Salut, tout le monde ! Voici ma première fanfiction sur Naruto. Comme vous l'aurez sans doute compris avec le titre, j'ai pris Naruto et Autant en emporte le Vent, j'ai mixé tout ça dans mon esprit, et il en sort cette fic ! Quelques petites précisions tout de même :

- J'ai choisi l'intrigue du film, plus digeste que le roman. Mais, afin que Margaret Mitchell ne se retourne pas trop dans sa tombe, j'ai travaillé et retravaillé ce chapitre et je compte bien en faire autant avec les chapitres suivants.

- Le Quatrième est toujours vivant et Naruto n'a pas Kyûbi scellé en lui.

- Les familles ont été remanipulées, excepté le clan Hyûga.

- Il se peut que les personnages n'aient pas tout à fait le même caractère (notamment Sasuke), mais il faut bien choisir entre la cohérence de l'intrigue et le respect du manga.

- Les couples principaux seront Sakura/Kiba et Sasuke/Hinata. Pour les amateurs, il y aura du Shikamaru/Temari. D'autres couples sont à prévoir mais ce n'est pas encore fixé.

- Naruto appartient à Masashi Kishimoto et Autant en emporte le Vent à Margaret Mitchell. Je ne me fais pas d'argent avec cette fic et j'essaie de respecter au mieux leur travail.

J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette fic que j'en ai eu à l'écrire.

Bonne lecture.

Chapitre 1

Sakura était une jeune fille de dix-huit ans, habitant le village caché de Konoha. Si on la voyait dans la rue, il était rare qu'elle ne soit pas accompagnée par au moins un de ses soupirants. On pouvait donc dire que c'était une très jolie fille : des yeux verts pétillants de vie, des traits fins, un corps aux rondeurs harmonieuses. Sa particularité demeurait la couleur de ses cheveux : rose bonbon. Personne ne savait d'où lui venait cette couleur pourtant naturelle, mais ladite couleur attirait les garçons tandis que les filles ne pouvaient la supporter. Il faut dire que la jeune femme avait un caractère bien trempé : rêveuse, têtue, ambitieuse, coquette et avec la langue bien pendue.

Konoha était un village réputé pour ses ninjas qualifiés dans de nombreux domaines : rares étaient les missions refusées ou ratées. Dans ce village, les hommes étaient formés au combat et à l'espionnage dès leur plus jeune âge et les femmes étaient formées à la médecine, la botanique, la couture, la métallurgie, la cuisine et le ravitaillement,… Ce village était dirigé par un maître ninja appelé Hokage. A l'heure actuelle, celui qui occupait le poste de Troisième Hokage venait de mourir et Konoha, bien qu'attristée par la mort d'un si grand homme, était agitée par le problème de la succession : la logique voulait que ce soit l'élève du défunt Hokage, un dénommé Orochimaru, qui devienne le Quatrième Hokage, mais le Troisième avait exprimé devant le Conseil son désir de voir lui succéder Minato Namikaze, son assistant ; cependant, il n'avait eu le temps de mettre ce désir par écrit. C'est pour cela que Konoha était partagée en deux camps : les partisans d'Orochimaru, talentueux mais trop ambitieux, et ceux de Minato, profondément attaché à son village et connaissant déjà le poste de Hokage, pour avoir assisté le Troisième pendant quinze ans.

Chaque habitant de Konoha savait que cette tension finirait par donner un conflit armé, et chaque homme se tenait prêt à combattre aux côtés de celui qu'il soutenait, sans pour autant cesser ses activités au sein du village. Le père de Sakura, Asuma Sarutobi, était un combattant hors pair, mais aussi un grand fumeur. Il était grand, brun, et portait une barbe fournie, surmontée d'une cigarette souvent coincée à sa bouche. La mère de Sakura s'appelait Kurenai ; sa chevelure brune et ondulée mettait en valeur sa beauté, et on devinait sans peine qu'elle avait donné sa beauté à sa fille Sakura. Kurenai était directrice et médecin en chef de l'hôpital de Konoha, dont sa famille s'occupait depuis des décennies. En tant que filles de Kurenai, Sakura et ses sœurs Moegi et Ayame travaillaient également à l'hôpital, chacune avec une équipe différente.

Comme la plupart des filles de son âge, Sakura était aussi amoureuse. Et comme la plupart des filles de Konoha, elle aimait Sasuke Uchiwa depuis de longues années. Sasuke était sans conteste un jeune homme particulièrement séduisant : une peau pâle aux traits fins, renforcée par des cheveux noir corbeau encadrant son visage et des pupilles noires comme la nuit. Son charme naturel lui valait bien sûr d'être le garçon le plus populaire de tout Konoha mais il se passerait volontiers de ce succès auprès des filles, qui rendait jaloux bon nombre des autres garçons de Konoha. Ce jeune homme semblait particulièrement froid et distant, mais il était entouré d'une bande d'amis, eux aussi ninjas de Konoha. Cette bande d'amis avait été créée au cours de leur formation de ninjas, mais était devenu un soutien sans faille pour Sasuke depuis l'âge de ses sept ans. En effet, onze ans auparavant, son clan, le clan Uchiwa, avait été massacré par son grand frère Itachi. On ne sait les raisons d'un tel massacre dont les seuls survivants sont Sasuke et sa sœur Ino, d'un an sa cadette.

La nuit du massacre, Sasuke entendit les cris et les combats dans la rue. Lorsque son père, en tenue de ninja, entra dans sa chambre pour lui ordonner de se sauver et sauver aussi sa sœur, il se précipita dans la chambre de cette dernière et tous deux allèrent se cacher au temple familial, dans une cache installée sous les lattes de bois. Depuis ce drame, Sasuke tenait à sa sœur comme à la prunelle de ses yeux. Cette dernière était d'ailleurs particulièrement fière de son statut, celui de la sœur de l'inaccessible Sasuke. Effectivement, toutes les filles qui envisageaient de s'approcher de Sasuke passaient d'abord par elle. On pouvait donc supposer qu'elle était aussi populaire que son frère, mais elle savait bien que ces filles ne s'intéressaient à elle qu'à cause de son frère. Elle partageait donc avec son frère un côté hautain et un sens de la répartie cinglant et efficace.

Mais il est temps d'entrer pour de bon dans cette histoire…

C'était le jour de congé hebdomadaire de Sakura et elle prenait un bain de soleil dans la cour du manoir du clan Sarutobi, en compagnie de deux de ses soupirants, Rock Lee et Neji Hyûga. Par cette belle journée de printemps, les jeunes gens discutaient du sujet d'actualité de Konoha, celui dont on parlait à longueur de journée :

- Mais c'est évident que c'est Minato qui doit succéder au Troisième ! Orochimaru ne peut pas prétendre à ce titre, affirmait Lee avec véhémence.

- Je suis tout à fait d'accord, approuva Neji. Orochimaru a déjà fait des expériences plus que douteuses sur des êtres humains, et il refuse d'en parler à qui que ce soit, pas même au Troisième ou au Conseil. Il n'avait plus la confiance du Troisième et ce dernier a bien fait comprendre au Conseil, auquel assistait Minato et Orochimaru, qu'il voulait que ce soit Minato qui lui succède. Je le sais, j'étais chargé de garder les portes de la salle du Conseil !

- Vous n'en avez pas assez de ne parler que de ça à longueur de journée ? demanda Sakura, lassée de ces discussions qui ne tournaient plus qu'autour de ce conflit.

- Mais enfin, Sakura, reprit Lee, nous sommes concernés, toi comme nous ! Il s'agit non seulement du futur Quatrième Hokage mais nous serons sans doute appelés à prendre les armes afin de départager les deux prétendants.

- Merci, je suis au courant, mais tout le monde ne parle que de ça depuis la mort du Troisième, je demande juste à ce qu'on parle d'autre chose.

- A ce propos, fit Neji, vous ne trouvez pas bizarre qu'il soit mort la nuit suivant ce conseil, avant d'avoir eu le temps de mettre son souhait par écrit ?

- C'est vrai que c'est étrange, d'autant plus qu'on ne sait pas vraiment comment il est mort, répondit Lee. Je ne serais pas surpris que ce soit cet Orochimaru qui l'ait empoisonné dans son sommeil. Ce serait la preuve qu'Orochimaru n'est pas digne de ce titre !

- Et c'est reparti, soupira Sakura. Bon, les gars, si on ne change pas réellement de sujet, je vous fous à la porte !

Sakura n'avait vraiment pas peur de dire ce qu'elle pensait, et c'était en partie pour cela que les garçons l'appréciaient tant : les autres filles n'osaient pas dire aussi haut ce qu'elles pensaient tout bas. De plus, ces filles ne parlaient elles aussi que de ce problème de succession, alors qu'avec Sakura, ils pouvaient parler d'autre chose, comme…

- Et si nous parlions de la soirée de demain chez Neji ? suggéra Lee.

- Bonne idée ! approuva Sakura.

- Dois-je vous rappeler que ce n'est pas chez moi, dans mon pavillon privé, mais dans le pavillon principal, et pour fêter les dix-huit ans de ma cousine Hinata ?

- Bien sûr qu'on le sait ! fit la jeune femme, mais on n'allait pas dire « chez les Hyûga » alors que tu en es un !

- Hé, on va pas se chipoter pour des broutilles ! trancha l'homme-grenouille (ndla : oui, Lee me fait penser à une grenouille, avec sa combinaison verte). Au fait, Neji, j'ai entendu dire qu'on allait annoncer une grande nouvelle demain soir, c'est vrai ?

- Oui, mais je ne sais pas si je peux vous mettre dans la confidence, hésita l'homme aux prunelles blanches.

- Oh allez Neji ! le supplièrent Lee et Sakura.

- Puisque vous y tenez tant que ça, céda-t-il. Mais n'en parlez à personne.

- Motus et bouche cousue, fit Sakura.

- Tu as ma parole de ninja ! répliqua Lee.

- Et bien, mon oncle a convenu avec le Conseil de marier sa fille Hinata avec Sasuke Uchiwa afin de reconstruire le clan de celui-ci. On annoncera leurs fiançailles demain soir au début du bal.

- C'est une bonne nouvelle pour le village, ça ! Entre les différentes techniques héréditaires de vos deux clans, ça va donner une branche super forte de ninjas ! fit Lee, enthousiaste.

- Ca va, Sakura, tu as l'air bien pâle d'un coup ? s'étonna Neji.

Effectivement, la jeune rose avait changé de couleur à l'annonce des fiançailles de Sasuke, SON Sasuke, avec cette fille sans intérêt qu'était Hinata.

- Tu as dû faire une insolation, fit Neji. Je suis d'ailleurs étonné qu'un médecin comme toi ne mette pas de chapeau pour éviter l'insolation.

- Il est vrai que le soleil tape fort aujourd'hui, répondit Sakura, ravie de la perche que lui tendait Neji et qui lui permettrait sans doute de les congédier poliment.

- Je vais te conduire dans ta chambre, proposa Lee.

Sakura le remercia et allait pour prendre le plateau contenant leurs boissons, mais Neji la devança.

- Laisse, je vais le faire. Va te reposer.

- D'accord, merci Neji. A demain à la soirée.

Les deux garçons étaient des habitués des lieux et partirent en direction soit de la cuisine soit de la chambre de Sakura, puis sortirent en longeant l'hôpital, où ils avaient fait de nombreux séjours suite à certaines missions périlleuses. C'était d'ailleurs souvent Sakura qui les soignait.

L'hôpital donnait directement sur la rue, mais une petite allée le longeait et donnait accès à un grand parc où les patients pouvaient se promener. Au fond de ce parc, on trouvait une grande maison traditionnelle où vivait la famille de Sakura. En plus de Sakura, ses parents et ses sœurs, deux autres personnes vivaient dans cette maison : Temari, une orpheline un peu plus vieille que Sakura, qui travaillait comme infirmière à l'hôpital en cas de manque de main-d'œuvre et comme domestique chez les Sarutobi, et Shikamaru, un jeune garçon de l'âge de Sakura, qui n'aimait pas le combat et qui étudiait la médecine avec Kurenaï.

Après être retournée dans sa chambre, Sakura s'allongea sur son lit et laissa ses idées vagabonder sur ce que venait de lui apprendre Neji. Certes, elle comprenait la décision du Conseil en ce qui concernait la reconstruction du clan Uchiwa, mais pourquoi Hinata ? et surtout pourquoi Sasuke ? Sasuke avait une sœur, elle pouvait très bien assurer elle aussi la reconstruction du clan, non ? Bon, d'accord, elle perdrait son nom de jeune fille au cours du mariage, donc le clan ne serait pas réellement reconstruit. Donc, va pour Sasuke, mais pourquoi Hinata ? Certes, son clan est le plus puissant de Konoha depuis le massacre du clan Uchiwa, mais Hinata n'était pas la seule fille dans son clan, et elle faisait partie des rares filles de Konoha qui ne couraient pas après le beau brun. Vraiment, Sakura ne comprenait pas la décision du Conseil, d'autant plus que c'était elle-même qu'elle voyait mariée à Sasuke, comme la plupart des autres filles de Konoha.

Alors que la jeune femme rêvassait sur son lit, elle entendit son père rentrer. Elle se leva pour aller le saluer, lorsqu'elle se rappela qu'il avait passé sa journée au manoir des Hyûga, à aider à préparer la soirée du lendemain. Elle accéléra donc son pas pour aller l'accueillir dans l'entrée.

- Bonsoir, père ! fit-elle joyeusement.

- Ma petite fleur de cerisier ! lui répondit Asuma en enlaçant sa fille. Comment s'est passée ta journée de repos ?

- Très bien, dit-elle en allant s'asseoir dans le jardin. Rock Lee et Neji Hyûga m'ont rendu visite cet après-midi.

Asuma s'assit à côté d'elle sur les planches de bois qui courraient le long de leur maison traditionnelle, les jambes dans le vide.

- Ah, vous avez dû parler de la soirée des Hyûga, alors ?

- Brièvement. Nous avons surtout parlé du problème de la succession du Troisième. Enfin, principalement eux. Je commence à en avoir assez, j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça, en ce moment. Je connais l'ampleur de ce problème, mais la vie ne se limite pas à ça.

- Tu as parfaitement raison, ma chérie, répliqua le brun. C'est pour cela que la soirée chez les Hyûga tombe à pic pour nous changer les idées. Et ce n'est pas peu dire ! Hiashi, le chef du clan, compte nous annoncer une grande nouvelle.

Sakura savait de quoi son père allait lui parler, mais elle voulait croire que ce que Neji avait dit était erroné, même si cet espoir était fou.

- Oui, Neji m'en a vaguement touché un mot tout à l'heure, mais il ne semblait pas avoir le droit d'en dire davantage.

- Ce brave garçon doit avoir ses raisons. Il faut dire que ce n'est pas encore officiel, il lui est donc difficile d'en parler librement, mais je vais te le dire, même si je sais que cela te fera de la peine, ma chérie.

Sakura cessa un instant de respirer, souhaitant de tout son cœur entendre son père lui dire le contraire de ce que Neji avait dit.

- L'héritière du clan Hyûga va épouser Sasuke Uchiwa, afin de reconstruire son clan.

C'était donc vrai, Sakura sentit les larmes lui monter aux yeux, sans savoir si elle aurait la force de retenir ce torrent. Voyant sa réaction, Asuma la prit dans ses bras et reprit :

- Je savais que cette nouvelle allait t'abattre. C'est pour cela que je voulais que tu le saches dans un cadre intime, et pas devant le gratin de Konoha. Il y aura suffisamment de demoiselles éplorées ou furieuses demain pour que tu n'aies pas à te faire remarquer.

- Mais… pourquoi… Hinata… ? hoqueta la jeune femme sur l'épaule de son géniteur.

Le grand fumeur marqua une pause tout en caressant les cheveux roses de sa fille aînée.

- Hiashi Hyûga… considérait que sa fille aînée,… l'héritière du clan,… ne serait utile en rien aux shinobis de son clan. Pour lui,… contribuer à la reconstruction du clan Uchiwa… tout en transmettant le Byakugan… est la seule chose qu'elle puisse faire pour son clan.

Asuma avait eu du mal à dire cela car, comme bon nombre des habitants de Konoha, il aimait beaucoup Hinata qui était sous-estimée par son père. Comme chaque membre de son clan, Hinata était née avec des pupilles spéciales. Toutes blanches, elles lui permettaient de voir très loin, tout autour d'elle et à travers les matières. C'était le Byakugan des Hyûga. Il servait bien sûr pour bon nombre des missions du village mais, il était très utile aussi en médecine et aussi en botanique. C'est pour cela que les femmes du clan Hyûga travaillaient à l'hôpital pour les diagnostics. Mais Hinata, elle, était spécialisée dans la botanique et pouvait voir les molécules présentes dans les plantes. Elle travaillait avec Ino, chargée de conserver la serre des Uchiwa qui contenait de nombreuses plantes utiles pour produire tous les médicaments nécessaires à l'hôpital. Toutes les deux étaient donc à la tête du département pharmaceutique de Konoha. Les deux jeunes femmes étaient très proches et Ino était ravie à la perspective d'avoir Hinata comme belle-sœur et avoir la joviale Ino comme belle-sœur rassurait Hinata qui était un peu effrayée à l'idée d'avoir le beau et mystérieux Sasuke Uchiwa comme époux.

Voyant le désarroi de sa fille, Asuma préféra aborder un sujet un peu différent.

- Sakura, j'ai quelque chose d'assez grave à t'annoncer. Je sais que tu en as assez d'entendre parler de ça, mais il faut que tu saches que Minato et Orochimaru sont en train de rallier les habitants de Konoha à leur parti. Le conflit armé est imminent et je vais combattre aux côtés de Minato. Je pense d'ailleurs que tu es au courant mais son fils Naruto t'aime et envisage de te demander ta main. Je ne serais pas surpris qu'il le fasse demain, mais ce choix n'appartient qu'à toi. Tout ce que nous désirons, ta mère et moi, c'est que tu hérites de cet hôpital et que tu le gères aussi bien que ta mère et ses aïeules.

- Mais pourquoi moi et pas Ayame ou Moegi ? protesta Sakura, qui avait séché ses larmes.

- Parce que tu es l'aînée et que c'est ton devoir. Par ailleurs, tes sœurs n'ont pas les qualités nécessaires pour prendre la suite de Kurenai. En parlant d'elle, je crois qu'elle arrive.

- Oui, je l'entends d'ici, mais c'est inhabituel chez elle de crier aussi fort.

Effectivement, la directrice de l'hôpital était en train de discuter assez violemment avec un des chercheurs de l'hôpital, Kabuto.

- Kabuto, tonnait Kurenai, je vous avais engagé pour trouver des techniques de guérison, mais vos expériences sont plus que douteuses : travailler ainsi sur des cadavres est malsain et vous ne m'apportez plus aucun résultat concluant depuis trois ans. Je vous avais donné une seconde chance, mais c'en est assez, je vous renvoie.

- Bien, madame, je comprends votre décision, répondit la voix calme de Kabuto, mais avez-vous bien conscience des conséquences de votre geste ?

- Foutez-moi le camp !

Kabuto ne se le fit pas répéter deux fois et partit calmement en direction de la rue. Pendant qu'il tournait les talons, Asuma avait rejoint son épouse afin de la calmer avant qu'elle n'entre dans la maison.

- Bonsoir, mon trésor, lui dit-il d'une voix suave.

- B'soir, ronchonna-t-elle.

Elle allait pour l'embrasser, machinalement, mais son mari n'avait pas l'intention de se contenter d'un bref baiser du bout des lèvres. Il savait pertinemment qu'un bon baiser, accompagné d'un câlin était un des meilleurs moyens pour calmer instantanément sa femme. C'est ce qu'il fit. Bien entendu, Kurenai répondit avec délices à ce tendre baiser. Lorsqu'elle fut bien détendue, le couple rentra dans leur maison, et fut accueilli par une dispute entre leurs trois filles. Il semblait qu'il s'agisse cette fois-ci de la tenue que chacune porterait à la soirée chez les Hyûga. En effet, Sakura, Ayame et Moegi s'entendaient très bien au point de partager certaines affaires comme des bijoux ou autres accessoires, mais quand il s'agissait de robes ou de chaussures, le niveau sonore augmentait très vite. Quand Kurenai demanda ce qu'il se passait, ce fut Moegi qui lui tomba dessus la première :

- Maman, tu sais bien, que c'est Sakura qui a les plus belles robes et elle refuse de m'en prêter une pour demain.

- Et moi, surenchérit Ayame, je voudrais lui emprunter ses escarpins, mais cette égoïste veut les garder pour elle.

Sakura, elle, se tenait à l'écart, attendant le verdict de sa mère qu'elle aimait et respectait tant.

- Allons, Moegi, les robes de Sakura sont des robes de femme. Elle a dix-huit ans, tu n'en as que treize. Tu n'as pas encore les formes qu'il faut pour remplir ces robes.

Moegi ouvrit la bouche pour argumenter qu'il suffisait de rembourrer avec du coton, mais sa mère la devança :

- Et il est hors de question de tricher! Tout le monde s'apercevrait de la supercherie et tu serais ridiculisée. Si tu le souhaites, nous irons demain t'acheter une robe neuve. Quant à toi, Ayame, tu ne fais pas la même pointure que Sakura, tu souffrirais le martyre si tu t'avisais de danser avec ses chaussures. Mais je t'autorise à m'emprunter une paire de chaussures, puisque nous faisons la même pointure.

- Mais c'est pas juste ! protesta Ayame. Moegi a droit à une nouvelle robe, pourquoi j'aurais pas une nouvelle paire de chaussures, moi ?

Kurenai soupira. Les disputes de ses filles étaient épuisantes à la longue, mais elles mettaient de l'ambiance dans cette maison et elle ne souhaiterait pour rien au monde les voir disparaître.

- Ta sœur cadette n'a qu'une seule robe de soirée et elle n'est pas convenable pour la soirée de demain. Quant aux chaussures, nous en avons suffisamment toutes les quatre pour ouvrir un magasin.

Cette phrase fit taire les filles qui, pour finir, se tirèrent la langue puérilement. Puis Temari s'avança vers la famille qui la logeait :

- Le dîner est bientôt prêt.

- Merci, Temari, répondit Kurenai en lui souriant. Je vais me rafraîchir et nous pourrons passer à table.

Pendant que Temari allait chercher Shikamaru pour le prévenir, Kurenai se dirigea vers sa salle de bains, suivie de près par son mari, à qui elle avait fait signe.

- Sakura avait l'air un peu morose. Quelque chose ne va pas ? lui demanda-t-elle tout en se lavant les mains.

- Bof ! Elle a appris pour le mariage de Sasuke et Hinata et ça l'a abattue.

- Il va pourtant falloir qu'elle s'y fasse, comme toutes les filles de Konoha qui courent après ce mec qui les snobe. Franchement, qu'est-ce qu'elles peuvent bien lui trouver ?

- Tu me demandes ça à moi qui suis un mec ?

- J'avoue, c'est bête ! Allez, descendons manger !

Le dîner se passa joyeusement. Il faut avouer qu'avec sept personnes à table, il y avait de l'ambiance. Temari et Shikamaru mangeaient à tous les repas avec leurs logeurs. La jeune femme était chargée de tenir la maison pendant que les autres travaillaient. Son caractère marqué lui avait permis de bien s'intégrer à la famille qui la traitait plus comme un membre de la famille que comme la bonniche. Elle s'entendait particulièrement bien avec Sakura, grâce à leurs caractères marqués. Elles partageaient de nombreux secrets, comme leurs béguins. C'est pourquoi Sakura était la seule dans tout le village à savoir que Temari avait craqué pour le beau brun qui vivait chez les Sarutobi et étudiait avec Kurenai. Ce dernier s'entendait bien avec Asuma, qui était le seul homme de la maison et qu'il considérait presque comme un père. Les deux hommes se soutenaient mutuellement, n'hésitant pas à aller s'isoler dans le pavillon secret qu'ils avaient installé dans un coin éloigné du parc. De même que Sakura et Temari, les deux hommes se confiaient leurs secrets. Et Asuma avait parfaitement compris dans l'attitude de Shikamaru que ce dernier était amoureux de Temari sans le savoir.

Après le dîner, Sakura aida Temari à faire la vaisselle, comme à son habitude. Les deux jeunes femmes savouraient ce moment de complicité quotidien, qu'elles ne cèderaient pour rien au monde. Cela leur permettait de parler de tout et de rien à l'abri des autres oreilles.

- Ca n'a pas l'air d'aller, Sakura ?

- C'est pas le top, en effet.

- Qu'est-ce qui se passe, raconte-moi tout.

- Ben, comment tu réagirais, toi, si tu apprenais que le mec dont tu es amoureuse est fiancé à une autre ?

- Pas très bien, mais je comprends où tu veux en venir. C'est Sasuke, c'est ça ?

- Bingo ! Il doit épouser Hinata Hyûga, tu te rends compte ?

- Ben, c'est plutôt une bonne nouvelle pour lui, ça. Hinata fera sûrement une bonne épouse.

- C'est normal que tu réagisses comme ça, toi ! Tu lui as jamais couru après, le seul qui t'intéresse, c'est…

- CHUT !!

- Relax, personne va t'entendre. Mes sœurs sont dans leurs chambres à choisir leurs tenues pour demain, ma mère est dans la bibliothèque en train de lire et les hommes sont allés faire leur balade du soir.

- On ne sait jamais. Alors, tu as enfin trouvé une raison pour oublier ce glaçon, avec ce mariage, non ?

- Non, je suis décidée à lui prouver demain à la soirée que je vaux beaucoup plus que cette Hinata.

- Je te déconseille de faire ça.

- Et pourquoi ?

- Sasuke n'a pas l'air du genre à vouloir se prendre la tête pour se dégotter une fille géniale pour l'épouser par amour. Tout ce que tu obtiendras, ce sera de te ridiculiser devant tout le monde demain soir.

- Tu me prends pour une idiote ou quoi ? Je vais faire ça discrètement, pas devant tout le monde.

- Il n'empêche qu'il va te jeter.

- Qui ne tente rien n'a rien.

Mais les paroles sensées de Temari ne pouvaient venir à bout de l'entêtement de Sakura. La blonde le savait très bien ; pourtant, il lui en fallait davantage pour la décourager de sermonner la rose. Quant à Sakura, même si elle n'en avait pas l'air, elle prêtait toujours à son aînée une oreille attentive. Malgré sa manie de toujours aller jusqu'au bout de ses idées, elle gardait les pieds sur terre grâce à Temari quant au succès de ses entreprises.

Du côté des deux hommes, ces derniers parlaient bien sûr du conflit et Asuma tentait encore une fois de convaincre Shikamaru de prendre les armes.

- Enfin, Shikamari ! Tu es un homme et, en tant que tel, tu dois combattre avec les autres ninjas !

- Certes, mais je n'ai pas été formé pour le combat et se lancer dans un tel conflit armé alors qu'un simple duel règlerait tout, je trouve ça galère.

- Bon, comme tu veux ! J'imagine que tu participeras quand même à ce conflit en continuant de travailler à l'hôpital ?

- Bien évidemment ! Kurenai aura besoin d'un maximum de main-d'oeuvre, j'imagine. Je pense d'ailleurs que Temari passera moins de temps à tenir la maison.

- Oh, est-ce bien dommage ! Elle trouvera moins facilement les lettres d'amour que tu écris sans oser les lui envoyer !

Shikamaru rougit puis détourna la tête en soupirant :

- N'importe quoi !

Le lendemain, Sakura s'occupa du mieux qu'elle put à l'hôpital, ayant hâte d'être à la soirée des Hyûga. Il n'y avait pas trop de patients en ce moment, mais Sakura, tout comme chaque personne travaillant pour l'hôpital, savait que cette période calme n'allait pas tarder à prendre fin. La jeune femme pouvait donc se permettre de bien s'occuper de ses patients, afin de ne pas trop penser à la soirée et d'éviter de laisser ses pensées vagabonder.

Deux heures avant la soirée, Sakura était dans sa chambre, en train de se préparer avec Temari qui devait la coiffer. Mais tout d'abord, elles s'affrontaient sur un problème de taille :

- Mais enfin, Sakura, cette robe est trop légère pour la saison ! Tu vas être malade !

- Je sais ! Mais si je veux conquérir Sasuke ce soir, je dois sortir le grand jeu !

Sakura portait une robe noire certes très élégante, mais dévoilant un peu trop certaines parties de son corps. En effet, tout son dos était nu, le décolleté était vraiment prononcé, la robe était attachée dans le cou, descendait jusqu'à ses pieds, mais fendue haut sur la cuisse droite, laissant toute sa jambe visible. Elle portait des sandales dorées, une fine ceinture en or autour de ses hanches et un long pendentif en or aussi habillait son décolleté. Temari, qui n'était pas invitée à la soirée, lui tendait une robe bustier rouge, avec un laçage dans le dos, plus couvrante mais tout aussi élégante et sexy, puisque moulant à merveille les formes de Sakura. Mais cette dernière restait ferme sur sa décision de porter la robe noire, quitte à passer pour vulgaire. Son amie connaissait très bien son caractère et savait que personne ne pourrait faire changer d'avis la tête de mule rose. Elle soupira donc tout en l'invitant à s'asseoir à sa coiffeuse.

- Alors, je te coiffe comment ? demanda la blonde.

- Faudrait quelque chose d'élégant et de simple. Elégant car c'est chez les Hyûga et simple pour casser un peu le côté tape-à-l'œil de ma tenue.

- Mais faut quand même que ce soit en accord avec ta tenue, donc, voyons… un chignon-banane et les mèches qui rentrent pas, je les boucle, ça te va ?

- Parfait ! s'exclama Sakura pendant que Temari se mettait à l'ouvrage.

Elle compléta sa tenue par de simples clous en or à ses oreilles et opta pour un maquillage léger : un léger trait sous les yeux pour souligner son regard et un coup de gloss à peine rosé sur ses lèvres. Puis elle rejoignit ses parents et ses sœurs dans l'entrée. Asuma portait un smoking, Kurenaï portait une robe rouge classique, les épaules couvertes par un châle blanc élégant, des escarpins rouges à ses pieds. Elle avait agrémenté sa tenue de bijoux en argent qui donnaient lui une touche particulièrement élégante et elle avait ses cheveux relevés en un chignon strict mais qui laissait tout de même s'échapper quelques mèches bouclées. Ayame portait une robe bustier bleu nuit du même modèle que la robe rouge que Temari avait suggéré à Sakura, des spartiates blanches et ses bijoux étaient tous composés de perles blanches. Elle avait opté pour une coiffure simple : ses cheveux lisses cascadaient sur ses épaules. Quant à la cadette, Moegi, elle portait une robe tube rose fuchsia, des escarpins noirs et des bijoux en perles noires.

Chacun voulut avoir son commentaire sur la tenue de Sakura, mais savait qu'elle ne changerait pas sa tenue d'un cheveu ou d'un fil. Pour éviter une conversation qui ne mènerait nulle part, Asuma dit donc :

- Ma fille, tu es superbe. Tout comme vous toutes ! Je suis vraiment heureux d'avoir la chance d'être entouré par autant de jolies femmes.

Cette phrase permit aux sœurs et à la mère de Sakura d'oublier leurs remarques sur la rose, puis toute la famille put partir pour le manoir Hyûga. Ils furent accompagnés jusqu'à la rue par Shikamaru et Temari qui étaient de garde à l'hôpital pour la nuit.

A suivre…

J'espère que ça vous a plu. Dites-moi ce que vous en avez pensé (j'en ai besoin pour la suite) via une review. Le prochain chapitre est en cours d'écriture.

A plus

Lara Timquogni