Hellooooooooo mes ami(e)s ! Welcome back !

Ca faisait un moment que je n'avais pas posté de SQ, et je sais que beaucoup m'en ont réclamé durant l'été !

Alors voilà un petit conte de Noel à voir/lire comme un de ces TVfilms de Noel qui passent en ce moment !

Donc c'est un AU, vous l'aurez compris ^^

Tout léger et surtout... assez court, je pense qu'il ne comptera pas plus de 5 ou 6 chapitres : en somme, juste un amuse-bouche avant Noel.

ENJOY

ps : vous pouvez me suivre sur mon Twitter : nxnou ou sur mon tumblr consacré à mes fics sous le nom 'Sedgie'.


Il était une fois

Regina Mills était heureuse.

Voilà où commence l'histoire. Regina était une belle femme, heureuse : épanouie dans son métier, habitant une belle demeure dans une banlieue chic new-yorkaise, fiancée à une avocate de renom, tout lui souriait.

Les jours s'écoulaient et une tranquille petite routine confortable s'était installée. Regina se plaignait peu, elle voyait, ou essayait de voir, le meilleur dans toute chose, le verre à moitié plein, le bon coté des gens.

Regina aimait sa vie, aimait son métier, aimait sa compagne. D'aussi loin qu'elle se souvenait, elle avait toujours aimé les femmes. Et malgré l'éducation stricte qu'elle et sa sœur avaient vécu, elle n'avait pas hésité à faire son coming-out à l'âge de 19 ans juste à son entrée à la faculté de médecine. Car, à défaut d'être crédule, Regina était surtout maline : elle savait que son l'homosexualité passerait mieux si elle affichait en même temps l'obtention de son diplôme et son entrée dans une des plus grandes écoles du pays.

Malgré cela, durant les premières années, un froid s'était installé entre elle et sa mère… Mais finalement, lorsque Regina devint un médecin réputé sur la côte Est et qu'elle présenta, non sans quelques frayeurs, sa petite amie en la personne d'une belle avocate en devenir, sa mère, aussi sévère et froid qu'elle était, accepta finalement.

A partir de cet instant, les rapports familiaux furent plus enjoués mais Regina garda quand même une certaine distance en partant de son Vermont natale pour la Grande Pomme.

Devenue une vraie citadine, son quotidien était rythmé entre ses consultations, ses colloques, ses séances de yoga et sa petite amie, devenue depuis peu, sa fiancée.

Elle se souvenait avec nostalgie et plaisir le jour où sa compagne la demanda en mariage : Durant un diner romantique pour la Saint Valentin, 9 mois plutôt, seulement 3 mois après leur recontre. Regina ne s'y attendait pas et quand l'écrin s'ouvrit pour laisser voir une bague surmontée d'un impressionnant diamant, elle en eut le souffle coupé.

Elle accepta avec enthousiasme et joie, imaginant déjà la cérémonie, les invités, la musique et même les robes.

Mais bizarrement, durant leur longue relation, la compagne de Regina n'avait jamais rencontré sa belle famille : avocate renommée, elle était toujours prise par ses affaires, par des rendez-vous. Finalement, Regina avait toujours parlé de sa compagne à sa famille sans jamais avoir eu l'occasion de leur présenter.

Bien sur, une date de mariage avait plusieurs fois arrêtée, mais à chaque fois repoussée à cause des impératifs de chacune. Et finalement, Thanksgiving approchait et Regina s'était décidée : elle présenterait officiellement sa fiancée à sa famille !

Elle imaginait déjà la scène : de chaudes accolades avant quelques silences gênants, puis finalement la magie de Thanksgiving agirait et l'ambiance serait conviviale… Du moins c'est ce qu'elle avait imaginé… Mais comme beaucoup de choses dans sa vie, tout se compliqua un matin, quelques jours avant leur départ pour le Vermont.

« Il faut qu'on parle. »

Aucune conversation ne devrait commencer ainsi, cela devrait être interdit. Regina ne savait mais elle imaginait toujours le meilleur, le verre plein… Oui toujours.

« Je t'écoute. »

« Tu te souviens du cabinet Harper & Dills. »

« Celui contre lequel tu t'es battue sur l'affaire Lewis le mois dernier ? »

« Exact. Ils m'ont recontactée… »

« Oh ? »

« Ils me veulent dans leur cabinet. »

« Sérieux ? Mais c'est génial ! » s'enthousiasma la jolie brune « Il est très réputé ! »

« Oui effectivement. »

D'habitude, Regina savait très bien lire le langage du corps des autres, mais quand cela concernait son entourage proche, il semblait que rien ne marchait. Elle ne remarqua pas la gêne palpable de sa compagne, se trémoussant sur son siège, tripotant nerveusement ses doigts.

« Un problème ? »

« Ca se pourrait. »

« Emily… Qu'est-ce qui se passe ? »

« Tu sais que j'adorerais ce poste, c'est un cabinet prestigieux et le salaire serait deux fois meilleur. »

« Je sais. Alors, où est le problème ? »

« Leur cabinet principal se situe près de Silicon Valley. »

« Sili… Sur la côte ouest ? » sa compagne opina « Oh… Je vois… »

« Mais ça serait parfait aussi pour toi ! Ils ont un très bon hôpital ! Tu n'aurais aucun mal à trouver une bonne place ! »

« Surement… » lança Regina sans grand enthousiasme pour autant « Mais… Tu gagnes déjà bien ta vie, moi aussi. Tu n'es pas si mal que cela ici, tu m'as toujours dis que ton cabinet te suffisait… Ne pouvons-nous pas encore attendre quelques mois ? »

« La proposition est valable jusqu'à la fin de l'année. »

« Ca ne laisse qu'un mois et demi ! »

« Cela nous ferait du bien de bouger. »

Regina fronça les sourcils. La conversation s'arrêta là. Elle pensait alors que tout irait bien, que tout s'arrangerait et que les choses reviendraient dans leur routine quotidienne entre rendez-vous professionnels, diners aux chandelles les week-ends ou encore de tendres nuits. Oui, voir le bon coté des choses, le verre à moitié plein…

Mais finalement, lors d'une soirée où Regina avait préparé un vrai repas romantique, tout bascula. Emily rentra épuisée ce soir là, Regina prête à faire tout son possible pour la détendre. La jolie blonde cendrée, habillée d'un tailleur gris foncé et les cheveux en un chignon serré rentra en laissant tomber sa veste et sa mallette dans l'entrée.

« Chérie, tu es enfin rentrée ! » lança Regina en mettant les dernières touches au plat préféré de sa compagne : des lasagnes aux 5 épices « Le repas est prêt, tu n'as qu'à poser tes pieds sous la ta… Ca va ? Emily ? »

La jeune femme lui sourit faiblement « Oui, ça va… »

« Ca n'a pas l'air… »

« Gina… Il faut qu'on parle. »

Ah… Encore une fois cette amorce désagréable, et cette sensation que tout ne se passera pas comme prévu. Regina, pourtant, afficha un sourire confiance « Que se passe-t-il ? »

Emily s'assit à table, se massant les tempes tandis que Regina la servit en vin « Je… J'ai pris une décision. »

« Laquelle ? »

« Je vais accepter la proposition à Silicon Valley. »

« Oh… Mais… Pour un poste effectif quand ? Je veux dire, avons-nous le temps de… »

« Non, Regina, tu… Tu ne comprends pas. J'ai accepté le poste… seule. »

« Pardon ? »

« Je ne t'ai jamais caché mes ambitions. Tu… Tu m'as même soutenue, tu étais ma première supporter. »

« Je le suis toujours mais… N'est-il pas possible d'attendre un peu ? J'aime l'hôpital où je suis et tu n'es pas si mal à ton cabinet actuel. Il n'y a pas urgence… »

« Pour moi si. Je sais que c'est le moment, que c'est l'occasion à ne pas manquer. Ca ne se représentera plus jamais. »

« Ca tu n'en sais rien. »

« Regina, tu sais que j'ai raison. »

« Emily, je ne peux partir avec toi, pas maintenant… »

« Et j ne te le demande pas. »

« … »

« Je… » elle soupira alors « Je pars seule Regina. J'ai… J'ai besoin… J'ai besoin d'avancer avec quelqu'un ayant les mêmes ambitions que moi, la même rage et soif de pouvoir. Tu étais comme ça au début, et c'est que qui m'a plus chez toi… »

« Mais… Je suis toujours… »

« Non, Regina, nous nous sommes installées dans une routine pépère… »

« Si tu parles du mariage qui traine en longueur, je pensais que tu souhaitais attendre d'être prête. »

« Mais c'est le problème, Regina. Je ne pense pas être prête. »

« … »

« Je suis désolée… »

« Tu… Tu romps avec moi à quelques jours du repas de Thanksgiving avec ma famille ! Tu sais que ça fait des mois que je leur parle de toi. A chaque fois qu'on organise quelque chose, nous avons toujours un empêchement. Ils vont finir par croire que je t'ai inventé ! »

« Regina… »

« Tu… Tu peux pas me faire ça à quelques jours de ce repas, à un mois de Noel ! » protesta la jolie brunette « Je… Je t'aime ! » lança-t-elle comme un dernier espoir

Emily la fixa, essayant de trouver les mots : elle avait aimé Regina, elle en était complètement tombée amoureuse, aurait remué ciel et terre pour elle, pour elles, pour que ça marche. Mais les mois passaient et si Regina se complaisait dans un quotidien confortable, les ambitions d'Emily grandissaient, moins en adéquation avec l'envie de Regina de s'installer tranquillement avec femme et foyer prospère.

« Je suis désolée. » Emily se leva alors et, dans un dernier geste de tendresse, posa ses lèvres sur le front de sa compagne, ex compagne à présent « Je comprendrais que tu ne veuilles pas de moi ce soir sous ce toit. Je viendrais prendre mes affaires demain… »

Puis, sans un mot ni bruit, ni éclat supplémentaire, elle remit sa veste, reprit sa mallette et sortit de la demeure discrètement, laissant Regina complètement abasourdie et figée dans la stupeur.

Elle fixa les lasagnes refroidissant sur la table, le verre de vin à peine touchée… Comment voir el bon coté des choses ici ? Et le verre à moitié plein… Verre qu'elle s'enfila, d'ailleurs, d'un trait avant de grogner. Elle n'était pas coutumière de l'alcool et s'en passait bien quand elle le pouvait. Mais là, les circonstances exigeaient bien un écart de conduite. Alors, désespérée, elle s'écroula dans son canapé, la bouteille de vin rouge dans une main et un verre vide dans l'autre. Sa soirée se termina ainsi : seule.


« Gina ? T'es là ? Oh, oh ? Oh la vache… Gina ? »

La belle brune se réveilla avec un mal de crane digne d'une fanfare trottant dans ses méninges. Elle grommela de douleur avant de se redresser pour voir sa meilleure amie, se tenir devant elle, un air amusé sur le visage « La vache, tu t'es pris une murge hier ou quoi ? »

« Hm…. Je sais plus… Ruby, tu fais trop de bruit ! »

Ruby haussa un sourcil, le silence régnant dans la pièce. Son regard fut attiré alors vers la bouteille de Pinot Noir vide, gisant au pied du canapé « Hm je vois… Qu'est-ce ui se passe ? »

« Pourquoi t'es là ? Et puis comment t'es rentrée ? »

« Alors, dans l'ordre : tu as loupé ton sempiternel rendez-vous avec ta meilleure amie, aka moi, et deuxièmement j'ai un double, tu te souviens ? »

Regina grogna de plus belle en se cachant le visage derrière un coussin « Je suis nulle. »

« Ouais, bon… Raconte à tata Rub' ce qu'il se passe. Et où est Emily ? »

A ce prénom, Regina eut soudain la nausée et c'est en bousculant la brunette aux mèches écarlates qu'elle se rua dans la salle de bain afin, comme l'imaginait Ruby, qu'elle évacue le litre de vin rouge ingurgité la veille.

Ruby soupira avant de la rejoindre et de s'accroupir à ses cotés et alors qu'elle allait la charrier une nouvelle fois, elle remarqua de fins sillons brillants sur ses joues : sa meilleure amie pleurait. Regina, la tête dans la cuvette, honteuse d'être vue ainsi, n'osa pas relever la tête quand elle sentit deux mains lui prendre les cheveux pour lui dégager le visage. C'est ce que faisait les meilleures amies n'est-ce pas ?

Et durant de longues minutes, Ruby resta soutenir son amie, silencieusement, en tenant ses cheveux et en caressant son dos de façon circulaire pour l'apaiser. Et lorsqu'elle n'eut plus rien à rendre, Regina se laissa tomber à terre, collant sa tête contre la cuvette froide, apaisant son mal de tête naissant.

« J'ai trop bu je crois… »

Ruby ne put contenir un rire cristallin « C'est rien de le dire ! Allez, rafraichis-toi, je vais te faire une tisane. »

Regina opina avant de se lever, aidée par Ruby, et de se passer le visage à l'eau froide tandis que son amie lui prépara, comme promis, une tisane à la vanille, sa préférée. Au bout de quelques minutes, Regina revint, l'air passablement plus coloré que lorsque Ruby la trouva sur son canapé. Elle s'assit en silence au comptoir et Ruby lui glissa alors sa tasse fumante. Elle la remercia d'un léger signe de tête avant de humer les douces senteurs de vanille.

« Alors, tu vas me dire pourquoi tu t'es enfilée une bouteille à 100$ seule ? »

« … »

« Ok, j'ai pas pour vocation de lire dans les pensées… Mais j'imagine que ça a à voir avec une certaine blonde… Je me trompe ? »

« … Non… » murmura Regina « Elle m'a larguée. »

« Qu… Quoi T'es sérieuse ?! »

« J'ai pas pour habitude de délirer sur ce genre de chose… »

« Mais… Pourquoi ? Je veux dire… A la fin de la semaine vous deviez vous rendre dans le Vermont. Elle semblait enthousiaste. »

« Elle l'était, enfin je crois. »

« Merde, j'en reviens pas. »

« Elle a eu une proposition d'un cabinet dans l'Ouest. Elle a accepté. »

« Dans l'Ouest ? Genre… Le Texas ou… »

« La Californie. »

« Houlà… C'est… loin… »

« Assez oui. » lâcha Regina en un sourire dépité « Elle m'a larguée au profit de son job. Elle ne m'aimait pas je crois, en tout cas, pas comme moi je l'aimais… »

« Ouais, en tout cas moi, je l'ai jamais senti cette nana ! »

« Rub'… »

« Nan mais c'est vrai ! Elle était louche, j'avais raison… »

« Tu aurais pu me le dire alors… « grogna Regina en buvant son breuvage salvateur

« Tu m'aurais pas écouté, tu étais in love de cette nana, sans voir que vous étiez absolument pas compatible ! »

« … »

« Faut voir la vérité en face : ça faisait combien de temps que vous avez pas fait une sortie spontanée ensemble ? Je veux dire quelque chose de non planifiée depuis des semaines. »

« On en faisait ! »

« Ah oui ? La dernière en date ? » Regina se mordit la lèvre inférieure avant de replonger son nez dans sa tasse « Hm, je vois… »

« Ca faisait 11 mois qu'on était ensemble… »

« Ouais, plus long et plus douloureux qu'un accouchement si tu veux mon avis. »

« Tu n'as jamais eu d'enfant. »

« Et je risque pas d'en avoir. »

« Ca ne marche pas avec… Comment il s'appelle déjà ? Fred ? Franck ? »

« James. »

« Oh, y'avait pas un Fred dans l'histoire ? »

« Si, si. »

« Il est devenu quoi ? »

« J'en sais rien… Ca faisait à peine une semaine… Je crois que je vais faire comme toi ! me tourner vers les filles. »

« Etre lesbienne n'est pas une solution de replis. »

Ruby soupira « Je sais… Mais ne nous égarons pas du sujet ! Revenons à toi ! Dis donc… Comment tu vas faire pour ta famille ? J'ai souvenir du dernier appel de ta mère, excitée à mort à l'idée de rencontrer la fameuse Emily ! »

« Je sais, je sais… » grogna la jolie brune « Je suis dans une merde monstre. A chaque fois que je leur en parlais, ils n'arrêtaient de dire que c'était trop beau pour être vraie, qu'elle était parfaite… Et maintenant, quand je vais me pointer seule ce week-end, ils vont croire que je l'ai inventé, ils vont se foutre de moi. »

« En même temps, tu sors avec une nana près d'un an et pas une seule fois ta famille ne l'a vu. Ca peut paraitre suspect. En plus, vous vous fiancez quelques mois après votre rencontre, ce qui est rapide, mais 9 mois après la demande, vous n'aviez toujours pas fixé de date, ce qui est assez long… »

« Je sais ! Quand j'y repense… J'ai été crédule. Si j'vais ouvert les yeux avant… »

« Ouais... Maintenant c'est fait. »

« J'peux pas décemment pas me pointer ce week-end chez mes parents. »

« C'est Thanksgiving chérie… »

« Je peux être malade ! »

« Tu connais ta mère, elle est capable de débarquer ici avec sa dinde sous le bras. »

« Et merde… »

Les deux jeunes femmes restèrent silencieuses un moment avant que Ruby ne se redresse et ne tape du plat de la main sur le comptoir en marbre, faisant sursauter Regina « J'ai trouvé ! »

« Quoi ? »

« Si tu as seulement besoin de quelqu'un le temps d'un week-end, tu n'as qu'à en louer une ! »

Regina la fixa d'un air abruti « T'es sérieuse ? Tu veux que je loue une… Femme ? Tu sais que ça porte un nom ça ? »

Ruby leva les yeux au ciel « Pas vraiment louer dans le sens location d'objet. Et je parle pas forcément d'une escort ou d'une prostituée. »

« Tant mieux car il est hors de question que j'en présente une à ma mère ! »

« Je te parle simplement de l'idée de : trouver quelqu'un le temps d'un week-end, qui jouera la comédie. Comme ça, tu ne perds pas la face et ta famille te foutra la paix après ça. »

« Tu es bien gentille mais qu'est-ce que j'en fais après moi ? Et j'en trouve une comment ? En postant une annonce dans le journal ?! »

« Et bien déjà, une fois le week-end passé, tu pourras toujours dire à ta famille que vous avez rompu, ça c'est pas un problème Et ensuite… Oui, une annonce ne peut pas être une mauvaise idée. »

« Oh s'il te plait… »

« Bah quoi ? C'est pas une si mauvaise idée après tout. Et tu n'es pas vraiment en position d'être exigeante je te signale. »

« Je n'ai qu'à dire la vérité : que je me suis faite larguée par celle que je pensais être la femme de ma vie. Qu'elle a choisi son métier plutôt que moi. Que je ne vaux pas plus que… »

« Stop. Ecoute, tu as encore 4 jours pour trouver une solution : la vérité ou le mensonge, c'est pas compliqué. »

« Facile à dire… » grommela la jeune femme tandis qu'elle voyait le fond de sa tasse « Et merde… »

« Bon, je te laisse. A tout à l'heure. »

Regina lui fit un signe de tête avant de jeter un œil à sa montre : 9h16. Elle devait prendre son service dans une heure. Emily le savait, elle attendrait certainement son départ pour prendre toutes ses affaires. Si elle avait été revancharde et blessée, elle aurait déjà mis tout dehors dans un carton, au milieu de la rue… Mais elle respectait trop Emily, elle l'aimait trop pour lui faire cela. Elle soupira alors et se prépara, songeant un instant à louper ses premiers rendez-vous pour croiser, une dernière fois, Emily.

Mais elle n'en fit rien. Après avoir revêtu son tailleur, prit ses affaires, ses clés son porte feuille, elle jeta un dernier regard à la commode dont les 3 premiers tiroirs contenaient encore, pour quelques instants, les vêtements de son ex compagne. Puis elle regarda le dressing pour y faire la même constatation avant de refermer la porte de sa chambre. Dans l'entrée, elle aperçut une écharpe en soi bordeaux, celle d'Emily, sa préférée. Elle sourit alors en sachant qu'en revenant ce soir, il n'y aurait plus aucune trace de la jolie blonde, plus aucune trace de son passage dans sa maison, dans sa vie…


« La vache, je viens de retirer une écharde de la taille d'un cure-dent d'un orteil… Tu veux voir ? »

« Ruby, c'est écœurant. »

« Tu es médecin, tu devrais pas être dégoutée par ça, non ? »

« Je ne suis pas dégoutée par une simple écharde, mais plus par le fait que tu es pris le temps de la prendre en photo avec ton téléphone. Tu es morbide. »

Ruby haussa les épaules avant de se laisser tomber sur le fauteuil en face du bureau de son amie « Rude journée hein ? »

« Longue surtout. Je finis à 23h. Et toi ? »

« Hm… 20h. Pas de soirée ce soir donc ? »

« Absolument pas. J'ai pas la tête à ça… »

« Des nouvelles d'Emily ? »

Regina grimaça « Non, et je n'ai guère envie d'en avoir. A l'heure qu'il est, elle a du vider les lieux… »

« J'espère juste qu'elle les a pas vidé littéralement… de tous tes biens. »

« Rub', elle n'est clairement pas comme ça. Elle est riche et se fout des biens matériels. Pour rappel, elle compte partir à l'autre bout du pays dans quelques jours, ou semaines. Elle ne va certainement pas s'encombrer un lecteur DVD, d'un écran plasma ou d'un ordinateur… »

« Si tu le dis. Alors, tu as réfléchi ? »

« Réfléchi à quoi ? »

« A ce dont nous avons parlé ce matin : tu sais, mentir. »

« Ruby, c'est hors de question. Mes parents… Mon dieu, qui que soit la personne qui jouerait un rôle, elle sera bombardé de questions, notre relation épiée sous toutes les coutures… Ils finiront par le découvrir et j'aurais encore plus honte. »

« Ok, fais comme tu veux. Mais il faudra bien que tu te décides d'ici vendredi. »

« C'est tout vu. »

Ruby soupira avant de la saluer et quitter son bureau. Regina secoua la tête, essayant de chasser les idées morbides que Ruby lui avait ancrée dans la tête. Puis on l'appela pour son prochain patient et son esprit divagua à d'autres choses.

Et sa journée passa ainsi, comme beaucoup d'autres, entre patients, pauses et visites de Ruby autour d'un café régénérateur. Et lorsque Ruby vint lui dire au revoir, Regina priait pour que cette journée maudite s'arrête. Mais, évidemment, comme toutes les choses qu'elle voulait en ce moment, rien n'allait dans son sens.

Et lorsque son téléphone sonna et qu'elle vit le nom de sa mère s'afficher sur l'écran, elle pensa durant un quart de seconde à ne pas décrocher… Mais c'était reculer pour mieux sauter. Elle inspira alors et sourit, comme si l'apparence pouvait être perceptible au téléphone.

« Allo ? »

« Chérie, c'est moi ! »

« Oui je… J'ai vu. »

« Comment vas-tu ? »

« Bien, bien. Un peu débordée. »

« J'imagine. Tu vas pouvoir te détendre un peu à la maison. Dis-moi, quand comptez-vous arriver vendredi ? »

« Oh euh maman… »

« Ah oui je ne t'ai pas dis : ta sœur et son mari viennent aussi finalement ! »

« Ah ? Mais ils ne pouvaient pas… »

« Robin s'est débrouillé. Il n'aurait manqué pour rien au monde la présentation de cette perle rare qu'est ta petite maie. D'ailleurs, je ne te cache pas que ton père a hâte aussi ! »

« Super… »

« Ca va ? Tu n'as pas l'air enthousiaste ? »

« Seulement fatiguée, je t'assure. »

« Bien. Oh, au fait, Emily aime-t-elle les patates douces ? »

« Oh euh… Oui, oui elle aime cela, pas de problème. »

« Tant mieux ! Je comptais faire une purée accompagnant la dinde ! »

« Magnifique. »

« Nous avons hâte de te voir ma chérie, ça fait tellement longtemps ! »

« Oui, moi aussi j'ai hâte de vous voir. » sourit la jeune femme

« J'ai aussi hâte de découvrir Emily, elle semble être une personne charmante. »

Le cœur de Regina se serra « Oui… Oui, elle l'est… »

« Bien je ne vais pas te déranger plus longtemps. Je te dis à dans 4 jours ! »

« Oui maman. »

« Je t'aime chérie. »

« Je t'aime aussi. »

Et quand elle raccrocha, elle eut une soudaine envie de pleurer. Son cœur se serra, ses lèvres tremblèrent : elle aimait sincèrement ses parents, sa famille… Leur mentir avait été un crève-cœur juste au téléphone, comment pourrait-elle leur mentir face à face ? Elle aurait du mal à soutenir el regard de sa mère, qui semblait mettre dans sa relation tous ses espoirs. Que faire alors ?


« Ok. »

« Chérie, je t'adore tu le sais, mais quand tu déboules chez moi après ton service, je pourrais te tuer. » grommela Ruby en ouvrant à son amie, encore la tête dans l'oreiller « Et puis c'est quoi ce 'ok' ? »

« Je suis partante. »

« Partante pour ? »

« Trouvons quelqu'un pour ce week-end. »

Ruby écarquilla les yeux avant d'attirer Regina par la bras dans son appart' « Ok, tu as toute mon attention, je t'écoute. »

« Je… J'ai bien réfléchi. Ma mère… Elle tient tellement à mon bonheur… Elle serait extrêmement déçue si je lui annonçais que j'ai rompu. »

« Ok, alors… Qu'est-ce qu'on fait ? »

« Je n'en sais rien. C'était ton idée ! »

« Bon, tu as été catégorique en ce qui concerne les escort et les prostituées… Donc… Si on se penchait carrément sur les comédiennes ? »

« Des comédiennes ? »

« Tu as peur que la future Emily perdre pied devant l'interrogatoire de ta famille, une comédienne retomberait toujours sur ses pieds, elle a l'habitude de jouer un rôle, de mentir, ça serait parfait. »

« Mais je n'ai pas l'intention de payer ! Je trouve déjà le concept malsain, si en plus on met de l'argent en jeu… »

« Hm… Hey, tu te souviens de la tombola organisée à l'hôpital ? »

Regina écarquilla alors les yeux « Les billets pour les Bahamas ! »

« Katherine était verte quand c'est ton numéro qui est sorti. » gloussa Ruby « Mais je suis persuadée qu'un tel séjour pourrait suffire à beaucoup. »

« Tu penses ? »

« Tout le monde, surtout un comédien, n'a pas les moyens de s'offrir un tel séjour. »

« Ok alors… Comment on procède ? »

« Eh bien… Rédigeons une annonce sur un site spécialisé et voyons les candidates disponibles. »

« Ca corse les choses : il faut en trouver une soit qui n'a aucun problème a jouer une lesbienne, soit qui n'a aucun problème avec l'homosexualité en générale, soit qui soit elle-même lesbienne. »

« On peut toujours le rajouter en post-scriptum. Ok, commençons. »

« Quoi, maintenant ? Mais il est minuit ! »

« Hey, c'est toi qui est venue me chercher ! »


Regina et Ruby avaient passé la journée libre à chercher la perle rare, à dénicher celle qui jouerait, le temps des vacances de Thanksgiving, le rôle de la compagne idéale. Et pourtant, tout semblait leur sourire : après avoir posté une annonce sur un site spécialisé, elles eurent une dizaine de réponse dans l'heure qui suivit.

Le plus dur et délicat fut de trier les jeunes femmes : l'annonce avait été précise : une femme entre 30 et 35 ans, blonde, célibataire et sans enfant, ayant u minimum de culture générale et de diplômes, lesbienne de préférence… sinon à l'aise sur le sujet.

Et bien sur, si certaines furent recalées dès le début car le physique ne correspondaient pas, d'autres ne passèrent pas le cap du questionnaire de culture générale. Et finalement, seules 3 passèrent à l'étape suivante : la rencontre.

« Ok, j'abandonne… » soupira Regina, éreintée « c'était une mauvaise idée. »

« Quoi, tu l'aimes pas celle-là ? »

« J'en sais rien… Je… Je sais pas, y'a pas ce truc. »

« Ce truc ? »

« Cette étincelle. Je… J'ai pas l'impression d'être crédible, avec aucune. »

« Sois patiente, il nous en reste une à voir. »

« Je perds espoir. »

Lorsqu'on sonna à la porte, Regina se raidit : elle était autant fatiguée que stressée. Elle voulait en finir et imaginait déjà avoir une excuse toute trouvée si jamais cela ne marchait avec aucune des candidates.

Quand elle entendit Ruby parler avec la dernière candidate, elle ne put que laisser sa curiosité la guider : elle se leva du canapé, et passa sa tête par l'embrasure de la porte et aperçut une silhouette féminine. De loin elle la trouva assez grande et athlétique, blonde comme l'exigeait l'annonce, de longs cheveux et une veste en cuir rouge, certainement une fausse.

« Venez. »

Bien vite, Regina se précipita de nouveau sur le canapé et prit un air détaché lorsque Ruby et la dernière candidate entrèrent dans le salon.

« Regina, je te présente Emma. Emma, voici ma sœur Regina. C'est elle qu'il faut convaincre. » sourit-elle « Bien, je vous laisse. Crier s'il y a un problème. »

Emma sourit poliment et fit alors face à la jolie brune « Bon… »

« Bon… »

« Je… Je me présente donc : Emma Swan. »

Regina prit la fiche de la jeune femme et commença à la lire à haute voix « 32 ans, serveuse au Diner's Plazza sur Central Park. Un frère cadet. Une mère institutrice, un père dans la police. Originaire d'une petite ville portuaire du Maine. Vous suivez des cours de théâtre depuis 5 ans maintenant, lorsque vous êtes arrivée à New-York. »

« Tout est bon jusque là. » s'amusa la belle blonde

Regina inspira « Et vous êtes… »

« … Lesbienne ? Oui, à 200%. » sourit-elle

Son naturel et son calme désarçonna Regina qui perdit un bref instant les rênes de l'entretien.

« Bien… Donc, vous a-t-on expliquez la situation ? »

« Pas vraiment. L'annonce disait que vous recherchiez une femme pour jouer, le temps de quelques jours, la petite compagne lesbienne idéale. »

« Bien… C'est assez bien résumé. » sourit nerveusement Regina « Pour faire court : j'ai rompu avec ma fiancée il y a quelques jours. »

« J'en suis désolée. »

« Certes… Ma famille attendait beaucoup de ce Thanksgiving et notamment de cette rencontre. »

« Hm hm… Je peux vous poser une question ? » Regina opina « Pourquoi ne pas tout simplement leur dire la vérité ? »

« Parce que j'ai toujours été une source de satisfaction de mes parents. Lorsque j'ai fais mon coming-out, j'ai toujours eu à cœur de ne pas les décevoir, pour leur prouver qu'ils n'avaient pas eu une mauvaise éducation… C'est passé par la scolarité impeccable, au job parfait… Il ne manquait plus qu'une vie de famille rangée. Vie de famille que je pensais avoir acquise. »

« Je vois… »

« Ca n'est que le temps d'un court séjour de 4 jours. »

« Et si jamais ça marche, ça sera quoi la suite des événements ? Vous m'embauchez pour toutes les grandes fêtes ? » ironisa-t-elle

« Hm non. Une fois la rencontre passée, j'inventerai une séparation d'un commun accord. »

« Donc… si je résume, vous ne voulez pas les décevoir en annonçant votre séparation avant Thanksgiving, par contre, ça vous pose pas de problème de le faire après ? »

« La différence est que ma famille n'a jamais rencontré ma fiancée. Certains pensent surement que je fabule et que je ne cesse de mentir, que j'ai inventé cette fiancée. Ce qui est faux, et je leur aurais prouvé ce week-end, si elle n'avait pas rompu avant. »

« Ah je comprends mieux… En fait, celle que vous voulez soulager ici ce n'est pas votre mère, mais vous. »

Regina se figea alors, plantant son regard noisette dans celui vert émeraude de son interlocutrice « N… Non, ce… Ce n'est pas du tout ça… »

« Peu importe vos raisons après tout. Moi je m'en fiche. » lança Emma en haussant les épaules

« Bien. Je… Si vous êtes choisie pour ce poste, vous aurez une liste de noms et photos à retenir. Emily les connaissait, même sans jamais les avoir vu. »

« Emily, c'est son nom ? »

« Ah oui, pardon. Voici quelques informations utiles sur elle dont ma famille a connaissance : son âge, son métier, sa situation familiale. Et aussi des infos sur nous deux : ou nous nous sommes rencontrées, quand. Premier rencard ect… »

« Wow. »

« N'est-ce pas. Je… Puis-je vous poser une question personnelle ? »

« Allez-y. »

« De ne pas faire Thanksgiving avec votre famille ne vous dérange pas ? »

« Oh non. Ils partent en Europe à cette période. Nous sommes beaucoup plus ancrés dans les traditions au moment de Noel, ça c'est sacré. »

« Oh je vois. Donc il n'y aucun problème. »

« Dites, je voudrais pas paraitre vénale mais… Dans l'annonce, vous parliez d'une rémunération atypique. »

« Oh oui. Je… J'ai gagné 2 billets pour les Bahamas. »

« Wow ! »

« Oui, tous frais compris : l'avion, l'hôtel 5 étoiles, une excursion durant une semaine. »

« C'est… Super ! »

« Oui, je devais y aller cet été avec… mon ex. »

« Je vois. »

« Il y eu un moment de flottement alors : Regina en profita pour contempler de plus près la jeune femme : par certains aspects, elle ressemblait à Emily : de longs cheveux blonds, un regard vert émeraude dans lequel on pourrait facilement se perdre, une silhouette fine mais visiblement musclée. Elle semblait porter des vêtements visiblement trop serrés pour elle : entre un jean outrageusement collant et une veste lui serrant la taille.

« Hm… J'aurais une réponse quand ? »

« Quoi, pardon ? »

« Pour l'annonce, je saurais quand ? »

« Oh… Etant donné que le timing est assez serré, dès ce soir vous saurez. Si jamais vous êtes retenue, j'aurais besoin de votre adresse mail pour vous envoyer toutes les informations sur ma famille, mais aussi mon ex. »

« Très bien. »

« Nous conviendrons ensuite d'un rendez-vous pour faire le point avant de partir vendredi en début d'après-midi. »

« Ok, c'est noté. »

Elles se levèrent alors et se serrèrent la main avant que Regina ne la raccompagne à l'entrée. Lorsqu'elle vit la coccinelle jaune devant sa maison, elle esquissa une grimaça : cette chose roulait-elle vraiment encore ?

Et pour toute réponse, lorsqu'Emma démarra la voiture dans un bruit tonitruant et un nuage de fumée « Charmant… » maugréa-t-elle

Et lorsqu'elle referma la porte derrière elle, elle sursauta en trouvant Ruby, bras croisés, au milieu de l'entrée « Alors, t'en penses quoi ? »

« J'en sais rien… Elle a l'air un peu… brut de décoffrage. »

« Certes, mais des trois, c'est aussi la mieux qu'on ait pu voir. »

Regina soupira « Tu as raison… »

« En pus, elle ressemble beaucoup à Emily. »

« Ca, tu n'es pas obligée de me le rappeler… » grinça Regina « Je ne sais pas si tout cela est une bonne idée après tout… »

« Ah non hein, tu vas pas faire machine arrière maintenant ! »

« Si jamais ça ne marche pas, j'entends déjà Zelena se foutre de moi et de ressortir cette histoire chaque Noel. »

« On s'en fout de ta sœur et de sa parfaite petite vie avec son mari et leur fille. Ils sont chiants à mourir, et ils se font d'ailleurs certainement chier eux-mêmes. »

« Stop. Je sais que tu n'as jamais aimé Zelena. »

« Ah bah ça, c'est pas un scoop, et j'te signale qu'elle non plus ne m'apprécie guère. »

Regina la fixa « La dernière fois que tu l'as vu, tu lui as demandé si elle avait eu recours à un bon avocat… »

« … Ah oui, pour son opération du nez ratée. » gloussa-t-elle « La tête qu'elle a fait. »

« Oui, c'était très drôle Ruby, très drôle. » grommela Regina « Si tu savais la scène qu'elle m'a faite après cela… »

« Roh arrête, c'était drôle. »

« Tu as toujours été comme ça : c'est toi qui lance les choses, et c'est moi qui dois ramasser les pots cassés. Comme cette histoire de location de petite amie… »

« Bon allez, fais ton choix, y'a pas une minute à perdre. »

Regina fixa alors les photos des candidates étalées sur la table, et son regard se fixa plusieurs fois sur la même personne, ce que constata aussi Ruby.

« Okay, je crois qu'on est d'accord. »

« Huh ? »

Ruby attrapa la photo d'Emma « Emma Swan sera donc ta petite amie pour Thanksgiving ! »

TBC


Next : Mise au point, un voyage mouvementé et une rencontre attendue avec la famille : un Thanksgiving comme Regina n'en aura plus jamais !