Astoria G. & Drago M.
Chapitre 1 : Réceptions, Réceptions, Réceptions
Il faisait plutôt frais pour un mois de Juillet, une couche de nuages gris avait recouvert la moitié de l'Angleterre sans épargner le Derbyshire, si bien que les rayons du Soleil se faisaient rares. Un petit frison m'agita. Décidemment, la température laissait à désirer... Je me hâtais de rejoindre la bibliothèque où je pourrais éviter à loisir ma demi-sœur et ses lamentations, tout comme ma belle-mère et ses remarques pas souvent agréables. J'entrais dans la pièce et me dirigeais vers le fond les rayonnages regorgeaient d'ouvrages sorciers sur la Magie de Merlin, Morgan et Odin, sur les Mythes et Légendes, sur la Sorcellerie Antique, mais que très peu sur la Magie Noire.
Mon père, bien qu'ayant appartenu à la maison de Salazar Serpentard, n'y avait jamais touché. Pas même durant ses années à Poudlard. La famille Greengrass a toujours été réputée pour son impartialité dans les conflits sorciers, me disait-il. Et j'en avais eu la preuve pendant l'année des Ténèbres. Notre famille était bien sagement restée à l'écart de la Guerre. N'aidant pas les résistants, évitant les Mangemorts avec soin. Voilà à quoi s'était résumée notre vie durant cette période. Je n'avais pu retourner à Poudlard après les vacances de Noël, alors j'étais décidée à apprendre, « pour de vrai », de mon côté, car les Carrow n'avaient fait autre que de la propagande pro-Voldemort en plus de semer la terreur. J'écumais tous les livres de sixième année de ma demi-sœur, m'exerçais en Sortilèges et Enchantements tous les jours, traduisais des textes runiques, relisais le grimoire relatant l'Histoire de Poudlard une énième fois.
Voilà trois ans maintenant que la guerre était finie, que Voldemort était vaincu. Le monde sorcier pouvait enfin respirer. J'avais aujourd'hui dix-neuf ans et j'entamerais en Octobre ma deuxième année à l'Université Britannique de Magie Avancée, en cursus Sortilèges et Enchantements.
Si les rayonnages de notre bibliothèque familiale regorgeaient de livres sorciers, ils ne manquaient pas non plus d'œuvres moldues, tous aussi intéressants que celles sorcières. J'affectionnais tout particulièrement leurs romans, qui ne manquaient ni d'imagination ni de qualité dans l'écriture. C'était un vrai délassement que de les lire. L'ambiance de la pièce feutrée m'apaisait, si bien que j'y passais le plus clair de mes journées, à lire et à rêvasser. Mon père venait me rejoindre lorsqu'il n'était pas en affaire et tous deux apprécions le calme de la bibliothèque. Souvent, nous discutions et partagions nos avis sur certaines œuvres et sujets d'actualité. Celui qui revenait régulièrement se trouvait être la condition des Nés-Moldus dans le monde sorcier. C'est d'ailleurs en le questionnant à ce sujet, lorsque j'eus une dizaine d'années, que j'appris que ma mère était née-moldue.
Elle et mon père s'étaient rencontrés à Poudlard, pour se perdre de vue ensuite et se retrouver cinq ans plus tard. Marié à une femme qu'il n'aimerait jamais, il en aima une autre, ma mère et près d'un an après la naissance de sa fille légitime, naquit une autre : moi. Je ne poussais mon premier cri qu'elle mourait. La sage-femme de Ste Mangouste qui s'était occupé l'accouchement et qui était dans la confidence, contacta mon père, qui s'en trouva très affecté. Mais pas une seconde l'idée de me confier à un orphelinat ou une famille d'accueil ne lui effleura l'esprit : il me reconnut et m'accueillit dans la demeure familiale des Greengrass. Ma belle-mère, Lucretia, tempêta, refusant la présence d'une enfant qui n'était pas la sienne, mais face à l'obstination de son mari, elle finit par céder et se contenta dès lors de m'ignorer. Aujourd'hui, rassurée par le fait que Daphné était qualifiée de beauté partout où elle allait, et donc, que je ne pourrais lui faire d'ombre car je n'avais ni la chevelure blonde, ni la « distinction » des Sangs-Pur, elle semblait me supporter davantage, ou tout du moins, nos échanges étaient plus cordiaux.
Je soupirais. Ce soir, nous recevions toute la crème de la société sorcière. A mots couverts, il ne s'agissait autre que d'une bande de sorciers imbus d'eux même qui se qualifiaient de supérieur. Je ne comprenais pas pourquoi mon père acceptait encore ce genre de mascarades sous son toit, lui qui ne s'était jamais vanté d'appartenir à la noble lignée Greengrass ou ni moqué les Nés-moldus. Je devinais sans difficulté que ma belle-mère y était pour quelque chose. Cette femme était comme presque toutes les autres de sa condition, superficielle et plutôt sotte, si bien qu'elle se faisait vite une opinion – celui qu'auraient les gens de son « rang » – et n'en changeait pas, toute aussi bornée et orgueilleuse qu'elle était. Sans grande surprise, ma demi-sœur était sa réplique, mais en plus d'être arrogante, on ne pouvait trouver plus sournoise. Depuis l'enfance, elle s'appliquait à me rendre la vie impossible, cassant mes jouets, déchirant mes livres, lacérant mes robes. Mais si elle était sournoise, je n'en étais pas moins maligne. Et quand je fus en âge de pouvoir répliquer, je m'assurais qu'elle se fasse toujours prendre sur le fait par notre père sans que j'aie à lever le petit doigt ou pleurnicher. Finalement, je menais une vie assez paisible. Mon père ne m'obligeait aucunement à assister aux réceptions mondaines auxquelles lui, sa femme et Daphné se rendaient, et je le soupçonnais de ne pas vouloir m'y voir, non pas parce que je lui faisais honte du fait de mon ascendance, mais pour me protéger de ce monde d'harpies plutôt que de sorciers. Ces après-midi et ces soirées là, je pouvais donc profiter du calme de la maison et de l'immense parc qui l'entourait pour m'y promener à loisir, courir jusqu'au lac et m'y baigner si le temps me le permettait.
« Maitresse ? » m'appelait une des elfes de maison depuis la porte.
« Je suis là, Mifty. Qu'y-a-t'il ? » répondis-je en la rejoignant après avoir reposé le roman sur son étagère.
« Mrs Greengrass vous… vous s- somme d'aller vous préparer, Miss Astoria. » fit-elle d'une voix troublée. Ma belle-mère me sommait d'aller me préparer, hum ? Très bien. Je ferais en sorte qu'elle le regrette… d'une façon des plus subtiles.
« J'y vais, Mifty. Merci. » Je quittais la bibliothèque d'un pas décidé et rejoignais ma chambre. Ma garde robe était gigantesque. Bien qu'elle soit moitié moins importante que celle de Daphné. Mais j'avais largement de quoi lui faire concurrence.
Non je n'étais pas blonde. Et non, je n'avais pas ce qui faisait l'honneur des femmes Greengrass. Mais je m'en passais bien. Mes longs cheveux chocolats coiffés minutieusement et mes yeux océans qu'une elfe maquillait avec raffinement me donnaient l'air d'une nymphe. Je n'avais pas pour habitude de me faire choyer de cette façon par des elfes, mais je voulais en mettre plein la vue ce soir, uniquement pour faire enrager Lucretia, et Daphné à l'occasion. Cette dernière ne pouvait supporter le fait qu'on puisse me trouver jolie, puisqu'elle n'avait que sa beauté pour peser dans la balance contre moi. Et ma belle-mère, qui ne pensait qu'aux intérêts de la famille avant tout et à son statut social – sans, bien sûr, oublier l'argent – ne parlait que du prochain mariage plus qu'avantageux de sa magnifique et adorable fille, et donc, ne voulait surtout pas me voir empiéter sur ses plates bandes. Elle était plus que ravie de me voir préférer le calme de la maison aux soirées mondaines, et ne s'en cachait aucunement. Plusieurs fois, sans que j'aie formulé le vœu de vouloir les accompagner, elle m'incitait rester au manoir sous des allusions peu déguisées ou bien s'arrangeait pour que je ne sois prévenue de leur sortie qu'au dernier moment. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde. En fait, j'aimais voir dans ses yeux cette lueur de satisfaction qu'elle avait pour elle-même quand elle parvenait à ses fins en pensant que c'était à mes dépends et que cela m'affectait. Il n'y avait pas de situation plus burlesque que celles-ci et je parvenais difficilement à contenir les rires qui me secouaient devant elle.
Je revêtis une robe de soie bleu nuit fluide qui découvrait mes épaules et la naissance de mes seins dans un décolleté délicat, et tombait droite sur le sol, dévoilant ma jambe droite jusqu'à ma cuisse par une coupe habile. Parée ainsi, je pouvais être certaine que la réaction de Lucretia ne serait pas pour me déplaire. J'ajoutais à ma tenue une dernière note d'éclat en accrochant à mon cou un fin collier de diamants que m'avait offert mon père pour les grandes occasions. Là. Il ne me manquait plus que les chaussures. Des escarpins noirs m'attendaient au pied de mon lit.
Je finissais de les chausser quand on toqua à la porte de ma chambre.
« Astoria ? Puis-je entrer ? » demandait mon père. Je m'empressais de lui ouvrir, et le laissait passer. « …Tu ressembles de plus en plus à ta mère… Tu es éblouissante. » dit-il avec émotion après m'avoir détaillée. Je lui souriais.
« Merci, Papa. Vouliez-vous m'entretenir de quelque chose ? »
« En fait, j'étais simplement venu te chercher. Tous nos invités ou presque sont arrivés, et je te préférerais à mon bras plutôt que seule pour les… affronter. » Consciencieux jusqu'au bout. Je ne pouvais rêver meilleur père. Je pris le bras qu'il me tendait et nous rejoignîmes les escaliers en haut desquels je m'arrêtais un instant, inspirant à fond, fixant sur mon visage une façade d'amabilité distante.
Tadaaam. Pfiu. Je ne sais plus où donner de la tête. Entre les titres qui ne collent pas, les fautes d'inattention et la mise en page à faire...
Sinon, qu'en dîtes-vous ?
