Erratum :

Le titre de cette histoire comporte une horrible faute. Le genre du nom commun "amour" est masculin, au singulier, mais il est féminin, au pluriel. Le titre de cette fiction aurait dû donc être : Amours imparfaites.

Merci aux deux lectrices qui ont gentiment relevé cette erreur.

Comme ce titre se retrouve également un peu partout dans les fictions dérivées, je me contenterai dans un premier temps d'un erratum en tête des fics concernées. Au fur et à mesure, j'arriverai à corriger l'erreur là où je le mentionne. Par contre, je n'ose pas changer réellement le titre sur le site, n'ayant aucune idée des conséquences.


Amours imparfaites

Prologue

Dans un fracas de roches brisées et de poussières retombant sur le sol, Hisagi se récupéra, échappant de justesse au coup qui l'aurait écrasé. Deux sillons tracés par ses pieds témoignaient de la violence du choc absorbé pendant l'esquive. Une belle glissade, de pas moins de cinq mètres de long... le sourire de Hisagi s'élargit. Ce combat lui promettait une belle partie de plaisir. L' arrancar qui lui faisait face, grisé par cette première impression de victoire, salivait, anticipant le moment où il pourrait goûter à cette âme, qui, il le sentait, était d'une saveur incomparable à ce qu'il avait connu jusqu'à présent. Hisagi libéra son zanpakutô et repartit à l'assaut.


Il rendait compte des derniers résultats de la mission à un quelconque soldat de la 12ème division lorsque le très noble et très digne capitaine de la sixième division s'interrompit, percevant au loin un reiatsu intensifié par la violence d'un combat. « Kuchiki taishô ... sama ? » reprit le shinigami du Centre de Recherche et d'Évaluation des Ondes Spirituelles, essayant désespérément d'attirer son attention.
Sans un regard pour l'intéressé, le capitaine murmura d'une voix égale son intention de revenir plus tard et le planta là, dans un mouvement aérien de son écharpe.

La situation était tendue au Seireitei, suite à la découverte de plusieurs hollows dans la Soul Society, révélant une faille dans le système de protection et de surveillance. Le bureau de développement technique de la douzième division avait été chargé de régler le problème, et, suite aux défaillances des appareils de mesure rendant impossible toute localisation, ordre avait été donné à toutes les divisions de collaborer. La puissance de ces attaques aléatoires avait obligé les capitaines et vice-capitaines à participer eux-mêmes aux patrouilles. Chaque rencontre faisait l'objet d'une description minutieuse, allant du type d'ennemi rencontré au lieu de l'apparition, en passant par la nature et la puissance des énergies spirituelles observées. Les chefs de chaque patrouille devait ensuite transmettre ses renseignements aux divers membres du bureau de recherche éparpillés dans toute la Soul Society, en vue d'une consolidation de ses informations pour en faire l'analyse ultérieure.

Pour l'heure, le capitaine Byakuya Kuchiki, bien qu'ayant conclu sa mission et renvoyé ses escouades dans leurs quartiers, se dirigeait sans se presser vers le lieu d'où provenait l'étrange pression spirituelle qui l'avait intrigué.
Les bruits d'une bataille enragée provenaient d'un vallon légèrement encaissé. Se plaçant en surplomb, le capitaine Kuchiki découvrit la raison de sa curiosité : rarement pouvait-on assister à un combat de Hisagi Shûhei, vice-capitaine et capitaine intérimaire de la neuvième division, en état de shikai. A la faveur d'un clair de lune qu'assombrissait quelques nuages, Byakuya Kuchiki apprécia la qualité du spectacle qui s'offrait à lui. Le zanpakutô libéré d' Hisagi Shûhei, Kazeshini, était une arme peu commune. Constituée de deux faucilles reliées par une longue chaîne, sa principale particularité venait des deux lames opposées et inversées qui encadraient la longue hampe de chaque faucille, terminée elle-même par une pointe acérée. Une arme difficile à manier, efficace aussi bien en corps à corps qu'à distance, dangereuse même pour son porteur si celui-ci n'était pas à la hauteur, mais qui se révélait meurtrière dans le cas où au contraire, elle était maniée avec puissance et précision. Ce que le lieutenant Hisagi n'avait aucun mal à faire, prouvant aux yeux de Byakuya que sa réputation de génie dans les arts du combat n'était pas usurpée.

Inconscient de l'attention dont il faisait maintenant l'objet, Hisagi prolongeait l'affrontement, jouissant de la puissance et de la résistance de son adversaire. Il s'amusait, et sa façon de combattre aurait étonné toute personne le connaissant. Car si Hisagi ne libérait que rarement Kazeshini, c'était à cause de la nature vicieuse de celui-ci. C'était une arme dont les mouvements rapides et imprévisibles rendaient difficile toute esquive. Vouée à trancher et transpercer, attaquant quelque soit l'angle, une arme de traîtrise, en contradiction totale avec la droiture et la gentillesse habituelle de Hisagi. Il en appréciait pourtant à présent la juste valeur et en utilisait tout son potentiel, manipulant faucilles et chaîne comme une extension de son propre corps. Sous les assauts répétés de Hisagi, le hollow rugissait de douleur et de frustration. Trop vif, trop rapide, trop puissant, le hollow était assailli de toutes parts par le shinigami, et son sang jaillissait abondamment des blessures infligées par les lames tranchantes et impitoyables. Un habile contrecoup exercé sur la chaîne permit à la faucille projetée dans les airs de venir se planter avec force dans le côté gauche du arrancar, qui se courba sous la douleur, l'immobilisant temporairement. Hisagi repris son souffle.
Le combat s'éternisait, ce n'était pas dans ses habitudes, cela ne lui ressemblait pas. La puissance des ennemis rencontrés le contraignait à sortir Kazeshini bien trop souvent à son goût. Le kidô, conjugué au kendo ne parvenait plus à vaincre ces nouveaux adversaires, et il ne pouvait plus se permettre d'ignorer son shikai, sous peine de mettre en péril ses subordonnés et les habitants du Rukongai. Et au cours des combats de ces derniers jours, il avait senti monter en lui une violence qu'il avait de plus en plus de mal à contenir. Et cette nuit, l'ivresse du combat le rendait fou. Il n'avait plus peur de laisser couler en lui ces sensations, l'odeur de sang qui se répandait, les hurlements lugubres et pleins de rage du hollow, cette bataille entre la vie et la mort sur le fil de la raison.

Le cœur de Byakuya s'était mis à battre de plus en plus vite à la vue de l'étrange ballet exécuté par Hisagi. La grâce et la souplesse des mouvements de ce dernier contrastait avec l'implacabilité des coups portés. Et c'était extrêmement ...beau. Byakuya en frémissait, alors que la violence et l'absence de pitié de ce duel faisait écho aux sentiments qui habitaient son âme. Un hurlement d'agonie retentit et le combat sembla en suspend. Byakuya retint son souffle. Hisagi, le regard tourné vers sa proie leva le bras et reçu l'autre faucille qui revenait vers lui en tournoyant, dans le bruit de cliquetis et de sifflements qui avait jusqu'ici accompagné la danse mortelle. Et dans un même mouvement se rua au contact. Il posa le tranchant interne de la lame sous le cou désormais accessible du arrancar, pour ensuite, d'un geste ample et puissant, lui trancher la tête. Dans un jaillissement de sang et d'énergie spirituelle, Hisagi, se redressa et de tout son corps se tendit vers le ciel, semblant célébrer sa victoire. Un rayon de lune éclairait son visage, éclaboussé de sang, mais dont on pouvait encore voir le numéro tatoué sur sa joue gauche, 69. Le sang bourdonnait aux oreilles de Byakuya, tandis qu'une chaleur se répandait dans tout son corps. Une sensation, qu'il n'avait pas éprouvée depuis longtemps naquit en lui. Troublé et surpris, Byakuya se retira et disparu dans l'obscurité de la nuit.

Le silence avait fait place aux derniers échos de l'affrontement. Un silence pesant. Le regard assombri, Hisagi rappela Kazeshini et rangea l'épée dans son fourreau. Observant l'avancée de la nuit, et le bouleversement des lieux, il soupira lourdement, l'extrême tension qui l'habitait jusqu'alors le quittant progressivement. Dégoûté de lui-même et effrayé, il s'éloigna rapidement.