Précision : Je suis fortement alcoolisée...
Chapitre 1
Harry n'avait encore jamais assisté à un mariage, mais celui de Bill et de Fleur correspondait tout à fait à l'idée de bonheur insouciant qu'il s'en faisait.
La cérémonie avait été très émouvante. Mrs Weasley avait fondue en larme lors de l'échange des voeux. Elle mariait son fils ainé ! Elle n'avait pas été la seule à pleurer. Mrs Delacour, une grande femme très belle, dont Fleur avait hérité les longs cheveux argentés et la grâce naturelle des vélanes, avait elle-même pleuré durant la cérémonie.
Ils formaient elle et son mari, un homme de grande prestance, un couple fort distingué et hautain. Aussi Harry fut-il surpris de la voir éclater en sanglots, et il pensa que c'est peut-être parce que sa fille, si belle, se mariait à un homme
qui ressemblait à un monstre. Les apparences étaient très importantes pour Fleur lorsqu'elle participait au tournoi des Trois Sorciers. En revanche,
il était sûr que les amis proches qui étaient venus pour son mariage etaient désolés pour elle.
Un groupe de pimbêches écrasaient des larmes de crocodile en lançant des regards mortifiés aux mariés.Non mais vraiment ! Harry
s'était énervé: ne pouvaient-ils pas simplement être heureux pour elle?
C'etait vrai qu'ils formaient un couple étrange. Bill avait refusé tous procédés qui auraient pu atténuer les marques de son visage.Il était
véritablement horrible, mais rayonnait littéralement de bonheur. Il faut dire que la mariée était sublime dans sa robe d'un blanc immaculé, tout comme son sourire. Le diadème fabriqué par des gobelins de la grande-tante Muriel lui faisait comme une auréole. On aurait un démon et un ange. Mais ce n'était pas la mariée que Harry contemplait d'un air triste, c'était la plus rousse des demoiselle d'honneur. Foutu Voldemort ! C'était de sa faute si Ginny et lui ne pouvaient pas être ensembles.
Harry se fit le serment d'en finir au plus vite avec le Seigneur des Ténêbres. Un jour ce serait lui et Ginny qui se marieraient dans
cette église . Le jeune homme se disait qu'il tiendrait grâce à l'idée de ce jour heureux, qui lui paraîssait pourtant excessivement lointain. Mrs Weasley et Fleur avaient eu raison à propos de la couleur des robes. Ginny était vraiment magnifique parée de couleur crème et dorée. Couleur rappelée par le bouquet de roses pâles de la mariée. D'ailleurs ce bouquet, lançé à la sortie de l'église avait été rattrapé
au prix de nombreuses maladresses par Tonks. Triomphante, Harry l'avait vu agiter les fleurs sous le nez d'un Lupin complètement dépassé. Mais apparament, il était moins réticent : plus tard
dans la soirée, le jeune sorcier les avaient vu danser ensembles.
Le repas du soir s'était fait dans le jardin des Weasley. L'ambiance était familiale et bonne enfant, chacun
s'efforçait de ne pas parler des sujets comme la guerre en cours, pour ne pas gâcher l'esprit joyeux de la fête. Harry n'avait eu qu'à subir
quelques questions et regards indiscrets mais on l'avait laissé plutôt tranquille. A la tombée du jour, on avait allumé des lampions colorés, suspendus dans les arbres, et de multiples couples se sont mis à danser sur une musique entrainante. Ron et Hermione avaient vite quitté Harry, non sans remords, vite effacés par le jeune homme, trop heureux de les voir enfin enlacés dans un slow romantique.
Depuis, il était resté collé au bar, contemplant amèrement les danseurs en se disant qu'il aurait bien envie d'inviter Ginny. Soudain des cris retentirent : Fred et Georges avaient fait exploser dix boites de leur Feuxfou Fuseboum Delux, et des soleils vert fluo avaient envahi la piste de danse, tandis que des moutons bleus flottaient parmis les lampions. Le jeune sorcier n'avait pas l'habitude de boire d'alcool, et après plusieurs coktails, il se sentait euphorique
et rigolait aux blagues vaseuses d'une vieille sorcière qui était elle aussi un peu grisée. Profitant du spectacle que donnait cette joyeuse confusion, Ginny attrapa Harry par la main et l'entraîna vers un endroit tranquille.
-Où allons nous ?
-Je voudrais te parler seul à seul.
Après avoir croisé des couples qui s'embrassaient dont Ron et Hermione, ils arrivèrent à la lisière d'un petit bois isolé. Les rumeurs de la
fête étaient très lointaines, on entendait plus que les basses de la musique. Ils s'engouffrèrent entre les arbres, la jeune fille trainant toujours Harry. Celui-ci trébuchait régulièrement sur des racines, la pénombre et l'effet de l'alcool l'empêchant de juger clairement où il posait les pieds. Ils se rendirent dans l'endroit le plus sombre, où même la paleur de la lune ne pouvait perçer les ténèbres. La nuit était plus noire que charbon sous le couvert des arbres. Ginny stoppa brusquement et se colla à lui un instant, lachant
sa main.
Harry, un peu déboussolé, lui demanda :
-Alors, qu'est-ce que tu voulais me dire ?
Mais Ginny ne lui répondit pas. Elle ne faisait même pas attention à lui.
Soudain, la jeune fille s'écroula par terre, inconsciente, révélant un jeune homme qui semblait sorti de son corps. D'ailleur, il avait encore ses pieds dedans Ginny. Il fit un pas en avant, traversant le corps de la jeune fille, tout en défroissant vigoureusement ses manches avec un air dégouté.
Harry resta bouche bée. Grand, pâle, les cheveux noirs, un beau visage. L'adolescent qui venait d'apparaître, c'était Tom Jedusort !
Sans réfléchir, il plongea la main dans sa poche, mais la trouva vide.
En réponse à son air stupéfait, les éclats glacés d'un rire suraigu qu'il ne connaissait que trop bien s'élevèrent dans la nuit froide.
-Je n'arrive pas à croire que tu te sois encore fait avoir... se moqua Jedusort en caressant la baguette magique de Harry. La plume qu'elle contient provient du même phénix que la mienne, non ? demanda-t-il sur le ton de la conversation.
Harry ne répondit pas. Il bouillait de colère. Il s'était laissé prendre au piège. Il n'avait pas remarqué que Ginny lui avait prit sa baguette quand elle l'avait bousculé. Pendant toutes ces années, il n'avait même pas remarqué la présence de Voldemort en elle !
Le jeune Voldemort avait l'air de s'amuser beaucoup de sa fureur. Il le regardait en souriant d'une façon plutôt inquiètante, en secouant doucement la tête de gauche à droite.
Soudain, il devint transparent pendant quelques instants, puis retrouva son corps. Il ne parut pas surpris, mais perdit aussitôt son sourire, comme si il venait de se réveiller ou de s'aperçevoir de quelque chose. Comme si il n'avait pas beaucoup de temps, il lança rapidement un sort à Harry.
Le jeune homme s'affala sur le sol. Il avait toujours pleinement conscience de son corps-il sentait par exemple très bien cette grosse racine qui lui rentrait dans le dos-mais il ne pouvait plus bouger le moindre doigt ! Il regarda Ginny et la peur s'empara de lui. Il ne pouvait rien faire pour elle.
Voldemort s'approcha et lui saisi le bras :
-Si jamais tu essayes de te désartibuler, dit-il la voix remplie de menace, tu le regrèteras... Et elle aussi, ajouta-t-il en désignant Ginny.
(l'auteur ajoute une règle magique : on ne peux pas transplanner avec quelqu'un si la personne est inconsciente. Comme cette fic est au point de vue interne, ça m'arrange.)
Puis, Harry se sentit pris dans l'étau d'un long tuyau noir et serré. Il eut l'impression que ses yeux allaient sortir de sa tête, et l'alcool ingurgité plus tôt remontait dangereusement.
Enfin, il atterrit sur un sol de pierre humide. Il reprit son souffle et remis correctement ses lunettes sur son nez. Le sortilège était tombé durant le transplannage. Il se releva, tibutant légèrement. Il scruta l'obscurité pour repérer l'autre adolescent, mais il faisait si sombre qu'il ne distinguait rien à plus de deux mètres.
Des centaines de chandelles s'allumèrent soudain, et Harry poussa une exclamation en découvrant où il était : La Chambre des Secrets.
Il ne put pas s'interroger bien longtemps sur la raison de sa présence ici, car il retomba à quatre pattes, vomissant enfin son dîner. Quand il se releva, pâle comme un mort, la tête lui tournait tant qu'il dut s'y remettre à plusieurs fois avant de tenir debout.
Jedusort était en train d'ouvrir une petite porte située entre les jambes de la statue de Serpentard. Dés qu'elle fut ouverte, il attira Harry grâce à un sortilège d'attraction, et celui-ci se retrouva solidement attaché sur un fauteuil dans une petite pièce.
