La douleur le tenait entre ses griffes, jours et nuits, rendant chaque heure, chaque minute, chaque seconde insupportable.
Elle le brisait, petit à petit, lentement, étiolant ses principes, ses valeurs, sa force. Le laissant faible et démuni, le corps martyrisait.
Néanmoins, sa volonté et sa haine n'avait pas flanché. Sa joie de vivre disparaissait peu à peu, mais la rage la remplaçait. Et le résultat était le même. Il voulait ardemment vivre.
Un homme entra dans la pièce où il se trouvait enchaîné. Il leva aussitôt la tête vers son bourreau, l'assassinant du regard de toute l'arrogance, le mépris et la haine dont il était capable. Cherchant à le faire flancher d'un simple regard.
Ce qui ne tarda pas. Bien qu'il n'en laissa rien transparaître, il voyait bien son mal-être. Malaise qui se concrétisa lorsqu'un ordre fusa de son odieuse bouche.
« Ne me regarde pas comme ça, bâtard ! »
L'exclamation ne fit que renforcer sa détermination. Un sourire victorieux plana sur ses lèvres ensanglantées.
« Je t'ai dit de ne pas me regarder comme çà ! »
Ses lèvres s'étirèrent en un large et franc sourire moqueur, tandis que ses yeux ne lâchait pas sa proie, méprisants.
Alors l'homme perdit le total contrôle de son corps. Sa rage l'aveugla. Il détestait le regard de sa victime, ce regard moqueur et victorieux, arrogant, méprisant. Mettant son âme à nue, étalant ses innombrables et innommables pêchées au grand jour. Révélant ses secrets, fouillant assidûment le moindre recoin de son esprit, farfouillant dans ses souvenirs.
Avec un hurlement de bête traqué, il se saisit d'un petit poignard et planta la lame dans les prunelles du torturé.
La douleur se mua en souffrance sans nom. Ses yeux lui faisaient horriblement mal. Son corps s'arqua, un hurlement bestial franchit ses lèvres. Il ferma brusquement ses yeux et les maintint ainsi, même si ses paupières closes d'où s'échappaient des filons de sang qui maculait son visage déjà bien rouge le brûlait.
Un nouvel accès de douleur emporta sa conscience au loin, mais il sentait toujours la morsure du fer sur ses prunelles.
Finalement, il sombra dans l'inconscience, les traits tordus en un rictus douloureux.
L'homme contempla longuement son œuvre, s'exaltant de chaque soubresaut de sa victime, de chaque hurlement qui s'échappait de sa bouche, de chaque goutte de sang qui ruisselait sur sa figure. Il se sentit enfin libre, et un bien -être intense s'empara de son corps. Faire souffrir les personnes, et surtout les membres de cette guilde lui procurait une joie indicible.
Il éclata de rire lorsque son prisonnier s'affala sur ses chaînes, la tête retombant mollement sur son torse.
