Vu sur une page facebook : " Imagine being separated from birth but you're actually related with Lokin and Odin sent you to Midgard because you two would have been too much powerful."

C'est la première fanfic que je publie, soyez indulgents ^^ et surtout n'hésitez pas à me donner votre avis :) je vous souhaite une excellente lecture ! :)*


Sang Oublié

Élin sortit du labo, releva ses lunettes de sécurité et commença à détacher son tablier en se dirigeant vers son casier, les résultats des tests sous le bras. Elle devrait encoder tout ça dans son ordi ce soir, mais en attendant, Geoffrey l'avait invitée à boire un verre après le boulot. Elle rangea rapidement ses affaires à leurs place, nota mentalement qu'elle devrait ré-« emprunter » un erlenmeyer le lendemain, ferma son casier à double tour et s'assura d'un bref coup d'œil dans une vitre qu'elle était présentable. Geoffrey n'était qu'un collègue et un ami, inutile d'en faire des tonnes pour un simple verre en terrasse, mais elle aurait eu l'air ridicule avec des traces de fluorine sur la figure. Déjà qu'elle s'en était renversé sur les doigts...

Elle rejoignit Geoffrey à la terrasse ensoleillée d'un café assez éloigné du centre de recherche. Leur rendez-vous se passa étonnamment bien. Élin était détendue, contente de sortir plus tôt que d'habitude du boulot malgré la déception des tests et analyses du jour. Geoffrey se montra charmant, comme d'habitude, et proposa de continuer la sortie en l'invitant au resto.

-Merci, Geoffrey, mais j'ai encore pas mal de travail pour ce soir, déclina-t-elle en désignant son sac à ses pieds.

Son ami eut une moue tellement triste qu'elle posa sa main sur la sienne, sans réfléchir, et ajouta :

-Mais tu peux venir chez moi, si tu veux. Si un reste de lasagnes réchauffés et une soirée à encoder des chiffres et écrire des rapports te tente.

-Je travaille au secrétariat, Élin. Je suis pour encoder des chiffres et écrire des rapports !

Puis il baissa les yeux sur la main d'Élin posée sur la sienne.

-Ta main est hyper froide ! S'étonna-t-il en faisant des yeux ronds.

-Ouais, je sais... J'ai une température corporelle moyenne de 27,6°C. Ça doit être un peu plus, maintenant, parce qu'on est au soleil depuis un certain temps. J'ai ça depuis toujours, et à part aux visites médicales en primaire, ça m'a jamais posé problème.

-Trop bizarre... Je veux dire, c'est cool, tu dois avoir moins de risques d'attraper un rhume ou une grippe, non ?

-Ça ne m'est jamais arrivé. Pas que je me souvienne, en tout cas.

Flash back

Des enfants jouent dans la neige dans une plaine de jeux. Des petits de primaire. Élin est en troisième (1) . Elle se tient près d'un sapin dans sa doudoune rouge et son bonnet gris et regarde les autres jouer, courir, se lancer des boules de neige et crier. Dans un coin, non loin d'elle, trois fillettes sont en train de rouler une grosse boule pour en faire un bonhomme de neige.

Elle est arrivée ici il y a une semaine, après trois ans de rééducation et a un peu de mal a s'intégrer. Elle ne se souvient de rien avant son réveil dans un hôpital trois ans auparavant. On lui a dit qu'elle avait eu un grave accident et qu'elle avait perdu ses parents en même temps que sa mémoire. Depuis, elle a réappris à parler, à lire, à écrire, et elle a intégré cette école. Le niveau des cours lui semble un peu en dessous de ce qu'elle a appris, mais ça ne la dérange pas, elle lit beaucoup, et essaye simplement de sympathiser avec ses camarades de classe malgré son manque d'expérience. Sa mère adoptive lui répète souvent : C'est normal que ça lui prenne du temps pour se réadapter, après le traumatisme qu'elle a vécu, et elle se débrouille très bien. Pour le moment, elle regarde les flocons tomber. De temps, en temps, elle tire la langue pour en avaler un en se remémorant une explication qu'elle a lue dans un livre de la bibliothèque municipale.

Elle est interrompue dans ses pensées pas les trois fillettes du bonhomme de neige. Elles ont terminé, et leur œuvre est assez réussie.

-Regardez, Élin est toute pâle.

-Et elle ne bouge pas.

-On dirait un cadavre. Élin le cadavre !

-Élin le zombie ! Eh Élin, t'es morte ?

Élin détourne son regard du ciel et le baisse vers les enfants, la langue toujours tirée dans l'espoir d'attraper encore un flocon. Le regard de Violette, qui se tient en face d'elle, n'a pas l'air très amical, mais elle est souvent comme ça, Élin ne s'en soucie pas et la fixe.

-Non, je ne suis pas morte, sourit-elle. Merci de t'en inquiéter.

Violette la détaille de haut en bas, et de bas en haut.

-T'es trop bizarre. Déclare-t-elle d'un ton méprisant du haut de ses onze ans.

Élin ne comprend pas vraiment. Il faudra qu'elle demande un livre sur la psychologie humaine et les interactions sociales à la bibliothécaire. C'est une gentille femme, très british, qui carbure au thé et lui en propose souvent.

-T'as pas fini de me fixer comme ça ?! Élin le Cadavre ! S'écrie Violette en la poussant.

Élin heurte le bout d'une branche basse du sapin, elle la frôle à peine, mais c'est suffisant pour qu'un énorme paquet de neige lui atterrisse dessus alors qu'elle tombe par terre et l'ensevelisse complètement. Sonnée, elle entend les éclats de rire de Violette et des autres enfants, et suppose que sa chute a dû effectivement être amusante, comme celles qu'elle a vues sur youtube. Elle rit aussi, mais pour un court instant, car elle n'arrive bientôt plus à respirer qu'avec difficulté. Elle panique quelques instants, puis arrive à tasser la neige devant son visage pour se faire un petit creux où respirer. De la neige rentre dans ses manches et dans son col, et elle étouffe toujours, mais c'est comme de respirer sous une couverture pour se protéger des monstres. À cette pensée, elle s'apaise. La masse de neige qui l'enveloppe la fait se sentir en sécurité. Elle n'a pas froid, et n'entend plus les cris et rires des autres. Elle s'assoupit doucement.

Elle est retrouvée deux heures plus tard, par sa mère adoptive qui, ne la voyant pas revenir, avait été voir à la plaine de jeux, ne l'avait pas trouvée, avait téléphoné à trois autres mamans avant d'apprendre par l'une d'elles l'incident qui avait eu lieu.

Plus tard, enveloppée dans des plaids devant le poêle, une tasse de chocolat chaud aux marshmallows entre les mains, elle murmure sa conclusion :

-Je crois que Violette ne m'aime pas beaucoup.

Sa température n'est jamais remontée jusqu'aux 36,5-37,5 normaux.

Élin cligna des yeux et sourit à Geoffrey qui tenait toujours sa main.

-Pardon, tu disais ?

-Je disais, je peux t'aider à finir ton travail, et je peux même commander des sushis à faire livrer.

-Ok, faisons ça.

Quelques instants plus tard, le ciel fut déchiré par un faisceau de lumière et d'énergie. Geoffrey ne le vit pas car cela se passe dans son dos, mais Élin se figea et fixa l'étrange phénomène.

-Regarde, ça vient de la tour Stark...

Il se retourna et ne put que constater la même chose.

-Je me demande si c'est lié à... Laissa échapper Élin.

-À quoi ?

-Ce gars, qu'ils ont attrapé à Stuttgart. Loki.

-Aah, oui, c'est passé aux infos, je me souviens. Ils ont dit qu'un type fêlé s'était pointé à je ne sais quelle soirée mondaine et avait fait agenouiller les gens, qu'il voulait dominer la terre, etc. C'est complètement ridicule, même si c'est un Asgardien comme Thor. Enfin bon sang, on ne conquiert pas le monde en prenant des quidams en otage... En plus, il s'est fait rétamer par Iron-Man.

-Et Captain America, mais Geoffrey, c'était loin d'être ridicule. Ok, il s'y est peut-être pris comme un débutant, mais dans le fond... son discours n'était pas dénué de sens.

-Son discours ?

-Oui, son... Aah, mais... tu n'as eu que la version des Infos...

-Ben, oui. Pas toi ?

Élin se leva et avança inconsciemment d'un pas vers la source de lumière.

-J'y étais. Je l'ai vu en direct.

-Qu'est-ce que tu faisait à Stuttgart ?

-Ma cousine jouait du violoncelle dans la soirée, elle faisait partie des musiciens, ça faisait longtemps qu'on ne s'était plus vues, et j'avais deux jours de congé d'affilée pour la première fois depuis des siècles. J'ai été lui rendre visite. Elle est au conservatoire là-bas. On a mangé ensemble, puis elle m'a proposé de venir l'écouter.

Elle reconcentra son attention sur son ami.

-Je suis sortie dans les derniers. J'étais presque à côté de lui quand il a voulu tuer le vieux et...

-Et... ? Insista Geoffrey.

-Écoute, tu vas me prendre pour une folle mais... commença-t-elle en secouant la tête. C'est bizarre dit comme ça, mais ma température corporelle a chuté d'au moins 15 ou 20 degrés !

-Le coup de foudre ? En général, ça produit plutôt une augmentation de la température. Plaisanta-t-il.

-Non, rien à voir, vraiment. Mais, tu sais... Je ne sais rien de ma vie avant mes sept ans, et mon corps fait des truc plutôt bizarres, comme rester à une température pas normale, alors dès qu'il se passe quelque-chose d'étrange -et on est servis, ces derniers temps...- mon ego... bien proportionné...

-Surdimensionné.

-Je lis les travaux de doctorat de Stark, de temps en temps, que veux-tu, il aura finit par déteindre sur moi...

-Hmm, oui, possible.

-Bref, mon ego, mes interrogations et mes espoirs de gosse me font penser que, peut-être, je suis liée à tout ça d'une façon ou d'une autre. Qui sait ? Je suis peut-être une extra-terrestre dont l'infiltration s'est mal déroulée ! Rit-elle en ramassant son sac alors que, là-haut, un cercle s'ouvrait dans le ciel.

Les gens criaient déjà dans la rue, et courraient dans la direction opposée. Ils relevèrent les yeux vers la Tour en entendant les explosions.

-Stark... Souffla Élin.

-Bah, il sait se défendre.

-Oui, mais si il lui arrive une couille, le labo perd la moitié de ses fonds...

-Ah bon ? Comment ça ? Pourquoi il... Tu m'expliqueras tout ça en chemin, mais on ferait mieux de partir !

Les Chitauris sillonnaient le ciel, zigzaguant entre les buildings, poursuivant, et poursuivis par les Avengers, et ce n'était pas forcément eux qui faisaient le plus de dégâts matériels. Geoffrey avait pris Élin par le poignet pour l'éloigner, mais, alors qu'elle se laissait plus ou moins entraîner, une mère portant son bébé dans les bras les bouscula, lui faisant lâcher prise. Au même moment, l'un des petits vaisseaux des Chitauri passa à deux ou trois mètres à peine au-dessus de leurs têtes, et Élin se figea totalement. Geoffrey la rejoignit et eut un mouvement de recul en constatant l'état de son amie : sa peau avait pris une teinte pâle légèrement bleuâtre, et ses yeux qui fixaient le combat avaient viré au rouge écarlate.

-C'était lui. Murmura-t-elle, laissant un nuage de buée s'échapper de ses lèvres entrouvertes.

-Élin ...

Geoffrey tendit la main vers son visage et lui effleura la joue du bout des doigts. La température d'Élin ne devait pas dépasser les dix degrés. Elle sembla se réchauffer au fur et à mesure que Loki s'éloignait.

-On devrait vraiment y aller, Élin. Fit Geoffrey, secoué par ce à quoi il venait d'assister, en la tirant par le bras.

Élin s'ébroua et regarda Geoffrey, puis la zone de combat qui s'étendait dangereusement, puis de nouveau son ami.

-Non.

-Comment ça, « non » ? Élin, on va mourir si on reste ici !

-Je veux savoir. Je...

Elle réfléchit un court instant.

-J'ai besoin d'échantillons.

-QUOI ?! S'écria Geoffrey alors qu'elle s'élançait déjà vers la mêlée.

-J'AI BESOIN D'ÉCHANTILLONS À ANALYSER AU LABO ! Lui cria-t-elle en courant, son sac rebondissant contre sa hanche. VAS TE METTRE EN SÉCURITÉ !

-ÉLIN !

Mais elle avait déjà disparu. Elle évita tant bien que mal les gens encore dans la rue, les tirs et les débris de bâtiments, et garda le cap vers la tour Stark, malgré les nombreux et dangereux obstacles qui se dressaient devant elle. Elle arriva juste à temps pour voir Hulk sauter en haut de la Tour. Étrangement, rien ne l'empêcha d'entrer, ni de prendre l'ascenseur pour rejoindre l'étage où Loki était en train de se faire écraser de tous les côtés par Hulk. Il était déjà par terre lorsqu'elle débarqua, et elle se cacha en entendant les autres héros arriver. Bien que l'Asgardien fût proche, l'adrénaline l'empêcha de geler et de virer au bleu. Elle attendit qu'ils fussent tous partis, heureux de leur victoire, et entra dans la pièce. Un vrai désastre. Jamais elle ne pourrait tirer quoi que ce soit de ce qu'elle voyait devant elle. Par acquis de conscience, elle préleva tout de même ce qu'elle pu de sang, chercha en vain pour un cheveu puis s'en retourna, déçue, une sourde douleur dans le dos et les membres.

Sur le chemin du retour vers son appartement, loin de la zone touchée, elle téléphona à Geoffrey, prit de ses nouvelles, s'excusa de l'avoir planté là et le remercia pour son invitation. Dès qu'elle fut rentrée, elle encoda les résultats de ses analyses du jour en deux temps, trois mouvements, expédia ses rapports et retourna au labo, ses nombreuses feuilles ayant cédé la place dans son sac à son ordi et ses échantillons, bien à l'abri à côté d'un tupperware de lasagne froid et entamé. Elle soumit ses maigres échantillons au maximum de tests possibles -ce qui n'était pas grand-chose, au final- et finit ses lasagnes en attendant que les machines sortent les résultats. Elle tenta pendant plus d'une heure de comprendre les feuilles qu'elle venait de faire imprimer, puis encoda simplement les résultats dans son ordinateur, qui parvint à la même conclusion qu'elle. Même si il y avait quelques similitudes, le sang de Loki différait vraiment de celui d'un être humain. Elle n'avait malheureusement pas assez de matière pour lancer un test ADN, alors elle détruisit ce qui restait des échantillons après leur passage en analyses -toujours pas grand-chose- et rentra chez elle au milieu de la nuit.

Un ou deux jours plus tard, au labo, comme d'habitude, elle discutait avec sa collègue Cindy en surveillant une solution hautement corrosive qui bouillonnait au-dessus d'un bec-bunzen.

-Et l'autre jour, j'ai eu mes résultats : négatifs !

-Hm. C'était pour quoi encore ? Désolée, je suis un peu dans le gaz en ce moment...

-La maladie de Lyme. Tu te souviens, j'avais été faire cette promenade pour sortir un peu le chien de mon père, qui vit à la campagne, et j'avais choppé une tique.

-Un.

-Quoi ?

-On dit un tique, pas une. Comme un testicule. Fit Élin en rajustant ses gants de sécurité.

-Ah... Je ne savais pas... Enfin, bref, le médecin m'a fait contrôler pour deux trois autres trucs aussi et...

-Mais OUI !

-Euh... Quoi ?

-Je suis bête ! J'aurais dû commencer par moi-même ! S'écria Élin en manquant de renverser l'éprouvette qu'elle tenait.

Au même moment, Geoffrey débarqua dans la pièce.

-Élin !

-Monsieur, vous n'avez pas de tenue réglementaire. Veuillez sortir immédiatement, le coupa John, un autre laborantin.

-Élin, j'ai des infos qui pourraient t'intéresser ! Lança-t-il avant de sortir sous le regard menaçant de John.

Élin avait déjà coupé son bec-bunzen et rangé les produits les plus dangereux.

-Cindy, je finirai ça ce soir, je dois y aller !

Elle rejoignit Geoffrey en disant :

-Je suis vraiment stupide ! J'ai voulu chercher un lien entre... « Tu sais qui » et moi, mais je n'avais rien pour comparer les échantillons que j'ai récoltés ! J'aurais dû simplement commencer par m'analyser d'abord !

-Tu n'auras pas trop le temps, répondit Geoffrey alors qu'elle accélérait son pas, ma tante, qui travaille dans la police, m'a prévenu de ne pas passer près du parc. Ils bouclent la zone pour renvoyer Loki à Asgard. C'est ta dernière occasion de récolter ce dont tu as besoin.

-Un quartier bouclé ?! Tu parles d'une occasion !

-Élin, soupira Geoffrey, Stark a financé tes études, dieu sait pourquoi, et il continue même à fournir des fonds pour le Centre. C'est un peu ton parrain, en quelque sorte...

-Un mécène, plutôt.

-Peu importe, si quelqu'un peut négocier un accès à Loki avec lui, c'est bien toi !

-Oui, et en échange il voudra un accès illimité à mes résultats, et savoir le pourquoi du comment j'en arrive à lui demander ça.

Élin freina en arrivant devant la porte de l'infirmerie.

-C'est ta dernière chance, Élin.

-Oui, soupira-t-elle. Allons-y.

Elle ouvrit la porte, se glissa telle une ninja sous le nez de l'infirmier qui somnolait, déroba quelques seringues et réservoirs assortis, et un ou deux flacons -on ne sait jamais-. Elle revint ensuite sur ses pas, esquiva les questions de l'infirmier réveillé par « Je venais juste chercher une aspirine » et suivi Geoffrey jusqu'au parc. Elle portait toujours son tablier de labo et même si son uniforme était assez hors contexte dans la situation, cela aida Geoffrey à plaidoyer en sa faveur auprès de sa tante pour qu'elle la laisse passer. Elle courut jusqu'à l'endroit indiqué, où les Avengers étaient rassemblés.

-Attendez !

Ils se retournèrent et elle ralenti, intimidée. Ce n'était pas avec Anthony Stark qu'elle allait devoir négocier, c'était avec tout l'équipe et particulièrement Thor, qui ne serait sans doute pas enthousiaste à l'idée de laisser une laborantine trifouiller dans les mystères de l'ADN asgardien.

-Qui es-tu ? Demanda Tony, qui était le plus proche d'elle.

Elle s'arrêta complètement en arrivant à sa hauteur, pas trop essoufflée.

-J'en reviens pas. Tu me payes mes études, tu finances le labo où je bosse alors que, soyons honnête, on n'y fait rien de très palpitant, et tu n'es pas fichu de me reconnaître ?!

Il fallut un moment à l'homme pour demander :

-Élin, c'est ça ?

Elle acquiesça.

-Tu n'étais pas sensée savoir que l'argent venait de moi... Comment as-tu fait ? Un ami calé en informatique ? Qui a pu tracer mon... Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-Tsss... Je n'ai pas de telles compétences en informatique, et je n'ai pas d'ami qui en possède non plus. Par contre, je sais lire un relevé de comptes bancaire. Ils ont été anonymes pendant des années, puis un beau jour, ils étaient au nom d'Anthony Stark.

Comme Tony ne répondait rien, elle ajouta :

-Tu as dû être distrait. C'était juste une fois. Désolée si ça casse tes plans.

-Bon, bon, ok, se résigna Tony. Pourquoi es-tu ici ?

Elle jeta un coup d'œil méfiant à Thor, qui se tenait à côté de Loki.

-J'ai... J'ai un petit service à te demander...

-Quoi donc ?

-Est-ce que je pourrais... prélever quelques... échantillons, de Loki ? Demanda-t-elle doucement.

Stark eut un mouvement de surprise.

-Quoi, tu veux lui couper une main ? Un bras ?

-Personne ne coupe quoi que ce soit à mon frère ! S'écria Thor.

-Hein ? Non, non ! J'avais juste en tête de lui faire une prise de sang, rien de plus. De récupérer quelques cheveux, peut-être... et un échantillon de salive ? Ah, non, je suppose que vous ne voudrez pas lui ôter son bâillon...

Thor se calma, les autres observaient la scène en se demandant un peu ce qu'il se passait.

-Et... tu veux en faire quoi ?

-Je...

Elle baissa les yeux. Elle n'avait aucun mal à bluffer les gens, habituellement, mais là, elle devait en même temps faire en sorte de ne pas bleuir, et de ne pas descendre sous 20°C.

-Je ne sais pas trop. Ça dépend un peu de ce que je vais trouver. Qui sait, je vais peut-être découvrir un remède au cancer, sourit-elle.

-Ou peut-être que tu vas juste perdre ton temps.

-Je ne le saurai qu'en essayant. Fit-elle en haussant les épaules, toujours souriante.

Puis elle se hissa sur la pointe des pieds et lui glissa à l'oreille :

-10% des bénéfices si je trouve un remède au cancer, ou à autre chose.

-40%.

-15%.

Ils négociaient à voix haute à présent.

-30%. Tu es dure en affaires. J'ai déjà tant fait pour toi.

-Il faudrait que tu m'expliques pourquoi, d'ailleurs.

-25 ?

-15.

-Bon, je crains que ça ne soit pas possible...

-20%, et un accès total et illimités aux résultats, peu importe l'issue. S'écria-t-elle en lui attrapant le bras alors qu'il faisait mine de se détourner.

-Vendu ! Thor, tu veux bien tenir ton frère tranquille ?

Il convainquit Thor de laisser Élin approcher Loki à qui il venait d'enlever son manteau. Elle s'avança au milieu du cercle des Avengers.

-Assied-toi sur la balustrade, lui demanda-t-elle en le faisant reculer. Si tu es mal à l'aise avec les piqûres, ne te force pas à regarder.

Elle posa son matériel à côté de l'asgardien qui roulait des yeux, tentant plus que tout de garder son refroidissement sous contrôle. Il ne s'agissait pas de tout rater maintenant qu'elle était si près du but ! Ce fut à ce moment qu'elle s'aperçut qu'elle avait omis de subtiliser un garrot à l'infirmerie. Derrière elle, les Avengers s'impatientaient, alors elle ôta rapidement sa ceinture et la serra autour du bras de Loki, prenant bien soin de ne pas le frôler. Elle avait déjà assez de mal à gérer sa température, n'ayant aucune idée de ce qui se passerait si leurs peau entraient en contact, elle ne voulait prendre aucun risque, heureusement qu'elle avait toujours ses gants de labo ! Au moment où elle remplissait le second réservoir, sentant le regard de Loki peser sur elle encore plus que tous ceux de l'équipe de héros derrière elle, elle releva la tête et plongea ses yeux dans ceux du dieu. Il avait l'air... déçu ? Elle fut presque tentée de lui montrer, de laisser ses yeux tourner au rouge, de lui faire sentir le froid qui pouvait émaner d'elle... Non. Non, ce n'était qu'une façade. Une flamme de défi brûlait au centre de ses iris verts et elle fut sûre d'une chose : Cet homme était dangereux.

Elle remplit trois réservoirs, désinfecta la piqûre et lui colla un sparadrap comme elle avait vu cent fois faire dans les séries, lui arracha trois cheveux au passage qu'elle rangea dans un des flacons, puis remercia Thor et Tony avant de s'éclipser. Elle vit de loin le faisceau multicolore qui ramenait les Asgardiens chez eux, et invita Geoffrey au restaurant pour le remercier.

Elle passa ensuite la nuit entière au labo, à décortiquer les analyses dans tous les sens. Vers deux heures du matin, elle fit le test ADN qu'elle n'avait pas pu faire la dernière fois. Vers trois heures, elle se fit une prise de sang et envoya les échantillons aux analyses. Elle s'assoupit un instant en attendant les résultats de son test ADN, et failli tomber de sa chaise quand la machine lui imprima une feuille presque identique à la première. Elle crut d'abord à un bug informatique et relança un nouveau test. Des résultats pareils aux premiers lui atterrirent dans les mains.

Elle rangea le labo en catastrophe, récupéra tous les résultats de tous les tests effectués jusque là, rangea soigneusement les échantillons non-utilisés et détruisit les autres, puis elle s'enfuit presque en courant du bâtiment. Elle erra un moment dans les rues de la ville, se retrouva dans un immeuble en ruine datant du combat quelques jours plus tôt, et s'assit par terre au milieu des décombres. Elle laissa le froid l'envahir totalement. Sa peau devint plus pâle que la mort, tirant plus sur le bleu qu'elle ne l'avait jamais fait et d'étranges motifs apparurent dessus, ses yeux devinrent deux rubis mats laissant échapper des larmes qui gelaient immédiatement sur ses cils. La température dans le bâtiment devait avoisiner les -30°C.

Elle resta là une éternité sans savoir par quelle question commencer parmi toutes celles qui s'entrechoquaient dans sa tête, puis rentra à l'aube comme une somnambule à son appartement, où elle se jeta sur son lit et sombra dans ses couvertures.


(1) système belge (voilà ça devait être précisé) xD

*merci de votre lecture :) le prochain chapitre est déjà presque prêt et arrivera un peu en fonction des reviews, voir comment celui-ci sera accueilli ^^

(J'espère qu'il n'y aura pas eu de problèmes à la mise en page.. au moment où j'écris, ça me semble un peu incertain...) (apparemment l'insertion du lien n'a pas fonctionné)*