Bonjour tout le monde ! Voici ma première fiction, mis à part mes OS, et j'espère qu'elle vous plaira. J'ai déjà une idée de la fin, mais vos avis et critiques pourront la modifier ! :)
Merci à tous, & à SM pour me permettre d'emprunter ses personnages, et bonne lecture !
Chapitre 1 : Désespoir
Je revenais à la fin du commencement. Le début de ma vie, là où tout s'était arrêté. J'avais quitté l'Arizona ensoleillé pour venir habiter à Forks, une petite bourgade insignifiante de l'état de Washington. Je m'étais toujours promis d'y revenir.
Je soupirai déjà en avisant le perron, tandis que les pneus de ma voiture ralentissaient. J'avais beau savoir que rien ne m'enchanterait à Forks, m'étais faite à l'idée que le pays était froid et irréversiblement vert, mes yeux se remplirent de larmes en jugeant ma nouvelle maison. Une petite bâtisse en pierre foncée avec un toit solide en tuiles brunes. Elle paraissait chaleureuse, je l'avoue, mais ne faisait que concrétiser mon voyage dans la région. Je ne savais pas quand je partirai, pour ne pas dire si je partirai. Ma santé allait peut-être me cloitrer dans cet amas de verdure.
Je fus prise d'un frisson désagréable quand j'avisai les gouttes d'eau d'une récente pluie qui roulaient sur le toit luisant. Je n'avais pas pu faire le deuil du soleil, ayant toujours espéré que le temps n'était pas si horrible à Forks. J'avais eu tort. Au moins j'arrivai après l'averse.
Je pris une profonde inspiration, resserrai ma veste en polaire autour de mes épaules et baissai la vitre d'un air solennel. L'air était humide mais pur, totalement dénué de la polution de la ville. Je me surpris à apprécier le vent frais caresser mes joues. Néanmoins il faisait beaucoup trop froid à mon goût. Le sol était boueux et glissant, je pariai déjà sur le nombre de chutes et de bleus que j'allais devoir endurer. Mon cauchemar sur Terre.
Je m'extirpai maladroitement de ma voiture, avisai discrètement –je l'espère- le tour du propriétaire, histoire de vérifier que personne ne pouvait percevoir mon arrivée fracassante, et claquai la portière presque rageusement avant de me traîner jusqu'au coffre, où j'attrapai les quelques rares cartons qui constituaient mon trésor personnel, surtout composé de livres. Je fis quelques pas maladroits vers le perron, n'évitant évidemment pas les flaques d'eau qui éclaboussèrent mon jean. J'attrapai la clé dans ma poche, perchant ma pile de cartons en équilibre sur mon bras gauche. Je n'étais sûrement pas la bonne personne à pouvoir provoquer la Chance. Pourtant j'arrivai à enfoncer la clé dans la serrure, après quelques vains essais, et à entrer dans la maison sans provoquer d'incident fâcheux.
Je pinçai mes lèvres d'agacement tandis qu'un froid glacial m'envahit, me faisant tressaillir. Je remerciai intérieurement le cardigan en polaire qui me couvrait. La maison n'avait pas été chauffée depuis plus de dix-sept ans, cela se ressentait. Néanmoins je m'étonnai de ne pas découvrir une vieille odeur de renfermé puis me souvenais que Collin était passé quelques jours auparavant « pour aérer et être sûr que je ne manque de rien ». Collin était un vieil ami de mon père, celui même qui m'avait convaincue de revenir habiter ici. Alors que ce déménagement était encore un projet des mois plus tôt, j'avais trouvé sa surprotection et son intrusion gênantes, et avais pensé qu'elles reflétaient son manque de confiance en moi. Maintenant que j'étais au milieu du salon, son idée de déposer des bûches directement dans l'âtre me semblait recevable et réfléchie. J'y jetai précautionneusement une allumette, il aurait été bête de déclencher si tôt un incendie. La chaleur qui s'en dégagea fut immédiate, et fit frissonner ma peau fraîche pour la seconde fois. Je restai assise devant le feu, à contempler les braises.
J'étais vraiment seule cette fois, et étrangement cela ne me gênait pas, bien au contraire. J'avais toujours été une solitaire. La nouvelle vie qui m'attendait ici m'effrayait, c'est vrai. Je n'aimais pas l'idée que les habitants allaient me reluquer comme une bête sauvage, simplement parce que les nouvelles arrivées étaient plus que rares dans le coin. Collin avait beau m'avoir prévenue que les gamins se connaissaient depuis leur tendre enfance, je ne m'y faisais pas. L'anonymat était interdit à Forks, chaque nouvelle arrivée –y comprit la mienne- provoquait des commérages curieux pendant de longues semaines. Il m'avait pourtant convaincue que d'aller au lycée m'aiderait à me sentir mieux : j'étais habituée aux cours par correspondance.
Je n'avais jamais été très sociable, n'avais pas beaucoup d'amis non plus, pour ne pas dire aucun. La vie m'avait appris à aimer les gens, pas à les supporter. J'avais du mal à me défaire de ma solitude, je n'y étais pas forcée pourtant, mais les jeunes de mon âge me paraissaient stupides, superficiels. Je n'avais pas envie d'apprendre à les connaître. Ici, ou à Phoenix, je ne voyais pas comment les choses pouvaient changer. J'allais être leur sujet de conversation préférée les premiers jours, ensuite on m'oublierait. Je n'avais pas envie de me faire remarquer, je voulais seulement qu'on me laisse tranquille… et seule.
Je me relevais enfin, légèrement chancelante. Conséquence de mon irréversible maladresse. J'inspectai les pièces, fis le tour de la maison. Deux chambres, un salon, une cuisine, une salle de bains. C'était bien plus que suffisant pour moi toute seule. Les murs et les parquets me paraissaient en bon état malgré la couche de poussière qui les couvrait. Les papiers peints n'étaient pas horribles, ni à fleurs, ni d'une couleur hideuse. Aucun travaux n'était nécessaire et cela me contentait parfaitement. Je rangeai mes quelques vêtements dans la penderie de la chambre que je m'étais choisie. Celle avec une longue baie vitrée vue sur le Sud, un papier peint couleur miel et un vieux rocking-chair en osier. La salle de bains était sur le palier, je m'autorisai une douche rapide pour me laver de mon voyage et me dépêchai d'enfiler des vêtements secs. Il ne faisait pas suffisamment chaud pour se laisser aller à gambader à moitié nue, de plus je ne tenais pas à rencontrer mon squelette devant la psyché de la salle de bains. Partie d'une bonne attention je me fis chauffer au four quelques pommes de terre -Collin avait également fait quelques courses : je devrai me rappeler de le remercier- n'en avalai pas le quart. J'engloutis l'énorme dose quotidienne d'antibiotiques, sans même prendre la peine de les compter, et quelques vitamines. J'avais hâte d'aller dormir, mon cerveau ne s'était pas aperçu plus tôt que mon corps était éreinté de la journée. Bien que je sache à quoi m'attendre pour la nuit, j'espérais que ma fatigue tiendrait les cauchemars au loin.
Je montais les escaliers prudemment, ce n'était pas le moment de tomber, et m'enveloppai dans une large couverture avant de me laisser chuter sur le matelas mou, sans prendre la peine de me vêtir d'un quelconque pyjama. Mon corps inspirait au repos, mais mes méninges ne me laissaient pas en paix. J'appréhendais le lendemain. Mon premier jour de lycée. Je n'étais pas retournée dans un établissement scolaire depuis plus de six mois, à partir du jour où l'émancipation m'avait été accordée. J'avais décidé que l'école par correspondance valait mieux pour moi, étant devenu trop faible pour assister à des cours. L'idée de retourner en classe me faisait frémir. Je craignais les questions indiscrètes qu'on allait me poser, les regards franchement curieux qui allaient me suivre les premiers jours. Me savoir observée allait me rendre encore plus maladroite, presque dangereuse. Je devais faire attention à moi, je n'avais pas le droit à l'erreur. Après quelques heures à me retourner sur mon matelas, je sombrai dans un sommeil comateux.
Mon réveil se mit à sonner vers les coups de sept heures. Ou plutôt il couina d'un son strident. Je l'éteignis d'un coup de pouce habitué et me relevai. J'avais beau être tout bonnement effrayée à l'idée de me rendre dans mon nouvel établissement, la nuit avait été comme toutes les autres : affreuse, j'étais ravie qu'elle se finisse.
Je m'étais réveillée toutes les demi-heures, prise de quintes de toux, pour sombrer aussitôt dans d'affreux cauchemars lorsque qu'elles m'offraient quelques minutes de répit. Je m'habillai sobrement, un jean, un pull à capuche noir, une paire de baskets, et passai plus de temps à examiner mon visage devant le miroir. J'étais pâle, plus que jamais. Mes joues étaient creuses, faisant ressortir ma mâchoire avec violence. Des cernes violets encadraient mes yeux ternes couleur noisette. J'étais malade, et cela se voyait atrocement. Je soupirai, et passai un peu de poudre sur mes joues, pour effacer les marques de ma faiblesse. Ce fut la sonnerie de mon mobile au rez-de-chaussée qui m'arracha à mon travail de rénovation. Il avait presque fini de chantonner alors que je le trouvai enfin, dans la poche intérieure de mon manteau, dans le salon.
- Oui ? fis-je d'une voix rauque
Je toussotai discrètement, avant de sourire en attendant la voix de mon interlocuteur.
- Comment vas-tu aujourd'hui, Bella ?
Il s'agissait de Collin, celui même avec qui j'avais passé les six derniers mois, mon second père après celui que je n'avais quasiment pas connu.
- Ça va.
- Tu as pris tes médicaments ?
- Oui, oui, répondis-je agacée
- Bien. Tu te souviens que ton nouveau médecin t'attend à 14h à l'hôpital ?
- Oui je n'ai pas oublié. Je sais même où la clinique se trouve.
- Parfait. Comment est la maison ?
- Trop grande pour moi, mais bizarrement elle me plaît. Surtout une fois qu'on y met du chauffage.
- Tant mieux alors, pas trop de ménage ?
- C'est assez poussiéreux, je m'y mettrai un jour…
- Bella (sa voix s'emportait), tu ne peux pas te permettre de vivre avec de la poussière. Emploie une femme de ménage si tu n'as pas le temps… Qu'as-tu mangé hier soir ?
- Quelques pommes de terre ? hésitai-je, sachant ce qu'il allait me répondre
- Bella, soupira-t-il, fais donc attention à toi…
- Je vais être en retard à l'école, pardonne-moi, mentis-je, mais merci d'avoir pensé à faire les courses.
- Pas de quoi, je suis là pour toi. Rappelle-moi ce soir après ta consultation. Demande le docteur Cullen.
- Entendu.
Je raccrochai brutalement. Je tenais beaucoup à Collin, mais il était trop protecteur avec moi. Il ne comprenait pas que j'en aie assez qu'on m'embête avec mes problèmes de santé.
J'avalais une barre de céréales, n'ayant pas le cœur à avaler quelque chose de plus consistant et sortit de la maison. Il faisait gris et frais. J'avais beau être nouvelle dans la région, les nuages noirs ne m'inspiraient pas du tout confiance. Je partis plus tôt que nécessaire, n'étant pas sûre de trouver l'établissement facilement. Pourtant la tâche se révéla aisée, en effet tous les bâtiments importants se trouvaient le long de la route principale.J'arrivai au lycée en avance, m'en voulant déjà de fournir à ces élèves une occasion de me parler.
Le parking était déjà à moitié occupé, lorsque j'y pénétrai pour me garer. Je remarquai que la plus belle voiture était une Volvo, les autres datant de plusieurs décennies. Je m'extirpais de mon Audi quasiment neuve, me félicitant d'avoir choisi une couleur foncée. Je n'aimais pas les voitures tape à l'œil, n'étant pas fan des voitures tout court. Mais j'avoue que ma voiture me convenait parfaitement : silencieuse, petite et confortable. Tout ce que je demandais. A peine avais-je posé le pied au dehors que quelques élèves, appuyés négligemment contre une voiture à quelques mètres de là, se mirent à me dévisager. Leur tenue me surprit. J'étais tout-à-fait au point sur les tendances vestimentaires : je venais de Phoenix où chaque nouvelle journée était synonyme d'un nouveau défilé de mode. Cependant cette discipline ne m'avait jamais plu, je préfèrais chosir mes tenues en fonction de la température extérieure et du confort qu'elles m'apportaient. Je ne m'étais jamais faite de place à Phoenix, et n'avais pas cherché non plus. On ne m'avait pas embêtée là-bas –faute de m'avoir remarquée- à part quelques railleries sur mon teint pâle –forcément tous les autres arboraient un bronzage impeccable-. En avisant les premiers jeunes de Forks que je rencontrai, deux choses me surprirent.
Premièrement, ils suivaient la mode. Deuxièmement, il faisait à peine 8°C et ils ne portaient pas de blouson. Tous arboraient un léger pull en coton. J'avais pourtant si froid, entortillée comme je l'étais dans mon blouson.
J'ignorai leurs regards et me dirigeai vers une structure, indiquée par un large panneau « Accueil » en lettres capitales vertes. A croire que tout était vert dans le coin. Je rentrai dans le petit bureau surchargé mais chauffé et m'avançai vers un comptoir, derrière lequel se tenait une secrétaire occupée à pianoter sur un ordinateur vieux de plusieurs décennies. Elle leva la tête vers moi, et me sourit.
- Je suis Belle Swan, me présentai-je
J'avais néanmoins l'impression qu'elle avait su qui j'étais avant même d'avoir eu à ouvrir la bouche. Je devinai aisèment que la ville entière était au courant de mon arrivée.
- Oui bien sûr. Tiens prend ceci (elle me tendit une feuille), tu dois la faire signer par chacun de tes professeurs au début du cours, je te donne ta carte (elle glissa sur le comptoir un rectangle de plastique magnétisé), l'argent de ton chèque a déjà été versé, tu n'auras qu'à la glisser dans un tourniquet pour aller manger. Le réfectoire se trouve entre les bâtiments 3 et 4. Mais je suis sûre que tu trouveras.
Elle m'adressa un clin d'œil, comme si nous étions déjà de grandes amies. Je haussai les sourcils, elle ne le remarqua pas.
- Ton casier est le numéro 17, le code est celui que tu nous avais demandé à ton inscription. Ton emploi du temps (une nouvelle feuille). Tu as des questions ?
- Eh bien… J'avais précisé que je serais régulièrement absente pour causes médicales, et j'ai un rendez-vous aujourd'hui à 14h…
- Aucun problème, de toute façon (elle jeta un coup d'œil à l'emploi du temps posé sur le comptoir), tu n'as qu'une heure de biologie à rattraper puisque tu es dispensée de sport. Par contre rapporte-moi ta feuille de présence avant de quitter le lycée.
- Très bien, merci beaucoup.
Je glissai la carte dans la poche de mon jean, m'emparai du paquet de feuilles et sortis rejoindre le froid. La foule des élèves s'était intensifiée et je m'engouffrai parmi les corps, rabattant la capuche de mon manteau sur la tête en espérant me fondre parmi les élèves. Par chance, ou simplement parce que l'établissement était particulièrement petit, je me retrouvais devant un bâtiment portant le chiffre 3. Je m'engouffrai à l'intérieur, le couloir était presque vide. Je jetai un œil à ma feuille, trouvai la salle. Je pris une grande inspiration et frappai à la porte. Une voix aigüe me pria d'entrer. Je poussai timidement la porte, tous les regards se braquèrent sur moi
- Oh, je parie que tu es Isabelle Swan, la nouvelle ! fit une femme d'âge mûr, avec des lunettes en écailles
Comme si c'était difficile de le deviner, je devais être la seule nouvelle dans la ville depuis des années.
- Bella, corrigeai-je imperceptiblement
- Tu peux aller t'asseoir.
Je posai ma feuille de présence sur son bureau et me ruai vers une table libre la plus éloignée possible, espérant que les regards finiraient par se détourner. Ce ne fut pas le cas, et les pairs d'yeux ne me quittèrent pas durant toute l'heure, malgré les reprises à l'ordre du professeur. Quand la sonnerie stridente retentit, c'est avec un soulagement non dissimulé que je quittai la salle d'espagnol. Un garçon me rattrapa dans le couloir. Il était légèrement plus grand que moi, ses cheveux soigneusement enduits de gel, de grands yeux verts. Il était mignon, avec sa bouille ronde, encore enfantine, mais pas mon genre. Je n'avais pas la même vision des garçons que les autres filles de mon âge. Ils ne m'attiraient pas.
- Tu es Isabella, n'est-ce pas ?
- Bella, soupirai-je
- Tu as anglais maintenant ?
Je regardai ma feuille, et acquiesçai.
- C'est super, moi aussi ! s'exclama-t-il
Il n'aurait pas dû se montrer enthousiaste, le lycée était si minuscule que nous avions forcément d'autres cours en commun. Pourquoi fallait-il qu'il s'intéresse à moi, seulement parce que j'étais nouvelle ?
- Je t'accompagne ? proposa-t-il
Il n'avait pas l'air malin, mais plutôt gentil. Je pris une longue inspiration et me décidai à ne pas repousser chaque personne de Forks comme j'avais l'habitude de le faire. Dans une ville si petite, mes réactions seraient décuplées et il n'était pas bon de s'entourer de personnes qui ne m'appréciaient pas.
- Pourquoi pas, répondis-je en me forçant à sourire
Mon expression dut paraître convaincante puisqu'il m'accompagna jusqu'au cours suivant en m'expliquant comment fonctionnait le lycée et ce qu'il fallait savoir. Comme par exemple, que le distributeur de ketchup à droite du self ne marchait pas. Pourtant je feignis d'être intéressée, et répondis par un vague mouvement de tête dès qu'il tournait la sienne vers moi. Cela faisait longtemps que je n'avais pas suivie – ou fait semblant de suivre- une discussion avec quelqu'un d'autre que Collin. J'étais assez fière de moi, tandis que je m'installai au fond de la classe suivante après avoir tendu ma feuille au professeur. Celui-ci m'avait lancé un regard curieux, puis s'était détourné sans me questionner. Cependant, la tâche devint plus ardue quand Mike décida de s'installer près de moi. Le professeur vint à mon secours lorsqu'il ordonna à mon voisin de se taire après qu'il ait poussé un petit cri étouffé. Il avait remarqué que j'avais sport l'après-midi, après avoir observé mon emploi du temps. Je fus tentée de lui répondre sur un morceau de papier, mais ça lui aurait donné une trop bonne idée de continuer la conversation. Je lui soufflai alors que j'étais dispensée. Un regard m'apprit qu'il était déçu. Je soupirai et m'obligeai à prendre des notes sur le cours, plus soigneusement qu'en temps normal, histoire de ne pas donner d'ouverture à Mike. Après deux heures d'anglais intensif, je sortis de la salle. Il m'attendait déjà derrière la porte.
- Tu viens ? On va manger, je vais te présenter quelques amis.
Je n'avais aucune envie de rencontrer d'autres personnes.
- Entendu.
Je le suivis dans le couloir, m'engouffrant dans la ruée d'élèves qui allait vers le réfectoire et m'arrêtai net devant la porte en verre. Les centaines de personnes qui étaient déjà en train de manger, scrutaient la porte avec avidité derrière laquelle je me tenais, sans me voir. Je savais qu'ils n'attendaient qu'une chose : que la nouvelle se présente.
- Désolée, je n'ai pas très faim. On se voit plus tard ?
J'étais déjà partie. Ma patience avait ses limites, la présence d'une personne à mes côtés m'agaçait déjà, alors trois cents ... J'avais l'intention de m'asseoir sur un banc dehors. Il faisait frais mais c'était mieux que d'être surveillée par l'ensemble des élèves de l'école dans le réfectoire. De plus, je n'avais pas faim. Un banc près de la pelouse semblait me tendre les bras. Je m'installai dessus en tailleur, mon sac à l'autre bout, et m'emparai déjà d'un livre que j'avais apporté. J'étais une passionnée de littérature, qui servait généralement à m'évader. Je n'étais pas habituée à être distraite, or une voix mélodieuse attira mon attention et me fit redresser la tête.
- Emmett, envoie !
