Charlotte au chocolat

Résumé : Deux passions animent Ron Weasley : Hermione Granger et la cuisine…

Disclaimer : Univers entièrement créé par J.K. Rowling à travers les romans Harry Potter.

Rating : K
Genre : Romance
Characters : Ron Weasley - Hermione Granger
Date de rédaction : Le 17 Avril 2011

Notes de l'auteur :

Bonjour ! Je ne déblatérerais pas pendant des heures sur ce que je viens d'écrire. C'est un OS sans prétention aucune. Je me suis juste laissée guider par l'inspiration. C'est la première fois que j'écris ce genre de chose, et la première fois que je termine vraiment un écrit… Bref, je l'ai immédiatement publié, donc il n'y a pas eu de relecture attentive. Ce qui fait qu'il y a sûrement des fautes et je m'en excuse. Je fais de mon mieux pour corriger cette tare… C'est romantique à souhait, sans prise de tête. Juste pour le plaisir ! ^^ Bonne lecture !

Atan-Koi


Voilà, cette fois-ci c'était vraiment très bien.

Ron s'essuya les mains sur son tablier, un air satisfait sur le visage. Il admira son oeuvre, les elfs de maison de Poudlard poussant bruyamment des exclamations de ravissement autour de lui.

Sa charlotte au chocolat était une véritablement réussite. Ronde juste comme il fallait, une mousse au chocolat onctueuse parsemée de copeaux de crêpe dentelle à l'intérieure, il en était vraiment fier.

Il ne restait plus qu'à passer à la deuxième phase de son plan infaillible. Il fallait à tous prix que ça fonctionne et surtout qu'il fasse preuve de courage jusqu'au bout. Il était passé trop souvent à côté d'occasions en or et c'était le fait qu'elle se remette à fréquenter «Vicky» qui l'avait fait réaliser cela.

Depuis plusieurs mois maintenant, depuis le début de l'année en fait, il s'était laissé aller à sa passion, dont personne, pas même Harry, ne connaissait la teneur. Il disparaissait simplement deux fois par semaine, le soir juste après les cours, et réapparaissait dans la salle commune juste avant le couvre-feu. Ses amis avaient bien essayé de lui tirer les vers du nez, mais jusqu'à présent il avait tenu bon. Ils avaient fini par abandonner après que Ron les ait baladé dans le château pendant deux heures avant de les livrer à Peeves simplement parce qu'ils l'avaient suivis pour savoir ce qu'il faisait. D'ailleurs ils lui avaient fait part de leur mécontentement commun le lendemain, s'énervant bruyamment à la table du petit-déjeuner. Contre toute attente, Ron ne s'était pas énervé. Il leur avait calmement expliqué, d'un ton un peu sec cependant, qu'il n'était pas obligé de tout leur dire et que lui se gardait bien de demander à Harry et Ginny ce qu'ils faisaient lorsqu'ils étaient seuls. Il avait conclu, avant de se lever avec un regard exaspéré, qu'il avait droit à un minimum de vie privée, et que s'ils étaient véritablement ses amis, ils comprendraient et le laisseraient tranquille. Plus encore que le discours, c'était son ton inhabituellement sévère qui les avait dissuadé de retenter l'expérience. Et Ron s'en trouvait fort satisfait.

Ainsi, seuls les elfs de maison et la cuisine de Poudlard était au courant de ses expérimentations culinaires. Après la bataille, la perte de plusieurs de ses amis et d'un membre de sa famille, Ron avait réalisé que la vie était bien trop courte pour la laisser filer entre ses doigts. Fin gourmet, il s'était toujours empêché de mettre la main à la patte, au vrai sens du terme, autrement que pour l'amener dans sa bouche. Il se pensait trop maladroit, trop balourd, trop empoté pour réussir à faire quoique ce soit de ses dix doigts. Et puis finalement il avait essayé parce qu'il s'était dit que sinon il le regretterait toute sa vie. Ses débuts n'avaient pas été très fructueux et il avait était prêt à tout laisser tomber. Et puis les elfs, qui l'observaient faire sans rien dire, avaient finalement osés lui adresser la parole pour lui prodiguer conseils et astuces. Avec leur aide, précieuse, il s'était vite amélioré et ses premiers plats avaient eu un succès considérable auprès de ses conseillers et goûteurs. Il avait commencé par le salé avant de finalement se lancer dans la pâtisserie qu'il se refusait de rater. Le résultat était sous ses yeux. Il avait vraiment un don pour tout ce qui était du domaine du sucré : du point de vue esthétique autant qu'au niveau du goût. Il était ainsi l'heureux détenteur de nouvelles recettes aux exquises saveurs que seul lui parvenait à réaliser. Il les notait d'ailleurs soigneusement dans un carnet et en dessinait même l'aspect lorsque celui-ci était vraiment une réussite. Il se sentait bien, dans son élément, et il commençait doucement à préférer cuisiner que manger. Cela c'était d'ailleurs vu dans son attitude lors des repas : les elfs faisaient toujours un effort supplémentaire pour présenter son assiette. Il prenait alors le temps d'observer l'agencement des ingrédients, le mélange des couleurs et des fumets qui s'échappaient jusqu'à ses narines. Il ne se goinfrait plus comme un malpropre, mais savourait chaque bouchée avec délectation. Oh bien sûr, certains desserts subissaient toujours de sa part une attaque éclair, qu'il menait de front et en toute conscience, mais c'est parce que parfois, faire taire ses pulsions était véritablement impossible !

Ron était fier de lui et de ce qu'il se savait capable d'accomplir. Les sorts de type culinaire n'avaient plus aucun secrets pour lui. Ce dont il était moins fier, cependant, c'était d'avoir laissé Hermione prendre ses distances avec lui. Après la bataille, perdu dans son chagrin mais ne voulant pas le montrer, son orgueil étant toujours bien présent, il avait refusé toute consolation extérieure, y compris celle d'Hermione. Si elle l'avait compris sur le moment, elle n'avait cependant pas admis qu'il continu à jouer le meilleur ami par la suite, refusant de voir au-delà des apparences, casant leur baiser dans un coin de son esprit. Il s'était senti dépassé par les événements. Il avait eu peur de sa possible relation amoureuse avec elle, peur de son rejet, peur de perdre sa meilleure amie. Tout un tas de raisons qui l'avait éloignée plus sûrement que n'importe quelle action de sa part. Et les disputes, depuis, s'enchaînaient comme avant, prouvant ainsi son immaturité et son manque de confiance certain. Il n'avait réalisé que très récemment que sa relation avec Hermione n'avait jamais vraiment été amicale. Il y avait toujours eu plus que cela. Et il avait compris que continuer à jouer les imbéciles lui ferait définitivement perdre ses chances. Ainsi, il était décidé à passer aux aveux, quitte à se faire mal. Il refusait que «Vicky» n'interfère encore une fois.

Fort de ses nouvelles résolutions, il se lança vers la salle commune, sa charlotte dans les mains, dissimulée par une boîte en carton.


Hermione était plongée dans la rédaction d'un devoir d'Histoire de la Magie, assise dans un recoin sombre de la salle commune pour avoir plus de tranquillité, lorsqu'elle se fit déranger par un toussotement distinct sur sa gauche. Elle leva les yeux et fut agacé de voir que Colin Crivey semblait vouloir lui parler. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, elle rebaissa les yeux sur son parchemins en lui disant d'un ton sec :

- Non, Colin, je t'ai déjà dit que je refusais de poser pour un éventuel album des héros de guerre. Laisse-moi tranquille s'il-te-plaît.
- Euh… C'est pas pour ça que je suis là ! On m'a demandé de te remettre ça !

Et avant qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit, il déguerpit en laissant sur sa table une boîte de carton rectangulaire. Hermione soupira bruyamment, voyant déjà poindre un profond agacement, posa sa plume et attira à elle la boîte. Elle l'ouvrit, s'attendant à une blague de mauvais goût pour la distraire de son travail (elle savait d'ailleurs déjà comment se venger de celui qui avait osé faire cela) mais elle se retrouva face à une charlotte au chocolat qui semblait très appétissante, sur laquelle était écrit d'une calligraphie penchée : «Je t'aime».

Elle releva brusquement la tête, scrutant la salle commune pour voir si quelqu'un l'observait plus attentivement que d'habitude. Mais les Gryffondors étaient égales à eux-mêmes, faisant le plus de bruit possible et ne lui accordant aucun intérêt particulier. Elle constata juste la présence de Ron, qui discutait gaiement avec Harry, Neville et Ginny, étalé de tout son long dans un canapé. Chose plutôt étrange puisqu'habituellement il rentrait juste avant le couvre-feu…

Elle reporta alors l'attention sur son cadeau et remarqua qu'un mot avait été glissé dans un recoin de la boîte. Elle le prit et lut les mots suivants : «Il paraîtrait que tu as un faible pour le chocolat…». Hermione rougit doucement et prenant la cuillère qu'on avait glissé près du gâteau à son intention, elle prit un bouchée de cette fameuse charlotte au chocolat.

Elle faillit en gémir de plaisir mais se retint juste à temps. Elle était délicieuse. À vrai dire, elle n'avait jamais rien goûté d'aussi bon. La mousse au chocolat était juste comme il fallait, fondante à souhait, croquante par endroit lorsque la crêpe dentelle se heurtait à ses dents. Un instant elle eu un regard absent, la main posée sur sa bouche comme si elle essayait de se retenir de pousser une exclamation de pure joie. Si un garçon avait vraiment voulu la séduire, il ne s'y serait pas mieux pris. Elle espérait sincèrement que ce soit Ron qui ait eu cette attention si romantique, mais elle en doutait fortement. Elle sortit finalement de sa torpeur, regarda l'heure et se replongea sans son devoir. Cependant, un observateur attentif aurait constaté ses joues légèrement plus rouges que d'habitude et son air rêveur qui voilait souvent son regard.

Ce n'est que bien plus tard qu'elle émergea. Il restait peu de gens dans la salle et ils commençaient à se lever pour aller se coucher. Harry et Ron cependant continuaient à discuter, hermétique à l'agitation autour d'eux. Elle les rejoignit, s'asseyant près de Ron qui s'était redressé dans le canapé. Chacun lui fit un sourire auquel elle répondit, ne remarquant pas celui légèrement plus nerveux de Ron, et écouta attentivement leur conversation. Ils parlaient de leur orientation. Harry, heureux comme jamais, expliquait comment il s'était inscrit à la faculté d'Aurors. Son dossier était parti la veille et il espérait sincèrement être pris. Hermione mis son grain de sel en expliquant les démarches qu'elle avait faite auprès de plusieurs écoles, n'étant pas sûre de ce qu'elle voulait faire. D'un mouvement commun, ils se tournèrent tous les deux vers Ron, lui demandant s'il s'était aussi inscrit à la faculté d'Aurors. Ron se redressa, clairement gêné, mis ses mains dans ses poches et bégaya quelque chose d'incompréhensible pour toute oreille humaine. Harry et Hermione froncèrent les sourcils. Il se racla la gorge et finit par s'expliquer.

- Je n'ai envoyé aucun dossier d'inscription.

Voyant qu'Hermione allait protester, s'attendant en tout cas à ce qu'elle le fasse, il ajouta précipitamment :

- Je ne veux pas aller à la faculté ou faire des études supérieures.
- Mais je croyais que c'était ton rêve de devenir Auror !, s'exclama Harry au comble de l'étonnement.
- Oui, à une époque ça l'était. Mais les temps et les gens changent. Je ne veux plus faire ça. J'ai décidé de trouver un petit boulot pour récolter suffisamment d'argent avant d'ouvrir mon propre commerce.

Toujours plus étonné, Hermione répéta :

- Un commerce ?
- Oui. J'ai envi de me lancer dans la pâtisserie et peut-être ouvrir un salon de thé et même, pourquoi pas, un restaurant.

Ses deux amis en restèrent bouche-bée. Hermione prit une profonde inspiration, se tordit les doigts avant de dire, d'une voix lente et posée, comme si elle s'adressait à un enfant :

- Ron, le métier de restaurateur n'est pas à prendre à la légère. C'est un travail difficile, qui demande de la patience et un certain talent…
- Donc, tu ne me crois pas capable de cuisiner ?, la coupa Ron, en fronçant les sourcils, ses oreilles rougissant furieusement.
- Non, ce n'est pas ça, seulement si tu veux percer, tu as tout intérêt à commencer à t'entraîner maintenant…

Harry, voyant l'orage venir, décida de battre en retraite avant que les choses ne s'envenime. Ron se mit debout et Hermione suivit le mouvement. Il la regarda droit dans les yeux et finalement sourit avec nonchalance. Ce sourire, qu'Hermione trouva par ailleurs tout à fait craquant, la déconcerta un peu plus. Il la regarda avec un air malicieux et ajouta :

- Si tu veux tout savoir, j'ai déjà commencé mon «apprentissage». Et d'après ta réaction de toute à l'heure, ça ne semblait pas si mal que ça…

Hermione allait répliquer en lui demandant des précisions sur son «apprentissage» comme il disait, lorsqu'elle prit pleinement conscience de ce qu'il venait de dire. Elle écarquilla les yeux et ne pu que bégayer lamentablement :

- C'est toi qui… tu as… le gâteau ?

Ron se pencha alors vers elle, pris son visage entre ses mains et lui murmura d'une voix tendre à l'oreille :

- Je ne suis qu'un idiot Hermione. Mais ça tu le savait déjà. Je ne te laisserais pas partir de sitôt et j'ai voulu te montrer que moi aussi, j'étais capable de faire des choses bien. Ce gâteau, je l'ai fait pour toi, en pensant à toi. Et il est ma plus belle réussite. Hermione, j'ai besoin de toi. J'ai besoin que tu sois à mes côtés quand j'ouvrirais mon propre restaurant. J'ai besoin de toi simplement parce que tu es ma source d'inspiration. Je suis désolé de t'avoir laissée seule, d'avoir fait semblant, de t'avoir mentit en te faisant croire que tu n'étais qu'une amie. Je t'aime juste comme un fou.

Il se recula et déposa sur sa bouche un baiser passionné. Et tous les reproches qu'Hermione voulait lui faire, tout ce qu'elle avait prévu de dire pour exprimer sa façon de penser, moururent sur ses lèvres. Elle s'accrocha désespérément à sa robe et répondit avec toute l'ardeur qu'elle possédait.

Finalement, Ron se recula et dit avec un léger sourire en coin :

- Tu as un goût de chocolat, et ça tombe bien parce que j'adore le chocolat.

Hermione sourit, le traita d'idiot et se laissa emporter dans un baiser plus tendre, plus doux… plus amoureux que jamais.


Merci pour votre lecture !