Son souffle était saccadée, sa respiration lourde. Le blond n'avait jamais ressenti pareille douleur, c'était comme si son corps entier hurlait et brûlait de souffrance. Son bras avait été arraché sous la collision du rasengan et du chidori. Plusieurs plaies s'étendaient sur son corps épuisé, certaines figuratives, d'autres profondes et fatales. Un goût étrangement métallique se mêlait à sa salive. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'il s'agissait de son sang.

C'était fini. Tout était fini.

—Naruto ! Sasuke ! Hurla une voix désespérée et tordue par la douleur.

La voix lui paraissait lointaine, son esprit était déjà ailleurs. La notion du temps ? Il l'avait perdu, il aurait tout aussi bien pu se passer des heures comme quelques secondes seulement.

Il avait froid, son sang continuait de couler en abondance, son corps était toujours aussi douloureux.

Pourtant, plus le temps s'écoulait, plus il semblait l'oublier, cette souffrance.

—Je vais vous aider... Je vais vous soigner... Je vous le promets... marmonna encore cette voix douce qu'il connaissait si bien.

Il n'aurait jamais pensé l'entendre avec un tel ton. Lui qui était habitué à ses sautes d'humeurs, ses crises de nerfs et ses fous rires, jamais il n'aurait pensé entendre une telle détresse. Il sentit son chakra essayant en vain de stopper les hémorragies mais Naruto savait que ce n'était qu'une perte de temps.

—Sakura... murmura-t-il d'une voix presque inaudible quand il fut pris d'une quinte de toux.

Du sang, encore du sang, il crachait cette hémoglobine écœurante en abondance. Il était fatigué, il avait sommeil, terriblement sommeil. Son corps souhaitait tellement qu'il ferme les yeux, rien qu'une seconde. Mais le blond savait que s'il le faisait, c'était signer sa mort. S'il le faisait, il ne les rouvrirait plus jamais.

—Ne meurs pas Naruto... Je t'en pris... Reste en vie... Tu dois devenir Hokage... Sasuke a besoin de toi... Le village a besoin de toi... J'AI besoin de toi... Ne m'abandonne pas... pleurait désespérément Sakura les yeux brouillés par les larmes.

De toutes les douleurs que Naruto pouvait ressentir, c'était celle-là la pire, voir sa camarade et amie dans cet état-là. Il s'en voulait, il se détestait de la faire pleurer ainsi. Il avait tenu sa promesse, Sasuke était de retour parmi eux, il avait acquis la confiance de tous, il avait surpassé son père, il avait apporté la paix. Il ne pouvait mourir ainsi.

Pourtant, après tous les efforts qu'il avait fait, il s'en allait pour la deuxième fois. Seulement cette fois, il était pleinement conscient et ressentait les moindres détails qui l'approchaient de la fatalité. Il se demandait un instant si c'était cela que Jiraiya avait ressenti, de même pour son père et sa mère. Est-ce-qu'ils avaient ressenti les mêmes émotions que lui en cet instant ?

Il avait tant donné, tant perdu. Des larmes glissèrent le long de ses yeux comme si toute la souffrance qu'il avait pu vivre au cour de sa vie ressortait. Toute cette solitude, cette peur et cette amertume, elles ressortaient mêlant sang et larmes.

La vie pouvait être cruelle, il le savait bien plus que quinconce. Ses pensées dérivèrent vers Kurama et les autres démons à queue. Eux-aussi, il leur avait fait une promesse. Il culpabilisait de les laisser ainsi, son cœur se serra encore plus à cette idée. D'autres larmes prenant une teinte rougeâtre coulèrent silencieusement s'écrasant sur le sol avec amertume.

La mort l'attendait, il la sentait proche de lui. Naruto sentait sa respiration ralentir, sa vue s'assombrir, son corps devenir lourd, ses paupières se refermer contre sa volonté. Après toutes les batailles et combats qu'il avait vécus, c'était celle-ci la plus difficile.

Il était trop tard pour lui, Sakura devait réserver son chakra pour les blessés de guerre et pour Sasuke.

—Sa... kura... tenta-t-il d'articuler en vain ne voulant pas laisser la jeune femme ainsi.

—Naruto, garde tes forces... Tu vas t'en sortir... Tu vas t'en sortir, répétait-elle avec désespoir.

Elle répétait encore ses mots comme si la rose essayait de se convaincre. Du peu de forces qu'il restait à Naruto, il posa sa main sur son avant-bras avec tendresse pour la rassurer. Le blond tenta d'afficher un sourire qui se voulait rassurant. Il refusait de mourir les larmes aux yeux, il voulait sourire une dernière fois. Rien qu'une dernière fois pour Sakura, pour ses amis, pour ses senseïs, pour le village.

—Sakura... Pardonnes-moi... dit-il une dernière fois.

Sa voix n'était plus qu'un soupir, et puis, le monde autour de lui disparut petit à petit. Sa main glissa lourdement pour chuter sur le sol dans un bruit sourd laissant des traces de sang sur le bras de Sakura.

Le temps semblait s'être arrêté, le soleil était caché par un nuage, la forêt restait silencieuse comme spectatrice de ce funeste destin, même la cascade ne faisait plus aucun bruit.

Plus rien, c'était comme si le monde vivait la mort du jinchûriki. C'était comme si sa mort avait emporté tout espoir de vie, plus rien n'avait d'importance pour Sakura. Elle avait vu tellement d'horreur durant cette guerre, elle avait sauvé tellement de vie. Mais celle de son meilleur ami, celle de son frère, elle en avait été incapable. Et, malgré toutes les horreurs du monde qu'ils avaient pu voir, la perte de son camarade était la chose la plus dure qu'il lui ait été donné de vivre. Elle avait la sensation qu'un vide avait pris place dans son cœur alors qu'elle le serrait de toutes ces forces. Ses pleurs se fondant dans le silence, elle hurlait, elle hurlait sa peine. Il avait tenu sa promesse, toujours fidèle à son nindô, le ninja le plus imprévisible avait tenu sa promesse, promesse qui avait fini par avoir eu raison de lui.

—NARUTO ! Cria-t-elle de toutes ses forces le visage rongé par la douleur.

Le blond se réveilla en sursaut, des larmes perlaient dans le coin de ses yeux. Il avait encore fait ce cauchemar. C'était le même depuis plusieurs mois maintenant, à l'exception que plus les nuits passaient, plus il ressentait les sensations de l'autre blond.

Toujours ce même rêve, et, à chaque réveil, Minato ne pouvait s'empêcher de pleurer, de se sentir seul, vide, effrayé. Et puis, il finissait toujours par se mettre en colère, il ne supportait plus de revoir cette même scène encore et encore, de revoir ses trois adolescents encore et encore. Comment et pourquoi surtout ?

Il faisait nuit, ils étaient en été. Pourtant, le blond ne pouvait s'empêcher de trembler de froid, il était congelé, comme cet adolescent dans cet horrible cauchemar.

Poussant un soupir fatigué, il écrasa les larmes restantes avant de descendre veillant à ne pas réveiller Kushina qui dormait profondément depuis son retour de mission.

Il avait besoin d'un verre d'eau, sa gorge était déshydratée. Le père de famille descendit silencieusement les marches ne souhaitant nullement réveiller sa femme et ses filles. Il s'empara d'un verre dans le placard avant de se servir de l'eau au robinet.

Il avait beau être devenu Hokage, cela ne l'empêchait pas de se sentir désemparé par ce rêve. La mort de ses deux jeunes hommes le hantait, particulièrement celle du blond. Il lui ressemblait trait pour trait sans parler de son nom presque similaire à celui de sa fille aînée.

Un autre détail le perturbait, c'était l'endroit où se déroulait ce rêve, il s'agissait de la Vallée de la Fin, sans parler du bandeau frontal de la jeune femme qui arborait le symbole de Konoha.

Observant l'eau stagner dans le fond de son verre, son attention se reporta sur la photo de famille affichée dans son salon. Sur la pellicule se présentaient Kushina et lui, Naruko âgée de quatre ans et sa petite sœur de deux ans. Cette photo l'apaisait toujours, peu importe la situation. Même ce cauchemar finissait par s'envoler à la simple vue de ce cadre.

Soudain, il sentit une main se glisser dans son dos tendrement. Il n'eut pas à se retourner, il reconnaissait cette main et ce chakra. Un léger sourire étira ses lèvres, sa femme le connaissait trop bien, elle savait lorsqu'il broyait du noir.

—Encore ce rêve ? Demanda-t-elle d'une voix douce et rassurante.

Minato hocha la tête en guise de réponse. Il ne comprenait pas, de toute évidence, son imagination lui jouait des tours. La guerre avait dû bien plus le traumatiser qu'il ne l'avait pensé.

Les deux adultes restèrent ainsi quelques minutes dans le silence nocturne, ils finirent par retourner se coucher sans le moindre bruit pour ne pas réveiller leurs enfants.

C'était ainsi depuis plusieurs mois maintenant, Minato avait beau en avoir parlé à son mentor et à sa femme, le rêve tournait en boucle. Encore et encore comme s'il cherchait à lui transmettre un message.

Finalement, la matinée arriva, les deux parents durent se lever pour entamer une nouvelle journée. Kushina avait prévu de rester chez eux pour se reposer après une mission d'une semaine. La rouge en profiterait pour emmener ses deux filles à l'Académie.

Quand à Minato, il s'en irait pour continuer son rôle de leader du village. Signer des papiers, envoyer des shinobis en missions, recevoir des rapports, entretenir les relations avec les pays voisins. Voilà ce qui rythmait son quotidien en tant qu'Hokage.

Une certaine routine avait pris place au sein de la petite famille, et, malgré la surcharge de travail du blond, il essayait tout de même de passer le plus de temps possible avec ses filles et sa femme.

C'était souvent de cette manière que se passait sa matinée. Être cloîtré dans son bureau qui surplombait le village. La vue était splendide, c'était une des plus belles que le jeune leader avait pu voir au cours de sa vie.

Tamponnant un dernier rapport, il soupira. Il avait passé deux heures à s'occuper de la paperasse. Fatigué, Minato passa une main sur son visage, il avait une forte envie de dormir. Si sa secrétaire n'était pas à côté de lui, il l'aurait certainement fait.

Il lui demanda poliment si elle pouvait lui ramener une tasse de thé, chose qu'elle fit immédiatement.

Elle revint au bout de cinq minutes, une tasse fumante d'infusion. Minato s'en empara regardant l'eau chaude se teinter d'une couleur verdâtre.

Un bruit à la porte l'interrompit, Minato releva le regard et s'empara de son masque professionnel. Il invita la personne à rentrer avant de tomber nez à nez avec le professeur Iruka suivit de Naruko qui semblait énervée.

Il n'eut pas à attendre qu'on lui explique, l'Hokage et père de famille comprenait déjà. Les bêtises de sa fille aussi faisaient parties de sa routine habituelle. Il lui lança un regard d'avertissement avant de reporter son attention sur Iruka.

—Hokage-sama, commença le professeur, J'aimerais m'entretenir avec vous au sujet de Naruko-san.

Minato soupira invitant sa secrétaire à sortir de son bureau. Une fois partie, Iruka lui expliqua la situation.

—Naruko-san s'est encore battu avec des garçons aujourd'hui. C'est la troisième fois cette semaine. Si elle continue ainsi, les autres professeurs suggèrent de lui interdire de passer l'examen d'aspirant.

—Quoi ?! Iruka-senseï ! C'est eux qui ont commencé ! Je me suis juste défendu ! S'indigna la jeune fille de douze ans.

Minato secoua la tête exaspéré, si sa fille avait le même tempérament que sa mère, il avait des doutes sur ses propos.

—Merci Iruka-san, je vais m'entretenir avec Naruko, vous pouvez disposer, déclara-t-il avant de le laisser partir.

Dès qu'il eut quitter la pièce, un silence gêné s'installa. Minato prit enfin la parole avec un ton sévère. Sa fille se contentait de fuir le regard d'un air boudeur.

—Naruko, qu'est-ce-qu'il s'est passé cette fois ?

—Je te jure que c'est eux qui ont commencé ! Ils se moquaient de moi parce que j'ai dû mal à contrôler mon chakra et puis je leur ai dit que je deviendrais Hokage alors ils ont encore plus rigolé... déblatéra d'une traite la jeune fille avant d'être interrompu par son père.

—Très bien, très bien, j'ai compris... Tu peux t'arrêter là... répondit-il en essayant de désamorcer la bombe qui se trouvait en face de lui.

Une nouvelle fois, le silence les gagna laissant la place aux oiseaux. Minato cherchait une punition digne d'un Hokage à un élève.

—Naruko, je t'ai déjà dit de les ignorer. Si tu as du mal avec ton contrôle de chakra, c'est parce que tu as une énorme ressource comme tous les Uzumaki. Tu finiras par y arriver. Ce soir, j'essayerais de me libérer plus tôt pour t'aider...

Les yeux de la fillette s'agrandir de joie, elle avait rarement l'occasion de s'entraîner avec son père.

—Mais avant, tu dois être pu...

Une nouvelle fois, un bruit se fit entendre à la porte. Deux membres de l'ANBU entrèrent en précipitation interrompant la conversation qu'entretenait le père et sa fille.

—Hokage-sama ! Nous avons détecté deux présences au sud du terrain numéro dix !

Le visage de Minato se crispa, il fallait réellement que cela tombe maintenant.

OOOOOOOOO

Sasuke sentait son corps hurler de douleur, pendant quelques instants, il ne se rappelait plus de ce qu'il s'était passé. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il souffrait. Sa réserve de chakra était presque épuisé. Il stoppa tout mouvement, gardant les yeux fermés, l'Uchiha essayait de canaliser la souffrance. Cela ne servait à rien de s'agiter, il fallait rester immobile le temps qu'il recouvre entièrement ses esprits.

Le noiraud se focalisait également sur l'endroit où il était. Visiblement, il était allongé sur de l'herbes fraîches, une odeur forestière l'entourait, des oiseaux chantaient, une brise légère agitait ses mèches rebelles.

Il déduisit rapidement qu'il était dans une forêt. Sasuke prit une inspiration d'air pour se relaxer, ses muscles se détendirent doucement. Finalement, installé ici, il se sentait bien. Loin de tout, loin des souffrances, loin de la solitude.

Il tenta de se mouver pour se redresser, tout en gardant les yeux fermés, seulement, il était bloqué par un poids encombrant. Sasuke grogna frustré. Il ouvrit faiblement les yeux tentant de se dégager difficilement avant de se rendre compte que l'objet qui le bloquait n'était autre qu'un bras.

Un bras ensanglanté avec un symbole sur la main précisément. Sa mémoire lui revint d'un flash.

Naruto.

La détonation de l'impact des deux chakras avaient dû se faire entendre jusqu'à Suna. Elle avait causé une explosion tellement intense que les deux amis avaient perdu chacun un bras. Il se rappelait avoir été allongé à côté du blond, agonisant ensemble, pour finalement, s'expliquer, s'excuser, se comprendre, et puis, s'unir après tant d'années.

Cet obstiné de blond avait finalement réussi. Même si Sasuke savait que son retour au village ne serait pas des plus simples, il s'en fichait pas mal pour la simple et bonne raison que son frère était à ses côtés, comme toujours.

—Naruto... grogna l'Uchiha d'une voix rauque essayant de dégager le bras de son ami.

Ses yeux noirs commencèrent à s'habituer à la lumière du soleil, il retenta encore une fois de dégager le bras de son ami pour se mouvoir, concentrant toute sa force dans son propre bras. Il parvint finalement à se libérer non sans laisser échapper un râle de douleur.

A peine eut-il fait attention à l'endroit où il se trouvait qu'il comprit que quelque chose clochait, ils n'étaient absolument pas dans la Vallée de la Fin. Ils étaient sur un terrain d'entraînement, celui où ils avaient eu pour mission de récupérer les clochettes de Kakashi plus précisément.

Son cœur rata un battement. Comment cela était-il possible ? Ce terrain n'était-il pas censé être détruit par l'attaque de Pain ?

D'ailleurs, n'était-il pas censé avoir perdu son bras ?

—Naruto, réveille-toi ! Pressa le noiraud qui commençait à sentir que les problèmes arriveraient d'ici peu.

Ne voyant aucune réaction de la part du blond, il le secoua avec brutalité pour que celui-ci reprenne enfin conscience.

—Naruto... commença à s'impatienter Sasuke alors qu'il fixait encore le terrain d'entraînement avec choc.

N'obtenant toujours aucune réponse, ses yeux se retournèrent vers son ami.

C'était comme si le monde s'écroulait sous lui, encore. Juste à ses côtés gisait le corps de l'Uzumaki.

Sasuke se sentait idiot, une once de culpabilité naissait en lui. Le blond avait de multiples blessures mortelles, son visage était pâle et des cernes noires entouraient ses yeux clos normalement remplis de vie. Du sang, son corps était imbibé de sang. Il y en avait trop, beaucoup trop.

Le noiraud reçut un choc électrique. Il oublia alors le terrain d'entraînement, il oublia l'ambiance si paisible après un temps de guerre. Plus rien n'avait d'importance.

—Naruto ! Dobe ! Réveille-toi ! Hurla Sasuke le secouant encore n'obtenant encore aucune réaction.

Le cœur de l'Uchiha s'accéléra. Il tâta le pouls de son meilleur ami avec désespoir.

Rien. Pas le moindre battement. Pas la moindre respiration. Il ne sentait plus la trace du chakra du blond. Pourquoi ne s'en était-il pas rendu compte avant ? Pourtant, il savait que le chakra du blond était détectable à des kilomètres.

Le corps sans vie de Naruto gisait à côté de lui. Les mains de Sasuke se mirent à trembler, sa respiration commença à s'accélérer. Des larmes commencèrent à glisser le long de ses joues.

—Naruto ! Hurla-t-il avec rage, Tu peux pas me faire ça Dobe ! Réveille-toi putain !

Il le secouait encore avec désespoir et peur. Plus les minutes passaient, plus Sasuke comprenait.

Il avait tué son meilleur ami. Il avait tué la dernière personne qui comptait pour lui dans cet univers.

La panique, la culpabilité, la haine, la souffrance. Il fixait le corps de son meilleur ami avec choc, Sasuke essayait de se persuader qu'il s'agissait d'un cauchemar. Oui, c'était ça, c'était un cauchemar. Ce terrain, cette forêt, la mort de son camarade. Naruto Uzumaki était connu pour survivre peu importe les blessures, ils avaient tous les deux survécus à la mort rencontrant chacun de leur côté Rikudo. Ça ne pouvait être qu'un cauchemar.

Mais il savait que non. Sasuke savait que sous ses yeux se déroulait la réalité.

Son monde n'existait plus. Plus jamais il n'entendrait le blond si pétillant l'insulter de Teme. Plus jamais il ne le verrait proposer des blagues parfois idiotes mais souvent drôles. Plus jamais il n'aurait l'occasion de s'excuser pour tout le mal qu'il lui avait causé.

Lui qui ne pleurait jamais senti une foulée de larmes couler sur son visage. Qu'allait-il faire sans lui ? Qu'allait-il devenir ? Pourquoi ce n'était pas lui qui était mort ? Pourquoi cet idiot ne s'était-il pas battu avec toute sa puissance ? Sasuke savait que Naruto s'était contenu pendant leur combat. Il s'était contenu pour la simple raison qu'il aurait pu le tuer en un claquement de doigts.

—Naruto ! Hurla Sasuke serrant avec force son débardeur ensanglanté et déchiré.

Il avait mal au cœur, il avait envie de vomir. Il ne savait pas quoi faire, lui, le prodige, n'avait aucune idée de comment sauver son ami.

Soudain, il sentit quatre présences autour d'eux. Il se leva prêt à se défendre avant de faire face à l'Anbu. Son visage se déforma par la haine. Il activa son sharingan pour parer les attaques.

—Un pas de plus et je vous tue tous ! Cracha-t-il dans une colère noire.

L'un des membres s'avança, kunaï en main et l'attaqua. Du peu de forces qu'il restait à l'Uchiha, il para l'attaque. Un autre anbu s'approcha du corps de Naruto pour vérifier s'il était en vie.

Sasuke sentit la colère montée, il s'apprêta à attaquer le shinobi avant de sentir qu'on le maintenait au sol avec brutalité.

—Vous approchez pas de lui ! Ne le touchez pas ! Cria-t-il de toute sa haine.

L'anbu au masque de chat le fixa quelques secondes avant finalement de déclarer d'une voix neutre :

—Ton ami est mort. Je ne vois pas ce que je pourrais lui faire.

Mort. Sasuke sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il tenta en vain de se dégager de l'emprise des deux shinobis qui le maintenaient, mais, peine perdu. Il était trop faible.

Alors qu'il voyait l'autre anbu s'emparer des affaires de l'Uzumaki, Sasuke se sentit sombrer dans l'inconscience.

Les quatre ANBU se regardèrent avant de pousser un soupir collectif. Tout ça ne signifiait rien de bon.

—Je sais pas qui sont ses types mais il avait le sharingan. C'est un Uchiha... déclara l'un.

—Tu penses que ce sont des espions ? Demanda un autre.

Un silence planait avant que le chef de l'unité ne déclare finalement l'ordre.

—On emmène le mort à la morgue pour obtenir des infos sur lui, l'autre, à l'hôpital réservé aux anbus. Il faut impérativement informer Hokage-sama.

Ils hochèrent la tête avant de s'apprêter à s'emparer du corps de Naruto. Avant même qu'ils ne s'approchent du blond. Ils firent un mouvement de recul, relâchant Sasuke sous la surprise et l'étonnement.

Devant eux, le macchabée venait de reprendre sa respiration avec difficulté. Ses yeux étaient à moitié entrouverts et du sang coulait de sa bouche. Les quatre shinobis se figèrent sous le choc. L'adolescent était mort. Il ne respirait plus, n'avait plus de pouls. Comment pouvait-il reprendre sa respiration, ici-même, devant eux avec toutes ses blessures mortelles ?

Ce n'était qu'une question de temps avant que l'Uzumaki ne sombre à nouveau dans l'inconscience beaucoup trop faible pour rester éveiller.

Ils furent alors emmener en secret dans au service d'urgence réservé aux membres de l'ANBU, chacun pensant que l'autre était mort.