Salut à tous ceux qui ont décidé de venir jeter un coup d'oeil! Je vous remercie déjà pour ça et puis bon... Pour faire simple, une description de la situation juste après la détruite de l'Organisation du point de vue Shiho. Vers la fin, Mary (la petite fille blonde) et Sera apparaissent. Si je fais une suite, c'est surtout sur ce petit groupe que ce sera centré. Bonne lecture! (^^) Ah et... Attention, il pourrait y avoir des spoilers, surtout pour la soi-disante suite.
Disclaimer: Détective Conan ne m'appartient pas (la grande surprise!), ce manga est de Gosho Aoyama
Nouvelle fin, nouveau début
Ca y est. C'est fini. Devant moi, le dernier bâtiment qui est aussi le plus important explose. Je sens le souffle de l'explosion me caresser la peau. Mes yeux deviennent humides. Je ne sais pas si c'est à cause de la fumée qui se répand, du soulagement de savoir que la bataille est finie ou des conséquences que je sais cela aura sur ma vie. Je me sens sale, dehors et dedans. Mon corps est rempli de blessures que certains ont vainement essayé de soigner. Mais pas seulement. Il est aussi couvert de sang. Ce n'est pas le mien. C'est celui de toutes les personnes qui ont perdu la vie au cours de cette confrontation. C'est le sang de mes ennemis, mais aussi de mes amis, de mes alliés. Je sais que je ne verrais plus jamais la majorité des gens qui sont à mes côtés. Et je ne peux m'empêcher d'être dégoutée de moi-même. Il n'y pas si longtemps que ça, l'homme que je hais le plus au monde et qui m'a provoqué tant de souffrances s'est retrouvé en genoux devant moi. Il était là, sans défense, son habituel sourire narquois ne l'ayant pas encore quitté. Et il était là à cause de moi. Et ensuite, il s'en est fallu de peu que je ne le tue. Il avait raison lorsqu'il avait murmuré, avant de partir pour une prison du FBI, cette phrase qui m'a transpercé le cœur.
« Tu vois ? Tu es encore l'une des nôtres… »
J'entends autour de moi les gens se demander s'ils devraient appeler les pompiers. Une voix autoritaire se lève de la foule. C'est celle de Jodie, un des membres les plus importants du renommé Bureau. Ce n'est pas d'un ton sûr qu'elle s'exprime, sa voix est pleine de tristesse.
« Il vaut mieux laisser brûler cet endroit. Et j'espère que vous en ferez de même avec les souvenirs de cette guerre atroce. Tous. »
Elle me lance un regard discret. Je comprends qu'elle a dit cette phrase surtout pour moi. Elle ne se rend pas compte que je ne peux pas oublier la période de ma vie que j'ai passé ici. Ce serait comme oublier la quasi-totalité de ma vie. Je souris nostalgique. N'avais-je pas déjà dit quelque chose de semblable à cet idiot de détective ? Ah, ça y est, je me souviens…
« Il y a des jours ou' moi aussi je voudrais perdre ma mémoire… Oublier que ma sœur est morte par ma faute, que j'ai appartenue à l'Organisation des Hommes en Noir et que je fabriquais du poison… Si seulement je pouvais oublier tout ça, toutes les horreurs du passé, et rester la simple écolière Ai Haibara… Ce serait bien… Je resterais comme ça pour toujours… Je resterais comme ça pour toujours, avec toi. »
Je n'oublierais jamais l'expression choquée de Kudo à ce moment-là. C'est bien pour ça que j'ai ajouté mon habituel « Je plaisantais ». Et parfois je pense « Et si je ne l'avais pas fait ? ». Que m'aurait-il dit ? Je préfère ne pas y penser, ce serait me faire du mal toute seule.
Tout à coup, je sens une main effleurer la mienne pour ensuite s'y refermer dessus. Je me retourne par reflexe. C'est lui. Il est là, il m'offre un sourire qui me coupe le souffle. Il me regarde avec ses grands yeux bleus. Inconsciemment, je serre sa main. Son sourire s'élargit.
Il regarde devant lui, comme il l'a toujours fait. Il regarde vers l'avenir.
Chacun d'entre nous représente quelque chose dans sa vie.
Je représente les regrets, les remords, la faiblesse d'une personne qui ne peut aller l'avant.
Lui, il représente l'espoir, le futur. Je me retiens de rajouter la Justice, il est encore trop immature pour ça. Et pourtant, pendant sa période en tant que Conan Edogawa, il a muri. Il n'est plus aussi prétentieux, ni vaniteux, et accepte l'aide de son entourage.
Et moi ?
Je ne sais toujours pas. Je n'ai jamais été immature depuis le départ. Au début, je fuyais. Je fuyais mon destin, mes peurs, mes responsabilités… Et j'aurais sans doute continué à le faire si ça n'avait pas été pour les mots qu'il m'avait dits ce jour-là
« Ne fuis pas Haibara. Ne fuis pas ton destin. »
Et maintenant ?
Je suis venue ici pour les affronter, pour mettre fin à tout ça, pour protéger ceux que j'aime. Mais pas de la même façon.
Alors je regarde le ciel. Es-tu là, grande sœur ? M'as-tu vue ? M'as-tu observée pendant tout ce temps ? Es-tu fière de moi ? De ce que je suis devenue ?
Et lui, il n'est plus là. Il est allé parler avec les agents de l'FBI qu'il connait le mieux et qui sont aussi les plus importants. Je connais très bien l'un d'entre eux. Ce n'est pas Jodie, cette femme qui m'a soutenue plus que quiconque pendant la bataille. Ce n'est pas James, le boss de l'FBI, l'homme que j'ai connu en tant qu'Ai Haibara et qui s'était fait enlevé. C'est le troisième. Il est habillé comme d'habitude : un bonnet noir en laine, un jeans de la même couleur, un pull à col à nouveau noir et un gilet en cuir gris. Il fume une cigarette, comme d'habitude. Akemi lui avait demandé d'arrêter, il ne l'avait jamais écoutée.
C'est Dai Moroboshi, que je connaissais sous le nom en code de Rye, et qui s'appelle en réalité Shuichi Akai. Il a vécu à mes côtés pendant tout ce temps sous les vestes de Subaru Okiya. Cela explique pourquoi je sentais sur lui l'aura de l'Organisation. Et Kudo le savait. Lorsqu'il m'a révélé sa véritable identité en rajoutant qu'ils avaient aussi collaboré dans d'autres enquêtes et que c'était lui cet agent si intelligent du FBI, je lui ai hurlé dessus. Je lui ai demandé pourquoi il ne m'avait rien dit et j'ai affirmé que j'avais le droit de savoir. En fait, c'était un geste sensé. Je n'ai jamais retenu Akai responsable de la mort de ma sœur, je ne blâmais que moi-même et Gin. Mais comment aurais-je réagis face à la personne qui avait probablement poussé l'Organisation à la tuer ? Face à la personne qui avait, du moins au début, autant joué avec ses sentiments ? Sans doute très mal. Nous avons eu une très brève discussion avant l'attaque finale. Je l'ai totalement pardonné et j'ai appris que c'était Akemi qui lui avait demandé de me protéger dans son dernier texto.
Un sourire attendri s'affiche sur mon visage sans que je ne puisse l'en empêcher. Elle pensait toujours à moi avant elle et n'avais jamais quitté le rôle de grande sœur. J'ai toujours su qu'elle se sentait coupable pour avoir laissé les hommes de l'Organisation m'emmener en Amérique dès mon plus jeune âge. Mais ce qu'elle ne savait pas, en revanche, était que sa seule présence était suffisante pour me rendre heureuse. Une caresse, un mot doux… Elle faisait tout cela comme si c'était naturel, sans se rendre compte que pour moi, c'était le plus beau cadeau qu'elle pouvait me faire.
Je décide d'abandonner mes pensées bien tristes pour me concentrer sur ce qui se passe autour de moi. De nombreuses voitures partent en toute vitesse, dont des ambulances. Ces dernières transportent en urgence les blessés à l'hôpital. Les voitures restantes sont tout aussi pressées. Elles transportent les criminels dans une prison ou' ils resteront temporairement, le temps qu'on puisse les emmener en toute sécurité en Amérique. Rare sont les membres de l'Organisation encore libres. Il ne reste plus que Vermouth, qui après nous avoir aidé s'est discrètement éclipsée, Bourbon, qui est en réalité un membre de la Police Secrète Japonaise et Kir, également une infiltrée, de la CIA cette fois-ci.
A' présent, il n'y a plus aucune hostilité entre Akai et Tooru. L'agent du FBI a éclairci la mort de Scotch qui était en réalité un suicide et les deux sont devenus de simples rivaux et amis.
Kir a pu retrouver son frère, Eisuke Hondou, et les deux vont sans doute retourner en Amérique.
Quant à moi, je croise par hasard un regard dans la foule. C'est celui d'une personne qui a l'apparence n'est qu'une fille qui va à peine au collège. Elle a une coupe de cheveux qui ressemble fortement à la mienne mais ces derniers sont d'un blond très clair et rare au Japon. Elle a des yeux verts clairs qui sont dotés de cernes à l'apparence naturelle, et arbitre une expression sérieuse. Elle est accompagnée d'une fille qui répond au nom de Masumi Sera. Elle ressemble comme deux gouttes d'eau à la soi-disante collégienne si ce n'est que l'on voit bien plus qu'elle est japonaise. Ses cheveux sont bruns et ses yeux d'un vert plus terne et munis des mêmes cernes. Par contre, elle, elle sourit. Elle me sourit.
Je sais pourquoi. Je sais qui elles sont. Pourtant j'ai peur. Peur de devoir de nouveau être confrontée à un passé que je pensais enfin pouvoir mettre de côté. Peur de découvrir la vérité. Peur de découvrir une vérité en particulier, mais que je connais déjà. Mais je ne peux pas, je ne veux pas fuir.
Je soutiens leur regard.
Je vois la collégienne se tourner et disparaitre dans foule, suivie de la lycéenne qui, surprise, me lance un dernier regard déçu. J'ai honte de l'avouer, mais je suis contente de les voir partir. Quelques instants plus tard, mon portable vibre. Je suis étonnée de voir qu'il marche encore, malgré toutes les balles qui auraient dû le traverser pendant le combat. C'est un message d'un numéro inconnu. J'hésite. Je finis par l'ouvrir afin de le lire. Et je soupir. Moi qui pensais que ça aller se finir comme ça... Je tourne et retourne le message dans ma tête.
« SFOEFA£WPVT£DIFA£BHBTB »
Quelques secondes après, le message est déchiffré. Il me suffit de retourner en arrière d'une lettre à chaque fois et de remplacer la lyre par un espace.
S=R F=E O=N E=N F=D A=Z £=espace W=V P=O V=U T=S £=espace D=C I=H F=E A=Z £=espace B=A H=G B=A T=S B=A
On assemble les lettres
RENDEZ VOUS CHEZ AGASA
Je sais qui m'a envoyée le message. Et je sais à nouveau pourquoi. Seulement, je sais aussi que je ne peux refuser cette invitation, ce serait honteux de ma part et je salirais la mémoire d'Akemi. C'est cette dernière raison qui me pousse à prendre mon courage à deux mains et à m'engager sur la voie qui mène à la maison du Professeur. Kudo me fait signe de la main, probablement se demandant ou' est-ce que je m'enfuis encore. Je bouge lentement mes lèvres sans emmètre aucun son. Il les lis, il comprend. Il agite à nouveau sa main, mais c'est pour me dire au revoir. Je le salue également et je m'en vais.
Ca aura été un geste normal pour lui, mais in ne sait pas à quel point cette main est parvenue à me rassurer. Elle m'a dit qu'il y aura un demain pour nous deux, que ce n'était pas fini. Elle m'a dit à bientôt et non pas adieu. C'est un soulagement car ne plus jamais pouvoir le revoir était ma plus grande peur.
C'est légèrement plus tranquillisée que j'arrive devant la porte de celle qui a été jusqu'à maintenant ma maison. Mais au moment d'ouvrir la porte, ma main commence à trembler, ma respiration s'accélère sachant ce qui se cache derrière l'obstacle que je m'apprête à franchir. Je retire brusquement ma main et plante mes angles dans mon bras qui est blessé. Je me retiens de hurler de douleur et je parviens à reprendre le parfait contrôle de mon corps et de mes émotions. J'ouvre la porte d'un geste décis et rentre dans l'habitation d'un pas sûr.
Sur le divan, les deux filles de tout à l'heure sont assises. Je n'attends pas qu'elle s'aperçoive de moi, je sais que de toute façons, elles m'attendent. Je m'installe en face d'elles et elles semblent enfin me remarquer. Sera a l'air euphorique et impatiente tandis que la fillette préfère m'analyser.
Je la regarde dans les yeux, prête à tout assumer, tout supporter. Menaces, reproches…
La phrase sort de mon cœur. Je la répète dans ma tête. Elle se reflète dans mes yeux. J'en prends enfin conscience.
Je n'ai pas peur.
Voilà! Merci pour avoir lu jusqu'au bout et n'hésitez pas à laisser un commentaire pour me dire ce que vous en pensez et si je devrais écrire une suite!
