'entendis avant de sombrer fut le brouhaha provenant de l'extérieur.
