« Hé Fabgay ! »

Un liquide froid s'infiltre à travers mes habits, m'envoyant des frissons. Azimio et Karofski. Deux footballeurs devenus stupide à force d'être plaqué au sol, si tant est qu'ils avaient été intelligents un jour. Je lâche un soupir, me presse de rassembler mes affaires et file aux toilettes. Être couverte de slushie est déjà humiliant en soi, je préfère éviter la partie « je n'arrive plus à m'en débarrasser maintenant que ça colle ». On devrait interdire une boisson aussi froide et aussi sucré dans un établissement scolaire. Je ne comprend pas comment Figgins peut encore accepter cela, il doit bien se rendre compte que quatre-vingt dix pour cent du stock se retrouve par terre et est utilisée comme arme plutôt que comme étancheur de soif. Même Sylvester est contre ! Pourquoi ne bouge-t-il pas ?

C'est passablement énervée que je pénètre dans les toilettes pour filles. Je respire mieux, il n'y a personne pour le moment. Venir au lycée, me confronter aux autres est devenu un calvaire depuis le début de l'année, c'est à dire quatre mois. Quatre long mois ponctués d'insultes, de rejet, d'incompréhension. Voire de peur pour certaines, comme si j'allais les contaminer. Tout ça à cause de ma stupidité légendaire. Qu'est ce qui m'avais pris d'aller voir Kurt, pendant les vacances d'été ? Ou plutôt qu'est ce qui m'avais pris de me confier à lui, chez lui ? Kurt est quelqu'un de confiance, doux, prévenant, il sait être à l'écoute des autres et était la seule personne sur qui je pouvais compter. Le seul qui ne me jugerai pas puisque mon secret était notre point commun. Son seul problème était d'avoir Finn Hudson pour frère par alliance. Le quater-back populaire du lycée, toujours entouré des ses amis, Puckerman, Evans, et Chang. Amis qui avaient entendu ma conversation avec Kurt. Le lendemain tout le lycée était au courant, Quinn Fabray est lesbienne !

Si avant je n'étais qu'une lycéenne anonyme qui réussissait plutôt bien à se faire oublier- au grand dam de mes parents qui me voyait cherrio comme Frannie- je me suis vite retrouvée sous les feux des projecteurs. Projecteurs brûlants. A Lima, on n'est pas homo, ce n'est pas écrit dans la Bible.

Dans mon malheur, j'ai eu de la chance, aucun des quatre n'a révélé le nom de la fille qui me plaisait. C'était ça ce que je devais dire à Kurt ce jour-là. Je crois pouvoir remercier Chang, sur ce coup là. Je sais qu'il n'était pas pour la grande révélation, il ne me l'a jamais dit mais dans l'heure qui a suivi l'annonce officielle de ma descente aux enfers, j'ai retrouvé un mot dans mon casier. Une écriture brouillonne indiquait « Je suis désolé», et pour avoir travaillé plusieurs fois avec lui, j'ai reconnu son écriture. Il n'est pas méchant, il passe le lycée en essayant de subir le moins de dégâts possible. Il a dû les faire taire d'une quelconque manière.

J'ai presque réussi à enlever toute la substance de mes cheveux quand elles entrent. Je ferme les yeux et prie pour qu'elles se taisent. Peine perdue.

« Oh mais regardez qui voilà. On dirait que Blondie à pris sa douche quotidienne ! » Un éclat de rire suit sa pique. Santana Lopez. S'il y a une seule personne que je voudrais éradiquer de ce lycée c'est elle. Pas parce qu'elle se plaît à jouer la garce- à vrai dire ses répliques cinglantes me tirent un sourire la plupart du temps- juste parce qu'elle est aussi lesbienne que moi, que tout le monde dans ce lycée doit le savoir, mais que personne ne lui dit rien. J'ai le droit aux slushies, aux insultes, aux brimades tous les jours alors que je n'ai embrassé une fille qu'une seule fois. Quant à elle, elle couche avec Pierce dans les vestiaires après les entraînements et elle est la reine du lycée ! Enfin, reine non. Grand Seigneur plutôt. La reine est à sa droite dans l'ombre. Elle me regarde et n'a rien dit depuis qu'elle est arrivée. Elle n'a pas rit. D'un coup de tête elle ordonne à l'hispanique de me laisser tranquille. Un grognement mécontent se fait entendre mais elle abdique et entre dans un cabinet.

Je ne peux m'empêcher de la remercier par un sourire. Elle hoche doucement la tête tandis que je continue de l'observer du coin de l'oeil. Petite, brune, longs cheveux rarement attachés sauf pendant les séances de cheerleading où elle arbore un chignon impeccable. Rachel Berry. Elle semble un peu perdue des fois, comme si elle ne savait pas vraiment comment elle en était arrivée là. Je ne comprend pas que la furie latine ne l'ai pas mangé depuis le temps. Elle doit avoir un secret. Elle se réveille et me fixe. Je me sens brûler.

« Tu as commencé le travail pour Monsieur Shuester ? » Comme une imbécile que regarde autour de moi pour être sûr que la question m'est adressée.

« Oui Quinn, c'est à toi que je parle. Ses yeux pétillent. Elle est clairement amusée par mon attitude.

-Hum, euh, je, hum j'ai quelques idées oui.

-J'ai hâte de voir ça alors. »

Les portes de cabinets s'ouvrent et laisse réapparaître ses deux acolytes. En silence cette fois elles se lavent les mains et ne m'accordent même pas un regard. Je préfère les choses ainsi.

« Oh et Quinn, tu en as encore un peu à l'arrière du cou. »

Elles disparaissent tandis que je souris plus largement. Cela lui arrive de temps en temps de me parler. Surtout depuis qu'elle a rejoint la chorale. Nous en étions surpris au début, mais elle s'est vite intégrée. Enchantant la pièce avec sa voix magnifique. L'entendre chanter est l'un de mes petits bonheur de la journée. J'avais une heure de répit, de midi à une heure, où je me laissai juste bercer ou revigorer par son chant. C'est une vrai diva, tant dans le fait qu'elle aime donner son avis sur tout- j'ai dû de nombreuses fois empêcher Kurt de l'étrangler- que dans sa manière d'assurer le spectacle. Elle vit quand elle chante, quand elle danse, quand on l'applaudit.

« Toi tu penses encore à une petite brune. Ton sourire est débile !

-Kurt, ce sont les toilettes pour filles.

-Et alors, je suis à ma place, non ? On mange avec Mercedes ce midi, Tina sera de la partie également ainsi qu'Artie.

-Pas de problème.

-Tant mieux, dépêchons-nous avant que la file d'attente soit-elle que nous devions aller voir Schue sans rien dans le ventre. »

Le repas est rapidement avalé. Comme l'avait prédit Kurt, nous sommes arrivées un quart d'heure avant la sonnerie de midi. Si bien qu'il nous est impossible de profiter pleinement de la pause.

Encore une fois ma peau est parcourue de frisson. Rachel chante, elle emplit out l'espace de sa présence, elle se grandit et vit pleinement sa musique. Cependant aujourd'hui j'y fais moins attention que d'habitude. Elle m'a fixé quand elle a annoncé son choix. Broadway, bien sûr. Funny Girl. Alors j'écoute attentivement les paroles. Si elle m'a regardé, comme ça, de façon insistante, il doit y avoir une raison.

La note finale arrive, et nous applaudissons tous. Comme toujours Mr Shuester est époustouflé et le fait savoir. Le reste du cours se passe normalement il me semble. Kurt a interprété Sadie Sadie de Streisand- certainement pour montrer que lui aussi vaut quelque chose, Mike et Brittany nous ont montré la chorégraphie prévu pour les régionales et Santana s'est tut. C'est inhabituel. Mais je n'ai pas le temps de m'y appesantir, les paroles de Rachel tournent dans ma tête et j'essaie d'y trouver un sens. Une fille qui ne veux plus juste être drôle. Une fille qui est englué dans ce que les gens pensent d'elle. Rachel serait-elle en train de me dire qu'être le maillon fort de McKinley lui pèse ? Elle a la place rêvée. On tuerait pour son statut !

Il pleut à verse. Je jure entre mes dents, je n'ai rien pour me protéger et en plus ce soir je dois prendre le bus. Personne ne peut me reconduire et il est hors de question que j'appelle mes parents. Alors que je m'apprête à affronter la pluie, un parapluie apparaît au-dessus de ma tête. Lopez.

« Semblerait que tu n'ai pas de voiture.

-En effet. Ma réponse se fait hésitante. Que me veut-elle pour apporter mon aide ?

-On va te déposer. Dépêche-toi, on risque de rater l'épisode des Frères Scott, Brittany déteste ça. »

Elle commence à avancer et je lui emboîte le pas. Cette situation me rend mal à l'aise. Très mal à l'aise.

Je monte à l'arrière puis réfléchi une seconde.

« Santana, tu ne sais pas où j'habite. » Silence, elle semble s'en moquer et l'angoisse monte. Soudain, je perçois son regard noir dans le rétroviseur intérieur qui m'enjoint à rester tranquille. Une dizaine de minutes plus tard, elle n'est pas du tout dans la bonne direction. Cela lui importe peu, elle rit avec Brittany, lui administrant quelques caresses affectueuses et des regards qui en disent long. Elles n'essaient même pas de se cacher. La colère monte en moi, le sentiment d'injustice aussi. Sa mâchoire se crispe.

Enfin, on s'arrête devant une grande maison qui expose un équilibre parfait entre le luxe et le désir de ne pas être ostentatoire. Je ne sais pas à qui elle appartient. La peur me tenaille le ventre.

«Tu peux prendre le parapluie. Elle t'attend et ne te mangera pas. Si tu pouvais faire vite, la série va bientôt commencer »

Et on ne fait pas attendre Brittany, j'ai bien compris. J'avale ma salive, essayant de faire partir cette boule qui s'est formée dans ma gorge et j'avance prudemment. Arrivée à la porte je me retourne. La voiture a complètement disparu de mon champ de vision. Je prends une grande inspiration et m'apprête à sonner quand la porte s'ouvre.

Rachel Berry se tient là dans l'encadrement de la porte. Elle s'est changé et a troqué son uniforme pour une chemise et une jupe plus confortable. Enfin, tout dépend pour qui. De mon point de vue cette jupe beaucoup trop courte qui dévoile ses jambes sculptées ne rend pas du tout la situation confortable. Elle ne dit rien, me sourit et s'efface pour me laisser entrer. J'accepte l'invitation, de toute façon je n'ai pas vraiment le choix, je me vois mal partir en courant surtout qu'il fait très froid.

D'un geste elle m'indique la cuisine, d'un autre elle me propose le goûter sur la table. J'attrape une orange et attend. Elle m'observe et je suis mal à l'aise. Peut-être veut-elle que je commence la conversation.

« Hum, euh. Salut. » Stupide Quinn Fabray ! Pour un peu je me taperai front avec la main mais je serais encore plus pathétique.

« Salut. » Je lève les yeux vers elle étonnée. Elle a son petit sourire en coin. Celui qu'elle arbore quand elle est amusée.

« Tu veux peut-être savoir pourquoi tu es là, ajoute-t-elle.

-En effet, j'aimerais bien.

-Santana a été correcte ?

-Oui oui, elle m'a prêté le parapluie, et pour le reste elle a gardé le silence.

-Très bien, je savais que je pouvais lui faire confiance. »

Elle s'assoit à coté de moi. Trop près de moi je pense, mes mains commence à trembler et mon pouls s'accélère.

« Qui es-tu Quinn Fabray ?

-Pardon ?

-Qui es-tu ?

-Pourquoi suis-je ici ?

-Je veux savoir qui tu es. »

Cette fille est incroyable, elle sourit toujours et je peux voir dans ses yeux qu'elle aime se moquer un peu de moi.

« Je m'appelle Quinn Fabray. Fille de Russel et Judy Fabray. » Elle m'arrête d'un mouvement de la main, prend quelques gâteaux, serre mon poignet et n'emmène dans son salon. Elle s'installe et me demande de faire la même chose.

« Continue

-Je suis en dernière année de lycée et j'espère rentrer dans une bonne université l'année prochaine. Je fais partie du Glee club et du club de photographie. J'espère devenir photographe, de mode ou d'art. Enfin, je veux dire, j'aimerais devenir une artiste. Je fais beaucoup de dessins, de photographie bien sûr et de peinture. J'écris un peu aussi, surtout de la prose. Je... Je me sente bête de te raconter tout ça, ce n'est pas intéressant !

-Au contraire, ça me passionne ! Tu me montreras tes photos ?

-Si tu veux.

-Bien, continue.

-Jusqu'à cette rentrée, j'étais une élève un peu passe-partout, qu'on ne remarquait pas.

-Ce n'est pas vrai. Je t'ai remarqué moi.

-Euh oui, hum. J'arrivais à me fondre dans la masse mais, peu de temps après la reprise des cours, Finn

-Mon ex-petit ami.

-Ex ?

-Je l'ai quitté à la fin de la journée. Si tu veux mon avis cela fait au moins quatre mois que j'aurais dû le quitter.

-Oh, enfin bref, avec ses copains, il a annoncé joyeusement mon homosexualité au lycée. Depuis, c'est l'enfer.

-Vraiment ?

-Brimades, insultes, slushies, on me pousse contre les casiers. Comment peut-il laisser faire ça à son équipe alors que son frère est comme moi ? C'est son frère, il ne chercher même pas à l'épargner !

-Finn a peur. Il a rejoint la chorale pour moi. Son équipe ne le soutient plus aussi efficacement. Tanaka lui a demandé de resserrer les liens. S'il commence à contrer ses joueurs, il est fini. Mais ce n'est pas une raison je te l'accorde.

-Les cherrios me laissent plus ou moins tranquilles, des mots de temps en temps rien d'autre.

-Je leur ai interdit.

-Pourquoi ? »

Elle ne répond pas et préfère observer la nature par la fenêtre.

« Je peux te poser une question Rachel ?

-Funny Girl ?

-Oui. Tu ne te sens pas à ta place ?

-Je ne sais même pas comment j'ai fini cherrio. Je n'avais pas vraiment le physique. Je veux dire, les cheerleaders ne sont pas aussi petites que moi d'habitude. Mais Sylvester m'a choisi et sans trop savoir comment j'ai monté les grades. Enfin si je sais comment. Santana. Santana et son désir de dominer mais elle ne pouvait pas. Une lesbienne ne domine pas à Lima et elle savait qu'elle aurait du mal à se cacher quand elle a vu Britt. Alors elle m'a percé à jour et a organiser mon ascension. On m'a déclaré personne puissante. Je protégeais son secret et en même temps elle tirait les ficelles du lycée puisque je me fichais pas mal de régner. Le plan parfait.

-Ton secret ?

-Nous avons plus en commun que le club et le cour d'espagnol Quinn.

-Attends. Tu es aussi...

-Oui.

-Mais Finn ?

-Une barbe. »

Je n'ajoute rien. Je ne sais plus quoi dire. Rachel est comme moi, l'espoir que Kurt m'avait insufflé il y a quelques temps reprit plus de force.

« Mais il y a un problème maintenant. Reprit-elle

-Lequel ?

-Toi. »

Mon estomac se serre à cette écoute.

« Ai-je fais quelque chose de mal ?

-Tu n'as toujours pas compris Quinn ?

-Quoi ? »

Elle soupire, presque frustrée et je me sens idiote. Qu'y a-t-il de si évident ? Soudain, une chaleur emplit ma main. Je descends mon regard et fixe ses doigts au contact de ma paume. Sans même me regarder elle prend ma main de façon plus franche mais avec douceur.

« Tu ne peux pas savoir le soulagement que j'ai ressenti à la rentrée quand Finn est venu me dire la nouvelle en avant première. Tu ne peux pas savoir la joie que j'ai eu quand Mike m'a avoué -et ne lui en veut pas, je ne lui ai pas vraiment laissé le choix- que mon nom était revenu à plusieurs reprises dans ta discussion avec Kurt. J'ai tout essayé Quinn. Tous les signaux possibles. J'ai d'abord interdit à mes filles de te toucher, puis je suis venue au glee club, j'ai essayé de te parler mais à chaque fois tu semblais pétrifiée. Je me suis donc montrée plus patiente et t'ai souri un peu plus souvent. Je m'exposais moins souvent avec Finn. Je voulais te montrer que je m'intéressais à toi. Que Finn et moi ce n'était pas vraiment solide. Mais je perds patience, Quinn. Dans sept mois on n'entre à l'université et qui sait où l'on va retomber ? Je vise NYADA et on murmure que tu voudrais intégrer Yale. New Heaven et New-york, ce n'est pas le bout du monde mais je me voyais mal continuer de te draguer -pitoyablement semblerait-il- d'aussi loin.

-Tu me draguais.

-Oui, et je m'y prend mal. Tu n'a jamais rien vu.

-Je pensais que tu étais hétéro ! Comment voulais-tu que je sache Rachel ? »

Je devais être plus rouge que jamais. Rachel Berry, la Rachel Berry m'annonce qu'elle essaie d'attirer mon attention depuis des moins et je n'avais rien vu. Stupide Quinn Fabray.

« C'est pour ça, que j'ai demandé à Santana de t'amener chez moi aujourd'hui. Il fallait que je passe à la vitesse supérieure tant que j'en avais le courage.

-Donc, tu as rompu avec Finn, pour moi ?

-On dirait que tu commences à comprendre. Il y a un cerveau sous cette crinière blonde. Yale est à tes pieds ! »

Elle se moque de moi. Ouvertement. Sans réfléchir je l'allonge sur le canapé et entreprend la plus grande bataille de chatouille de l'histoire de Lima. Elle rit aux éclat et Dieu sait que j'aime ce son. Elle tente de m'échapper en profitant de sa petite taille et de sa souplesse, mais je la rattrape à chaque fois. Je crois que je tombe amoureuse. Encore. Sans prévenir, elle parvient à inverser les rôles et se place à califourchon sur moi. D'un geste elle rassemble ses cheveux et les envoie derrière son épaule. Elle est splendide, sur moi en train de se mordiller la lèvre inférieure.

« Donc, Quinn. Il semblerait qu'on s'entende assez bien

-Même très bien.

-Oui, très très bien. Et nous sommes sur la même longueur d'onde ? -Je ne peux m'empêcher de hocher vivement la tête ce qui l'a fait rire.- Serait-il imaginable pour moi d'espérer envisager la possibilité que tu deviennes ma petite-amie ? »

Je souris à l'écoute de sa question. Pourquoi parler de manière simple quand on peut être aussi alambiquée ?

« Eh, bien je te donne le droit d'imaginer. -Elle réfléchit quelques secondes à ma réponse avant de m'infliger une légère tape sur le bras.

-Quinn !

-Oui, je le veux.

-C'est une réponse très solennelle ça, me taquine-t-elle.

-Un engagement se doit toujours d'être solennel.

-Et tu t'engages à quoi ?

-A essayer de supporter tes amies, à t'aimer, à te le montrer, à te respecter, à te soutenir et surtout à te botter les fesses si jamais tu ne vas pas à NYADA. On murmure que tu n'es pas aussi sûre de toi que tu en as l'air. -elle baisse le regard-

-Démasquée.

-Je crois en toi moi.

-Merci. »

Le silence se fait de nouveau. Elle est toujours sur moi, elle regarde au loin tout en lissant les plis de sa jupe. Je ne sais pas vraiment quoi faire alors je la laisse mener la situation. Elle décale, libérant mes hanches. Elle se mord à nouveau les lèvres puis attrape une des mes épaules. Lentement, elle m'invite à me redresser. Mon pouls bat des records de vitesses. Nos visages sont à un peu moins de dix centimètres quand elle jette un coup d'oeil vers la porte d'entrée, s'assurant de notre solitude. Elle me fixe. Fixe mes lèvres. Je souris. Elle aussi, puis tout doucement elle amorce une descente et me laisse capturer ses lèvres. Des millions de papillons ont éclos dans mon ventre, c'est chaud, c'est doux.

Après près d'une minute nous mettons fin au baiser. Je dois avoir l'air débile vu la taille de mon sourire.

« Pour le lycée...- Je l'embrasse pour la couper.

-Peu m'importe, on fait comme tu veux. Santana a encore besoin de toi. »

Elle hoche la tête, s'avance pour faire rencontrer nos lèvres et appuie de tout son poids sur mon corps pour me faire tomber sur le fauteuil. On reste la fin d'après midi comme ça, moi allongée, elle dans mes bras.

L'année scolaire se passe rapidement. On réussit à se cacher, c'est dur mais on supporte. Le jour de la remise des diplômes arrive enfin.

« Félicitations Mademoiselle la cheerleader. Belle mention et entrée à NYADA. Année réussie.

-Année très réussie, Mademoiselle la photographe major de la promotion »

Nous rions aux surnoms.

« Tu sais quoi Rachel ?

-Non.

-Il n'y a personne. C'est le derniers des dernier jours que nous passons dans ce lycée et j'ai très très envie de t'embrasser.

-Ce serait bête de t'en priver ! »

Et c'est comme ça que se termine notre dernière année de lycée. Bouche contre bouche. Tandis que non loin de nous. Sur le terrain de football une nuée de chapeau s'envole.