L'adrénaline qui parcoure les veines.

L'excitation qui monte à chaque pas.

Le souffle qui s'emballe un peu plus au fur et à mesure.

Un sourire qui s'épanouit, de plus en plus heureux et carnassier.

Qu'il aime cette sensation qui lui prend le corps lorsqu'il est au bord de découvrir.

Découvrir quoi ?

Il ne sait pas.

Ce qu'il aime, c'est autant le voyage que la destination qu'il découvrira au bout du chemin.

Peut importe ce que c'est.

Le frémissement qu'il a quand il sait que c'est la fin d'un périple.

L'achèvement, le point final.

Le but.

Et enfin, enfin, la fin du périple.

Toutes les émotions à leur paroxysme, prêtes à déborder.

Le cœur qui tremble dans sa poitrine, prêt à sortir.

Le sang qui, en écho, bat à ses oreilles.

Ses yeux qui pétillent, fixés sur ce point à l'horizon.

Ses doigts qui tressautent d'impatience.

Son pas qui s'accélère inconsciemment.

De la sueur qui perle le long de son visage.

Ses cheveux qui volent au vent comme une crinière folle.

Ca y est. Ca y est !

L'horizon se dégage, dévoilant ses secrets.

C'est ça.

L'impression d'être le roi du monde.

D'être le premier à tout découvrir.

D'avoir été le premier à contempler quelque chose d'unique.

Que les autres n'auront peut-être jamais l'occasion de voir.

Cette sensation unique, indescriptible, qui prend aux trippes.

L'émotion fulgurante qui prend la gorge.

C'est ça, l'aventure, la vraie.

L'exploration mise à nue, dans toute sa splendeur.

Le meilleur moment.

Au sommet d'une falaise, le vide se fait au bord de ses pieds. Le vent souffle avec force, collant sa chevelure blonde en arrière lorsqu'il se penche au bord. Il cingle son visage sur lequel un immense sourire s'installe. Relevant la tête, pour voir de l'autre côté de la faille, c'est une plaine infinie qui s'offre à ses yeux avares de nouveautés. Continuer tout droit ou aller en dessous ?

Évaluant la distance entre les deux bords, il conclut que ce n'est pas franchissable avec le matériel qu'il a. Haussant les épaules avec désinvolture, il s'agenouille au bord de la crevasse afin d'en juger la profondeur. Il ne voit que les ténèbres. Et de nouveau cette sensation, cette impatience.

« Quand faut y aller ! »

Et avec un cri d'excitation, il se jette dans le canyon. Il plonge dans l'aventure corps et âme, une nouvelle fois. Il vit de nouveau.