Auteur: Violette Poète

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Résumé: Tomber amoureux, c'est comme se faire renverser par une voiture.

Genre: Humour, anti-romance

Note: Pour tous ceux qui ont été amoureux, un jour

Prière de ne pas publier cette fic sans mon autorisation

Bonne lecture!

Mon accident de voiture

Prologue

La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie.- André Malraux.

L'amour, c'est comme se faire renverser par une voiture: quand on le voit arriver, c'est déjà trop tard et on est sûr d'avoir mal.- Moi.

Quand j'avais sept ans, j'ai foncé dans une voiture. C'est du moins ce que mes frères ont dits. Je n'ai compris que plus tard que c'était parce qu'ils s'étaient inquiétés pour moi. Je me suis moqué d'eux jusqu'à la fin du mois. Mais sur le coup, je n'avais pas envie de rire. Je l'ai vu arriver vers moi à ce qui me semblait être une vitesse folle. Mes jambes refusaient de me porter; j'étais tétanisée. Quand elle m'a heurté, j'ai volé dans les airs (sans le recours de la magie, malheureusement). J'ai atterri lourdement sur le sol et ma tête a violemment cogné le trottoir. Et à ce moment-là, les étoiles devant les yeux, j'ai pensé que ma vie ne serait jamais plus la même. Tout le monde me regardait et je me souviens de la peur affreuse et impitoyable qui me tenait. Puis, Papa est arrivée, m'a prise dans ses bras et m'a emmené chez Tante Fleur, qui était médicomage. Elle m'a soignée, m'a donné une potion à prendre en cas de vomissements. Et quand je lui ai raconté comment ça s'était passé, elle a souri, m'a aidé à me mettre debout et a dit cette phrase étrange:

« C'est bien, comme ça, tu sais ce qu'on ressent quand on tombe amoureux. »

Mais, j'avais trop mal, j'étais trop fatiguée et trop petite pour chercher à comprendre ce qu'elle avait dit. Ce n'est que, bien plus tard, que j'ai réalisé.


Chapitre 1: Mon amour

Avec tout ça, j'ai oublié de me présenter: Lily Potter, deuxième du nom; fille de Ginny et Harry Potter, sœur cadette de James et Albus; cinquième année dans la maison Gryffondor de l'école de sorcellerie de Poudlard. Et, accessoirement, amoureuse. Ne croyez pas que dès que je l'ai vu, j'ai su ou que, lorsque nos regards se sont croisés pour la première fois…

Non.

Ça m'est tombé sur le coin de la figure tout récemment, dans le train, alors que je discutais avec lui, Rose et Hugo. Il est resté quoi, avant de rejoindre ses amis, deux minutes, peut-être? Mais ça a suffit. Boum.

J'étais tombé.

Et encore, il m'a fallu une bonne semaine pour m'en rendre compte. Comprenez, c'était la première fois que ça m'arrivait, alors, c'est plutôt un record, non? Il paraît qu'Oncle Ron et Tante Hermione ont mis des années!

Bref. J'étais un peu paumé. Parce que je détestais ça.

Je détestais qu'il soit la première personne à qui je pense le matin, je détestais le guetter continuellement et je détestais que tous mes organes internes dansent la samba quand il était dans les environs. Désolée. Je mens pas.

Comme si ça ne suffisait pas, j'ai commis l'erreur ultime, le truc dans lequel tombe tous les débutants. Je l'ai dit à quelqu'un. Pas à mes frères, ni à quelqu'un de ma famille qui aurait été sous le sceau du secret. Même pas à ma meilleure amie, pour laquelle ç'aurait été pareil. Non. Je l'ai dit à une copine. Si c'est pas être gourde! Évidemment, elle l'a raconté; elle s'est même empressé de le raconter. À une vitesse effarante, tout le monde a été au courant. Mes frères, mes cousins, mon équipe de Quidditch et lui, bien sûr.

Lui. La honte. En plus, ce crétin avait l'air de trouver ça très drôle et souriait, content de savoir que si ça ne marchait plus avec sa copine, il s'en trouverait une autre, hyper facilement. Parce qu'il me l'aurait demandé, j'aurais accepté comme une conne. En plus, il n'est ni beau, ni grand, ni intelligent. À se cogner la tête dans les murs.

Sur ce coup, mes frères ont été supers, ils n'ont pas fait de commentaires déplacés, et par conséquent, personne n'en a fait (c'est tout de même utile d'être la sœur de James et Albus Potter, princes des Gryffondors et terreurs de Poudlard).

Et moi, j'ai fait la seule chose à faire. J'ai attendu que ça me passe. Et par Merlin. Ça a prit du temps.

Comptons deux semaines pour que ça m'arrive, ma révélation et mon humiliation; ce qui nous mène aux environs du quinze septembre. Donc ça a dû se dérouler mi décembre. Quatre mois. C'était long.

Plantons le décor, OK? Grande Salle. Bruits, conversations, révisions, petit dèj'. Moi devant une part de tarte à la mélasse, du thé et une gelée bleue. Suivant modérément tout ce qui se passe. La cuillère de gelée à mi chemin entre le bol et ma bouche. Mes yeux qui divaguent n'importe où. Mes yeux qui le voient. Mon cœur qui ne réagit pas. Mon estomac qui reste à sa place. Mon sang qui s'en fout. Moi qui suis libre.

Je me suis levé brusquement, les bras levés, en signe de victoire. J'ai essayé de quitter la salle, mais je ne tenais plus. J'ai hurlé « OUAIS!! » devant toute l'école, les profs, la directrice; et je suis sortie en sautant de joie. Le lendemain, j'ai reçu trois camisoles de force, mais je m'en moquais, j'étais libre.


Chapitre 2: Ma liberté

J'étais sur un nuage. J'avais toujours plus ou moins planifié ma vie en fonction d'un mari, de gosses. Ce qui laissait une marge pour quelque chose d'autre. Et pendant ces quatre mois, j'avais cherché quoi. Et là, je savais. J'explorerais le monde. Je verrais des vampires, des trolls. J'irai plus loin. Toujours.

Meredith, ma meilleure amie,ne partageait pas mon enthousiasme. Elle aimait aimer et être aimé. Elle ne peut pas vivre sans. Le sujet a fait alors l'objet de tensions entre nous. J'ai essayé de lui expliquer que je ne niais pas l'existence de l'amour, mais que c'était juste pas pour moi. Mais elle n'entendait que ce qu'elle voulait. Ce week-end là, je lui ai proposé d'aller à Pré-Au-Lard avec moi. Elle a refusé d'un ton pincé. Je m'y suis rendue seule, Rosie et Hugo révisait et la solitude ne me dérangeait pas au point de me jeter au milieu de la bande que formaient mes frères et leurs amis. J'ai flâné quelques temps, seule avec moi-même. Et au moment où je me suis rendue compte que j'étais folle, je sus dans quelle direction me tourner. Luna et George. Ils s'étaient installé à Pré-Au-Lard il y a quelques années. Luna dirigeait le Chicaneur, un journal des plus original, et juste à côté, George vendait des farces et attrapes. Leur appartement était au dessus de leurs boutiques. J'ai acheté le Chicaneur, discuté un peu avec ma tante, chatouillé Thalie, la dernière de mes cousines et passé voir George. Je n'hésite pas à dire qu'il ne m'aime pas beaucoup, mais je voulais que ça change. Lui et Luna sont dingues et j'avais besoin de conseils en la matière.

-Comment va Fred?, j'ai demandé.

La raison pour laquelle ça ne collait pas entre nous? Je ne le croyais pas quand il disait entendre la voix de son jumeau.

-Très drôle, marmonna-t-il.

-Je suis sérieuse. Ou plutôt je le suis pas. Ça dépend de comment on le prend. Tu comprends?

Il me regarda, comme me regardait tout le monde depuis peu.

-Ça va?

-Je crois que je suis folle., annonçais-je, fermement.

Et là, il sourit. Dans le mille.

-Il va bien. Mais il est étonné de te voir ici.

J'ai discuté quelques minutes avec eux et je m'apprêtais à sortir lorsque George me rappela.

-Tu veux des Bombabouses?

-Oh, merci, ça ira, je…

Après, je me suis dit que Fred devait être là, parce qu'au lieu de refuser, j'ai dit:

-Oh, ça peut toujours être utile.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je sortais, mon sac bourré plein de marchandises Weasley et Weasley. J'avais même dû lui jeter un sort pour l'agrandir. Mais les prix Weasley associé au tarif famille, ç'aurait été criminel de ne pas en profiter. Même si j'ai peut-être un peu exagéré.

Je suis allée au Trois Balais où je commanda une Bièraubeure et m'installa à une table en consultant ma montre. J'avais encore plus de deux heures devant moi. J'ai déplié le Chicaneur et me suis absorbée dedans. Je relisais un article fascinant sur une présence de Ronflaks Cornus en Irlande du Nord. Lorsque j'ai relevé la tête. Juste comme ça. Pour dénouer mes muscles. Pile devant moi, une grande scène d'amour se jouait. Pas du lèchage de glotte, ça, j'aurais pu le supporter, mais ça… Eurk. Du genre:

(Voix grave et inutilement basse):-Tu sais, je t'aime Brenda…

(Petite voix aigu d'excitation):-Oh, mais moi aussiiii, Steven.

Je me suis détournée, écoeurée. Et là, j'ai vu Scorpius Malefoy, une mimique dégoûtée sur le visage. On a chacun vu la tête que faisait l'autre et on a souri. Je ne le connaissais pas bien; après tout, il avait un an de plus et était à Serpentard. Mais il avait l'air d'être du genre solitaire. Au moment où je me demandais si je devais l'inviter à venir me voir, il s'est levé, verre en main et est venu s'installer en face, me cachant la vue désagréable de Steven et Brenda.

-Merci., soupirais-je.

-De rien. Personne ne devrait avoir à voir ça.

-Je suis bien d'accord.

Son regard baissa vers mon sac.

-Qu'est-ce que t'as là-dedans?

C'était un Serpentard et comme je m'en suis vite rendue compte, un paria. Je lui ai dit.

Et là, j'ai enfin commencé à me marrer. Il a un humour ironique, dérangeant, sarcastique, noir sans sucre ni lait. J'avais l'impression que même si on parlait pendant cent ans, je n'arriverai jamais à le cerner. Je n'ai pas essayé et avec son aide et celle de Fred et George, j'ai commencé à mettre Poudlard à farces et à attrapes.

Et les heures de retenue qui s'allongeaient. Et Rusard qui hurlait. Et ma renommée qui grandissait. Et mes frères qui, enfin, était fière de leur sœur.

Et moi? Moi, je rigolais. Comme une conne. Comme une folle. Et Scorpius aussi riait. Ça commençait à durer. C'était super. Mieux que ce que j'avais vécu, mieux que… Mieux que tout.

Noël passa. Puis le Nouvel An. Puis janvier. Puis ainsi jusqu'à mai et un week-end à Pré-Au-Lard.

Scorpius et moi nous étions installé sur le banc en face de chez Madame Piedodu et commentions les couples qui y passait. Puis le silence s'installa, plus personne n'osait approcher. On ne craignait pas le silence. Mais là, il fut… gênant. Scorpius était mal à l'aise et ça me déroutait. Et il parla.

-Écoute, tu vas trouver ça ridicule, mais je peux plus supporter ça. Je sais qu'on passe notre temps à s'en moquer, mais… (et là, je sus que notre amitié était finie) je t'aime.

Et meeerde…

Fin