Hopeless Love
Il nous a trouvés. C'est fini.
Il faut que…
Le comte nous a trouvés. Forcément.
Trouver l'un de ses meilleurs alliés avec son ennemi, ce n'est point très glorieux.
Il ne faut plus que j'espère. Les heures passés dans ce noir ont fini par m'endormir, m'abrutir. Il ne faut pas que je pense à lui. Ni à son corps, qui me manque tant, ni sa tristesse cachée, si bien camouflée. Aucunes pensées, non. Je ne peux pas me permettre de penser à ce qu'il fait, ce qu'il subit. Ce serait tenter le diable, bien trop dangereux dans mon état.
Le silence, encore. Toujours. Pas un bruit, sauf ma respiration. Il n'y aura rien d'autre. Je n'attends rien du comte. Qu'il me tue m'est égal.
Mais il est vrai que je hais rester assis, prostré dans mon coin, loin de la lumière. J'ai peur de me bruler ; elle ne m'est pas réservée.
J'enfreins la loi. Je me permets de penser à lui, rien qu'un instant. Il me rend fou. Peut-être ne le sait-il pas. Je n'attends plus rien de nous. Peut-être seulement de le revoir, encore une fois. C'est tout ce que je demande…
POV de… :
J'élève ma main. Mon bras m'est douloureux. Je ne compte plus mon sang qui s'est vidé. Après tout, il fallait que je m'y attende. Mais j'ai peur, sans lui. Que vais-je advenir, seul ?
Mon lit m'inspire tout sauf du réconfort. Mes doigts glissent sur la surface rouge. Mon sang…
Je t'en prie, attends moi. J'arrive. Je trouverai un moyen de sortir d'ici, de cette cage. Je n'en peux plus, elle me rend folle. Point de lumière, l'humidité, mes blessures. Ton absence. Et je n'en peux plus, je te veux à coté de moi. C'est puérile, mais je t'en supplie, attends moi. D'ailleurs, voila le Comte qui arrive, son grand sourire doublé d'une mine sadique.
Ah…
Je me laisse entrainer ; je n'ai plus de forces. J'arrive. Amenez-moi, Comte, près de lui.
Près de Tyki.
POV Tyki :
Ma porte s'ouvre. Road y rentre.
« Tu étais avec Allen-kun… ? » demanda t-elle.
Elle la connait la réponse. Bien sur que j'étais avec lui. Comme la semaine dernière. Comme le dernier mois. J'hoche la tête.
« Viens, Tyki ».
Je la suis. Aie-je le choix ?
Je parcours un petit chemin dans le château, toujours à l'abri de la lumière. Elle ne m'aime pas. Moi non plus. Cela devrait faire vingt bonnes minutes que nous marchons. Elle tourne à gauche, nous entrons dans la salle à manger, enfin plutôt l'ancienne salle à manger emménagée dans une sorte de salle avec des chaises, de toutes parts de la salle, les principaux personnages de Noé assis dessus. Les rideaux, rouges, ferment les fenêtres, empêchant l'extérieur de voir ce qu'il se passait à l'intérieur. Je crois comprendre.
La porte à l'autre bout de la salle s'ouvre…
Et je crois rêver. Il est là. Mon soleil.
« Allen… »
Mon ange ensanglanté relève la tête. Il sourit en m'apercevant, je hoche la tête, comme je ferai pour le rassurer. Pourtant…
« Vas-y, rejoins-le » nous lance le comte, dégouté, lâchant le jeune homme. Il est d'abord surpris, avance timidement face au regard salissant des autres, je m'approche de lui, lève mes bras.
« Allez, viens » fis-je.
Ce gamin avait le don de me détendre, miraculeusement. Il ne refusa pas l'invitation, se jetant presque sur moi. J'essayai d'ignorer son grelottement, son sang à peine séché, tous ces petits détails qui prouvaient le fait qu'il était resté seul un petit bout de temps. Je jetai un regard noir au Comte. Il avait osé le toucher, le salir. Le frapper, le blesser. Le faiseur nous invita à nous asseoir, ce que nous faisons volontiers.
Moi et Allen sommes à l'extrémité de la table, jugés par les regards des autres. Je retins des injures.
« Nous sommes ici pour discuter de… la trahison de Tyki » fit le gros homme.
Ce n'est pas de la trahison, seulement de l'amour, un stupide sentiment. Coupant comme un rasoir, doux comme le miel. Je n'attends pas d'eux un peu de compréhension. Je voulais juste le revoir, c'est fait. Je n'attends plus rien.
« Comment appelles on ce que tu viens de faire ? » dit, pensif, le Comte. Personne d'autre n'allait parler, je le savais. Il nous dominait, encore et toujours.
« Aucune idée » répondis-je, le défiant du regard.
« Une stupide bêtise à cause d'un sentiment tellement…humain ».
« Mais je suis humain, à la base » répondis-je. Bon, à quelques exceptions près, je l'étais encore…
« Tu ne l'est plus, tu n'as plus le droit à ça ».
« L'erreur est Noéienne » fis-je. Magnifique jeu de mot qui me valut un sourire ironique de mon interlocuteur.
« Ecoute, Tyki… Tu sais très bien ce que je fais au traitre » mon amant me regarda, les yeux écartés par la frayeur. J'hoche la tête, en raffermissant ma prise sur son corps. « Veux-tu réellement mourir torturé ? C'est comme ça que tu veux finir ? ». Je soutiens son regard, le provoquant silencieusement. J'entendis un chuchotement. « Veux-tu affliger à Allen Walker ce spectacle ? Veux-tu réellement que je le tue juste après toi ? ».
« Bien sur que non » répondis-je « Ne l'approche pas ».
« Aaah….Tyki Mikk ! Je savais que te laisser avec des humains pourraient être dangereux… Je vais réparer cette erreur tout de suite ». Et avant que j'aie pu anticiper sa future attaqua, il me lança un rayon ténébreux. Je m'attendais à recevoir le rayon, fermant les yeux, mais rien.
J'ouvris les yeux. Allen.
Il s'était levé, avait anticipé l'attaque avec son dos, faute de ne pas pouvoir activer son innocence tellement il était faible. Son corps est tourné sur moi. Je vis son visage, qui essayait de rester bienveillant, sa chemise ensanglantée, ses multiples blessures. Il tomba par terre et je vis l'amplitude des dégâts. Ses vêtements étaient comme été brulés, mais sa peau ne l'est pas. Seules quelques taches noires sur son dos étaient la réaction de l'attaque. Et tout à coup, il se met à gesticuler, à trembler, à cracher du sang.
« Que.. ? » essaye t-il de dire.
Je connaissais cette attaque. C'était fini pour Allen. Je voudrai tant faire quelque chose, mais je ne peux pas. Je ne peux plus rien faire. Je lui prends les cotés de sa tête, en murmurant : « Tiens bon, tiens bon… Je vais trouver un moyen de… ».
Il me regarda, souriant malgré le sang qu'il meurait d'envie de cracher.
« Ne t'inquie….inquiètes pas…. » fit-il. Il sait qu'il va mourir, et l'assume.
De rage, je me lève, me précipite sur la table, saute dessus et court comme je n'aie jamais couru vers le Comte, bras destructeur prêt. Je ne le laisserai pas s'en sortir comme ça. Il va payer le prix, de l'avoir tué. Le seul qui me permettait de vivre encore sur cette terre… Ma fureur se fait sentir dans mes attaques, mais c'est inutile, chaque fois le Comte les arrête.
Pourquoi… ?
Alors, en désespoir de cause, je réfléchis et je trouve ou je vais l'amener. Je vais m'échapper du combat, prendre Allen avec moi, et aller à la Congrégation. C'est une mission suicide pour moi, mais si c'est pour lui, alors je le ferai. D'un seul coup, je me précipite sur Allen, ouvrit une sorte de passage, et le fermai avant que le Comte n'entre dedans. J'arrivai devant la Congrégation. Que faire ?
Je sentis si Allen etait toujours vivant. Son pouls etait faible, mais présent.
« Courage… » lui soufflai-je.
Je m'avancai. Je savais ce qui allait m'arriver après. On me tuera. Mais, si c'etait pour toi, Allen, ta survie, alors tant pis… Je toquai à la porte.
« Hmm ? » fit la porte…qui parlait.
Je ne me laissait pas déstabiliser.
« Analyse en co…. ». Je savais ce qu'il va trouver. « ERREUR ! UN NOAH ! ».
Mais, avant qu'on ne me lança quoique ce soit, je m'exclamai : « J'aie Allen Walker avec moi, laissez moi passer. Il va mourir, le Comte l'a attaqué ».
J'aperçu un golem qui fonce vers moi, m'afficha la tête du chef, Komui, qui me jugeait de ses yeux.
« Pourquoi devrais-je vous croire ? ». J'élèvais mes bras, montrant Allen agonisant.
« Je sais que vous devez vous demandez quoi mais… sauvez-le » fis-je, baissant les yeux.
« Komui… Laisse…le rentrer » souffla le jeune garçon dans mes bras.
« Ne t'épuise pas, Allen ! » le réprimais-je.
« Allen ? » l'intéressé regarda, mais ses yeux sétaient flous, Komui. « Est-ce que je dois le laisser rentrer… ? ».
« Oui. Pitié... » répondit-il.
Le chef ouvrit les portes, me dit ou je devais aller, je me précipitai à l'intérieur. Je vis les exorcistes, les chercheurs s'éloigner de moi, par peur. Je n'avais pas de temps pour vous. Je trouvai enfin la porte qui pourrait peut-être soigner mon amant, je me ruai dedans. Les exorcistes principaux, que j'avais déjà rencontré, Kanda, Lavi, Lenalee, étaient présent, encadrant Komui.
« Je ne viens pas pour vous tuer, mais pour sauver Allen ».
Un homme me fit signe de le mettre sur le lit, je le fis, il commença à regarder un petit peu partout. Je ne fus pas à l'aise.
« Comment se fait-il que vous ameniez Allen ? Vous êtes un Noah pourtant » me demanda Komui.
« Je sais mais… » J'hésitai à dire la vérité. Devais-je leur dire que leur petit Allen passe ses nuits avec moi et qu'on nous avait découvert ? Ce n'etait pas franchement une bonne idée. « Euuuh… ».
« Il… » commença Allen.
« Mais je t'aie dit de te reposer ! » m'exclamai-je, furieux.
Il balaya ma réponse d'un petit geste de la main. « Docteur, attendez… » Il reprit son souffle.
« Bon Dieu… » soufflai-je. Ce gamin etait en train de se faire crever tout seul.
« Nous t'écoutons, Allen-kun » fit Lenalee, s'agenouillant près de lui, lui prenant la main.
Ahaha, si tu croyais que tu pourrais l'avoir un jour, jeune fille, tu te mettais le doigt dans l'œil bien profondément… Mais a quoi est-ce que je pensais moi ?!
« Tyki et moi… ». Il commence à rougir, je tourne la tête. « Nous… euuh… ».
« Avions rendez-vous » complétai-je.
« Oui… Mais le comte nous a vu et…. Il nous 'enlevé' » reprit Allen.
« Nous nous sommes retrouvés dans le château des Noah, et voila le résultat » finis-je.
« Mais pourquoi aviez-vous rendez-vous ? Et que faisiez vous ensemble ? » demanda Kanda, haussant les épaules.
Aucuns de nous deux ne répondit.
« …je vois » fit Komui. « Je ne préviendrai pas mes supérieurs, ni aucunes personnes dans cette pièce ne devrait le faire ».
C'était un type sympa, tiens. Malheureusement, sa sœur (je déduis cela en voyant leurs ressemblances) n'avait pas compris le sous-entendu que nous avions laissé plané en nous taisant.
« Je ne comprends pas, nii-san » remarqua t-elle. « Pourquoi Allen était avec cet homme ?! ».
« Je dois l'emmener pour approfondir. Je ne sais pas encore ce qu'on lui a fait » interrompit le médecin.
Au terme 'approfondir' je le regardais méchamment, il me sourit gentiment. C'etait vrai, je m'inquiétai de trop. Afin de l'aider à soigner mon amant, je décrivis ce qu'il s'était passé, et ce que je savais de cette attaque.
« Vous connaissez bien cette attaque… » sous-entendu Lavi, méchamment, après que l'homme en blanc soit partis avec son nouveau patient.
« Le comte a utilisé cette attaque pour tuer un traitre » répondis-je. « A la base, elle m'était destinée ».
« Comment ça !? » s'exclamèrent la plupart des personnes encore présentes.
« Et bien, le Comte voulait me faire regretter de l'avoir…trahi comme ça, seulement, Allen s'est interposé. Mais vu qu'il ne pouvait pas activer son innocence tellement il était faible, il l'a encaissé avec son dos » racontai-je. « Ce gamin est trop gentil… » soupirai-je.
« Exactement, il ne te mérite pas » remarqua Lavi. Celui là devait avoir quelque chose contre moi.
« Ecoute Bookman Junior, j'en ai rien à foutre de ce que tu penses. Que ça te plaise ou non, Allen et moi, nous nous aimons » répondis-je, piqué au vif. « Et tu veux savoir autre chose même ? Votre Allen est bien moins innocent que vous ne le pensiez … ».
Je finis ma phrase en jurant silencieusement.
« Qu'insinues-tu par là ? » fit Kanda.
Avant que je ne réponde, Komui préféra 'évacuer' sa jeune sœur. Que les gosses sont sensibles.
« Je veux dire par là, que les nuits ou il n'était pas à la Congrégation, c'est déjà arrivé, non ? » les autres hochèrent la tête. « Il était tout simplement… avec moi. Tu vois ?» continuais-je avec méchanceté.
Komui baissa la tête, Lavi ouvrit grande la bouche et Kanda commença à triturer ses doigts.
« Je peux vous donner plus de détails, si vous voulez » les provoquai-je, un sourire malsain aux lèvres.
« Mais comment Allen a-t-il pu faire… ça avec un Noah ?! Notre ennemi ! » s'exclama le rouquin.
« Parce qu'ils se trouve, que simplement, il est humain. Il est tombé amoureux, et voila » répondit Komui. Il ne semblait pas aimer mon alliance avec son protégé, mais la comprenait moyennement.
« Merde... MERDE ! » s' énerva Lavi, tapant son poing sur le mur.
« Moyashi… Baka » fit Kanda, dans sa langue natale. Je ne compris rien.
Quoiqu'il en soit, je commençais à compter mes dernières minutes.
Car j'en étais sur ; on ne me laisserait pas partir d'ici vivant.
~x~o~ x~o~x~o~x~
Voila ! Je ne sais pas quand la suite arrivera en tout cas… Après les vacances lol.
Je vous souhaite à tous de bonnes vacances, moi je m'en vais prendre les miennes !
Ps : -Man ne m'appartient pas.
Ps2 : Les reviews ne tuent pas ;D
