Bonjour tout le monde,
Une nouvelle fiction voit le jour. Les personnages appartiennent à J-K Rowling. L'histoire se passe à la fin du tome 1 "A l'école des sorciers". J'ai emprunté aussi à Paul Eluard sa citation splendide pour le titre :) !
Elle mettra en scène Severus Snape, qui se remémore l'amer chagrin qu'il a éprouvé lorsqu'il a rompu avec sa meilleure amie, Lily Evans. Un jour, alors qu'il est en vacances, à l'Impasse du Tisseur, le fantôme de Lily Evans Potter enfant, telle qu'il l'a connue pour la première fois, apparaît devant lui, de façon subite. Quels peuvent être les sentiments du professeur de potions, lecteur, à ton avis?
Je remercie tous ceux qui me laissent une review pour me dire ce qu'ils en ont pensé.
Bonne lecture,
Cordialement et à bientôt,
Mononoke-chan,
Poudlard, 30 juin 1992
Severus Snape se sentait horriblement frustré. Albus Dumbledore avait publiquement humilié la maison dont il était le directeur à Poudlard, les Serpentard, en leur faisant croire qu'ils avaient obtenu la Coupe des Quatre Maisons jusqu'au dernier moment, avant d'offrir, sur un plateau d'argent, la précieuse coupe à la maison Gryffondor, qui se trouvait jusque-là à la dernière place du classement.
Vraiment, le terme d'ironie du sort n'était pas exagéré pour qualifier une telle situation. Il s'agissait effectivement d'une pure ironie dramatique.
Dire que s'il n'y avait pas eu ce coup de théâtre, la maison Serpentard aurait obtenu la Coupe pour la huitième fois consécutive, réalisant ainsi une forme d'apothéose, à travers le chiffre huit, qui était traditionnellement lié à l'Infini.
Le sentiment d'injustice étreignit le cœur de Severus. Ses élèves de Serpentard avaient travaillé d'arrache-pied toute l'année, et, à cause de quatre morpions de Gryffondor, voilà qu'ils se retrouvaient le nez par terre, la mine déconfite.
En plus de tout cela, les rares personnes de Gryffondor pour lesquelles il aurait pu se réjouir n'étaient plus là, désormais. En réalité,il n'y en avait qu'une. Lily.
Elle était sa première amie, son premier amour, elle ne l'avait pas jugé uniquement sur son apparence de chauve-souris. Non, au contraire, elle avait vu au-delà de l'apparence physique. Il se souvenait d'une conversation qu'ils avaient eu, alors qu'ils n'étaient que deux enfants de sept ans.
Flash-Back
"-Arrête, Sev', je sais que je ne suis pas jolie. Tunie et ses copines ne cessent de répéter que les cheveux roux , c'est pas joli."
"-Ce n'est pas vrai, Lily, je t'assure. Tu es belle, tu as de beaux cheveux, et elles sont jalouses, parce qu'elles n'arriveront jamais à avoir les tiens, même avec une couleur.
"-Dis, Sev', est-ce que tu penses que la beauté extérieure est le reflet de la beauté intérieure?"
Le garçon réfléchit pendant un petit moment, puis répondit, d'un ton légèrement résigné:
"- C'est une question difficile que tu me poses, Lily.
"-Est-ce que la magie peut rendre un sorcier beau?
Il avait ressenti une vilaine piqûre au cœur. Il avait des cheveux gras, un corps maigre, une apparence de chauve-souris qu'il conserverait avec l'âge, et des yeux noirs comme du charbon, à l'instar de ses cheveux.
"-Lily, je suis désolé, mais je ne peux pas te répondre. Il y a certes des potions pour changer d'apparence, mais ta question est trop...comment dire...
Pour la première fois, il n'arrivait pas à lui répondre sur l'univers sorcier, ce qui le frustrait horriblement.
"-Trop complexe, à mon avis. Changeons de sujet, je te prie, avait-il lancé, d'un ton qui montrait clairement qu'il était blessé.
La fillette l'avait regardé d'un air de ... il priait pour que ce ne fusse pas de la pitié. Ce souvenir lui faisait atrocement mal. A l'école, il avait dû endurer des surnoms aussi charmants que "Chauve-souris voleuse","Le lézard aux dents jaunes", de la part des plus jeunes, et "Absinthe aux cheveux gras" de la part des plus grands.
"-Sev', je sais comment on t'appelle, dans mon quartier, mais.. attends, dit-elle en voyant le garçon éviter son regard, pour moi, ce sont des imbéciles. Ne leur fais pas attention."
"-Lily, arrête. Tu ne vas pas me mentir en me disant que je suis beau, joli garçon, élégant. Je suis désolé mais ça ne prend pas."
Il l'avait regardée, de son regard profond, déjà usé d'un enfant obligé de grandir trop vite.
Bien qu'elle ne l'avouât pas, elle était impressionnée par ce regard, par ce visage maigre qui lui avait annoncé qu'elle était une sorcière. Il avait des yeux d'un noir corbeau, qui n'étaient pas dénués d'un certain charme. Autant, l'apparence physique du garçon était disgracieuse, autant son regard était merveilleusement profond. Il y avait une certaine beauté dans ces yeux d'onyx.
"-Tu sais, Sev'.."
"-Oui, Lily?
Elle était assise en tailleur, face à lui, comme lui. Il regardait à présent ses yeux verts, qui ne cessaient d'occuper son esprit, jour et nuit.
"-La courbe de tes yeux fait le le tour de mon cœur."
Il était émerveillé. Elle pensait cela de lui. Ses yeux étaient magnifiques, selon elle. Il était subjugué par la poésie de cette jeune fille, de cette petite sorcière qui avait réussi à attraper son cœur.
"LILY OU ES-TU?
Il s'agissait de Pétunia et de ses copines. Lily s'était levée en hâte, elle avait adressé à Severus un bref geste de la main, puis était partie, en courant, rejoindre sa sœur et ses amies.
La magie était rompue. Ce n'était sans doute qu'un rêve sublime, une belle illusion. Elle s'était jouée de lui.
La réalité amère le rattrapait, lui, l'enfant misérable de Tobias Snape et d'Eileen Prince, l'enfant mal vêtu de Spinner's End, qui rassemblait tous les parias de Cokeworth, chômeurs en fin de droits, alcooliques, pauvres hères, criminels,prostituées. En fin de compte, Severus n'avait pas un meilleur sort que les héros des romans qu'il dévorait le soir, à la lumière d'une chandelle, l'électricité étant devenue hors de prix pour leur budget de misère.
Il avait appris par la suite qu'il s'agissait d'une citation d'un poète français,Paul Eluard. Il était légèrement indigné du fait qu'elle ait pris une citation au lieu d'avoir inventé elle-même ce vers sublime. Un frisson d'angoisse l'avait traversé, bien après cette conversation. Avait-elle dit qu'elle l'aimait, à travers cette citation? Où n'était-ce qu'une manière de frimer face à un garçon qui avait déjà dévoré tous les classiques de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle qu'il avait pu se procurer pour trois pence, de montrer qu'elle aussi avait une certaine culture littéraire?
Bien qu'il pensât tout cela de façon profonde, il avait réussi à dissimuler ces pensées , grâce à la maîtrise assidue de l'occlumancie. Personne ne saurait quel était le passé de Severus Snape, vieille chauve-souris des cachots, monstre qui faisait pleurer les élèves, même les Serpentard, par quelques sarcasmes bien sentis dont il avait le secret. Il avait même entendu certains élèves dire qu'il portait un deuil éternel, en raison de ses robes noires sempiternelles. Ce qui n'était pas faux, au fond, pensait avec un rictus ironique le professeur de potions.
Le lendemain, pour son plus grand bonheur, il rentrait chez lui, dans son antre mal famée, qui avait au moins le mérite d'être tranquille et silencieuse.
En effet, depuis que son père était mort, le numéro 2 de Spinner's End était devenu plutôt supportable.
N° 2 , Spinner's End, 1er juillet 1992
Enfin chez soi. Deux mois de vacances bien méritées, après le travail fastidieux qu'il avait accompli cette année, sans compter les frayeurs que lui avaient faites certains gosses dont il tairait le nom, afin de tout bonnement tirer le trait sur eux, pendant les deux mois où il n'aurait pas à les supporter.
Il alla dans la cuisine boire un verre d'eau. Il avait soif, avec cette chaleur. Ensuite, il prendrait le livre de Merlin sur les potions du Moyen-Age et se laisserait à lire, tranquillement sur le canapé miteux du salon.
Cependant, alors, qu'il était en train d'avaler son verre, il vit soudain quelque chose, au travers de la fenêtre qui donnait sur le minuscule jardin de sa lugubre demeure. Pris d'une inquiétude subite, tenant le verre dans la main gauche, il saisit sa baguette de l'autre et regarda plus attentivement.
Il s'agissait d'une forme argentée, comme celle d'un fantôme. Severus fronça les sourcils. Ce n'était pas possible, il vivait dans un quartier moldu. Alors, comment se faisait-il qu'un...
Soudain la forme s'approcha lentement de la fenêtre. Il s'agissait du fantôme d'une petite fille d'environ sept ans, aux cheveux ondulés qui lui arrivaient au milieu du dos. Elle portait une robe d'été et des mocassins dont il ne pouvait voir la couleur.
Il regarda les yeux du fantôme et ... Non ce n'était pas possible.
Pris d'une subite attaque d'effarement, il lâcha en hurlant le verre d'eau, qui se brisa sur le linoléum usé de la cuisine, laissant le reste du liquide s'épandre par terre.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGGHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!
A sa plus grande horreur, le fantôme se mit à parler, de la voix qu'il n'avait pas entendu depuis de longues années.
"- Calme-toi, Sev'. Je voulais juste te dire bonjour."
Contre toute attente, le maître des potions tomba sur la chaise qui se trouvait derrière lui, par chance, sinon,il serait mort par le cerveau brisé par le verre cassé par terre.
La petite fille qu'il avait aimée,Lily Evans,venait de réapparaître juste devant ses yeux. Elle était un fantôme désormais.
Alors, comment trouvez-vous ce chapitre, chers lecteurs? Les personnages?
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions, vos commentaires et reviews.
A bientôt,
