Bonjour à toutes et à tous! Et oui, me voilà de retour avec une nouvelle fic! Je vous livre ici le premier chapitre. Je posterai les suivants quand j'aurai terminé ''Une vie de mascarade''.

Je me suis toujours dit que l'amour de Christine pour Erik et le bon fond de ce dernier sont ressortis au moment où ils se sont embrassés dans l'antre. Erik laisse partir Christine, relâche Raoul et la jeune cantatrice, au fond d'elle, comprend que malgré tout c'est son Ange qu'elle aime et non le vicomte. Mais comment est-on arrivé à ce ''point de non-retour''? Je vous répondrai, lorsque Raoul arrive dans le repaire du Fantôme pour sauver Christine...

Et si les choses avaient pris une tournure différente? Et si Raoul n'était jamais venu délivrer Christine? Pas de baiser final... Pas de prise de conscience d'Erik, ni de Christine...

Où cela les mènerait-t-il? C'est ce que j'ai décidé d'explorer dans cette fic!

J'ai voulu basée mon histoire sur la trame du Fantôme d'Andrew Lloyd Webber avec un peu de la noirceur de Leroux: une version plus sombre et torturée que dans ma fic précédente et une relation E/C beaucoup plus présente..

Vous trouverez que l'histoire comporte beaucoup de paroles de chansons qui me plaisent beaucoup et qui correspondent à ce que ressentent les personnages: c'est une sorte de petite comédie musicale à lire si vous voulez.

J'espère que vous apprécierez et me soutiendrez dans cette nouvelle aventure...

Chapitre 1: Le choix

Le Fantôme emmenait Christine vers son antre. Ils descendaient au plus profond des sous-sols de l'opéra en flammes. La jeune femme était terrifiée. Cet homme la tenait fermement par le bras et la forçait à le suivre. Elle ne voulait pas se laisser faire. Elle essayait de lutter. Elle voulait s'échapper.

Qu'allait-il lui faire subir, à présent? Il était si furieux. Tellement plus en colère que la première fois où elle lui avait arraché son masque, dans son repaire. Cette fois-là, il s'était énervé contre elle mais aussi contre lui-même et la laideur de sa face. Mais ce soir-là, cela était différent. Elle avait osé le retirer, alors qu'il lui avouait ses sentiments, devant une assemblée entière de spectateurs, en pleine représentation du ''Triomphe de Don Juan''. Elle avait exposé ce visage ravagé au tout Paris. Elle en avait fait, à nouveau, un animal de cirque, une attraction de foire, comme il l'avait été, étant enfant.

Raoul lui avait raconté ce que Madame Giry lui avait confié le soir du Bal de Nouvel-An: que le Fantôme avait été délivrée par la chorégraphe, alors qu'il était le gagne-pain et le souffre-douleur d'un saltimbanque sans scrupules. Ce soir, elle n'avait pas mieux valu que ce gitan, en l'exposant ainsi. Elle savait ce que le Fantôme avait fait pour se venger. Il avait tué son bourreau. Christine avait peur de subir le même sort. Pourtant, elle n'avait agi que sur demande de Raoul. Elle n'avait jamais eu l'intention de le blesser ainsi. Elle aurait voulu qu'il ne la rejoigne jamais sur scène. Cependant, c'était bien de sa faute à elle, si elle se retrouvait dans cette situation, si l'opéra était en flammes, car elle avait agi de son propre chef. Elle aurait mieux fait de laisser la représentation se terminer...

« Descendons au cachot de mon noir désespoir.

Retournons aux prisons de ma détresse,

Si obscures et profondes comme l'Enfer! »

(Down once more to the dunjeon of my black despair.

Down we plunge to the prison of my mind.

Down that path into darkness deep as hell!)

Tenant une torche d'une main et l'avant-bras de Christine de l'autre, le Fantôme et elle dévalaient les escaliers quatre à quatre. Il savait qu'ils seraient poursuivis tôt ou tard par une foule qui donnerait cher pour le voir, gisant à terre, un poignard en plein coeur. Il était furieux et nerveux. Tous ses sens étaient à l'affût, comme une bête traquée.

« Pourquoi ai-je été enchaîné dans ce lieu aussi funeste!

Non pour un pêché mortel mais pour l'ignominie de mon odieux faciès!

Pourchassé de toutes parts,en tous lieux, cerné de haine...

(Why you ask was I bound and chained in this cold, dismal place!

Not for any mortal sin, but for the wickedness of my horrid face!

Hounded by everyone, met with hatred everywhere...)

Christine essayait de se libérer, de fuir mais, à chaque fois, son geôlier raffermissait sa prise. Il était beaucoup trop fort pour qu'une jeune fille, aussi frêle et si menue qu'elle, puisse échapper à son étreinte puissante.

« Nulle part une parole amène, pas de compassion nulle part... Christine... Pourquoi?... Pourquoi? »

(No kind words from anyone, no compassion anywhere... Christine... Why?... Why?)

Le Fantôme tenait la nuque de Christine entre ses deux mains et la regardait droit dans les yeux. Il la fixait de ses iris bleu azur. Il semblait désespéré de la voir réagir de façon si peu accommodante, de ne pas le suivre de son plein gré. Christine était apeurée mais, en un sens, elle ne pouvait détourner son regard du Fantôme. Elle ne pouvait s'empêcher de détailler cette peau à la chair rouge et presque translucide, ce nez presque manquant. Celui qui avait été son Ange autrefois prit cela pour du dégoût et de la révulsion. Cela l'agaça au plus haut point. Il l'entraîna jusqu'à son antre, arracha la robe de mariée que portait la réplique de cire de Christine et la lui mit dans ses mains.

« Habille-toi, aboya-t-il. »

La jeune femme ne put que lui obéir et s'en alla se changer, derrière le rideau de velours qui masquait le lit du Fantôme. Que lui ferait-il, si elle refusait? Elle ôta la robe qu'elle avait porté durant la représentation du ''Triomphe de Don Juan'' et enfila la robe blanche finement ouvragée. Elle lui allait comme un gant, comme si celui qui l'avait créée connaissait ses mensurations parfaitement. Elle avait été faite sur mesure, à sa taille.

Elle revint vers geôlier qui l'attendait. Elle ne put réprimer l'envie de savoir ce qu'il adviendrait d'elle maintenant qu'il l'avait enlevée. Qu'attendait-il d'elle?

« Votre soif de sang est-elle satisfaite enfin?

Maintenant suis-je la proie de vos désirs charnels? »

(Have you gorged yourself at last for blood?

Am I now to be prey to your lust for flesh?)

Il la regarda d'un sourire sarcastique et lui répondit:

« Ce hasard qui m'oblige à vivre dans le sang

Exclut également les joies de la chair. »

( That fate, which condemns me to wallow in blood,

Has also denied me the joys of the flesh.)

Christine détourna son regard. Comment avait-elle pu croire qu'il abuserait d'elle? Jamais il ne lui avait fait de mal, jamais il n'aurait pu la violer!

Quelle enfant naïve! Ne le connaissait-elle donc pas encore assez pour savoir qu'elle n'avait rien à craindre de lui?

Il caressa une de ses boucles brunes, doucement, sans prendre le moindre contact avec sa peau. Elle avait honte de l'avoir accusé à tort mais elle le savait toutefois capable de tout. Le Fantôme, lui, prit cette attitude pour du dégoût.

« Cette tête calamiteuse empoisonne nos âmes...

Cette tête me valut de ma mère le reniement

Un masque me fut donné comme premier vêtement. »

(This face, the infection which poisons our love...

This face, which earned, a mother's fear and loathing,

A mask, my first, unfeeling scrap of clothing.)

Il était triste. Triste et désespéré. C'était la première fois qu'il se confiait à elle. Ne pouvait-elle pas comprendre à quel point il avait souffert? A quel point il avait été blessé, tout au long de sa vie?

Il retira de la statue de Christine le voile blanc et le déposa vivement sur son double de chair et de sang. Son désespoir se mua en énervement.

« Trop tard pour une grâce!

Ton destin affronte en face! »

(Pity comes too late!

Turn around and face your fate!)

Il agrippa Christine et la força à le regarder dans les yeux. Il pointa son visage hideux, à moitié défiguré.

« Tes yeux verront toujours ça,

Piteux visage... »

(An eternity of this,

Before your eyes...)

Il lui déposa dans la paume de sa main la bague de fiançailles qu'il lui avait arraché de son cou, le soir du Bal. La bague de fiançailles de Raoul...

Ainsi donc, malgré tout ce qu'elle lui avait prouvé, il croyait encore que ce n'était que son faciès qui l'effrayait. Elle était désappointée d'apprendre qu'il la pensait si superficielle.

« Ce que je vois, ne m'inspire nulle répulsion,

C'est dans votre âme, que réside l'altération... »

(This haunted face causes me no horror for me now,

It's in your soul, that's the true distortion lies...)

La déclaration de Christine semblait avoir dévasté le Fantôme encore plus que si elle lui avait dit qu'elle abhorrait la laideur de son visage.

« - L'âme du vicomte est-elle plus belle que la mienne? A-t-elle plus de valeurs que la mienne, à tes yeux? Lui demanda-t-il, avide de savoir.

- Raoul n'aurait jamais agi ainsi à votre place!

- Qu'en sais-tu? Te l'a-t-il dit? Sait-il à quoi se résume ma vie? A espionner derrière des rideaux et des murs, vivre par personne interposée, essayer de comprendre ce qu'est la joie, le bonheur ou même l'amour que personne n'a éprouvé pour moi? Toutes ces choses qu'un être humain mérite et qu'on m'a toujours refusé!

- Qu'allez-vous faire de moi, si vous n'allez pas abuser de moi?

- Je te croyais assez intelligente pour le deviner. Ne vois-tu pas cette bague et la façon dont tu es vêtue?

- Je ne vous épouserais jamais! Je suis fiancée à Raoul. Vous ne pouvez rien faire contre ça! Cette bague est celle qui me lie à lui, non à vous! Il va venir me sauver... »

Le Fantôme se mit à rire bruyamment, d'un ricanement forcé. Il jubilait ouvertement.

« Crois-tu vraiment qu'il va venir jusqu'ici et te délivrer de mes griffes? »

Christine, interloquée, resta muette.

« Tu vois, même toi, tu sembles en douter! Tu n'es même plus si certaine, tout à coup, que ton prince charmant vienne t'arracher au monstre qui te retient prisonnière et t'emporte sur son destrier blanc! La vie n'est pas un conte de fées, Christine!

- Raoul viendra, dit-elle d'une voix qu'elle voulait la plus assurée possible.

- Eh bien, tenons le pari: s'il vient jusqu'ici pour te réclamer, je te donnerais à lui mais si personne n'arrive avant que les policiers viennent nous chercher, tu m'appartiendras.

- Vous êtes sans coeur...

- Oh non! J'ai un coeur et je ne le sens que trop. C'est toi qui est ignoble car tu refuses de comprendre ce que j'éprouve pour toi:

Traverser de longs déserts

Me relever à bras le corps

Quand parfois tout reste à refaire

Être seul face au dehors

Entendre ce qu'on dit de moi

Le pire du mal, l'éloge du bien,

Laisser derrière moi les pas

D'un homme à l'ultime destin.

Est-ce que cela me touche vraiment?

Le Fantôme essayait de s'approcher de Christine mais celle-ci reculait et détournait les yeux de lui.

Ce qui me touche c'est toi

Et le bruit de tes pas!

Ce qui fait mal, c'est toi,

Quand tu es loin de moi!

Ce qui me brûle, c'est ta peau,

Quand d'autres en rêvent trop!

Ce qui fait peur, c'est tes envies,

Quand je n'en fais plus partie!

Il s'agenouilla devant elle et elle ferma les yeux, les larmes ne cessant de couler.

Autour des ombres infidèles,

Ce qui est ma vie, à chaque instant,

Et pendant que d'autres sommeillent,

Gagner du terrain et du temps,

Traverser de longs déserts,

Me relever à bras le corps,

Quand parfois tout reste à refaire,

Être seul face au dehors.

Est-ce que cela me touche vraiment?

Il se releva et s'éloigna de Christine, en se cachant le visage dans ses mains.

Ce qui me touche c'est toi

Et le son de ta voix!

Ce qui fait mal, c'est tes bras,

S'ils s'ouvrent à d'autres que moi!

Ce qui me tue, c'est ton coeur,

Quand ses battements me leurrent!

Ce qui fait mal, c'est tes envies,

Moi, le témoin de ta vie!

Il se retourna vers elle, en la pointant du doigt.

Ce qui me touche, c'est toi!

Ce qui fait mal, c'est toi!

Ce qui me tue, c'est toi!

Ce qui fait mal, c'est tes envies,

Moi, le témoin de ta vie!

M'entends-tu? Je ne veux plus être le témoin de tes piètres choix. Je viens réclamer mon tribut. Je t'ai tout donné: ma musique, mon art, ma passion... Il y a un prix à payer. Tu me dois trop...

- Raoul! Cria Christine. »

Elle s'immergea dans l'eau, qui baignait l'antre et atteignit les grilles qui étaient refermés sur eux. Elle s'agrippa aux barreaux et continua à pleurer. Pourquoi les choses se passaient-elles ainsi? Où était Raoul?

« - Raoul! Aide-moi!

- De Chagny, toujours lui! Ne vois-tu pas qu'il n'en a cure de toi? Je lui cause trop de soucis. Nous lui causons trop de soucis. Jamais il ne te mènera à l'autel.

- La jalousie vous étouffe.

- Oui et que trop même! Je n'éprouve que haine, pour ce pédant, cet arrogant, dont le seul défi dans la vie est de savoir si la raie de ses cheveux doit être à gauche ou à droite, s'il doit porter une redingote noire ou bleu nuit pour aller avec la couleur de ses yeux! Que lui trouves-tu?

His eyes upon your face

(Ses yeux se posant sur ton visage)

- Raoul, s'il te plaît!

- His hand upon your hand

(Sa main se posant sur la tienne)

- Au secours!

- His lips caress your skin

( Ses lèvres caressant ta peau)

- Je vous en supplie!

- It's more than I can stand!

( C'est plus que je ne peux endurer!) »

Le Fantôme entra dans l'eau et s'approcha lentement de Christine, qui s'était retournée et lui faisait face. Le dos contre la grille de fer, elle frissonait et détournait les yeux de lui.

« Why does my heart cry?

Feelings I can't fight! »

(Pourquoi mon coeur pleure-t-il?

Je ne peux lutter contre mes sentiments!)

Il posa ses mains de chaque côté d'elle, sur les montants en fer.

« - You're free to leave me

But just don't deceive me

And, please, believe me when I say I love you!

( Tu es libre de me quitter

Mais simplement ne me trompe pas,

Et, je t'en conjure, crois-en moi lorsque je te dis: Je t'aime)

- Est-cela que vous appelez de l'amour? Vous me dites que je peux partir et, pourtant, vous ne faites rien pour me libérer!

- Je pourrai te libérer, puisque de Chagny n'est pas venu te chercher... Tu vois la vraie nature de ses sentiments!

- Où est Raoul? L'avez-vous tué, lui aussi?

- Je ne tue que lorsque les circonstances l'exigent. Non, le fat est toujours vivant, Christine et je suis en train de gagner notre pari... »

Au loin, des cris et du bruit se faisaient entendre. La foule grondante et avide de vengence se dirigeait vers l'antre.

« Traquons le Fantôme! Retrouvons-le! A bas le Fantôme! Meurtrier! A bas le monstre! »

Celui que ces hommes cherchaient s'éloigna de sa prisonnière et revint sur la rive. Il actionna un levier et les grilles se relevèrent et disparurent dans le plafond de pierre, faisant, par la même occasion, sursauter la jeune cantatrice.

« Alors quel est ton choix? »

Christine restait figée, tandis qu'il continuait à chanter.

« Why does my heart cry?

Feelings I can't fight! »

( Pourquoi mon coeur pleure-t-il?

Je ne peux lutter contre mes sentiments!)

Christine ouvrit sa main dans la quelle reposait la bague sertie de diamants aux reflets bleutés.

« You're free to leave me

But just don't deceive me! »

( Tu es libre de me quitter

Mais simplement ne me trompe pas!)

Elle rejoignit également la rive. Elle ne savait pas si elle prenait la bonne décision. Peut-être aurait-il été plus simple d'attendre que ses amis de l'opéra arrivent et la délivrent. Mais si elle faisait cela, qu'allait-ils faire de cette créature qui n'arrêtait pas de lui clamer son amour? Le tuer? Le mutiler? Le livrer à la police? Il serait de toute façon condamné à mort pour les meurtres de Buquet et Piangi. En faire à nouveau un phénomène de foire? Tout était de sa faute. Elle n'aurait jamais du chanter dans ''Le Triomphe de Don Juan'', ele n'aurait pas dû lui retirer son masque, elle n'aurait pas dû laisser Raoul cerner l'opéra par la police...

Christine était perdue. Alors, comme à chaque fois, depuis que l'Ange avait chanté dans sa tête, elle s'appuya sur lui. Elle ne savait ce qu'il adviendrait d'elle mais elle était certaine qu'au fond, peu importe ce qu'elle déciderait, elle le regretterait.

« And, please, believe me when I say I love you! »

( Et, je t'en conjure, crois-moi lorsque je te dis: Je t'aime)

Elle prit la bague et finit par la passer à son annulaire gauche.

« Vous avez gagné, lui dit-elle, la tête baissée, les joues baignées de larmes. »

Vos reviews sont indispensables! Je ne posterai pas le prochain chapitre avant d'avoir terminé ''Une Vie de Mascarade''. Je posterai aussi moins régulièrement cette nouvelle fic que la précédente. Pourquoi ? Parce que contrairement à la précédente j'écris au fur-et-à-mesure et je ne sais pas vraiment où je vais mener les personnages. Alors si vous voulez interagir, n'hésitez pas! Laissez-moi vos commentaires, vos idées, vos envies pour la suite! Et si il y a des chansons francophones ou anglophones que vous aimeriez que j'intègre à cette fic, c'est pareil! Et si vous me laissez beaucoup de reviews, j'irai peut-être plus vite pour écrire, ça me motivera encore plus!

Disclaimers: Les personnages du Fantôme appartiennent à Gaston Leroux.

La chanson ''Down once more'' appartient à Sir Andrew Lloyd Webber.

La chanson '' Ce qui me touche'' est chantée par Christopher Stills et est tirée de la comédie musicale ''Cléôpatre, la dernière reine d'Égypte'' de Kamel Ouali. Elle leur appartient intégralement.

La chanson ''Roxanne'' est chantée par Ewan Mac Gregor et est tirée du film ''Moulin Rouge'' de Baz Luhrmann et leur appartient intégralement.