Note : version corrigée par ma béta-lectrice : Elodéa '

Titre : Destins forcés
Petite Lady

…Prologue…

RYOOOOOOOOOO ! hurle une voix dans l'appartement. (Elo :J'ai déjà entendu ça quelque part )

La personne concernée avale son café de travers et faillit s'étrangler face à la force de la voix de sa partenaire ! Il se demande ce qu'il a encore fait quand un marteau vient lui fracasser la tête contre l'armoire de la chambre d'invités, il se sort tant bien que mal de l'armoire écroulée sous le coup. Il grogne contre sa furie de partenaire en se demandant si son appartement va pouvoir survivre encore longtemps à cette dernière. Quand elle s'avance vers lui, il se relève péniblement, remet ses vertèbres en place et lui demande agacé :

Qui y'a t'il espèce de folle furieuse ! puis dans un murmure amusé il ajoute : chassez le naturel il revient au galop !
- Où étais-tu cette nuit ! demande t-elle avec un regard d'acier signifiant de manière explicite à son partenaire qu'elle n'accepterait aucun faux fuyant. Et en encaissant tant bien que mal le « folle furieuse ».
- Et c'est pour çà, espèce de folle que tu as fracassé ma jolie armoire ! déclare t'il voulant l'agacer encore un peu.

Cette fois-ci s'en est trop pour Kaori, elle lui abat une nouvelle masse de 1'000 tonnes sur la tête. Elle n'ajoute pas un mot et s'en va pour quitter la chambre. Ryo rit jaune en soulevant sa carcasse, il lui lance :

Tu devrais demander la raison de mon retour tardif au lieu de tout fracasser sur un coup de jalousie excessive ! surtout que j'y suis pour rien en plus cette fois !

Kaori tourne la tête tout à coup se sentant un peu fautive de penser toujours à mal de son partenaire…, aussi elle lui demande :

A oui ? et c'est quoi ton excuse monsieur ?
- Saeko m'a demandé d'effectuer une surveillance sur un entrepôt contre trois coups…

A peine prononcé, Ryo savait qu'il avait fait une bourde il se ratatine sur lui-même, au bout de quelques secondes ne sentant encore rien contre sa pauvre tête il risque un coup d'œil sur sa partenaire… mais cette dernière bien que visiblement furieuse essaie de se contrôler en se serrant les bras. Quand elle voit qu'il la regarde elle lui dit :

Comme tu t'es déjà pris deux coups de massues… je ne vais pas t'en donner un nouveau, mais si tu ajoutes un mot… tu n'y échapperas pas…

Sur ce Kaori tourne définitivement les talons, sans avoir oublié de lancer un regard noir à son partenaire lourd de significations.
Ryo penaud se dirige vers la sortie de la chambre rejoignant sa partenaire à l'étage du dessous et va pour se diriger vers le toit mais avant il lui dit :

Comme tu es responsable du désastre, je te laisse les opérations de nettoyage !

Et avant de se recevoir les foudres de sa comparse, il file sur le toit.
C'est pas son jour, Ryo le sait, il est toujours mal le 22 décembre, trop de souvenirs, trop de décisions prises ce jour-là…
Malgré le froid il s'accoude à la balustrade et sort une cigarette, tout en se remettant douloureusement les dernières cervicales en place. Il se refuse à se souvenir, çà lui donne une impression de culpabilité.

Au même instant Kaori qui était retourné dans la chambre d'amis qui se trouve au niveau de la chambre de Ryo elle dit :

Mais qu'est ce qu'il faisait dans cette chambre ?

En y réfléchissant, elle se rappelle le nombre de fois ou elle avait espionné son partenaire à son insu (tout du moins en apparence) il venait de temps en temps s'asseoir sur ce lit et son regard était toujours posé sur l'armoire. L'armoire ? Qu'est ce qu'une armoire peut bien avoir avec son partenaire ! Un détail attire son attention et elle commence à déblayer le passage, cette fois-ci elle n'avait pas lésinée et l'armoire était en morceau. Heureusement cette dernière était en bois et ce qui se trouvait à l'intérieur n'était rien d'autre que de la literie. Literie qu'elle n'avait encore jamais vue. Des couleurs douces en totale opposition avec le nettoyeur n°1 du japon ou l'étalon de Shinjuku, du violet pâle ou du jaune…
Une fois qu'elle a rassemblé l'ensemble de la literie sur le lit et fait attention à ne pas se faire de mal en déplaçant les restes de l'armoire, elle reste perplexe face à ce qu'elle a devant elle : une porte.

Ryo se demande si Kaori arrive à déblayer ce qui reste l'armoire, l'armoire ! Cela fait tilt dans sa tête il réagit au quart de tour, il descend en trombe dans la chambre, et là il voit Kaori, et cette dernière lui demande :

C'est quoi cette porte ?

Elle va pour saisir la poignée et ouvrir la porte, mais Ryo d'un pas rapide l'arrête dans son geste en lui saisissant beaucoup plus fort que voulu le poignet de la jeune femme et lui dit, le regard sévère et sans équivoque :

Je t'interdis d'entrer dans cette salle.

Déroutée par l'attitude de son partenaire, un petit sentiment de peur face à lui s'insinue en elle, elle recule face à ses yeux noirs, ses yeux qui d'habitudes ne sont comme çà que face à l'ennemi. Elle lui dit comme pour se convaincre elle-même :

Ryo…que…, je ne suis pas ton ennemie dit-elle d'une voix un peu éteinte.

Ces mots eurent l'effet d'une douche froide sur lui et soudain son regard s'adoucit et il lâche le bras de Kaori par la même occasion. Kaori semble déceler bien que très bien dissimulé une onde de tristesse et de culpabilité il lui dit d'un ton un peu bourru :

Pardon, j'espère que je ne t'ai pas fait mal au poignet.
- Cette salle…
- Je t'interdis d'y aller dit-il doucement. J'espère que tu ne vas pas me désobéir sur ce point.

Il a dit cette phrase avec douceur mais fermeté.

Bien dit-elle absente.

Elle tourne les talons, le visage triste. Beaucoup de questions la préoccupent.
Ryo entends la porte d'entrée, et par la fenêtre de la chambre d'ami la voit se diriger probablement vers le café Cat's Eyes. Il soupire. Son intention première n'était pas de lui faire mal et de la blesser mais seulement de protéger cette salle.
D'un geste un peu hésitant il va devant la porte, cette porte qu'il fixait toujours de la même manière depuis sept ans, à certaines dates clés telles que le 22 décembre.
Pour lui le 22 décembre correspond au début de tout il y a dix ans et à la fin d'un souhait trois ans plus tard.
Il saisit la poignée et entre.
La pièce est en réalité une chambre composée d'un bureau, d'une chaîne hi-fi qui fait un peu obsolète à présent et un lit. Un détail attire alors son attention il va s'asseoir sur le lit une place et prend en main l'objet de son attention, un faible sourire se dessine sur son visage, ses yeux se font un brin mélancolique. Et puis ces mots lui reviennent à l'esprit… un voile ferme alors son visage.

Au café Cat's eyes.

Kaori entre dedans l'établissement tel un automate. Elle va s'asseoir à sa place devant le comptoir le regard perdu dans le vague. Miki et Falcon ne l'ont pas quittée des yeux, ils sentent que quelque chose tourmente la jeune femme. Miki tout en lui posant une tasse de café devant elle lui demande :

Kaori, qu'est ce qui te met dans cet état ? Ryo a encore fait l'imbécile ?

Kaori réagit et dit :

Oh, sur ce point il est fidèle à lui-même. Ce qui me préoccupe c'est qu'il soit encore plus sur ses retranchements surtout vers la fin de l'année, enfin on dirait que le 22 décembre est un jour qu'il n'aime pas.

Falcon bien que ne montrant rien est surpris que la jeune femme ait remarqué l'air morose de Ryo spécifiquement à cette date. Ce dernier lui a tout simplement interdit d'en parler à qui que ce soit.
D'un ton décidé Kaori regarde Falcon et lui demande :

N'y a t'il rien dans le passé de Ryo qui fasse qu'il déteste cette date ?
- Tu es bien franche Kaori, cependant même si je sais quelque chose, ce n'est pas à moi de te le dire.

Kaori semble un peu déçue mais n'insiste pas, cependant Falcon la surprend en disant :

Cependant je peux peut-être te dire, que pour lui le 22 décembre est un jour aussi joyeux que cauchemardesque. Il a dut prendre quelques décisions à cette date là et je pense sincèrement qu'il s'en mord les doigts.
- S'il s'en mord les doigts pourquoi il ne revient pas en arrière ?
- Il ne peut pas, il s'est fait une promesse. Je n'en dirais pas plus, j'aimerais vraiment qu'il se libère de cette culpabilité et tristesse.

Appartement de City Hunter.

Ryo n'a toujours pas bougé à une seule différence qu'il a reposé l'objet à sa place au millimètre près et qu'il se tient à présent la tête dans les mains.
Alors qu'il s'apprête enfin à mettre les choses au clair avec Kaori voilà que ce souvenir lui revient en pleine figure, même si il ne l'avait pas du tout oublié. Bien entendu qu'il regrette son choix il y a sept ans, cette décision difficile à prendre, se détacher fut la chose la plus difficile pour lui. Voilà pourquoi il avait finalement laissé les choses avec Kaori, pour ne pas faire deux fois une erreur et être sûre de le vouloir avant de le regretter.
Il se laissa tomber sur le dos, regardant le plafond blanc comme si il y trouvait une réponse.

Si je veux enfin prendre mes responsabilités, Kaori a le droit de savoir ce qui s'est passé et pourquoi il m'était et m'est toujours difficile de voir cette chambre…

Il se relève ainsi décidé à se lever, il referme la porte de la chambre sans pour autant la fermer à clé, il ne tient pas à la fermer après tout c'était peut-être un signe qu'il fasse quelque chose pour débloquer cette situation. Il sort de l'appartement avec la ferme intention d'aller chercher Kaori au Cat's Eyes et de la ramener ici pour lui expliquer de quoi il retourne.

Ryo bien que toujours sensible aux jolies femmes qui l'entouraient se dirige alors d'un pas décidé en direction du café.

Il pousse la porte et se dirige directement vers Kaori sans essayer de sauter sur Miki ni même prononcer un mot. Il pause sa main sur son bras droit, cette dernière sursaute et tourne la tête. Ryo est bouleversé par ce que les yeux de la jeune femme lui disent. Il lui dit :

Tu viens ?

Il avait prononcé ces mots de manière très douce pour ne pas la brusquer, puis joignant le geste à la parole, il lui prend la main et l'incite à se lever. Ce n'est pas un ordre tacite mais plutôt un souhait à demi dévoilé.
Intriguée par la douceur de son partenaire et sur son regard étrange, la jeune femme ne peut qu'obtempérer.

Une fois dans l'appartement, une petite tension du fait du silence de Ryo s'installe. Il ne sait pas comment en parler.

Viens on va dans le salon, je dois te parler de choses sérieuses.

Ryo la regarde tout à coup et il comprend qu'elle a peur qu'il mette fin à leur partenariat. Il lui prend cette même main qu'il avait lâchée quelques minutes avant et la porte à sa bouche il y dépose un petit baiser. Il adresse à une Kaori complètement déroutée un sourire enjôleur. Il l'attire à lui, et lui dit dans les yeux :
- Je ne remets pas en considération notre partenariat, si c'est ce qui t'inquiète. J'ai décidé d'être honnête un peu avec moi-même et avec toi aussi. Ne m'en demande pas trop, trop vite.

Avec une tendresse infinie il l'embrasse sur le front, puis il se dégage d'elle à contre cœur, et la tire par la main pour l'amener dans le salon. Kaori est rouge pivoine, elle ne sait plus trop quoi penser. Il s'arrête tout à coup et regarde le poignet droit et pose ses lèvres à l'endroit ou sa poigne une heure à peine auparavant a laissé sa marque. Il lui dit :

Je suis désolé.
- C'est pas grave dit Kaori consciente que son partenaire culpabilise beaucoup trop.
- Bon je te laisse un petit moment je vais aller chercher quelque chose en haut peut-être que çà réussira à me motiver à te parler de quelque chose d'important pour moi.
- Je vais faire du café si tu veux…
- Bonne idée approuve Ryo.

Ryo remonte dans la « chambre cachée » et récupère l'objet qu'il tient fermement dans ses bras et il sort de la chambre en refermant la porte.
Il descend doucement toujours avec ce précieux bien dans les bras. Il entre dans le salon il s'assoit dans un fauteuil, déposant son fardeau dans le deuxième fauteuil et il va dans la cuisine. Il trouve Kaori dos au plan de travail un peu perdue dans ses pensées. Ryo s'inquiète et lui demande en fronçant les sourcils :

Ca va ?
- Oui, oui affirme Kaori en tournant son regard vers lui.
- J'espère que tu n'as pas eu peur de mon comportement devant cette porte tout à l'heure.
- Non pas du tout.
- Tu es sûre ? demande Ryo inquiet. Je t'assure que çà ne se reproduira plus. J'ai l'intention de te dire ce qu'il y a dans cette salle.
- Tu n'es pas obligé Ryo !

Il la regarde étonné, mais lui dit :

Sans doute, mais j'y tiens.

Il porte les tasse et sa partenaire le suit jusqu'au salon. Le regard de Kaori est tout de suite attiré par ce que Ryo a déposé quelques instants plus tôt sur le fauteuil. Kaori le saisit et le prend dans ses bras.

Qu'est ce…
- Un nounours dit Ryo.
- Je vois mais…pourquoi…
- C'est "Kerry'S first bear". Le premier ours de Kerry.
- Kerry ?
- Oui.
- Qui est cette Kerry ?
- Il m'est douloureux d'en parler. Assieds toi tu veux ?

Kaori s'assoit et sert le nounours contre elle. Sentant une petite tension s'installer Ryo dit :

Je te préviens tout de suite, tu peux garder le nounours le temps de mon récit mais après je le récupère c'est LE mien !

Kaori faillit tomber de son fauteuil. Il ajoute :

Sans blague, j'y tiens beaucoup… enfin ne le répète à personne ! Si Falcon ou Mick l'apprennent !

Il a prononcé les derniers mots comme alarmé. Kaori lui dit avec un sourire et un clin d'œil:

T'inquiète je ne leur dirais rien.

Ryo sourit à Kaori. Mais son visage devient un peu plus sombre.

C'est une histoire difficile à entendre, tu es sûre de vouloir aller jusqu'au bout ?
- Oui bien entendu. Tu as besoin d'en parler et je veux être pour toi une oreille attentive.

Le nettoyeur n°1 est toujours étonné quand il voit sa douce et tendre partenaire faire don à ce point de sa personne. Il en est même émerveillé.

Je dois t'avouer que j'ai déjà manqué l'occasion de t'en parler il y a six ans, mais c'était beaucoup trop dur à cette époque là. Kerry est ma fille.

Il voit Kaori blêmir devant ses yeux aussi se dépêche t'il d'ajouter :

Ma fille adoptive. Désolé je ne voulais pas te traumatiser mais pour moi c'est comme si elle était réellement ma fille. Comme tu l'as déjà dit, il y a des liens que l'on appelle les liens du cœur.

Kaori retrouve un peu de couleurs. Il lui prend la main en espérant qu'elle ne la retirera pas, ce qu'elle ne fait pas au soulagement de Ryo, dont le regard est emprunt d'une immense tristesse. D'un sourire compréhensif et rassurant Kaori l'invite à raconter cette histoire vieille de dix ans.

Fin du prologue

Elodea : Ca commence fort Mais il faut avouer que Ryo est drôlement attentionné dans cette version vis-à-vis de Kaori. Ah ah alors cette quoi cette histoire de porte ? Une ancienne petite amie ? Pauvre Kaori !
Chibiusa : Euh, Elo, tu as dut mal lire mais c'est pas grave ' même si tu es ma Béta lectrice mdr, tu t'en rendras bien compte au prochain chapitre mdr ''