L'intrus

Bonjour à tous ! ^^

Bon, pour palier à mon manque d'inspiration, j'essaye de me redonner de la motivation en changeant de format. Je lance donc cette petite fiction sans prétention avec un cahier des charges assez strict : ne pas trop m'étendre. Ça va me changer des chapitres à 20 pages que j'ai l'habitude de sortir.

En espérant que ça me remotivera. Parfois, se forcer à faire des choses concises peut avoir du bon. J'espère, en tout cas…

Donc, en ce qui concerne ce que vous vous apprêtez à lire, euh… c'est… bah… euh… disons que j'essaye d'intégrer une atmosphère pesante pour faire un peu type horrifique. Sauf que j'aime pas trop l'horreur en temps normal, donc ne vous attendez pas à une fic dégueulasse ^^ Mon but est d'arriver à donner une ambiance de mystère et de paranormal, mais pas de faire une histoire en mode 'Dix petits nègres' avec des gens qui meurent et des boyaux partout (berk).

Donc voilà.

Je mets en Rated M au cas où (je sais que j'ai prévu de le justifier mais pour ça, faut que j'ai les couilles d'aller loin avec cette fic XD)

Bref ! Je me la ferme parce qu'on s'en balek' de ce que je dis !

Rien ne m'appartient à par le scénar' et vive le Victuuri !

Bonne lecture !


Chapitre I :

Yuuri se voyait comme un bon à rien.

Danseur professionnel, il n'avait toutefois jamais eu l'impression d'être digne de cette appellation. Il se trouvait fade, dénué d'intérêt, faible et complètement oubliable, au point où il était toujours étonné lorsque quelqu'un le reconnaissait et l'appelait par son nom complet. Il pensait de ces gens qu'ils avaient une bonne mémoire, mais jamais qu'ils puissent être sincèrement charmé de ses prestations.

De fait, sa vie se résumait à une longue succession d'instants de solitude. S'entrainer en groupe avait le don de le mettre mal à l'aise et de lui faire foirer ses pas. Sa professeure de danse avait bien remarqué sa capacité de concentration hors norme lorsqu'il était seul et, plutôt que de s'inquiéter de ce côté taciturne exacerbé, elle choisit de le mettre en avant en clamant que c'était dans ses moments de solitude qu'il était le plus prolifique.

C'était un atout pour sa danse mais la pire des solutions pour soigner sa timidité. Par lâcheté, pensait-il, il ne dit rien et accepta l'étrange proposition de la belle, sans vraiment se souvenir de ce à quoi il avait dit oui.

Mal lui en prit.

En une affirmation, il avait brisé sa propre vie.

Pourquoi, demanderions-nous ? Tout simplement car sa professeure avait fait l'acquisition d'un vieux manoir situé sur une île quasiment inconnue des côtes de France et – de bonne idée en bonne idée – lui avait proposé d'y vivre pendant six mois, seul, coupé du monde, afin de travailler sans vis-à-vis sur sa performance artistique. Et ce ne fut que lorsque le Japonais se retrouva sur place qu'il réalisa que c'était sans doute la pire chose qu'il ait jamais faite.

Sachant qu'il avait souvent des blancs, le temps de se perdre dans ses propres pensées, sa professeure avait noté absolument toutes les indications qu'elle lui avait pourtant dites pendant le trajet. Lorsqu'il sera remis de son choc, il allait devoir éplucher les consignes.

Mais avant ça, il prit une bonne demi-heure pour paniquer.

Il fit marcher ses neurones pour comprendre à partir de quand les choses avaient dégénérées à ce point. Ça a dû commencer le jour où je suis né, ironisa-t-il avant de jeter un coup d'œil à gauche et à droite.

Il était dans l'entrée du manoir silencieux, en sandwich entre deux portes symétriques absolument identiques. Si tout le bâtiment était basé sur une architecture parallèle, Yuuri ne donnait pas cher de sa peau malgré son sens de l'orientation acceptable. La porte d'entrée devant lui était grande ouverte, laissant passer une immense trace de soleil qui léchait le sol sans atteindre son habitant – décidément destiné à demeurer dans l'ombre – et Yuuri se souvenait presque de la silhouette de sa professeure s'en allant vers le modeste – mais alors très modeste – port de l'île. Mais quel genre de fou furieux français d'on-ne-sait-quel-époque-lointaine avait trouvé pertinent de construire un manoir sur une île perdue sans rien autour ? De ce dont il se souvenait, il n'y avait que ce bâtiment, une large ceinture de forêt, quelques mètres de rochers, puis sur la façade nord : un ponton pour accoster des bateaux de petit gabarit. Et c'est tout. A bien y réfléchir, cette trace de lumière au sol ne faisait que rappeler au Japonais à quel point cet endroit était sombre et glauque. Pourquoi tous les rideaux étaient-ils tirés. Sa professeure avait-elle fait un tour du propriétaire avant d'y laisser son élève ?

Apeuré, il fit un tour sur lui-même pour jauger l'endroit. Face à la porte d'entrée grande ouverte se trouvait deux immenses escaliers de maître en marbre blanc, grimpant vers un étage encore plus sombre que le rez-de-chaussée. Il semblait qu'un large couloir rejoignait les escaliers, pour s'étirer derrière les murs vers des lieux inexplorés.

Sous cet escalier, à l'étage de Yuuri, une double-porte lui faisait face, massive, décorée de reliure complexes. Cet architecture était effrayante, renvoyant au Japonais toute sa médiocrité. Il se sentait minuscule.

Yuuri hésitait sincèrement à bouger. Comme si le moindre de ses pas allait être jugé comme on le ferait dans un concours de danse. Il fallut bien s'y résoudre pourtant, il ne pouvait décemment pas rester six mois dans l'entrée à observer la fontaine asséchée de la cour. Elle faisait peine à voir celle-là, avec ses amours taillés finement, portant des cornes d'abondance d'où rien ne s'écoulait.

Prenant son courage – le peu qu'il possédait – à deux mains, il choisit arbitrairement de tenter sa chance avec la porte de droite, ignorant totalement la double-porte et les escaliers face à l'entrée. Son corps eut un geste de recul en touchant la poignée. Elle était gelée. Tout semblait incroyablement mort dans cette maison, de l'architecture au mobilier. De toute façon, lui aussi s'était toujours senti mort de l'intérieur alors, pour de ce que ça changeait…

Il tomba donc sur un couloir deux fois moins large que l'entrée d'où il venait – mais vu la taille de celle-ci, ça restait immense à l'échelle humaine – qui s'étirait profondément vers une autre porte, encore une fois similaire à celles qu'il avait déjà vu. Il fut horrifié, lorsqu'il jeta un regard sur la gauche, de tomber sur un tableau qu'il trouvait terrifiant par son académiste froid et mort. C'était d'un classicisme total, épuré, morne, représentant une scène de banquet où personne ne souriait, dans une pièce aux draperies ternes. Un rapide coup d'œil au reste du couloir lui fit comprendre que ce ne serait pas le dernier tableau hideux qu'il verrai aujourd'hui, car une chaine de peintures se relayaient dans ce sordide couloir, entrecoupés de bustes en marbres ou de piédestaux surplombés de vases vides. En désespoir de cause, il regarda plutôt sur la droite, vers les rideaux noirs qui étouffaient le moindre rayon de soleil.

Décidé à faire valoir ses droits sur ce manoir où il allait survivre pendant une demi-année, Yuuri attrapa l'extrémité du tissu et entreprit de marcher vers la porte du fond, tirant avec lui la lumière du jour qui traçait enfin son chemin dans ce lieu isolé. C'était peut-être un peu puéril de sa part mais le jeune homme se sentait un peu mieux en laissant ainsi entrer le soleil dans le couloir, comme s'il redonnait vie à ce lieu abandonné.

En meilleure forme, il fut presque à l'aise en ouvrant cette seconde porte qui lui faisait face – à marcher tête tournée vers les rideaux, il n'avait pas vu qu'une autre porte se trouvait dans le couloir, côté gauche, entre deux bustes. Un petit cri de soulagement lui échappa lorsqu'il comprit qu'il venait de trouver sa chambre. Sa professeure de danse y avait fait amené ses valises – à croire que marcher dans le noir ne lui faisait aucun effet – et le lit était fait. Ce dernier était d'une taille colossale, on pourrait facilement y dormir à cinq. Bien entendu, les rideaux étaient tirés – on ne change pas une équipe qui gagne –, du moins jusqu'à ce que Yuuri se décide à les ouvrir.

Le soleil lui explosa les yeux mais c'était une douleur agréable après la mortuaire pénombre dans laquelle il avait évolué. Il remarqua alors que la pièce ressemblait à une grosse part de pizza – il avait faim, ne le jugez pas pour cette comparaison – avec un angle et un côté très arrondi – c'était là où était le lit. Derrière les oreillers, il y avait une sorte de surface qui comblait le trou entre le mur incurvé et le lit droit, de quoi poser ses affaires personnelles.

Avec un peu de soleil, cet endroit n'était plus si mort que ça. Yuuri essayé de voir le verre à moitié plein en se convaincant que six mois en paix lui feraient le plus grand bien.

Il sortit de sa torpeur lorsqu'une sonnerie lourde et grasse résonna dans le manoir. En un bond, il s'était retrouvé pieds joints sur le lit moelleux comme si un rat avait essayé de lui grignoter les pieds. Heureusement, grâce à ses réflexes louables, il réalisa vite que ce n'était qu'une sonnerie de téléphone et il se mit donc à courir en sens inverse dans le couloir lumineux qui le séparait de l'entrée, conscient que vu la taille du manoir, il n'avait pas une seconde à perdre.

Il remarqua alors qu'un téléphone fixe sortit tout droit des temps anciens attendait sur une table basse située près de la porte d'entrée – qu'il avait bêtement oublié de ferme, tiens. Vu que sa professeure lui avait retiré son portable, il avait en face de lui son dernier moyen de communiquer avec le monde extérieur. Il décrocha donc hâtivement, sûr de qui il allait retrouver de l'autre côté du combiné.

« Yuuri~ ! gazouilla la responsable de cette mascarade. Je sais qu'on s'est quitté il y a une heure mais je voulais m'assurer que tout allait bien avant de repartir pour le Japon. Tu t'es installée ? Tu as trouvé ta chambre ? De toute façon, je t'ai mis un plan en plus des diverses notes que je t'ai laissé. Le cahier est dans ton sac, il y a toutes mes consignes rédigées point par point.

_ Minako-sensei, soupira le Japonais dans sa langue.

_ Oh allez ! Sois heureux ! J'ai bradé pour t'obtenir cet endroit ! Qu'en penses-tu ? Charmant, non ?

_ J'en aurais eu une meilleure image si tout n'avait pas été plongé dans la pénombre. On y voit rien, ici ! Et c'est trop grand pour moi seul, je…

_ Taratata ! Arrête de te plaindre ! Tu vas pouvoir travailler au calme, ici ! Je suis sûre que, dans six mois, tu nous proposeras un spectacle époustouflant ! Je te fais confiance, Yuuri ! Bon courage ! Excuse-moi, j'aimerais te parler plus longtemps mais mon vol ne va pas m'attendre~ ! Bon courage, mon garçon ! »

Et elle raccrocha sans plus de cérémonies, laissant son élève aussi sceptique qu'agacé. Cette femme était parfois trop affriolante pour lui, impossible de la suivre. Tant pis, il n'avait pas le choix maintenant qu'il s'était engagé à vivre ici.

Pour l'heure, il ne lui restait plus qu'à trouver la salle de bain et la cuisine pour se sentir un peu plus maître des lieux.

Ça a peut-être du bon, aussi, d'être complètement seul sur une île.

Il sourit pour lui-même et entreprit de trouver cette fichue salle de bain.

Minako raccrocha et traina son joli fessier jusqu'aux portiques pour y faire contrôler ses affaires. Une jeune douanière s'occupa de vérifier qu'elle ne portait rien de dangereux sur elle, pendant que la professeure de danse repensait à son bref échange avec son élève. Quelque chose la perturbait.

J'en aurais eu une meilleure image si tout n'avait pas été plongé dans la pénombre. On y voit rien, ici !

« Retournez-vous, je vous prie, demanda la douanière en continuant sa fouille pendant que la professeure faisait une moue sceptique pour elle-même.

_ C'est bizarre, j'étais pourtant sûre d'avoir ouvert tous les rideaux du rez-de-chaussée pour l'arrivée de Yuuri

_ Pardon ? demanda la Française qui ne savait pas si cette belle étrangère s'adressait à elle ou parlait juste à voix haute.

_ Oh non, rien ! se rattrapa la passagère en français. Je me faisais une réflexion, veuillez m'excuser ! »

Elle avait dû oublier, tout simplement.

Le robinet coulait librement dans la pièce sombre. Les rideaux étaient tirés, les portes fermées, les sons étouffés. Seul le robinet trahissait la quiétude de la pièce, pour laisser s'écouler cette eau trouble, teintée de rouge alors qu'il s'y lavait les mains.

Rien à faire, c'était comme si le sang était gravé dans sa peau.

Victor abandonna sa manoeuvre et ferma le robinet avant de remettre ses gants. Il nettoiera le reste plus tard.

Pour l'heure, il aurait bien aimé comprendre ce que signifiait ce défilé d'inconnus dans son manoir, qui passaient leur temps à tirer ses précieux rideaux. C'était incompréhensible pour lui. Depuis quand on se permettait de pénétrer chez lui ? Qui avait donc osé ? Pourquoi faire ?

Encore, la jeune femme avait eu la décence de disparaitre aussi vite qu'elle était venue, mais le nouvel arrivant, que Victor avait vivement observé depuis la rembarde du premier étage, semblait bien parti pour s'installer.

Qui était donc cet intrus ?


Voilà, voilà ! ^^

Eh bien c'était tout à fait faisable, finalement ! Je suis sûre qu'avec ce format, je vais mieux y arriver !

J'espère que ce début vous plait bien ! Yuuri n'est pas patineur mais danseur, Victor est chelou as fuck et Minako est en roue libre ! Moi, j'appelle ça partir sur des bonnes bases XD

Donc nous partons pour un huit-clos dans un manoir abandonné ! Quelle idée, bon sang…

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, je suis ouverte à toute forme de critique !

Biz' !