Disclaimer : Albator, Warius, Clio, Toshiro, Maji, Mi-Kun et Tori-San appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto

Les autres personnages sont à bibi

1.

Repoussant son ami en arrière, Warius passa devant lui.

- Non, c'est le pire des cauchemars, Alguérande ! Tu ne peux pas sérieusement être le Monarque ! ? Tu es le protecteur des univers, pas leur destructeur !

- Je n'ai rien détruit, rétorqua le jeune homme d'une voix glaciale. Décidément, vous ne comprendrez jamais rien à rien dans cette histoire !

Un escalier apparut, reliant la plateforme du Monarque à celle où se tenaient Albator et Warius Zéro. Alguérande descendit quelques marches vers eux, s'arrêtant à mi-parcours.

- Vous n'êtes que des insectes. Vous ne valez absolument pas que je m'intéresse à vous : dégagez !

Il balaya la plateforme inférieure d'une vague d'énergie.

- Allons bon, c'est quoi cet endroit à présent ? gronda Warius.

Il se tourna vers Albator qui était demeuré totalement sans réaction depuis l'instant où Alguérande avait révélé l'inconcevable vérité.

- Tu vas te ranimer, oui ? Et je te rappelle que je n'ai jamais hésité à porter la main sur toi pour te secouer quand c'était nécessaire !

- C'est l'Oasis où j'ai un jour retrouvé un Algie amnésique, fit enfin le grand Pirate balafré en tressaillant et en reprenant contact avec la réalité.

- Votre mémoire est parfaite, capitaine Albator, sourit Khefdan en se matérialisant devant les deux amis. C'est bien le Sanctuaire de Lumélyance, la Conscience des univers.

- Est-ce elle qui nous a amenés ici ? interrogea l'ancien colonel de la République indépendante.

- Oui, elle vous a soustrait à l'emprise du Monarque et sécurisés ici, renseigna le Nomade.

Albator marcha soudain droit sur Khefdan, toute lucidité recouvrée.

- Alguérande ne peut pas être le Monarque ! s'époumona-t-il. Alguérande est la bonté incarnée, et ce depuis sa venue au monde ! Il a combattu tous les autocrates qui s'en sont pris aux univers que nous connaissons ! Il ne peut pas être devenu l'un d'entre eux !

- C'est beaucoup plus compliqué que ça, intervint Lumélyance en se joignant à la conversation, blanche, sereine, effectivement toutes les connaissances des univers réunies en elle. Et, je peux vous assurer, malheureusement, qu'Alguérande est bel et bien le Monarque !

- Je ne le croirai jamais ! continua de se révolter le grand Pirate balafré.

- C'est vraiment complexe, insista Lumélyance. Vous n'avez pas idée !

- Mais, il y a bien une explication logique à tout cela ?

- Il me semble me souvenir que c'est toi qui disais que le bon sens et la destinée d'Algie… ? glissa Warius.

- Ce n'est vraiment pas le moment de le rappeler ! rugit encore le capitaine du Deathbird. Conscience, Lumélyance, tu peux nous éclairer ? Car les paroles méprisantes du Monarque sont lourdes de poids !

Flottant à un bon mètre au-dessus du sol, Lumélyance pivota sur elle-même.

- Je vais vous montrer le vrai visage du Monarque !

Du lac, elle fit se dresser un très fin mur d'eau qui devint un véritable écran où se projetèrent des images.


Sous une sorte de dôme, alvéolaire, se trouvait une autre cloche, dans laquelle se tenait recroquevillé un garçonnet de cinq ans, à demi-nu, l'épiderme marqué de terribles cicatrices.

L'enfant frémit, se ramassant encore plus en position fœtale, si maigre et si physiquement sous-développé pour son âge.

- Non, je ne veux pas, maman ! J'ai fait tout ce que tu m'as demandé !

- Et tu as tout raté ! ricana Léllanya.

Une des alvéoles du dôme devint elle aussi un écran vidéo, sorte de projection des émotions agitant le petit.

- J'ai essayé… pleurnicha le garçonnet, des larmes plein les yeux, mais avec aussi toujours de l'amour dedans pour considérer celle qui lui avait donné le jour.

- Tu n'es vraiment qu'une inutilité, un boulet que je traîne. Et dire que j'avais choisi pour toi le meilleur des géniteurs, et que je songeais te transmettre ma couronne de règne sur les Pirates ! persifla Léllanya.

- Maman, non !

- La ferme, petit parasite qui ne mérite même pas la platée quotidienne qui t'est servie !

Et levant sa cravache à la mèche de métal, elle cingla le corps déjà martyrisé de son fils.

Sa tortionnaire ayant tourné les talons, l'enfant se pelotonna encore plus sur lui-même, comme si c'était possible.

Il ruisselait de sang, son corps décharné sévèrement mis à mal par la punition.

« Je voudrais tant avoir mon monde, des copains et plein de jeux ! Oh oui, je souhaite mon univers où tout sera paisible et que je contrôlerai entièrement ! ».

Et bien que son visage ne soit que larmes et traits tirés par les souffrances, Alguérande le leva avec espoir vers le ciel.


Lumélyance inclina positivement la tête.

- Oui, le Monarque, c'est un enfant martyr, rêvant de contrôler son monde et de le créer à sa guise, soupira Lumélyance. Et tant que les cauchemars d'Alguérande seront entretenus, développés dans les pires douleurs, le Monarque règnera.