Une fanfic que je prévoyais à l'origine publier durant l'été dernier, à la fin de la saison 4. Mais le dernier épisode ayant été ce qu'il a été, une toute autre histoire (« Broken Arrow » pour ne pas la nommer) m'en a totalement empêché lol. Du coup, c'est dix mois après le début de son écriture, que je publie enfin le premier chapitre de cette fic indépendante de mon arc Densi !

Ici, je souhaite prendre le parti que la Police de LA n'est pas tant indifférente du sort de leur lieutenant de Police… au contraire du NCIS ! Car si j'ai beaucoup apprécié la saison 4, elle n'en restait pas moins encore plus bourrée que les précédentes d'un manque flagrant d'attention des trois agents du NCIS pour leur flic maison. Anniversaire oublié, désintérêt de ses capacités, toujours victime de leurs moqueries tout aussi constantes qu'au premier jour, alors que cela fait déjà 3 ans qu'ils bossent tous ensemble !

Donc pour rappel et ne pas prendre les lecteurs par surprise, je précise que ce qui va suivre est cette fois-ci TOTALEMENT dénué de Densi ! (Même si Kensi ne sera pas une harpie, elle n'en restera pas moins parfois, comme les autres... blessante envers Deeks)

Pour autant, affaire après affaire, Deeks rencontrera toujours plus de soutien inattendu et geste d'amitié de tout un tas d'inconnus qui au bout du chemin, contribueront à leur manière à ouvrir les yeux de ses équipiers du NCIS sur leur propre comportement.

Vous souhaitant une bonne lecture de ce premier chapitre, se voulant prologue.

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SOLITARY MAN


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Partie 1

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Marchant sur le sol sableux du désert des Mojaves, la silhouette poussiéreuse et filiforme d'un homme blond progressa lentement. Pas après pas, mètre après mètre, la figure fantomatique progressait d'un rythme abominablement lent, mais continu.

Il ne s'arrêterait plus. Il se l'était promis. Dut-il finalement s'écrouler mort, droit dans ses bottes ! Enfin… droit dans des godasses dégueulasses qui ne lui appartenaient même pas. Quoi qu'il en soit, il comptait bien poursuivre son chemin jusqu'à enfin trouver trace de vie. Là était sa seule chance de survie, aussi faible soit-elle en agissant de la sorte.

Déjà un jour et une nuit qu'il marchait de la sorte au cœur de l'un des plus grands déserts situés sur le continent Nord américain. Et indéniablement, cette région sauvage et abandonnée de toute vie n'était pas faite pour lui. En ce second jour de marche, son cerveau fiévreux lui projetait ce souvenir d'un livre de Stephen King lu dans sa jeunesse. Où une bande de mômes sans futurs avaient entrepris une marche mortelle d'où il ne pouvait en rester qu'un. Jamais il n'aurait cru devoir vivre un tel supplice, sans même supporter la moindre concurrence à ses côtés.

Les lèvres craquelées de soif, il maudissait un peu plus encore que la veille ce foutu soleil qui desséchait son corps et brûlait sa peau. C'était un tel contraste avec la torture subite peu avant durant la nuit, quand le froid glacial l'avait saisi d'une poigne indescriptible. En son deuxième jour d'affrontement des éléments, plus que la chaleur ou le vent desséchant tout sur son passage. C'est le feu sur sa peau nue, produit par le soleil brûlant qui le blessait plus que tout. Ça et une soif indescriptible lui brûlant une gorge râpée par la poussière de sable qu'il ne cessait d'avaler contre son gré…

Il connaissait, comme tout à chacun, la célèbre règle des trois. La mort survenait après 3 minutes sans oxygène, 3 jours sans eau ou 3 semaines sans nourriture. Mais cette théorie tendait à varier en fonction des éléments extérieurs. Et en l'occurrence, marcher dans un désert californien depuis plus de 24H n'était pas un critère des plus optimistes. Sans compter que sur une superficie de 40.000 km², il lui suffisait de marcher dans la mauvaise direction pour se perdre à jamais dans cette grande étendue désertique…

Désireux d'échapper à l'insolation meurtrière, il avait au moins eu le réflexe de se procurer la chemise de l'une de ses victimes avant d'entreprendre son long périple, pour s'en protéger la tête. Il s'obligeait tout autant à conserver son tee-shirt que la chaleur le poussait pourtant à vouloir ôter, tant le simple contact du vêtement synthétique le brûlait à chaque mouvement, aussi sûrement que les rayons du soleil. Dieu seul savait tout ce qu'il aurait donné pour posséder à cet instant une paire de lunettes, tant ses yeux clairs étaient photosensibles. À se demander comment tous ces cowboys du Far West d'un autre temps n'avaient pas tous finis aveugles en chevauchant dans pareille contrée de m...

Ayant conservé dans ses mains l'unique petite bouteille d'eau qu'il avait pu trouver avant sa fuite - hélas bien trop vite terminée, la veille au soir - il se demandait sincèrement, s'il ne devait pas tenter de se lancer dans un plan à la « Man vs Wild ». Du genre pisser dans la bouteille pour stimuler une condensation et obtenir par la même de l'eau pure… Sauf que pour ce genre de plan, encore fallait-il n'avoir pas tant sué qu'aucune goutte ne serait à même de sortir de lui par ce biais-là.

En attendant, si son cerveau frôlait la combustion et que les visions ne cessaient plus de s'imposer à lui depuis le matin. C'est en titubant, au bout de ses forces, que le jeune homme crut de nouveau voir un mirage en apercevant non loin de lui une longue enfilade d'asphaltes. S'y dirigeant, même si ce n'était qu'une chimère, le jeune homme ne s'imagina pas sauvé, jusqu'à ce qu'enfin ses yeux lui permirent de voir distinctement des véhicules et qu'il ressente finalement dans ses jambes flageolantes les tremblements générés par un semi-remorque poussé à grande vitesse.

Enfin !

Il était de retour à la civilisation !

Retrouvant un sursaut d'énergie à cette certitude, le naufragé du désert marcha aussi vite que ses muscles privés de toute ressource le lui permirent, pour finalement atteindre le bord du bitume et s'y écrouler sur ses genoux.

Il avait réussi !

Il avait réussi à éliminer ses ravisseurs, et mieux encore à atteindre un lieu de passage !

Ôtant son turban improvisé pour essuyer ses larmes de bonheur. Son rire de joie dévia très vite en un rire d'hystérie totale, le dessèchement de sa gorge le poussant à terminer cet instant d'allégresse par une quinte de toux qu'il crut bien suffisante pour l'achever sans plus de protocole. Quelle ironie se serait de finir de la sorte, arrivé si près de sa délivrance.

Mais enfin, sa bonne étoile eut pitié de lui. Car à peine se tordait-il de douleur sous sa toux déchirante, qu'un poids lourd de bonne taille s'arrêtait sur le bas coté, tout aussitôt suivi d'un 4x4 noir de luxe.

Au moins - supposa-t-il - si son physique hors norme donnait toujours le change face aux mauvais garçons, qui ne voyaient jamais en lui un flic. Il n'en restait pas moins que monsieur et madame tout le monde le prenait généralement pour un surfeur… à cet instant échoué bien loin de ses terres de prédilection.

Aussitôt, le camionneur arrivé à son niveau lui proposa de se désaltérer en lui tendant une bouteille d'eau tiède qu'il manqua de boire d'une traite, si l'homme ne l'avait pas stoppé au bout du tiers. C'est l'autre inconnu, sans doute un homme d'affaire au vu de son costume de qualité qui lui proposa de le prendre en stop pour le déposer aux Urgences de la ville.

Acceptant sans mal cette proposition salvatrice, le blond se laissa guider vers le siège passager, appréciant sans honte la fraîcheur imprégnant le lieu clos. Que soit louée la sainto-saint climatisation. À peine fut-il assit, observant presque absent le camion reprendre sa route, son bienfaiteur referma la porte passager avant de reprendre sa place derrière le volant, non sans avoir récupéré un vêtement sur la plage arrière.

- Enfilez ce sweat, où vous allez souffrir d'un choc thermique.

- Merci.

Se nichant dans le chandail, trop grand, ainsi tendu, il but de nouveau un bon tiers de la bouteille offerte. Dieu que cela faisait du bien.

Toussant toutefois de nouveau sous cet afflux trop rapide de liquide, il réalisa seulement être observé avec insistance par son conducteur improvisé n'ayant toujours pas repris la route.

- Auriez-vous un portable avec vous ? réussit-il à bredouiller, un tremblement le prenant subitement dans tout son corps.

- Bien sûr.

- Puis-je appeler la police ?

- 911 ?

- Non. Un numéro du district de LA.

- Je vous écoute.

Sous sa dictée, son inconnu - puisqu'il ne s'était toujours pas présenté, tandis que lui-même n'avait pas expliqué les raisons de sa présence sur le bord d'une route traversant le désert - pianota rapidement le numéro sur son clavier numérique positionné sur le tableau de bord.

Ils n'eurent qu'à attendre une sonnerie pour obtenir un correspondant.

- LAPD, j'écoute. énonça la voix d'une opératrice.

- Lieutenant Marty Deeks du District central, je souhaiterais parler au lieutenant Bates.

- Pouvez-vous me confirmer votre identité ?

Citant sans mal son numéro d'identification, n'ayant nul besoin d'avoir sa plaque avec lui pour la fournir de tête, il ne fut guère surpris qu'à cet échange, l'homme l'ayant pris en charge affiche tout aussitôt une attitude plus sereine tout en reprenant enfin la route. Une réaction que le flic qu'il était comprenait sans mal. C'était déjà particulièrement heureux qu'aucun des deux hommes venus à son aide sur ce bord de route ne l'ait fouillé. Auquel cas, la présence d'un pistolet armé coincé dans sa ceinture et camouflé dans son dos, auraient pu les faire fuir avant même qu'ils ne lui portent secours.

Ayant obtenu l'assurance de Bates que des hommes à lui viendraient le retrouver à l'hôpital où on le conduisait, Deeks afficha lui-même enfin un peu plus de relâchement dans son maintien.

Finalement, ce cauchemar débuté la veille à l'aube allait bel et bien prendre fin.

- Avec notre empressement à vous emporter aux urgences, je n'ai pas pris le temps de me présenter. Peter Highman. Je suis en voyage d'affaires pour ma firme.

- Lt. Marty Deeks. Flic perdu au milieu du désert.

- Puis-je en connaître la raison ?

- Désolé de vous décevoir, mais pour tout dire, je n'en sais rien moi-même.

Et c'était peu dire.

Grimaçant au conducteur devant ce constat des plus pathétiques, Deeks retrouva le sourire à la réponse amusée qu'il obtient pour tout retour.

- Effectivement, vous me voyez terriblement déçu... Moi qui pensais pouvoir me vanter dès demain d'avoir récupéré un touriste oublié par son groupe pour avoir été pisser trop longtemps derrière un cactus...

NCIS - LA

C'est ainsi, sous un petit entretien tranquille et léger - que l'homme d'affaires amena Deeks en moins de deux heures jusqu'aux urgences de l'hôpital le plus proche de leur rencontre. Mais plus surprenant, l'homme prit alors le temps de rester à ses côtés tandis que les urgentistes le prenaient en charge. Et ce, jusqu'à ce que les deux policiers envoyés par Bates les rejoignent dans la chambre où l'on venait de l'installer.

- Merci pour tout, Peter.

- Je vous en pris, ce n'était pas grand-chose.

- Tout le monde n'aurait pas pris le risque d'embarquer ainsi un inconnu dans mon état en auto-stop, ni encore moins le temps de rester à ses côtés aussi longtemps.

- Remarquez que je n'ai pas redémarré avant de savoir que vous étiez flic.

- Une affection particulière pour nous autres la flicaille ?

- Il se peut qu'il y ait un peu de ça.

- Sans déc ? Y'a des flics dans votre famille ?

- Non. Mais il s'avère que j'ai pu profiter dans ma jeunesse de la gentillesse et du professionnalisme de l'un des vôtres. Considérez donc mon aide comme ma manière de remercier votre corps d'arme. Et puis, je n'avais rien à faire avant demain matin.

Amusé par la fin de sa réponse, Marty Deeks le lui concéda, tandis que ses collègues les rejoignaient enfin. Ces derniers prirent rapidement la déposition de son sauveteur avant de le libérer - non sans quelques derniers remerciements de Deeks pour son aide. C'était appréciable que de parfaits inconnus soient si soucieux de vous rendre service sans rien attendre en retour.

Soupirant, Deeks prit alors à son tour le temps d'expliquer les évènements l'ayant finalement conduit en ces lieux. L'un des deux flics repartis aussitôt au central, les deux rapports en poche. Tandis que le second resta à ses côtés le temps qu'il assimile deux nouvelles poches de fluide vouées à l'aider à se réhydrater au plus vite.

Une heure plus tard, son garde-chiourme était remplacé par l'arrivée d'un inspecteur de police dépêché sur place pour lui faire signer son rapport déjà retranscrit sur les formulaires adéquats et ainsi lui éviter de lui imposer un passage au poste de police.

- Inspecteur Snow. Je suis en charge de votre affaire. Sachez que dès à présent une équipe de police vient d'être diligentée sur les lieux de votre rétention au cœur du désert. Vos indications étaient suffisamment précises pour qu'ils n'aient pas à tourner sans fin avec l'hélico. La police judiciaire va y faire ses contrôles pour valider votre déclaration. Mais des premières traces trouvées sur place, rapports transmis par le médecin qui vous a ausculté et témoignage de l'homme vous ayant ramené ici. Je pense que je n'aurais aucun mal à confirmer vos dires.

- Vous m'en voyez ravi. soupira Deeks, reposant contre les épais coussins qu'une jolie infirmière lui avait procurés le temps de son traitement.

- En attendant, si vous souhaitez rentrer, malgré la contre-indication médicale, j'ai déjà pour ordre de vous ramener chez vous.

- Ça, c'est sympa.

Ayant rapidement signé son billet de sortie, obtenant pour consignes de continuer à se désaltérer régulièrement par petite quantité et de se reposer les prochaines 48H, Deeks rentra enfin chez lui, déposé comme convenu par son collègue.

Un saut chez sa voisine qui prenait soin de son chien quand elle ne le voyait pas rentrer, où Deeks prit le temps de câliner longuement l'animal avant de le laisser un peu plus longtemps chez la vieille femme - trop conscient que son état ne lui permettrait pas d'en prendre convenablement soin. Et c'est finalement près de 40H après son enlèvement qu'il fut de retour chez lui.

Voyant sur le buffet menant à sa porte d'entrée son téléphone toujours branché sur sa base de rechargement, ses clefs et arme de service, il se remit à penser aux évènements l'ayant mené à cette interminable marche de la mort.

Il n'aurait jamais deviné en ce samedi matin avoir tant besoin de ses trois pièces quand il était descendu chercher son courrier, avant de se préparer à aller surfer. Alors simplement habillé d'un pantalon de yoga et d'un tee-shirt, on l'avait enlevé pour l'emporter au plus profond du désert. C'était un mélange de chance et de hasard qui l'avait conduit à pouvoir se détacher de leur prise, combattre ses kidnappeurs, et finalement les tuer. Alors isolé au milieu de nulle part, sans aucun véhicule fonctionnel, ni même moyen de communication, il avait du se débrouiller seul pour rentrer. Juste... à quel prix ?

Épuisé comme il ne l'avait jamais été depuis des années, il s'apprêtait à envoyer un sms à Hetty et le reste de l'équipe pour les rassurer. Quand il réalisa surtout qu'il n'était toujours que dimanche soir. Sa mésaventure avait eu lieu durant un week-end de trois jours où chacun de ses équipiers du NCIS avait eu des projets et aucune intention de revoir les autres avant la reprise du boulot le lendemain matin.

Comprenant qu'il n'avait donc pas été recherché un instant par ses équipiers du NCIS, c'est le cœur lourd de la solitude qu'il s'épuisa sur son lit pour y tomber profondément endormi.

À suivre.

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La suite directe à cette première mésaventure de Marty Deeks très bientôt.

Sachant que j'espère pouvoir updater (dans la mesure du possible, tout du moins u_u_) au mieux toutes les semaines. Mais donc le plus souvent tous les 15 jours pour cette fic-ci, car en alternance avec une autre histoire que j'aimerais aussi commencer à publier ^-^

mimi yuy