Bonjour à tous et à toutes !
Contrairement aux apparences, je ne suis pas morte, mais ce n'est pas loin, malheureusement.
Tout de même un OS-minute histoire de dire.
Rating M, par pur acquis de conscience car il n'y a rien de très détaillé.
Contrairement à ce que laisse penser le titre, c'est pas spécialement triste, hein, alors partez pas en courant !
Cet OS qui est tout juste une petite scénette n'aura pas de suite alors, merci de ne pas le rentrer dans vos alertes !
Si vous souhaitez la rentrer dans vos favoris, ok, mais laissez-moi un petit mot, ça me fera plaisir de discuter avec vous !
J'avais dit à une amie qu'un jour j'écrirai sur ce couple, alors... Bon ok, ça compte pas.
Demain, nous serons morts
Contrairement à ce qu'il avait pensé, les cris de joie n'avaient pas remplacé ceux de peur.
Juste un silence hébété dans lequel les râles d'agonie avaient la discordance d'un violon mal accordé.
Un silence cotonneux et aussi épais que l'inconscience qui l'accueillit.
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Les buches protestaient langoureusement contre les flammes qui les dévoraient. Leur tendre plainte était de brefs craquements qui conféraient à la haute salle une douce intimité.
Il était fasciné par le jeu des ombres sur la peau douce qui avait apprivoisé la sienne.
Il leva une main lourde pour la poser sur l'épaule ronde qui s'affichait sans pudeur à ses yeux où la convoitise s'était apaisée.
Ses caresses restant sans effet, il se hissa sur le corps tiède qui avait accueilli le sien quelques minutes auparavant.
—A quoi penses-tu ? murmura-t-il en espérant de toutes ses forces que la réponse serait différente de celle qu'il avait sur le bout de la langue.
—N'espère pas que je formule tes propres craintes…
Il aurait pu sentir l'angoisse dans ses mots sans même sentir le corps qui s'était tendu sous le sien.
—A quoi penses-tu ? insista-t-il. A nous ? A demain ? A… Après ?
—A jamais…
Il roula loin de ce corps qui lui semblait à cet instant aussi froid que ses mots.
—Tu penses que nous allons mourir ?
Sa voix se cassa sur cette évidence qu'il avait finie par appréhender.
—Moi, je ne sais pas… Toi, sans doute…
Toujours cette froideur, aussi macabre que ses propos.
—Si je mourrais, est-ce que tu-
—Tais-toi, siffla la bouche alors qu'elle le mordait.
Il tira sur ses cheveux pour éloigner cette bouche assassine. Il passa sa langue sur le coin de sa lèvre droite là où le sang perlait.
—Laisse-moi penser, encore pour ce soir, que je serai le seul à faire couler ton sang.
La voix prit des accents enjôleurs et il gémit quand une main toute aussi câline atteint son but.
Il parvint tout de même à murmurer :
—Pourquoi refuses-tu de le dire ? Demain-
« Nous serons mort » murmurait le corps qui se pressait furieusement contre le sien.
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Son esprit était empli d'un brouillard cotonneux aussi blanc et soyeux que le linceul dans lequel il aurait voulu le voir reposer.
Il pressa ses doigts sur ses yeux jusqu'à voir apparaitre un étourdissant kaléidoscope.
Rouge, comme ses lèvres contre les siennes.
Jaune, comme les tournesols dans lesquels il ne le renverserait jamais.
Vert, comme la lueur qu'il avait interceptée pour lui.
Il ne l'aurait jamais cru assez stupide pour être au mauvais endroit au mauvais moment. Et pourtant…
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—Tu as menti, fut le souffle qui força ses lèvres ensanglantées alors qu'un sourire amer animait son visage pour un instant. Enfoiré…
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« Nous serons morts »
