La passion du brasier et de la mer
Il y avait cette désagréable attirance et ce dégoût naturel entre-eux.
L'un était la douceur et le calme d'un lac. Une beauté aux yeux glacés dotée d'un tempérament trop maternel et protecteur, ainsi qu'un orgueil proéminent. Le lien étroit qu'elle entretenait avec l'astre lunaire rendait cette néréide au à la longue crinière plus gracieuse encore que les étoiles peuplant le ciel nocturne. Ses yeux étaient la plus pure union des mers et des cieux, transperçant armures et âmes.
L'autre n'était qu'un feu impétueux et ardent. Un prince flamboyant d'impulsivité et de fouge, d'un courage irréfléchi et aux paroles vives et brûlantes. C'était un bloc de sentiments pures et intenses où se lisaient principalement la rancune et la tristesse. Ces yeux là, faits d'or liquide, avaient déjà vécu les déboires de la vie et cette âme s'était terrée derrière d'immenses remparts presque infranchissables. Dans sa haute naissance, son charisme naturel et sa stature grande et musclée, il incarnait le soleil véritable.
Tout deux, ces êtres totalement opposés, étaient similaires que sur deux points : cette étrange haine qu'ils se vouaient réciproquement et cette passion incontrôlable qui les poussait jusqu'au vice.
Katara luttait férocement et vainement contre ce sentiment dévorant alors que Zuko, lui, évoquait des sous-entendus compris et repérés par elle seule. Personne au sein même de l'équipe ne remarquait ces regards noirs, ces gestes brusques, ces respirations coupées. Ces cœurs battant furieusement, cette fièvre lisible lorsque les regards se croisaient, ces poils qui se hérissaient au moindre contact.
Et il y avait ces moments intimes.
Il arrivait que la maîtresse des eaux se plonge dans un lac glacial et que le prince des flammes y allume un brasier passionnel.
Il arrivait que leurs bouches se fondent l'une sur l'autre, que leurs âmes ne forment plus qu'une.
Il arrivait parfois qu'ils s'emboîtent comme deux pièces ne formant qu'un tout.
Souvent les coups de gueule pleuvaient, des éclats d'âmes s'entrechoquant dans une nuée d'étincelles.
« On ne peut pas continuer ainsi »,suppliait l'un. « On ne peut que continuer cela » répondait l'autre.
Tout deux étaient des éléments radicalement opposés mais se complétaient dans une harmonie parfaite, une osmose totale.
Le feu et l'eau étaient un lien qui les liés passionnellement et éternellement, et malgré toute la volonté du monde, rien ni personne n'aurait pu changer cela.
