Note de l'auteur : Je remercie l'auteur Mia632 (pseudo ff net) et accessoirement ma meilleure amie, sans qui cette fanfiction n'aurait jamais vu le jour. En effet, c'est suite à une conversation avec cette dernière que nous avons eu l'idée d'écrire chacune de notre côté une histoire se rapportant à l'épisode Thread/Pour la vie (08x18). Il s'agit de notre propre vision de ce que la série ne nous montre pas, mais qui resterait plausible pour nous et dans l'esprit Stargatien. Nos fanfictions se décomposeront en 3 chapitres que nous publierons en même temps. Je vous invite donc à lire également : Maintenant et pour toujours de Mia632.
L'écho des cœurs lointains
« Tu pourrais encore obtenir tout ce que tu as toujours voulu »
Ces mots résonnaient encore dans sa tête, vestiges des méandres de sa mémoire. Elle avait fait la sourde oreille devant son père, lui affirmant qu'elle était heureuse. Mais au fond d'elle, elle savait pertinemment qu'il l'avait percé à jour. Elle n'essayait même plus de se convaincre elle-même, ses derniers actes venant appuyer les dires de son père.
Un peu plus tôt, elle s'était rendue chez Jack, pour trouver des réponses, des réponses au mal-être qui ne cessait de l'envahir plus la date de son mariage approchait. Cela faisait un moment que le doute était venu s'insinuer en elle.
Elle n'avait rien à reprocher à Pete, c'était un homme bien, mais elle devait se rendre à l'évidence, ce n'était pas lui qui occupait la plupart de ses pensées. Elle appréciait la vie à ses cotés, mais dés quelle en avait l'occasion, son esprit vagabondait vers un autre homme.
Son père était venu rencontrer Pete. Inconsciemment elle avait espéré qu'il la conforterait dans son choix, mais il n'avait rien dit, la laissant seule avec ses incertitudes.
Il avait raison, c'était elle qui connaissait cet homme qu'elle devait épouser. Au final, il n'avait pas son mot à dire. Elle n'était plus une petite fille et devait faire ses choix en son âme et conscience.
C'est ainsi que le weekend arrivant, elle se retrouva bien malgré elle dans une situation incommode. En fouillant dans de vieux cartons, Sam était parvenu à trouver ce qu'elle cherchait. Elle voulait quelque chose de vieux pour son mariage et ce pendentif serti d'une nacre et de diamant que sa mère affectionnait tant, lui était revenu en mémoire. Au lieu de se réjouir à la vue de cet objet convoité, elle sera les mâchoires, prise d'un profond sentiment de rejet. Elle se leva précipitamment reposant brusquement l'objet comme s'il l'avait brulé. Elle le fixa un moment. Ses pensées étaient complètement figées sur la vue de ce cadeau que son père lui avait remis, expliquant qu'il lui revenait de droit. Il l'avait offert à sa mère quand elle était venue au monde. Leur bonheur alors incommensurable à la vue d'un deuxième petit être né de leur amour venant agrandir leur famille était à son comble.
L'aboiement d'un chien dans le lointain, la tira soudain de sa léthargie. Elle regarda sa montre se maudissant intérieurement. Elle allait être en retard sur son emploi du temps déjà chargé. Il y avait tant à faire pour boucler les préparatifs.
Elle prit sa voiture dans l'espoir de se rendre chez le traiteur. Sur le chemin elle repensa à sa trouvaille. Elle n'arrivait pas à s'imaginer avec ce bijou autour du cou lorsqu'elle remonterait l'allée centrale de l'église. Il représentait l'amour que se portaient ses parents. Elle savait combien leur relation avait été passionnelle. Son père n'avait jamais réussi à refaire sa vie. Il y avait bien eu d'autres femmes, mais aucune n'était parvenue à le combler comme sa mère avant. Quand elle s'imaginait dans une relation de la sorte, ce n'était pas le visage de Pete qui venait s'insinuer dans ses pensées, mais celui d'un homme au regard chocolat.
Sans vraiment savoir comment, elle s'était retrouvée devant le domicile de son supérieur. Elle était restée un bon moment à regarder les volutes de fumée s'échappant probablement d'un barbecue, en triturant sa bague de fiançailles. C'était le moment ou jamais. Il fallait qu'elle lui parle. Ça faisait un petit moment maintenant qu'elle avait identifié la source du malaise concernant son mariage et elle savait qu'elle ne pourrait rien entreprendre tant qu'elle ne l'aurait pas confronté.
Jack n'était pas du genre à l'envoyer valser. Elle savait qu'il n'était pas franchement à l'aise avec ce genre de conversation, mais il ne reculait jamais devant elle lorsqu'il sentait que c'était important. Ce dont elle doutait le plus c'était qu'il lui apporte de vraies réponses. La plupart des conversations qu'ils avaient eues à leur sujet, ou plutôt le peu, c'était toujours déroulées à demi-mot. Des explications brèves, souvent voilées, mais remplies d'intensités.
Lorsqu'elle s'était retrouvée en face de son supérieur, elle l'avait senti vraiment gêné, embarrassé. Ce n'était pas le même genre de malaise qu'ils avaient pu avoir l'un avec l'autre. Elle n'avait pu en identifier la cause, mais ce comportement anormal aurait suffi à lui faire faire machine arrière, si elle n'avait pas eu autant besoin de réponse. Tout en elle lui signifiait un danger. Peut-être était-ce ses réflexes aiguisés de militaire qui lui donnaient l'alerte, mais ce comportement si distant de Jack, ne lui annoncer rien de bon. Et pour cause, tout s'était éclairé quand elle avait entendu une voix féminine. Elle aurait bien voulu prendre ses jambes à son cou, mais Samantha Carter n'était pas du genre à fuir. Aussi elle avait fait face à l'intruse qui l'avait interrompu. Fatalement, les explications de Kerry lui portèrent le coup de grâce. Si son téléphone n'avait pas sonné à ce moment là, Sam aurait trouvé n'importe quelle excuse pour fuir loin, loin de ce couple.
En regagnant sa voiture au pas de course et malgré l'inquiétude quant au sort de son père, Sam avait le ventre noué. Elle ne savait pas à quoi elle s'était attendue, mais certainement pas à ça. Peut-être était-ce un signe du destin la poussant vers Pete ? Jack étant en couple, la question ne se posait même pas. Mais quelle question ne se posait même pas ? Même mentalement elle était à présent incapable de la sortir. Pourquoi se battrait-elle pour lui, pour eux? Elle était venue en quête de réponses et d'une certaine manière elles les avaient trouvées.
Brusquement Sam s'était alors redressé sur son siège. Elle était tout de même lucide sur un point, elle savait que c'était une relation récente. Son esprit d'analyse toujours aussi affuté, elle en était venue rapidement à cette conclusion, car les relations entre la CIA et le SGC étaient nouvelles. Elle avait peut-être encore une chance, mais avait elle le droit d'interrompre quoi que ce soit ? Peut être était ce mieux ainsi, peut être que Jack avait tout simplement trouvé le bonheur auprès d'elle.
À cette pensée, Sam sentit les larmes monter. Elle les ravala avant qu'elle ne puisse sortir. Elle venait d'arriver à la base et il fallait à tout prix qu'elle trouve son père.
C'est devant le lit de cette pièce si impersonnelle, que Sam apprit qu'elle allait le perdre encore une fois et définitivement. Il était mourant. Néanmoins, elle sentit une force l'envahir devant l'atrocité de cette nouvelle. Elle avait perdu sa mère brutalement et elle s'était déjà faite à l'idée qu'elle aurait dû perdre son père beaucoup plus tôt. Le décès de sa mère avait été une épreuve d'une rudesse incommensurable. Il lui avait fallu des années pour s'en remettre. Elle avait dû se construire, devenir femme tout en acceptant la dure réalité et l'absence au combien précieuse d'une mère dans ce passage si malaisé qui l'arrachait à la douceur de l'enfance.
Aujourd'hui, c'était différent. Elle était adulte, elle avait pu pleinement profiter de son parent restant. Même si l'optique de le perdre éveillait chez elle une angoisse, ce n'était en rien comparable au désarroi qu'elle avait ressenti étant adolescente, ni même lorsqu'il lui avait annoncé son cancer à l'issue inéluctable. Quelques années plus tôt, elle avait ressenti un sentiment d'injustice avec une force réellement violente, mêlée à de la culpabilité. Elle avait laissé leur problème de famille, Marc, le ressenti, les reproches, les éloigner et elle avait cru en payer le prix. La vie lui avait offert une deuxième chance qu'elle avait saisie. C'est pour cela qu'aujourd'hui, l'optique de perdre son père lui paraissait beaucoup moins insurmontable.
De plus, elle savait pertinemment que son père venait de sacrifier sa vie, en même temps que celle de son symbiote. Ayant été l'hôte de Jolinar, elle comprenait parfaitement son geste et n'arrivait pas à lui en vouloir. Selmac lui avait sauvé la vie, et leur avait donné du sursis. Un sursis si précieux dans la relation père/fille. Ces quelques instants ensembles, Sam ne les aurait échangés pour rien au monde. Même si le chagrin la submergeait, elle se sentait beaucoup plus sereine, et le regard de son père à cet instant lui avait transmis exactement la même chose. Il était en paix avec lui-même, c'était son choix
Néanmoins, il avait tenu à jouer son rôle de père une dernière fois, s'assurant que sa fille unique ne passe pas à côté de quelque chose. Sam resta dubitative quant aux paroles de son père. Elle n'aurait jamais pu penser qu'il puisse s'apercevoir des sentiments qui la liée au colonel O'Neill. Pire, elle n'aurait jamais pensé que son père approuve ce choix et la pousse dans les bras d'un supérieur hiérarchique, aux risques de les mettre en danger, de la mettre en danger. Elle lui avait alors assuré qu'elle était heureuse comme elle était.
Lorsqu'elle était repartie de l'infirmerie un peu plus tard, elle avait senti une colère, mais aussi de la déception vis-à-vis de son père. Comment pouvait-il lui suggérer… Lui suggérer Jack ! N'était-il pas censé la protéger ? Son rôle de père n'était-il pas de l'aiguiller vers le droit chemin, la sécurité, vers Pete ? Au lieu de ça, il la poussait à commettre un acte répréhensible. Une relation avec Jack O'Neill à l'heure actuelle, représentait tout sauf la sécurité.
Sa colère retomba aussi soudainement qu'elle était apparue. Elle soupira se disant que même son père concevait la même chose qu'elle. Lui mettre son ressenti sur le dos n'arrangerait rien. Elle savait pertinemment que les paroles de son père reflétaient seulement ce que son cœur lui dictait.
Mais à quoi bon maintenant, maintenant qu'il y avait Kerry. Elle était en partie la cause de cet excès de colère, la ramenant vers une réalité qu'elle voulait délaisser. Ce n'était pas la femme qu'elle était qui la mettait dans tous ses états, mais c'était ce qu'elle représentait. Au-delà de ce qu'elle pouvait ressentir, il y avait cette femme qui rendait l'homme aux yeux chocolat soudainement inaccessible.
Malgré cela elle ne savait que faire du sujet Pete. Devait-elle poursuivre dans cette voie là ? Devait-elle renoncer au risque de finir seule, sans jamais avoir l'espoir de rencontrer un jour quelqu'un qui puisse ne serait-ce qu'égaler son supérieur ? Mais est-ce vraiment honnête ? Est-ce que le fait d'apprécier quelqu'un, d'apprécier sa présence, son contact, la vie avec lui tout simplement lui donnait-il le droit de s'engager avec cette personne ? Est-ce que cela suffisait ? Oui elle appréciait Pete, elle adorait leurs moments passés ensemble, leur intimité, mais il n'était pas Jack. Elle aurait pu s'en contenter, mais Pete s'en contenterait-il ? Se doutait-il ne serait ce qu'une minute que la femme qu'il allait épouser ne lui était pas dévouée corps et âme, et que son cœur battait à l'unisson avec celui d'un autre ? Un autre cœur qu'elle désespérait de ne pouvoir rejoindre.
Telle était la réalité de sa vie et le plus triste était qu'elle n'avait aucune réponse. Malgré tout ce qu'elle avait entrepris, elle se trouvait de nouveau au point de départ, avec plus que jamais le cœur meurtri devant l'inaccessible qu'il avait toujours représenté.
Puis Jack était venu la soutenir quand les dernières heures de son père se rapprochaient. Il avait eu ce geste tendre qu'elle avait interprété comme du soutien. Il serait toujours là pour elle comme il le lui avait dit. Elle le savait. Il tenait à elle, ils étaient amis et un lien indéniable et extrêmement fort les unissait. De cela, elle était sure. Pourrait-elle seulement se contenter de ce lien? Elle était prête maintenant. Les sentiments ressentis lorsque cet événement s'était produit lui apparaissaient clairement, tant la situation lui avait paru limpide. Elle n'était pas prête à renoncer à lui. Il fallait qu'il reste dans sa vie d'une manière ou d'une autre, mais elle s'était résignée à entretenir et garder précieusement ce lien si particulier qui la comblait déjà énormément. Elle ne pouvait l'avoir comme son cœur et son âme le désiraient, mais une partie de lui, lui appartenait déjà par le statut unique de leur relation. Elle avait compris cela avec les mots de son supérieur. « Je serais toujours là » qui signifiait beaucoup de choses pour elle, le regard qui avait accompagné ses dires venait lui prouver son attachement et c'était l'un bien les plus précieux pour Sam. Néanmoins, elle n'avait vu aucune preuve d'un attachement autre qu'amical, même si elle y avait discerné de l'intensité. Elle ne renonçait pas. Non, jamais elle ne le pourrait, mais elle préférait le voir heureux, même si cela avait quelque chose de masochiste.
Le sujet Pete avait enfin trouvé une réponse. Brusquement, ses dernières révélations avaient mis à jour des certitudes enfouies dans un recoin de son être. Elle allait le quitter. Elle le devait. Il fallait qu'elle soit honnête avec cet homme si bon et qui méritait bien mieux que ce qu'elle avait à lui offrir. Oui, Pete était quelqu'un de bien, elle le savait. Mais elle ne pouvait lui offrir qu'un semblant de cette vie de rêve qu'ils avaient passé des heures à imaginer pièce par pièce, son cœur étant ailleurs, dans le lointain. La décision fut au final bien plus simple à prendre que ce à quoi elle s'était attendue. Elle se sentait étrangement sereine face à tout cela, comme libérée d'un poids. La seule ombre au tableau viendrait de la réaction de Pete. Elle appréhendait de devoir lui faire du mal et se maudissait par avance de ce qu'elle allait faire. Mais elle avait encore du temps puisqu'elle ne ferait rien dans l'immédiat. Pour le moment, seul son père comptait. Le Tok'ra resté à son chevet venait de lui faire signe.
Elle avait ensuite dit au revoir à son père. Cela avait été un réel déchirement. Elle savait pertinemment qu'elle ne le reverrait plus, qu'il s'en était allé à tout jamais. Malgré l'acception, elle s'était retrouvée en proie à des sentiments d'une violence déchirante.
Lorsqu'elle avait perçu son dernier souffle, elle avait eu besoin de rester un moment auprès de son père, pour enregistrer ses dernières expressions, la couleur de sa peau, être bien sure de garder en mémoire ses derniers instants. Lorsque son esprit lui avait signifié qu'elle avait capté l'essentiel, elle eut un besoin incommensurable de s'isoler.
Jack la vit soudainement quitter le chevet de son père et se diriger d'un pas rapide vers la sortie. Il lui avait semblé qu'elle respirait difficilement et il avait nettement vu les larmes et cette expression sur son visage qu'il était parvenu à identifier clairement. Il était familier de ce genre d'expression pour les avoir vécus lui-même. Pourtant il prit la décision de ne pas la suivre, pensant que c'était un moment qu'elle devrait vivre seule. Il avait hésité un court moment entre suivre son second ou rester en retrait. Mais au vue des traits à la fois durs et remplis de tristesse de son second, il comprit qu'il serait de trop face aux instants qui allaient suivre et qu'elle devait les affronter seule pour son propre bien. Ca n'empêcha pas un pli soucieux de venir s'insinuer entre ses yeux alors qu'il la regardait quitter la pièce.
Sam se dirigea d'un pas rapide vers ses quartiers, se moquant des regards surpris qu'elle croisait sur son chemin. Elle n'était pas en mesure de penser à l'image qu'elle donnait d'elle-même, ni même à ce que pouvaient penser les gens. Il fallait seulement qu'elle tienne encore quelques instants, le temps d'arriver à destination. Elle serra les dents encore un moment, entra dans la pièce, referma bruyamment la porte et s'adossa contre celle-ci. Elle regarda un instant droit devant elle, fixant un point invisible sur le mur d'en face. Sa respiration n'avait pas retrouvé son cour normal, et la rapidité avec laquelle elle était parvenue jusqu'à ses quartiers ne l'avait pas aidé. Aussi, l'acharnement qu'elle mettait à retrouver un semblant de calme eut raison de ses dernières forces et elle éclata en sanglots. Elle serra ses bras contre son ventre et s'affala contre la porte. Une fois assise sur le sol, elle ramena fermement ses jambes contre elle. Elle avait besoin de sentir chaque membre de son corps en les serrant durement, lui signifiant qu'elle était la, bien en vie, dans cette pièce gardant une emprise sur la vie réelle, refusant de se perdre totalement dans les méandres de ses pensées et du flot d'émotions si intenses qui la submergé.
Elle sentit une nouvelle vague d'émotions encore plus puissante la percuter de plein fouet. Ses sanglots redoublèrent, et elle se laissa envahir, pleurant la perte de son père et tout ce que cela impliquait pour l'avenir. Elle se sentait soudain seule, orpheline. La figure paternelle qu'elle avait tant aimé, qui avait toujours veillé sur elle, venait de la quitter. Il ne serait plus là pour la prendre dans ses bras et lui donner les marques d'affections encore si habituelles. Elle ressassait tout cela parmi d'autres pensées plus ou moins cohérentes. Elle n'aurait su dire combien de temps il c'était écoulé, mais elle sentit son estomac étrangement noué, la saisissant de nausées qu'elle parvenait difficilement à maitriser. Lorsque son estomac se calma quelque peu, elle perçut la froideur du sol contre sa joue. Elle ne savait pas comment elle s'était retrouvée couchée là, mais elle était de nouveau assez lucide pour se relever.
Elle prit alors conscience de ce qu'il venait de se passer. Pour l'avoir vécu plusieurs fois, elle savait que cette étape était nécessaire et libératrice. C'était une manière pour le cerveau de lâcher prise, de se protéger contre la violence du choc qu'elle venait de subir.
Elle se sentait vidée. Elle ne prit même pas la peine de se changer et s'installa confortablement dans son lit. Elle resta de longues heures éveillée, mais étrangement calme, revisualisant le film de sa vie avec son père, et les moments qu'ils avaient partagé seuls ou en familles, le tout sur un fond de tristesse infinie. Elle finit néanmoins par s'endormir n'ayant aucune notion de l'heure.
Il lui avait fallu quelques jours pour organiser l'enterrement de son père. Malgré des moments où une peur indéfinissable parsemée de douleur venait lui broyer le ventre, elle avait réussi à reprendre le dessus. Certes son père lui manquait, mais elle parvenait plus facilement qu'elle ne le pensait à accepter la triste vérité. Ses amis la soutenaient. Pete aussi avait été très présent, l'aidant avec la paperasse et les détails pour la cérémonie en attendant l'arrivée de son frère. Elle ne lui avait pas encore parlé. Ce n'était pas le bon moment, et aussi égoïste soit-elle, elle ne s'en sentait pas le courage. Elle pouvait dire qu'elle allait bien, comparé à ce qu'elle avait vécu suite au décès de sa mère, mais elle était encore bien trop fragile pour affronter Pete et elle en était consciente. Elle accepta donc son aide sans rien dire, n'étant pas capable de plus pour le moment. Aussi elle laissa ce sujet de côté se concentrant sur le dernier hommage que ses proches pourraient rendre à son père.
La cérémonie c'était déroulée dans l'intimité, regroupant quelques proches et des Tok'ra. Mark était arrivé la veille. S'en étaient suivi des moments intimes. Frère et sœur avaient pu se retrouver pour pleurer la perte de leur père. Pour Mark aussi, cela avait été une seconde chance. Même s'il l'ignorait, Selmac lui avait rendu un père. Sans le symbiote, Marc non plus n'aurait jamais eu l'occasion de retrouver l'homme avec qui il était fâché depuis des années. En effet, lors de leur premier retour sur Terre après l'implantation, les deux nouvelles âmes sœur, s'étaient retrouvées en proie à un conflit non résolu dans le cœur de Jacob. Selmac avait alors expliqué à Sam que la situation entre son hôte et son fils l'irritait profondément. Il était enfin parvenu à convaincre l'ancien militaire d'entreprendre un pas vers son fils, avec l'aide de Sam. C'est ainsi qu'ils s'étaient rendus à San Diego, où Mark leur avait ouvert sa porte. S'en étaient suivi de longues retrouvailles, où Jacob avait alors découvert le bonheur d'être grand-père, la joie de retrouver un fils et une famille réunie. Ils étaient tous trois parvenus à un accord, faisant table rase du passé, pour ne profiter que de ces rares moments où ils se retrouveraient. Durant les 4 années qui suivirent, Jacob était tout de même parvenu à passer des moments avec ses enfants et petits enfants. Bien sûr, l'état de Jacob sur sa symbiose et son implication n'avait pas été dévoilé à son fils. Aussi Mark pensait que son père en tant que général à la retraite était consultant pour le Pentagone, expliquant la distance entre eux.
Ce n'est qu'après avoir réglé les derniers détails que Mark repartit avec sa famille quelques jours plus tard pour San Diego. Il avait convenu avec Sam que le corps de leur père serait rapatrié là-bas où se trouvait déjà leur mère. Ils se séparent non sans émotion, se promettant de se revoir le plus vite possible.
Fin du premier chapitre. J'espère que vous avez aimé. Si c'est le cas, un petit commentaire est toujours le bienvenue car il aide à la motivation et inspiration :) C'est toujours encouragement de voir que son travail est apprécié :)
