Il est trois heures du matin et j'ai encore la tête qui bouillonne d'idées. Je viens de regarder l'épisode 02.17 et la bande-annonce du suivant et je suis mis outrée, mi émerveillée par ce qui se passe. Outrée, parce que rien de tout ça ne sens bon. Cette histoire avec Jenna m'angoisse tout comme celle avec Matt parce que dans les deux cas, j'ai l'impression que ça va mal se terminer. Et ce n'est pas quelque chose à quoi je veux penser. Et l'arrivée de Klaus m'émerveille, parce que je l'attends depuis vraiment longtemps. Je ne suis pas certaine si je dois me réjouir, parce que son arrivée annonce la fin de la saison, mais il fallait tout de même que j'écrive quelque chose sur lui. J'ai donc basé cet OS sur le webclip de l'épisode 18 ainsi que sur la bande-annonce. Donc, spoiler pour ceux qui ne les ont pas vu, et spoiler également pour ceux qui n'ont pas vu l'épisode dix-sept. Maintenant que tout le monde ait avertit, je me tais et je vous souhaite une bonne lecture alors que moi, je retourne mijoter sur cet épisode!
NOTE SUR LE PROCHAIN ÉPISODE (Parce que j'ai envie de partager :D) : Je modifie la bande-annonce. Klaus n'étant pas censée apparaître avant l'épisode 19 (ou 21? Je ne suis plus certaine), il est donc dans le corps d'Alaric. Mais pour les besoins de cet OS, ce ne sera pas le cas. Et puis, bon, mon OS est tout à fait surréaliste. À mon avis, avec la bande-annonce qu'on a eu, la gifle que se prend Damon s'est davantage parce qu'il vient de lui annoncer la mort de quelqu'un (étrangement, avec ce que Jeremy dit à Stefan, je vois très bien Bonnie mourir), mais bon, on peut toujours rêver!
Disclaimer : L'histoire et les personnages appartient à J.L. Smith
Rating : T
Pairing : Elena/Klaus, Damon/Stefan
Résumé
Les intentions de Klaus ne sont peut-être pas ce qu'elles paraissent, mais l'angoisse ne les quitte plus depuis qu'ils ont appris la présence de l'homme au sein du bal de l'école.
Je danserai avec toi
-Tu penses qu'il l'a tué?
Damon quitta son frère du regard, tournant sa tête pour contempler le vide. Il avait bien du mal à garder le ton de sa voix ferme, murmurant presque lorsqu'il le demanda. Stefan tourna le visage vers lui, incertain.
-Katherine?
Alors que Damon le regardait à nouveau, la voix de Stefan faiblit à son tour. Pour l'un comme pour l'autre, c'était trop douloureux à penser. Ils avaient bien du mal à croire qu'après tout ce temps, elle ne serait plus là pour venir les embêter.
-Probablement.
Damon pinça les lèvres cherchant ses mots.
-Ce n'est pas comme si elle ne l'avait pas vu venir.
-Oui, fut tout ce que Stefan fut capable de répondre.
Le silence revient s'installer entre eux, alors qu'ils se perdaient tous les deux dans leur souvenirs. Était-ce possible qu'au moment où ils perdaient la femme qui avait jadis été leur premier amour et qui fut ensuite leur pire cauchemar, ils réalisaient à quel point elle avait compté pour eux? Autant ils s'en trouvaient soulagés, autant elle leur manquerait. Mais ça, aucun d'eux n'était pas prêt à l'énoncer à voix haute. Ils gardèrent les mots cloisonnés dans leur esprit, souhaitant à tout prix qu'ils ne s'en échappent jamais. Ils n'avaient pas le droit de se laisser distraire par leurs problèmes du passé, Elena méritant toute leur attention.
La sonnerie d'un téléphone vint briser le silence qui les entourait. Les sourcils froncés par la curiosité, Stefan sortit l'appareil de sa poche et répondit. La conversation fut brève, et la panique qui en résultait atteint même Damon qui y laissait traîner ses oreilles. Lorsque Stefan remit son téléphone dans sa poche, c'était comme si le ciel venait de leur tomber sur la tête.
-Il sera là alors, murmura Damon en levant les yeux vers le ciel.
Ils restaient tous les deux aux aguets, scrutant la foule du regard à la recherche de cet homme que personne ne connaissait : Klaus. Même Bonnie, Jeremy, Caroline et Alaric finirent par se mettre à la « chasse » au vampire, tâchant tous de ne jamais laisser Elena seule. On l'avait confiné à la piste de danse, là où selon Damon, elle serait le plus en sûreté, entourée d'une foule de gens.
Retour en arrière
Elle était encore à l'école en train de prendre son repas en compagnie de Bonnie, lorsqu'une fille de son année s'était avancée à leur table visiblement enthousiasme.
-Eh! Elena! Ce mec trop sexy m'a demandé de te demander si tu venais à la danse ce soir.
Elle marqua une pause, durant laquelle Elena fronça les sourcils d'incompréhension. Elle ne voyait pas du tout de quel mec trop sexy elle pouvait parler.
-Son nom est Klaus.
La peur marqua les traits de l'adolescente et son regard rencontra celui de Bonnie qui n'en menait pas large également. Le moment qu'ils redoutaient tous était finalement arrivé : Klaus l'avait retrouvé. Alors qu'Elena, sans plus d'attention pour l'autre fille, voulut sortir de sa poche son téléphone, Bonnie interrompit son geste en posant une main sur son bras.
-Elle sera là, dit-elle. Dit à Klaus qu'elle sera là ce soir.
Alors que la fille s'éloignait tout sourire, Elena jeta un regard déconcerté à son amie.
-Bonnie? Qu'est-ce que c'était ça? Tu ne peux pas lui dire simplement que je serai là!
-Le mieux c'est d'y aller Elena, on a plus de chance de s'en sortir si on le prend à son propre jeu.
Et sur ce Bonnie se leva, rangeant ses choses dans son sac.
-J'ai des choses à faire, dit-elle énigmatique. Préviens Stefan et Damon, d'accord?
Elle s'éloigna, laissant Elena seule à la table avec son téléphone. Elle s'empressa d'appuyer sur les touches, trouvant bien longues les quelques sonneries qui s'écoulèrent avant qu'elle n'obtienne une réponse.
-Stefan? Klaus sera à la soirée. Et Bonnie vient de lui signaler que j'y serais également.
Fin du retour en arrière
Klaus n'était nulle part en vue. Ils savaient pourtant qu'il était là. Quelques instants plutôt, l'animatrice de la soirée le leur avait confirmé, annonçant qu'une chanson était dédiée à Elena par Klaus. Quelque chose de doux, certes, mais dont les paroles révélaient la teneur de ses intentions. L'angoisse déferla en vague plus puissantes encore en elle, alors qu'elle imaginait le bain de sang dans le quel cette soirée risquait immanquablement de se terminer. Elle sentit ses entrailles tanguer et l'envie d'en déverser leur contenu sur le sol l'assaillir. Elle se reprit, fermant les yeux pour calmer la panique, et se laissa à nouveau entraîner dans une danse, croyant que ça lui changerait un peu les idées.
Alors qu'elle était sur la piste de danse, dansant au bras de Damon, elle ne pouvait que s'amuser. Il la faisait tournoyer comme Stefan refusait de le faire, pigeant dans les pas qu'il tirait des décennies passées. Malgré tout, le nœud ne quittait pas ces entrailles et lorsque son regard croisa le couple que formait Matt et Caroline, puis celui que formait Bonnie et son frère alors que Damon ramenait son dos contre son torse, elle perdit tout intérêt pour la danse. Ces deux couples semblaient si heureux à l'instant et si vulnérables. Ils en avaient tous tant souffert, elle ne voulait pas qu'ils aient à souffrir davantage. Pas à cause d'elle. Elle se souvenait de sa promesse à Damon et Stefan, celle disant qu'elle se battrait pour vivre, mais cette promesse, elle l'avait faite avant que Klaus ne se ballade dans entre les murs de l'école. Il n'avait encore tenté aucun mouvement, mais elle savait que ça n'allait point tarder.
Comme pour lui donner raison, ses yeux accrochèrent une silhouette un peu plus loin. Elle était immobile parmi la foule des danseurs déchaînés, faisait tache dans ce décors d'adolescent. Il n'avait pas l'air si vieux en apparence, se fondant plutôt bien dans la foule, mais l'expression que reflétait ses yeux, prouvaient qu'il avait des siècles de vie derrière lui.
Klaus.
Le sourire vicieux qu'il affichait alors qu'il pointait du menton ses amis, laissant clairement Elena deviner ses intentions, la fit sursauter. Damon la fit retourner dans ses bras pour qu'ils se retrouvent face à face.
-Elena? Ça va?
Elle hocha la tête, tentant de remettre de l'ordre dans ses pensées. Elle n'en pouvait plus de cette pression qui pesait sur elle, de se regard qui ne la lâchait plus et de ses possibilités qui ne cessaient de s'accroître dans son esprit.
-Je vais me rendre, dit-elle. Je vais aller voir Klaus. Maintenant.
-Hors de question, répondit Damon sur un ton qui ne permettait pas la réplique. Tu vas rester ici, sur cette piste de danse. Où il est le salaud? Tu l'as vu?
Il fit un geste pour se détacher d'elle, scrutant la foule du regard. Elle le retient, désespérée. Ce n'était pas à lui de faire ça.
-Tu ne comprends pas? Il est là, Damon! Il est là! Il va tuer tout le monde et je refuse qu'il le fasse! Il faut que j'y aille!
Il ramena son regard sur elle, la regardant un moment un silence. Il ne pouvait qu'avoir mal entendu. À cet instant, il aurait aimé pouvoir la jeter sur son épaule et s'enfuir avec elle, l'amenant à des kilomètres de là, là où elle serait en sûreté. Il n'avait cure du fait qu'ils auraient à fuir toute leur vie, au moins, il la saurait vivante ainsi.
-C'est hors de question! Je ne te laisserai pas aller te faire tuer, Elena! Tu ne mettras pas à néant tous les efforts qu'on a déployés jusqu'ici pour te garder envie!
Il serrait son bras dans sa main, l'empêchant de faire tout mouvement. Elle aurait dut sentir la douleur, mais elle ne vit que l'éclat furtif d'humanité qui apparut un instant dans les yeux de Damon. Elle eut alors l'espoir qu'il la comprenne, elle le poids des décisions qu'elle devait prendre, et qu'il la laisse agir comme elle l'entendait sans tenter de la retenir.
-Laisse-moi y aller, Damon. Laisse-moi aller le voir, s'il te plaît.
Elle lisait le dégoût sur son visage alors qu'elle le suppliait. La douleur dans sa poitrine l'étouffait.
-Si tout le monde doit mourir pour que tu restes en vie, alors soit, tout le monde mourra, mais tu seras toujours là. Je t'aime trop pour te laisser partir, Elena.
Les yeux d'Elena s'emplirent de larmes, elle ne pouvait pas croire ce qu'il venait de lui dire. Ses mots raisonnèrent dans ce tête comme une vieille plaisanterie dont lui seul était capable de faire, mais elle savait très bien que ce n'en était pas une. Oh non, ses traits si tristes et si déterminés reflétaient parfaitement l'ampleur de ses sentiments envers elle. Il était prêt à sacrifier tout le monde pour la garder en vie, et ça, jamais elle ne pourrait l'accepter. Sa main s'éleva d'elle-même et s'abattit durement contre la joue du vampire. Sa tête tourna sous le choc, mais rien n'y fit. Lorsque leurs regards se croisèrent à nouveau, lorsque ses yeux emplis de tristesse et de détermination rencontrèrent ceux emplis de larmes d'Elena, il ne retira même pas ses paroles.
-Ça ne change rien, Elena. Je ne suis pas prêt à te laisser partir.
-Et je ne suis pas prête à tous vous laisser partir à ma place!
Sa réplique avait fusée comme un cri de détresse à travers ses larmes. Elena passa le dos de sa main sur ses paupières closes et se détourna de Damon, relevant la tête pour rester digne. Alors qu'elle s'enfonçait dans la foule, disparaissant de sa vue, il eut l'impression que c'était la dernière fois qu'il la voyait. Il ne chercha pas à la rattraper alors qu'il entendait ses pas, à travers la musique, s'éloigner du gymnase. Il était conscient de l'erreur qu'il venait de commettre, mais ne la regrettait pas pour autant : il n'était pas encore près à lui dire au revoir.
Les poils sur les bras de Bonnie s'hérissèrent soudainement alors qu'un changement dans l'ambiance ce faisait sentir. À travers la chaleur que dégageaient les danseurs, elle sentait un courant d'air froid ce dégager. Quelque chose qui lui donnait la chair de poule. Elle promena son regard sur la foule, tous ses sens en alerte, cherchant la source de son désagrément. Elle le repéra, non loin d'elle, immobile et le regard fixé sur quelque chose : Elena. Bonnie sut tout de suite qui il était et se raidit involontairement entre les bras de Jeremy.
-Bonnie? Ça va? Qu'est-ce qui se passe?
L'inquiétude était palpable dans la voix de l'adolescent autant qu'elle l'était sur ses traits. Bonnie le contempla longuement avant de lui répondre. Elle ne voulait pas lui faire ça, mais elle savait qu'elle était la seule à pouvoir réussir. Il ne savait pas qu'elle était là- du moins, elle l'espérait- et l'effet de surprise jouerait peut-être en sa faveur. Elle fuit un moment le regard de Jeremy, puis revient ancrer ses yeux dans les siens avec assurance.
-Ce n'est rien, seulement un frisson. Il faut que je parle à Elena, c'est important. Reste ici, d'accord?
Il hocha la tête, la regardant s'éloigner sans pouvoir se départir de l'inquiétude qui le rongeait. Alors qu'il la voyait quitter le gymnase, il eut la confirmation que quelque chose n'allait pas. Il fonça droit sur Stefan, lequel était en train de discuter avec Alaric, près du bar à punch.
-Bonnie… Bonnie… Je crois qu'elle a trouvé… Klaus… haleta Jeremy. Je… je pense…qu'elle est partie vers lui.
L'expression dans le regard des deux hommes se figea.
-Où? Dit Stefan.
Jeremy pointa seulement la sortie du gymnase, incapable de parler. Stefan hocha la tête, faisant signe à Alaric de partir à la recherche de la sorcière. Alors que ce dernier s'éloignait, Stefan ordonna à Jeremy de rester là. Cherchant Elena à travers la foule, il ne trouva que son frère, seul, lequel s'éloignait lui aussi vers la sortie d'une démarche lente et lourde. Il aurait dut être celui qui surveillait à cet instant. Stefan s'élança derrière lui.
Bonnie s'arrêta au milieu du couloir. Elle siffla son nom entre ses dents, « Klaus », sachant très bien qu'il l'entendrait et répondrait à son appel. Elle se tenait droite, sûre d'elle. Elle n'eut pas à attendre très longtemps, qu'un homme se présenta devant elle.
-Qui es-tu? Demanda-t-il, les traits de son visage plissés par la curiosité.
Le ton de sa voix était bas, presque sensuel, et un éclair d'amusement traversa son regard lorsqu'il comprit.
-Une sorcière, enh? Celle qui protège le double si je ne m'abuse?
Bonnie hocha la tête effarée : son effet de surprise n'en serait au final pas un.
-Et bien, que crois-tu faire, ma jolie? Tu crois vraiment être mesure de te mesurer à moi?
-Moi seule non, mais avec elles oui, répliqua Bonnie en faisant allusion au pouvoir des sorcières qu'elle venait d'acquérir.
Ses bras s'élevèrent doucement de chaque côté d'elle, pointant vers le ciel alors que ces yeux se révulsaient, ne laissant que le blanc de visible. Elle psalmodiait dans un murmure, laissant le pouvoir glisser en elle, l'envelopper et déferler sur le vampire qu'il lui faisait face. Le rire de ce dernier mourut rapidement alors qu'il se vit obligé de presser sa tête entre ses mains, atterré par la douleur dans son crâne. Elle était forte, il l'avait sous-estimé, mais il n'était pas le plus vieux des vampires pour rien. Elle était assez forte pour lui faire ressentir la douleur, mais jamais elle ne le serait assez pour le tuer.
-C'est touchant, grinça-t-il en se redressant péniblement, mais malheureusement pour toi, ce n'est pas suffisant.
Il tendit la main devant lui, la laissant s'enfoncer dans la poitrine de l'adolescente. Elle écarquilla les yeux sous le choc, cessant toutes activités. Au moment où il lui arrachait le cœur, la laissant s'effondrer sur le sol comme une vulgaire poupée de chiffon, un cri retentit derrière lui.
-Non!
Alaric venait de sortir un pieux de sa poche et, oubliant toute prudence, s'élança en direction du vampire qui lui tournait le dos. Avec un peu de chance, il l'atteindrait avant qu'il ne se retourne et, même s'il savait ne pas pouvoir le tuer avec un simple pieu, le mettrait hors d'état de nuire pour au moins quelques heures.
La gifle fut violente lorsqu'elle le frappa, l'envoyant valser contre les casiers. Alors qu'il perdait conscience, il sut que lui aussi venait d'échouer. Cet homme était un monstre.
-Merde, Damon! Où est-elle! Grogna Stefan.
Il le poussa contre les casiers, sa tête heurtant le métal dans un bruit sonore. Damon ne réagit qu'à peine à l'attaque, la tristesse marquant encore ses pupilles. Il pinça les lèvres, refoulant ses dernières alors qu'il haussait les épaules à l'intention de son frère. Il aurait aimé pouvoir le lui dire, mais en réalité il n'en savait rien. Ou plutôt si, il en avait une idée, mais l'énoncer à haute voix lui écorchait le cœur. Déglutissant pour se donner le courage qu'il lui manquait, il fournit la réponse que son frère attendait, employant le ton banal de celui qui n'avait aucun intérêt dans cette histoire.
-Partie vers Klaus, probablement.
Les yeux de Stefan s'agrandirent et un instant, il eut l'air aussi abattu que Damon.
-Et tu l'as laissé faire? S'effara-t-il finalement.
L'aîné se détourna, incapable de regarder son frère dans les yeux à ce moment-là. Il ne l'avait pas réalisé plutôt, mais c'était en effet ce qui s'était passé : il l'avait laissé se jeter dans les bras de Klaus.
-Je n'étais pas prêt à la laisser partir, souffla-t-il finalement en haussant les épaules. Je refuse qu'elle meure entre ses mains.
Stefan tourna légèrement la tête, tâchant d'ignorer la révélation tacite que son frère venait de faire. C'était la première qu'il osait le lui énoncer à voix haute, même sous cette forme. Il s'était toujours acharner à les nier. Stefan connaissait pourtant depuis bien longtemps les sentiments que son aîné éprouvait envers Elena; à lui il ne pouvait pas les dissimuler. Il avait toujours tâché de les ignorer, conscient qu'autrement une bataille bien pire encore que celle qui les avait jadis déchirés- parce que cette fois elle impliquait un amour véritable et non une simple illusion-et que dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, ça ne pourrait que leur faire du tort. Qu'il le veuille ou non, Damon était nécessaire à la protection d'Elena. Toutefois, ce soir-là, il eut bien du mal à les ignorer, peut-être à cause qu'il se révélait enfin- lui et son humanité- ou peut-être parce qu'il ne pouvait point gérer sa stupidité. Il inspira profondément avant de se retrouver face à face avec Damon.
-Et bien si c'était vraiment le cas, alors c'est trop tard. Elle doit déjà être entre les mains de Klaus à cet instant.
Stefan fit un pas en avant pour se tenir plus près encore de son frère. Il agrippa son manteau de cuir au niveau des épaules alors qu'il continuait à s'acharner à éviter son regard. Il le souleva à demi dans les airs, l'aîné se retrouvant sur la pointe des pieds et siffla entre ses dents :
-Si elle meurt, je te jure que je vais le tuer.
Il le laissa retomber sur ses talons et se détourna de lui, s'éloignant dans le couloir. Mais Damon n'avait pas l'intention de rester là. Aux mots « si elle meurt », ce fut comme s'il avait eu une illumination. Il prenait enfin pleinement conscience de la situation et de ses bourdes et se retrouvait à nouveau déterminé à l'empêcher de mourir, peu importe le prix.
Un courant d'air bouscula Stefan juste avant qu'il n'atteigne la porte du couloir : Damon venait de passer à côté de lui.
Elena quitta les toilettes à petits pas mal assurés. Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire, mais elle refusait de retourner à l'intérieur et de se retrouver confronté à Damon. Alors qu'elle progressait à travers le couloir, le hasard décida pour elle de l'avenir. Elle étouffa un cri alarmé de sa main alors qu'elle découvrit, sur le sol, un corps sans vie- à tout le moins inconscient- qu'elle reconnut comme appartenir à Bonnie. Ses yeux dérivèrent un peu plus loin, voyant celui d'Alaric échut contre les casiers. Son cœur battait à toute vitesse, les larmes trempaient ses joues et elle avait bien du mal à respirer. Elle n'osait pas se pencher, sur un corps ou sur l'autre, afin de vérifier s'ils étaient toujours vivants. La possibilité que ce ne soit pas le cas était trop effrayante. À cet instant, Elena se dit que si elle s'était livrée plutôt, jamais une telle chose ne serait arrivée.
Des bruits de pas attirèrent son attention dans son dos. Persuadé que c'était Stefan ou même Damon, elle se retourna. Un hoquet de surprise qu'elle ne parvient pas à étouffer lui échappa. Il n'était qu'à un pas d'elle.
-Elena, murmura Klaus en posant une main sur sa joue, finalement je te rencontre. J'ai beaucoup entendu parler de toi.
Il laissa glisser ses doigts, caressant son visage, et laissa sa paume s'attarder au creux de son cou. Elle ne broncha pas, supportant le poids de ses doigts. Seule sa respiration, un peu plus forte et rapide qu'à l'habitude, et les larmes qui coulaient encore sur ses joues, laissaient deviner qu'elle n'était pas aussi calme qu'elle n'en paraissait.
-M'accorderais-tu cette danse, Elena? Demanda-t-il en tendant la main vers elle, galant, alors qu'une nouvelle chanson débutait.
Effrayée à l'idée de refuser, mais aussi poussée de l'avant par l'espoir de connaître les intentions de Klaus, Elena hocha la tête et accepta la main qu'elle lui tendait. Il l'attira contre lui de mouvement ferme, posant une main au creux de ses reins, et dirigea la danse, montrant qu'il n'était pas un ignare des temps moderne. Quelques pas s'en suivirent durant lesquels il ne la quittait pas des yeux, respirant son odeur, s'imprégnant de ce qu'elle dégageait.
-N'aie pas peur, Elena. Je ne te ferai aucun mal. Je ne suis ici que pour te rencontrer.
Elle doutait de la sincérité de ses paroles, mais ne broncha pas lorsqu'il l'attira un peu plus à lui. Il la fit tourner, puis colla son dos contre son torse. Il passa un bras sur son ventre, posant la paume de sa main contre sa hanche, et tint sa main de l'autre. Elena tourna la tête, posant son menton contre son épaule, mais persistait à garder les yeux baissés sur le sol. Que faisait-elle? Que lui arrivait-elle? Comment pouvait-elle danser aussi aisément avec lui? Elle se rappela soudainement qu'elle ne portait pas son collier de verveine et la peur qu'il l'ait ensorcelé s'insinua en elle. Ses épaules se crispèrent à cette pensée, et Klaus ne put que sourire.
-Tu es libre de tes actes, dit-il comme s'il lisait ses pensées. Mais en effet, je pourrais te forcer si je le voulais. Je te l'ai dis, je ne te ferai aucun mal, spécialement si tu collabores.
Alors que leurs corps se séparaient, le regard d'Elena toujours fixé sur ses pieds, Klaus ramena sa main dans ses cheveux.
-Qu'est-ce que vous attendez de moi? Demanda-t-elle finalement au bout d'un moment, la voix tremblante.
Il esquissa un demi-sourire, comme s'il appréciait son audace. Beaucoup aurait déjà tenté de fuir malgré leurs piètres chances de réussir, mais pas elle. Elle était bien spéciale comme tous le disaient. Elle ressemblait trait pour trait à Katherine, mais n'avait visiblement rien en commun avec elle- ou du moins, elle n'avait pas sa lâcheté qui coulait dans son sang.
-Pour le moment, je ne m'attends à rien de toi. Rien d'autres que de te connaître et cette danse.
Il la vit battre des paupières, ses pupilles tressaillant d'incompréhension. Un nouveau sourire, un peu plus grand cette fois-ci, étirèrent les traits de sa bouche.
-Tu sais que tu ne peux pas m'échapper, Elena. Tu n'as rien contre moi, personne qui ne puisse te protéger. Je peux bien attendre encore un peu avant de t'amener avec moi, jusqu'à la pleine lune.
Il marqua une pause, déplaçant la main qui était posée dans son dos pour venir s'emparer de son menton. Il avait cessé de danser et elle se vit obligée de s'immobiliser elle aussi. Elle attendait incapable de prononcer le moindre mot. Il était terrifiant, plus encore que ce qu'elle avait pu l'imaginer, mais bien différent vue de près que de loin. Il y avait autre chose en lui que la froideur. Elle n'avait entendu parler que de sa froideur et de son côté sanguinaire, elle ne connaissait de lui que ce que les mythes racontaient, à savoir qu'il était sans-pitié et qu'il en avait après elle plus qu'après quiconque- exception faite de Katherine- pour son sang. Et il se tenait pourtant là devant elle, la faisant danser avec une douceur étonnante. Si doux et si inhumain à la fois. C'était ce mélange qui le rendait encore plus terrifiant. Rien ne pouvait l'égaler, de ça, elle en était certaine. Si jusque-là elle avait cru avoir une chance- même infime- elle la voyait désormais s'envoler : personne ne pourrait rivaliser contre Klaus. Il était plus puissant encore qu'Elihja n'avait pu l'être.
-Tu es le sacrifice, Elena. C'est un bien triste sort, j'en conviens, et je le regrette pour toi, mais ce n'est pas pour autant que tu y échapperas. Le sacrifice aura lieu à la pleine lune, que ce soit de gré ou de force.
Elle la fit tourner de nouveau, esquissant un mince sourire.
-Je ne l'aime pas, murmura-t-il. Éloigne-toi de lui ou il sera de ceux qui ne survivront pas à cette bataille.
Elle releva les yeux, intriguée. De qui parlait-il? Elle se doutait bien qu'il s'agissait de l'un des frères Salvatore, sans pouvoir déterminer lequel. Néanmoins, elle penchait pour Damon, sans certitude, qui était, des deux, celui qui avait le plus de chance de pouvoir rivaliser avec cet originel.
-Dis-leur de cesser de planifier de vouloir me détruire, jamais ils n'y arriveront, reprit Klaus sans donner davantage d'informations concernant ses paroles précédentes.
Son regard se détourna alors de la jeune femme, en rencontrant un autre à la porte. Damon si tenait, les yeux rétrécit en deux minces fentes. Il serrait les points de chaque côté de son corps, se retenant pour ne pas foncer droit dans la foule. Klaus sourit en percevant le grognement, hochant la tête vers lui en signe d'un respect provoquant. Il ramena finalement son regard sur Elena.
Elena hocha la tête machinalement, figée par la beauté cruelle des yeux du vampire. Elle aurait pu s'y noyer si des pas derrière eux ne l'avaient pas gardé attachée à la réalité.
-Je crois que je vais te libérer pour ce soir si je ne veux pas recevoir les foudres de Damon, dit-il faussement concerné. Mais avant, laisse-moi emporter un souvenir de toi.
Il se pencha vers elle, tirant légèrement vers le haut le menton de l'adolescente de ses doigts, et posa ses lèvres sur les siennes. Elles étaient froides, plus encore que celles de Stefan, mais Elena ne résista pas. Aussi effrayant que l'homme pouvait paraître, elle ne pouvait nier l'aura qu'il dégageait, si attirant et si dangereux à la fois. Elle ne pouvait pas nier non plus que le contacte était agréable. Elle secoua vivement la tête et ferma brièvement les yeux. Lorsqu'elle les ouvrit de nouveau, elle était seule. Seule dans ce couloir avec les deux corps qui jonchaient encore le sol, seule avec la présence qu'elle sentait derrière elle. Elle tourna la tête à gauche puis à droite, mais il n'y avait nulle trace de Klaus. Il avait disparut avec la promesse de la retrouver. Elle avala sa salive, plus convaincue que jamais qu'elle faisait le bon choix : sa vie pour celle des autres. Son regard rencontra celui de Damon, apparut à quelques pas devant elle, y lisant une miette de colère envers elle, mais surtout cette même tristesse qu'un peu plutôt, laquelle était désormais empreinte de regrets. Elle leva les yeux, rencontrant cette fois le regard résigné de Stefan. Aucun des deux ne voulait abandonner, mais Elena avait fait son choix et ils n'avaient point leur mot à dire. De toute façon, tous savaient que lorsque Klaus viendrait la prendre, Elena n'avait que très peu de chances de survivre et que plus rien ne serait jamais pareil.
En écrivant cela, j'ai essayé d'imaginer seulement ce qui pourrait se passer dans l'épisode dix-huit, ce qui explique une fin « non-fin » si on peut l'appeler comme ça. La suite sera donc dans l'épisode 19 (et donc inexistante sauf peut-être dans vos têtes, parce que j'ai encore aucune idée de comment je pourrais faire finir la saison, et donc cette histoire… Mais si l'idée m'en vient un jour, j'ajouterai un autre chapitre). J'espère que ça vous a plus! N'hésitez pas à laisser vos commentaires via une review, pour les anonymes, je réponds sur mon blogue, lequel se trouve via mon profil. Merci à tous d'avoir lu, merci également à ceux qui commenteront, et au plaisir!
