Note de l'auteur :
Voici la seconde histoire de la série. Elle se passe un mois après X2Note de la traductrice :
Ne me demandez pas pourquoi Maelstrom ne fait pas de disclaimer ici. Les X-Men sont à Marvel, pas à nous, l'autre truc plus loin n'est pas à nous non plus, on ne fait pas d'argent dessus.La Bestiole
Chapitre 1 : L'enveloppe
Eh bien, c'est une drôle de lettre
, pensa Ororo. Je n'avais jamais vu de courrier manuscrit adressé à " la faculté " avant. Jusque là ça avait juste été des lettres d'insultes.C'était envoyé de quelque part en Californie, mais sans adresse pour répondre. Elle la tourna et retourna dans sa main. Cela avait la fabuleuse texture et l'aspect d'un parchemin. C'était du papier précieux. Elle ouvrit l'enveloppe ; la lettre était dans le même papier. Elle cligna des yeux en parcourant la lettre du regard. C'était écrit en allemand, d'une écriture hâtive, et elle reconnut le prénom de Kurt. En bas, il y avait l'adresse d'une boîte postale, probablement pour une réponse. Peut-être que c'était quelqu'un de la famille adoptive de Kurt ? Mais pourquoi était adressé à la " faculté " au lieu de Kurt lui-même ? Elle remit la lettre dans son enveloppe et partit chercher le vrai destinataire.
Elle trouva Kurt, ainsi que Scott, sortant tout juste de la Salle des Dangers. Scott devait avoir poussé Kurt très loin, et Kurt était trempé de sueur et essoufflé, alors que Scott était un exemple de fraîcheur et de repos.
" Tu aurais dû me dire que tu étais près de lâcher. " dit Scott d'un ton ferme. " La dernière chose qu'on veut est que tu te blesses. "
Kurt hocha juste la tête, toujours essoufflé. Il était appuyé contre le mur, une serviette passée autour de ses épaules.
" Hé, Kurt ? " demanda Ororo en s'approchant. Elle agita la lettre dans sa main. " Je pense que c'est à toi. "
Les deux hommes se tournèrent vers elle. Kurt se redressa et s'écarta de la porte alors qu'elle lui tendant la lettre.
" Danke " dit-il. Il regarda l'enveloppe, perplexe. " Juste " faculté " ? "
Elle haussa les épaules. " Je ne comprends pas non plus, mais c'est en allemand, et ton nom y figure. C'est très court. "
Il déplia la lettre, la parcourut rapidement, puis la relut plus attentivement.
Pardonne-moi de t'écrire en allemand. Je sais que le premier qui ouvrira cette lettre ne comprendra sans doute rien, et ce n'est pas poli de ma part, mais je ne sais pas trop comment te contacter. Je tremble pour toi depuis l'attaque de la Maison Blanche, et j'ai été très soulagé de voir que les poursuites ont été arrêtées. J'ai essayé de te joindre, mais je comprends que tu veuilles te faire discret. Ils parlaient d'un endroit en même temps dans les infos, quelque chose appelé un " centre pour mutants " ; j'espère par dessus tout que tu es avec ces gens, ou peut-être qu'ils savent comment te contacter.
Je ne sais pas si le gouvernement te surveille toujours, mais avec l'arrêt des poursuites, peut-être qu'il est à nouveau sûr de te parler. Voici mon adresse. S'il te plait, réponds-moi si tu le peux, Kurt. Je ne peux pas croire ce qu'ils disent sur toi.
" L'Insectoïde "
" Ça vient d'Anshelm. " dit-il à voix haute.
Scott regarda l'enveloppe, même si personne ne pouvait voir ses yeux bouger sous sa visière. " On dirait que ça vient de Californie. "
" Non, non, ça vient d'un ami à moi qui s'appelle Anshelm. " expliqua Kurt. " Je ne l'ai pas vu depuis des années. On dirait qu'il a enfin réussi à aller là où il voulait. Il a toujours rêvé de travailler dans le cinéma. " Il soupira et secoua la tête. " On a perdu contact il y a quelques temps. Il a dû être malade d'inquiétude avec 'l'incident' du mois dernier. "
" Il n'est pas en danger ou quelque chose du genre, si ? " demanda Scott d'un air douteux.
" Non, pourquoi ? "
" Il semblerait qu'à chaque fois qu'un de nos anciens amis nous écrive, c'est qu'ils ont besoin de notre aide ou qu'ils ont des ennuis avec la justice. "
Kurt rit. " Je vous devance, cette fois. C'est déjà arrivé avec Anshelm. "
Scott s'appuya contre le mur et tapota légèrement l'arrière de sa tête contre le métal. " Ben voyons. "
" Est-ce que ça posera un problème si je lui réponds ? " demanda Kurt, regardant Ororo et Scott. " Je voudrais juste lui dire que je vais bien. "
" Ça dépend. Il sait que tu es mutant ? "
Kurt le regarda d'un air vide. Scott réalisa la stupidité de sa question. Même avec la visière, les deux autres purent le voir tressaillir et se détourner.
" Désolé. " murmura-t-il. " Je suis habitué à poser la question aux autres. C'est sorti tout seul. "
" C'est un des rares amis que j'ai en dehors du cirque. " lui dit Kurt. " Il sait ce que je suis et ce que je peux faire. C'est pour ça qu'il veut me contacter. Il m'a sûrement reconnu dans les journaux, ainsi que les descriptions de ma téléportation. Il a peur pour moi. "
" Je n'ai pas envie de me mêler de tes affaires, mais je deviens paranoïaque sur mes vieux jours. " dit Scott, se tournant à nouveau vers Kurt. " J'aimerais en savoir plus sur lui. "
" Après ce qui s'est passé, je comprends que tu prennes tes précautions. " dit Kurt en hochant la tête. " Ça ne me gêne pas. J'ai rencontré Anshelm il y a des années. Il m'a enrôlé pour une représentation d'un soir, mais à partir de ça on a passé pas mal de temps ensemble. Vous voyez, il voulait que je... pose pour lui ? C'est le bon terme ? Il crée des costumes. "
" Toi, un mannequin ? " demanda Ororo. " J'aurais pensé que ton charme naturel serait trop distrayant. "
Il inclina la tête et eut un sourire timide. " Pas dans un costume. Est-ce que vous connaissez le travail fou de Hans Giger ? "
Ororo ne connaissait pas. Scott, en revanche, devait connaître. Il changea de posture et un sourire, chose rare, apparut sur ses lèvres.
" Non " dit-il doucement. " il n'a pas fait ça. Alien ? " (T/N : Note importante : En anglais, alien existe, ça signifie étranger, par extension extraterrestre. Je casse un peu le suspense, mais ici, c'est bien du film qu'on parle ! !) Kurt acquiesça, et Scott continua " Oh, ça je DOIS l'entendre. "
SAUT DE PARAGRAPHE
Juillet à Munich. Chaud, moite, chaud, moite, et avait-il mentionné chaud et moite ? Seules les soirées étaient supportables, et c'était là que le Cirque de Munich donnait toutes ses représentations. Bien sûr, pour les trapézistes et les funambules, cela signifiait travailler là où se concentraient l'humidité et la chaleur. A la fin de la soirée, la troupe entière collait à tout ce qu'elle touchait, et la sueur ne s'évaporait plus. Cela menait à la tradition de l'été, " doucher les bêtes ", et ils ne parlaient pas des chiens savants.
La troupe de trapézistes, cinq hommes et cinq femmes, étaient rassemblés sous l'avent à l'arrière des caravanes, ouvert de tous côtés pour capturer la plus petite brise qui passerait. Ils disposaient de quatre tuyaux d'arrosage, et tout le monde, en maillot de bain, prenait des tours pour arroser et se faire arroser. Pour l'instant, Kurt était dans le camp, ravi, de ceux qui se faisaient arroser. Eric le douchait alors que Kurt était allongé sur une table de jardin, pour lui permettre d'accéder facilement à sa nuque. Il lui mouilla ensuite les cheveux – rapidement, car Kurt avait les cheveux courts. Kurt secoua la tête, puis se leva, étirant son dos.
" Tu es sûr que ça ira, ta queue ? " demanda Eric en lui tendant le tuyau. " Je l'ai attrapée vraiment fort. Même avec la magnésie, je transpirais tellement que je n'ai pas pu avoir une bonne prise. "
Eric leva les bras et tourna lentement sur lui-même alors que Kurt l'arrosait. " A part la gangrène de constriction, c'est bon. Je commence presque à sentir la pointe. "
Dieter rit et arrosa la queue de Kurt de l'autre bout de l'auvent. " Ça doit mettre du piment dans ta vie amoureuse, hein ? "
Kurt l'arrosa en retour. " Oh, et celui qui dit ça est celui qui nous régale de ses exploits à chaque fois qu'il le peut ? Tu es jaloux, Dieter ! Admets-le ! "
Cela entama la seconde tradition de l'été : la bataille d'eau. Après seulement quelques secondes, cependant, un des machinistes, Cristof, courut vers eux.
" Les garçons, les garçons, tenez-vous bien ! " cria-t-il, agitant les mains.
La troupe s'arrêta, même s'il y avait encore quelques gloussements. Le machiniste se tourna vers Kurt.
" Tu ne vas pas croire ça " dit-il " mais quelqu'un veut te voir personnellement. Un spectateur. "
Kurt reposa le tuyau. " Cristof, je suis trempé. Personne ne va croire qu'un costume et du maquillage puissent résister à ça. "
" Je sais, je sais. J'ai essayé de l'en dissuader, mais il dit que tout ce qu'il veut c'est parler de trucs techniques avec toi. Je pense que c'est un étudiant, quelque chose de ce genre. Il dit qu'il te paiera pour le temps qu'il te prendra. "
Tout le monde se regarda. Payer pour une discussion ? C'était nouveau. Aucun fan n'avait jamais fait ça. Bien sûr, quand il verrait que l'Incroyable Diablo ne portait pas de costume, il s'enfuirait, terrifié. C'était ce qu'avaient fait les autres.
Kurt soupira. " Bon, s'il est prêt à payer, c'est qu'il est déterminé. J'espère que je ne vais pas lui faire trop peur. Laisse-moi une minute pour me mettre quelque chose sur le dos, et envoie-le ici. Comment est-ce qu'il s'appelle ? "
" Anshelm Kunstler. "
Un peu plus tard, Cristof amena Anshelm sous l'auvent. Les trapézistes avaient tous enfilé un peignoir, mais Kurt était un peu plus couvert que ça, assis sur le table et drapé de tant de serviettes en plus de son peignoir qu'on ne voyait que son visage. Anshelm était un jeune homme mince, probablement de l'âge de Kurt, peut-être un peu plus jeune. Il correspondait très bien à l'appellation d'étudiant, habillé d'un treillis usé, d'un débardeur et de sandales, un sac à dos bourré à craquer accroché à son épaule. Il avait l'air très excité d'être là, ce qui procura chez Kurt un pincement d'estomac. Cela rendrait le rejet encore plus brutal quand il aurait lieu.
Anshelm se dirigea droit vers Kurt, un large sourire étalé sur le visage. " Merci beaucoup de me recevoir, monsieur ! Je ne voulais pas vous empêcher de vous doucher. "
Kurt sourit poliment et hocha la tête. Il s'arrangea du mieux qu'il put pour ne pas montrer ses crocs en parlant. " C'est pas grave. Vous vouliez parler de " technique " avec moi ? "
" Ah ! Oui ! " Anshelm regarda la table et une chaise vide. " Je peux ? "
" Bien sûr. " dit Dieter en essuyant la chaise.
Tout le monde était plutôt nerveux. Anshelm devait être très concentré pour ne pas le sentir. Il s'assit et tira la chaise près de Kurt, souriant jusqu'aux oreilles.
" Écoutez, je suis étudiant à l'Université de Berlin, et je voudrais savoir comment marche votre queue. Je veux dire, c'est le travail le plus incroyable que j'aie jamais vu ! Vous devez avoir du mal à porter tout ce poids ! Et quel système pneumatique vous utilisez pour avoir autant de vitesse et de mouvement ? "
Malgré lui, Kurt soupira et détourna le regard. Tout le monde pensait que sa queue était un appareil. C'était plus sûr. Comment pouvait-il expliquer délicatement à ce garçon que c'était une partie de son corps ?
" Je sais que c'est un secret " dit Anshelm, levant les mains dans le signe " pardonnez mon indiscrétion ". " Mais j'espérais juste avoir quelques renseignements. Je bosse sur quelque chose pour ma carrière en novembre... et... "
Il se tut alors que Kurt soulevait sa queue et la posait sur la table. Le reste de la troupe se tendit encore d'avantage.
" Mon ami, je ne peux pas vous en dire beaucoup au sujet de pneumatique ou de résistance. " dit doucement Kurt. " La queue est entièrement à moi. "
Anshelm fixa la queue, bouche bée. Il leva la main comme pour la toucher, mais se ravisa. Il regarda à nouveau Kurt.
" C'est... pas un costume, n'est-ce pas ? " murmura-t-il. " Tout... c'est réel, hein ? "
Kurt le regarda calmement, espérant pouvoir masquer pas trop mal sa propre appréhension. " Oui. Tout est réel. "
Alors Anshelm fit quelque chose à quoi personne ne s'attendait. Il eut un immense sourire de ravissement.
" Mon Dieu. " murmura-t-il. " J'en aurais jamais rêvé. C'est parfait. "
L'inquiétude tourna en confusion. De quoi parlait l'étudiant ? Anshelm attrapa son gros sac et l'ouvrit, si excité que ses mains tremblaient.
" J-Je voudrais vous parler... de peut-être louer vos services en novembre " dit-il à toute vitesse, fouillant son sac. " J'ai besoin de vous une semaine et pour la réalisation, et ça serait seulement la soirée... "
" Oh, oh, attendez. " Kurt leva les mains pour essayer de ralentir le déroulement des évènements à une vitesse raisonnable. " Quel genre de performance, et où ? "
Anshelm jeta un coup d'œil à Kurt en fouillant dans son sac, son sourire toujours plaqué sur le visage.
" J'essaie de percer dans le cinéma. Je fais des costumes et des effets spéciaux. Je bosse sur une créature de Giger, et je voulais vous demander comment faire bouger la queue, mais, mon Dieu, vous seriez le modèle parfait pour porter le truc ! "
" 'Giger' ? " demanda Kurt.
Anshelm s'immobilisa. " Giger ! Hans Giger ? H. R. Giger ? Vous n'avez jamais entendu parler de lui ou vu son travail ? "
Kurt secoua la tête. Quelques membres de la troupe étouffèrent un cri en réalisant ce que proposait Anshelm.
" Kurt, il a raison ! " dit un des filles en riant. " Tu serais parfait ! "
Anshelm sortit un grand livre relié montrant les créations surréalistes de Giger. Kurt sentit son estomac se soulever en regardant la couverture. C'était le produit d'un esprit tordu. Il enleva les serviettes supplémentaires, se pencha en avant et prit le livre dans les mains, puis l'ouvrit. Deux pages étaient marquées en particulier, et il y alla directement. Il fixa les créatures exposées sur le papier glacé. Bipèdes, un exosquelette d'insecte, une longue queue, des épines dorsales longues mais élégantes, une longue tête sans yeux. Une créature de cauchemar.
" Vous faites ce costume ? " demanda-t-il. " Et vous voulez que je le prote à cause de ma queue ? "
" Ce n'est pas que pour ça. C'est la façon dont il bouge ! Vous n'avez jamais vu le film, n'est-ce pas ? Giger a créé ça pour une série de films aux USA. C'est très connu, ça a beaucoup de succès. "
" Ça ressemble à un film d'horreur. C'est pas le genre que je vais voir. "
" J'ai la vidéo dans mon sac. Vous avez un magnétoscope quelque part ? "
Normalement, la télé et le magnétoscope restaient dans leur caravane respective, mais ça aurait été trop petit et trop étouffant pour tout le monde. Ils sortirent les appareils, les raccordèrent avec des rallonges, et allumèrent. Il y avait une petite foule maintenant, plusieurs personnes voulant profiter de l'occasion de voir un film gratuitement. La troupe de trapézistes avait les meilleurs sièges, bien sûr.
Kurt n'avait jamais rien vu comme le film Alien. Les scène " je sors de la poitrine " lui donnèrent pratiquement envie de se téléporter loin de là. Rapidement il comprit pourquoi Anshelm voulait qu'il fasse ça. La manière dont ce truc rampait, dont il bondissait entre les murs ; c'étaient ses mouvements.
Dieter lui donna un coup de coude dans le flanc. " Tu nous a caché ça, Wagner ! Tu nous dois une part de tes bénéfices ! "
" Uh ? T'as dit quelque chose, Dieter ? " demanda-t-il innocemment. " Désolé, je suis trop occupé à regarder Mlle Weaver pour t'écouter. "
Le film était plus long que ce qu'ils pensaient, et il était très tard quand ce fut fini. Cependant, Anshelm était toujours aussi en forme, et Kurt aussi. Ils restèrent debout plusieurs heures à discuter sous le chapiteau, utilisant une lampe à propane pour s'éclairer, essayant de ne pas réveiller toute la troupe. L'enthousiasme d'Anshelm était contagieux, et il était déjà en train de prendre des mesures et de faire des croquis.
" C'est ta mention ? " demanda Kurt, en le regardant travailler.
" Non, c'est électronique et robotique, avec un peu de chimie. " répondit Anshelm. " Il n'y a pas de cursus 'effets spéciaux'. On met tout ensemble et vogue la galère. Quand j'aurai mon diplôme, je voudrais bosser avec des gens comme Stan Winston et Stephen Spielberg. Peut-être même ILM. "
" C'est un gros truc. Il doit y avoir pas mal de compétition. "
" Ouais, ils peuvent se le permettre. Chaque novembre, à Berlin, il y a un grand concours d'effets spéciaux et de costumes. Les recruteurs des pros sont dans l'audience, et si tu es assez bon, ils t'offrent un poste. Juste pour voir, bien sûr. Un apprentissage. Je paierais pour bosser pour eux. "
" Tu ne prévois pas de faire passer ma queue pour... " commença Kurt.
" Non ! " le coupa-t-il, indigné. " Bien sûr que non ! C'est notre secret, tu te souviens ? Ils comprendront. Tu ne fais que montrer le costume. Et puis, je sais qu'une équipe utilise un ami à eux pour leur costume de Robocop. Il n'a qu'une seule jambe, alors ils vont pouvoir faire une prothèse robotisée et faire littéralement sortir une arme de sa cuisse. Avec de la compétition comme ça, je ne me sens pas du tout coupable de bosser avec toi. Tu seras super. "
" Une prothèse robotisée ? " répéta Kurt, sidéré.
" Ouais, comme je t'ai dit. C'est là que vont les professionnels. Il y a beaucoup de compétition pour participer, mais mes croquis m'ont obtenu une place. "
Kurt sentit une odeur de café. Oh, oh. Il alla vers l'entrée de la tente et vit le soleil commencer à se lever.
" Hem, Anshelm ? " dit-il timidement. " C'est le matin. On a été debout toute la nuit. "
Anshelm bondit sur ses pieds. " Oh, merde ! J'ai cours aujourd'hui ! "
" Tout le chemin jusqu'à Berlin ? Je crois que tu ferais mieux de sécher aujourd'hui. "
Anshelm fourra ses affaires dans son sac. " Non, non, je peux encore y être, mais je dois me dépêcher. "
" Tu veux du café avant de partir ? "
" Non. Ça m'excite. "
Kurt fixa Anshelm alors qu'il soulevait son sac sur son dos. Il ne voulait pas savoir ce que le garçon entendait par " exciter ". Il pouvait probablement traverser le plancher en vibrant.
Anshelm fourra une poignée de marks dans la main de Kurt, avec son adresse et son téléphone. " J'espère que ça compensera le temps que je t'ai pris. Je ne voulais pas te faire rester debout toute la nuit. "
Kurt haussa les épaules et sourit. " Je n'ai pas besoin de beaucoup de sommeil. Je serai sans doute en pleine forme pour midi. "
" Je pourrai peut-être te voir plus tard dans la semaine ? "
" La prochaine fois, amène un sac de couchage et dors ici, d'accord ? Je préfère ça à craindre que tu t'endormes quelque part sur la route. "
" Tu es sérieux ? "
" Bien sûr. Pas de chambre dans les caravanes, mais plein sous les étoiles. "
(T/N : au cas où vous vous poseriez la question, j'ai fait une petite recherche sur le net sur Hans Giger et je suis tombée sur son site. Je partage pleinement l'opinion de Kurt. Giger a obtenu un Oscar pour sa créature. Vous allez très vite vous rendre compte que pour ce qui est de prendre des renseignements pour ses fics, Maelstrom est très, TRÈS douée.)
SAUT DE PARAGRAPHE
Les mois suivant, Anshelm passa de temps en temps avec des morceaux de costume à essayer, suivant le cirque de ville en ville. Le reste des artistes s'habitua vite à le voir traîner avec eux, et le traita bien. Après tout, un péquenot qui était copain avec Kurt ne pouvait pas être foncièrement mauvais.
Le problème fut que alors que l'été descendait vers l'automne, Berlin devint un endroit de moins en moins sûr. La ville avait subi deux attentats à la bombe trop réussis et une tentative. Anshelm était inquiet, mais pas plus que ça. Comme d'habitude, son projet occupait toutes ses pensées. Kurt, lui aussi, était assez peu inquiet. Statistiquement parlant, le risque d'une bombe le jour de la présentation était mince, sans compter celle du lieu exact. Du moins le pensait-il.
Début novembre, deux semaines avant la représentation, le patriarche du cirque, Papa Bashalde, l'appela dans sa caravane personnelle après dîner. Ils étaient seuls tous les deux pour parler.
" Kurt, écoute... ta mère et moi voudrions que tu considères d'annuler ce travail à Berlin. " dit-il doucement.
" Quoi ? " demanda Kurt, choqué. " Vous me demandez de me retirer ? "
" On voudrait que tu y songes, oui. "
" Comment je pourrais faire ça ? Il ne reste que deux semaines ! Le costume a été conçu pour moi ! Il n'y a aucun moyen de trouver un remplaçant ! "
" Berlin n'est pas sûr maintenant... "
Kurt leva les mains, exaspéré. " J'ai plus de risque de me faire tuer dans un accident de voiture que par une bombe ! Je me suis engagé ! "
" Alors tu penses qu'une bombe ne va pas venir pour toi, eh ? " Il tapota la poitrine de Kurt. " Tu sais ce qui vient de se passer il y a quelques minutes ? "
" Je peux deviner. " grommela Kurt.
" Exact, une autre bombe. Et tu sais où ? "
" Tu vas m'éclairer, n'est-ce pas ? "
" Juste devant l'ambassade américaine ! Toutes les bombes visaient des endroit portant des intérêts américains ! Devine qui va être à cette petite fête le 15 ? " Comme Kurt ne répondit pas immédiatement, Papa Bashalde finit pour lui. " Plein d'américains puissants ! Producteurs, agents, recruteurs ! Tous venant d'Hollywood ! La seule chose qui pourrait faire venir plus d'américains, c'est si Disney était là ! "
Kurt préféra ne pas dire au patriarche que des personnes de Pixar seraient présentes.
" Et c'est pour ça que nous ne voulons pas que tu y ailles. " acheva Papa Bashalde, croisant impérieusement les bras. " Oui, tu peux sauter (T/N : je n'ai pas trouvé de quoi traduire le verbe de la VO, 'pop') d'un point à un autre, mais ça ne te sauvera pas si tu ne vois rien arriver. "
" Je ne peux pas croire que tu me dises ça. Vous m'encouragez à essayer des choses sur le trapèze, mais vous voulez m'empêcher de respecter mes engagements pour la faible probabilité que... "
" Nous connaissons le trapèze ! Nous savons quel risque cela représente ! "
" Et parce que le risque n'est pas familier, ça le rend plus mortel ? Parce que vous ne le comprenez pas ? C'est ça ? "
Papa Bashalde hésita, réalisant la direction que la discussion avait prise. Le visage de Kurt tournait à un pourpre sombre, avec le rougissement sous sa peau. Sa queue s'agitait violemment de part et d'autre.
" J'en ai marre ! " aboya Kurt. " Ras le bol d'entendre que ce qui est différent est trop dangereux ! "
" Ce n'est pas toi, ce sont les terroristes à Berlin... ! " commença l'homme.
" C'est la même idée ! "
Kurt se téléporta hors de la caravane. Il dormirait seul, sous les étoiles, cette nuit là.
A SUIVRE...
Traduction de l'allemand
Danke : Merci
