Mettons que ceci est une prequel à mon recueil "Jardin secret" ( /s/5514542/ ), histoire de cimenter le début de l'histoire entre Gonou et Kanan.


Titre : Séparés
Auteur : ylg
Base : Saiyūki
Personnages : Cho Gonō ; Cho Kanan
Genre : gen-ish/drame
Gradation : PG / K-plus
Disclaimer : propriété de Minekura Kazuya, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Notes : pour ce que j'en sais, la back-story de Gonou se limite à ça ; celle de Kanan à côté ici c'est de mon invention.

Thème : 2#5, « mémoire » pour 5 sens
Continuité : quand ils étaient petits
Nombre de mots : 2 x 250

oOo

Le petit Gonō n'a pas de souvenirs de sa famille. Elle a éclaté quand il n'avait que trois ans. Il sait, quelque part, qu'il avait un père et une sœur aînée. Sa mère l'a laissé à un orphelinat, il n'a plus jamais entendu parler ensuite de ses parents, et il fini par les oublier.
Il a beau être un garçon brillant, sa mémoire ne remonte pas assez loin. Ce que sa conscience a engrangé commence à l'orphelinat. Avant, au-delà, il n'y a plus accès, tout s'est estompé avec le temps. C'est peut-être encore dans son corps, mais pas dans sa tête.

Il lui reste le souvenir d'un souvenir, un savoir objectif, sans émotion. Autrefois, il avait une grande sœur, un autre lui-même, dont il a été séparé. Il n'est plus sûr de son nom, il ne se souvient pas de son visage, de la couleur de ses yeux ou du son de sa voix. Parfois, il imagine, et souvent, il se reprend en préférant ne pas trop rêver.

Parce que les Sœurs l'ont suggéré, il se dit qu'il espère la revoir un jour. Mais saura-t-il la reconnaître ?
Son seul indice, c'est leur nom de famille, à supposer qu'elle n'en change pas entre-temps, et l'espoir qu'en la rencontrant, quelque chose réveillera ses souvenirs et le fera la reconnaître, même si aujourd'hui il serait incapable de l'évoquer.
Et face à elle, ressentira-t-il enfin l'affection qui lui manque envers le monde au jour le jour ?

oOo

Kanan a vécu son enfance avec un père qui l'adorait. Elle était tout ce qu'il lui restait, disait-il souvent en la serrant très fort contre lui. Elle ne se souvient pas de sa mère. Papa lui a appris à ne pas lui poser la question. Elle suppose que quelque chose de triste a dû lui arriver et comme elle ne veut pas voir son papa triste, elle n'insiste pas. Elle finit par ne plus y penser.

Un jour, ayant joué avec d'autres enfants, une idée lui vient.
« Et moi, je n'ai pas de petit frère ? »
Quelque chose lui dit qu'elle devrait. Est-ce un souvenir ou juste un rêve, une enfant de cinq ans ne fait pas cette différence.
Les yeux de son père se voilent et c'est d'une voix sourde qu'il lui explique,
« Tu en avais un, mais ta mère l'a emmené quand elle est partie.
- Mais ça doit faire très-très longtemps. Et ils ne reviendront pas ?
- Non ma chérie, ils ne reviendront jamais. Oublie-les. »

Elle sait qu'elle ne doit pas demander pourquoi. Papa n'a plus l'air seulement triste, mais aussi presque en colère et elle ne veut pas le fâcher.
Quelque temps plus tard, une voisine perd son mari et Kanan apprend ce qu'est la mort, d'où ne jamais revenir mais de peut-être se revoir une autre vie. Elle engrange ce savoir dans un coin de sa mémoire.
Deux ans après Papa meurt dans un accident ; elle se retrouve à l'orphelinat : une nouvelle vie.