Auteur : Mirabella (cf. mon profil pour
le lien vers son site où se trouve la fic dans sa langue originale)
Traductrice : Aélane (et merci tout plein à Catia pour la beta !
- sinon, traduire n'est pas mon métier à la base mais juste un hobby, and
nobody's perfect, donc, si vous pensez qu'il y a un problème, n'hésitez
pas à me le signaler !)
Titre : L'Ombre de Ses Ailes (The Shadow of His Wings)
Spoiler : tomes 1 à 5, cette fic a été pensée et a été commencée par Mirabella AVANT la parution du tome 6, c'est donc un AU qui ne tient pas compte du tome 6 !
Disclaimer : l'univers de HarryPotter appartient à J.K.Rowling, la fic à Mirabella et la traduction à Aélane.
Genre : Action/Aventures, Angst, Romance/UST, Intrigues de Serpentard, Slash & en toile de fond il y aura aussi du Het
Couples: Harry/Draco (principal), et plein d'autres en secondaire : Ron/Hermione, Draco/Pansy, Neville&, etc.
Rating : M (ex-R)
Résumé : La révolte gronde dans un camp tandis que l'autre se retrouve subitement trahi, et Harry a bien l'intention de découvrir de quel côté est réellement Draco Malefoy.
.&.
L'Ombre de Ses Ailes
par Mirabella
Prologue
Octobre 2005
Le jour où Ginny Weasley mourut, la mer entourant Azkaban était aussi calme qu'un miroir, un miroir à peine effleuré par l'or du soleil naissant, ce qui n'entravait pas la progression du bateau, propulsé par magie, mais restait malgré tout gênant. Percy Weasley qui quittait le continent pour ce qui serait sa dernière traversée, espérait-il, gardait ses yeux loin de l'eau, se remémorant la fierté qu'il avait jadis ressentie à être envoyé ici au nom du Ministère.
Ils avaient bien pris soin de ne jamais se référer à ses conversations avec les Mangemorts comme à des interrogatoires. Les interrogatoires tombaient sous la juridiction des Aurors, et Percy n'avait aucune qualification en la matière. Toutefois, poser des questions ne requérait aucune formation, n'importe qui pouvait poser des questions, n'importe qui pouvait noter les réponses sur un parchemin puis les remettre en des mains plus compétentes. Le Ministère ne rendrait service à personne s'il demeurait dans l'ignorance des causes de ce regain d'activité Mangemort et cela ne coûtait rien de demander, bien qu'ils n'eussent guère l'espoir qu'un seul des prisonniers veuille bien leur révéler quoi que ce soit d'utile.
A présent, cela faisait des mois que Percy posait ses questions. Il se demandait parfois s'il aurait dû reporter toutes les réponses reçues au Ministère ; cependant, il se posait de moins en moins de questions, et pendant les derniers mois il en était même venu à être content de ne l'avoir point fait.
« Savez-vous pourquoi Voldemort finira par échouer ? » avait demandé Lucius Malefoy au mois d'avril, le regard tourné vers la mer à travers les barreaux qui scellaient la fenêtre de la salle d'interrogatoires, tandis que le soleil du matin auréolait ses cheveux d'or et rendait ses yeux aussi translucides qu'une glace sans tain.
« Non monsieur, avait répondu Percy qui s'était attendu en venant à Azkaban à interroger un terroriste brisé, défait, mais avait trouvé à la place cet être, ce prince en exil, aimable, gracieux et immaculé, dont le pouvoir transparaissait sans effort au moindre de ses gestes.
Malefoy s'était retourné vers lui en arborant le genre de sourire qu'un professeur indulgent a pour son élève favori lorsqu'il se montre fainéant.
« Il échouera, mon jeune ami, parce qu'il manque de raffinement. Donnez-lui du pouvoir et il ne sait que songer à joncher une terre brûlée de camps de la mort tout en assombrissant les cieux avec les cendres des fours crématoires. Guère d'imagination, n'est-ce pas. Il ne s'est jamais préoccupé de l'ordre adéquat à donner au monde sorcier - comment l'aurait-il pu, lui qui n'est qu'un sang-mêlé utilisant la fierté ainsi que la puissance des familles sang-pur pour faire mordre la poussière à son moldu de père encore et encore ? Voilà une raison assez peu noble, ne trouves-tu pas ?
– Pourtant, vous le suiviez, l'avait contré Percy tandis que sa plume suspendait son mouvement au-dessus de son calepin.
– Un temps, oui, avait murmuré Malefoy en tournant à nouveau les yeux vers la lumière du matin sur les flots. Voldemort est un fou sadique mais Tom Jedusor savait être très convaincant, et je pense qu'au départ lui aussi croyait en la valeur d'une oligarchie sang-pur. Je me suis fourvoyé pendant de nombreuses années, puis j'ai été pris au piège pendant d'autres, encore plus nombreuses. J'ai une femme et un enfant qui me sont chers, voyez-vous. Et… le pouvoir est chose grisante. Le pouvoir de vie et de mort, tout particulièrement. »
Les lèvres de Percy s'étaient pincées alors qu'il se rappelait sa sœur dans la Chambre des Secrets, avec beaucoup moins de colère qu'il ne s'y était attendu, toutefois. En ce mois d'avril, cela faisait des années qu'il n'avait plus parlé à sa famille, et le visage de Ginny s'était estompé dans ses souvenirs en une masse floue encadrée par des boucles rousses.
« Vous aviez affirmé jadis que vous étiez sous Imperius. C'est la seule chose qui vous a permis d'éviter Azkaban lors de la première ascension du Seigneur des Ténèbres.
– Oui, c'est que j'avais dit, avait acquiescé Malefoy avec une étrange courtoisie surannée. Cela m'a rendu bien service de le dire alors. Cela ne m'est plus utile à présent.
– Oui, maintenant que vous vous trouvez dans un Azkaban dépourvu du moindre Détraqueur pour administrer le Baiser, vous n'en avez plus besoin » avait remarqué Percy d'un ton sec, désireux de regagner la main dans cette interview tout en ne sachant pas avec certitude comment y parvenir.
A peine avait-il fini sa phrase qu'il se sentit aussi grossier qu'un écolier s'amusant à accabler quelqu'un de sarcasmes mesquins et rougit jusqu'à la racine de ses cheveux ; pourtant Malefoy s'était retourné vers lui avec un air satisfait.
« Oui, avait-il répondu, sur le ton d'un professeur dont l'élève favori avait résolu un problème difficile qui aurait dû excéder de loin ses capacités. Oui, c'est cela. Et à présent j'ai quelque chose que je n'avais point auparavant. »
Percy avait froncé les sourcils avec perplexité.
Lucius avait souri pour toute réponse. « J'ai le temps. Du temps, et le regard de Voldemort qui n'est plus braqué sur moi. »
Une clef avait grincé dans la serrure de la porte derrière Percy. « C'est l'heure » avait annoncé un Auror à l'expression tourmentée. Percy avait lentement fermé son calepin, péniblement conscient de l'indigence des informations qu'il y avait collectées.
« Revenez donc me voir, mon jeune ami, lui avait signifié Malefoy avec gentillesse. Il y a tellement de prisonniers qui sont ici depuis le temps des Détraqueurs, et ils n'ont plus vraiment... envie de soutenir une conversation. »
La dernière image qu'emporta Percy de lui ce jour-là, avait été celle d'un homme aux cheveux brillant comme neige au soleil et frémissant à peine dans la brise salée venue de la mer, les mains mollement jointes derrière son dos, aussi gracieux qu'un danseur dans son immobilité.
Le jour où sa sœur mourut, Percy sauta sur le quai d'Azkaban avec une expression soigneusement neutre, deux fioles de polynectar cachées dans la poignée évidée de son attaché-case et un sablier s'écoulant inexorablement dans sa tête.
à suivre…
.&.
.&.
Remarque : le titre vient selon l'auteur elle-même du Titus Andronicus de Shakespeare, acte IV, scène 4 (Tamora à Saturninus) :
«
The eagle suffers little birds to sing, ---------- L'aigle souffre
que les petits oiseaux chantent
And
is not careful what they mean thereby, ---- Sans se soucier du sens
de leurs chants,
Knowing
that with the shadow of his wing ------ Sachant bien qu'avec l'ombre
de son aile,
He
can at pleasure stint their melody ; (…) » --- Il peut à
plaisir les priver de leur mélodie ; (…)
(traduction d'Aélane)
