Il avait entendu la porte grincer en s'ouvrant.
Il avait entendu les pas, feutrés, se rapprocher de son lit.
Il avait sentit la présence d'une personne à ses côtés.
Il avait entendu la respiration un peu hachée qui résonnait dans la pièce.
Il avait sentit le lit s'affaisser sous le poids d'une personne.
Il avait sentit quelqu'un se glisser à ses côtés.
Il avait sentit une prise se fermer sur le bas de son haut.
Il avait sentit quelqu'un se blottir dans son dos.
Il avait sentit son vêtement se mouiller.
Il avait entendu les sanglots étouffés.
Il avait entendu son prénom murmuré d'une voix étranglée.
Il avait sentit son cœur se serrer.
Il s'était retourné vers la personne.
Il avait entouré le corps de ses bras.
Il l'avait sentit se raidir un peu, avant d'accepter l'étreinte.
Il avait posé son nez dans la chevelure blanche en dessous.
Il avait murmuré des paroles de réconfort.
Il avait passé ses mains le long du dos de la personne.
Il l'avait sentit se détendre au fur et à mesure.
Il l'avait sentit s'endormir petit à petit dans ses bras.
Il avait entendu la respiration ralentir pour devenir calme.
Il avait regardé la personne contre lui.
Il avait le visage enfouis contre sa poitrine.
Il avait ses petites mains agrippées sur son vêtement.
La seul fois où il l'avait vu comme ça, c'était quand il l'avait sauvé. Sauvé de cette abomination des ténèbres. Sauvé de son passé.
Il avait trouvé sa place.
Il avait fait un cauchemar.
Il se réveillait à chaque fois transpirant, tremblant.
Il ne laissait jamais paraître cela dans son caractère quand cela arrivait.
Il gérait ça seul.
Il n'avait pas besoin de qui que ce soit.
Il croyait cela plus dure comme fer.
Il avait fait un cauchemar cette nuit.
Il croyait pouvoir le gérer comme il le faisait d'habitude.
Il s'enroulait dans ce qui lui servait de drap.
Il laissait le jour faire place à la nuit.
Il se levait comme si de rien n'était.
Il voulait que cette fois aussi, cela se passe comme il avait toujours fait.
Il le voulait.
Il n'y arriva pas.
Il n'arrivait pas à laisser cette tension qui s'était accumulée en lui.
Il ne pouvait pas penser à autre chose que son rêve.
Il ne pouvait pas y arriver seul.
Il ne s'en était pas rendu compte, au début.
Il s'était levé.
Il avait quitté sa chambre.
Il avait marché jusqu'à une porte.
Il s'était repris.
Il avait reconnue cette porte.
Il s'agissait de la chambre de Sinbad.
Il s'était sentit commencer à sangloter.
Il avait mal.
Il avait besoin d'aider.
Il mit la main sur la poignée.
Il hésita un court instant.
Il avait du mal à respirer.
Il ouvrit la porte.
Il s'avança à petits pas, discret.
Il avait vu la forme endormie sous les draps.
Il s'était approché.
Il s'était assis sur le lit, qui s'enfonça un peu sous lui.
Il regarda l'adolescent.
Il s'installa à ses côtés.
Il tendit timidement sa main pour saisir le vêtement de l'adolescent.
Il se blottit contre le dos en face de lui.
Il pleurait.
Il sanglotait.
Il avait murmuré son prénom.
Il avait entendue sa voix se casser dessus.
Il avait fermé les yeux.
Il avait sentit une étreinte se refermer sur lui.
Il s'était d'abord raidi.
Il s'était ensuite détendu.
Il se sentait bien.
Il avait sentit quelque chose se poser dans ses cheveux.
Il avait entendue les mots de réconfort.
Il avait sentit les caresses dans son dos.
Il avait sentit son cœur s'apaiser.
Il n'avait plus mal.
Il avait sentit ses yeux se fermer petit à petit.
Il s'endormit dans les bras de Sinbad, apaisé.
La seule fois où il s'était sentit aussi bien, c'était quand il était avec sa famille. C'était il y a longtemps.
Il se sentait à sa place, là.
