Il y avait une table en chêne, marron , tirant sur le pourpre.
Elle était grande, et vêtue d'une nappe blanche elle semblait recouverte de neige.
Personne n'aurait su dire pourquoi il se trouvait là, lui-même ne savait plus très bien ce qui l'avait poussé à s'asseoir ici. Décidément, tout cela était abrupte.
Il y avait bien eu le cours de potion, puis le match de quidditch, mais...mais et après ?
Pourtant il était là, assis , les coudes posés, et elle riait.
De longs cheveux noirs, si longs, avaient-ils seulement une fin ? Oui bien sur...il y a toujours une fin, tout cela s'embrouillait. Il avait mal au ventre, son cœur battait, très vite, la chamade, plus vite encore. Il aurait préféré boire le thé et parler coiffure avec tu-sais-qui.
Mais la peur ne parle pas coiffure, pas plus qu'elle ne prend le thé.
Metus leva les yeux.
Elle le voyait, lui, ses cheveux blonds, son teint si pâle, ses coudes si fins.
Elle avança ses lèvres, et elle but.
Une douce saveur s'empara de sa langue, puis descendit dans sa gorge, et s'en fut sans demander son reste. Elle avait de la crème sur les lèvres, et Drago en fut étonné, mais il rit.
Cela aussi étonna Metus, d'ordinaire Drago ne riait pas, d'ailleurs pourquoi aurait-il rit ?
Soudain, son cœur se cabra, il aurait voulu se lever, tirer cette nappe trop blanche ! Courir loin ! Plus loin ! Trop loin.
-Tu es bien soucieux Drago, dis moi, es-tu malade ? Tu es si pâle, comme de l'ivoire..
J'aime beaucoup l'ivoire, c'est si blanc..comme la neige, comme cette nappe.
-Pourquoi suis-je ici ? .Cracha Drago.
-Tu es vraiment très pâle tu sais ! Dans votre monde il y a pourtant des sorts , des maléfices, des sortilèges, c'est très étonnant. D'habitude ils sont moins pâles, même quand j'arrive.
-Forcément, tu n'es pas très discrète..
-Pourquoi le serais-je ? C'est toi qui m'a poussé à venir !
-Pas du tout, tu aurais pus tout simplement m'ignorer, j'aurais pu me passer de toi Metus, j'aurais pus me passer de la peur... mais il va me tuer si je ne réussis pas. Soupira Malfoy.
-Oui, je sais, c'est ce qui m'a poussé à venir, et je suis là, tu n'es pas content je le sais...Bois ton chocolat, tu seras moins pâle, c'est si beau pourtant.
-Je n'en veux pas.
-Oui, tu as mal au ventre, c'est normal, ça fait toujours ça.. des fois ça fait pleurer, certains deviennent fous , mais ce n'est pas très drôle, je n'aime pas céder la place à Molestia, pas plus qu'a Dementia , alors, tu feras un effort , d'accord ? Les garçons ne doivent pas pleurer ! Molestia viendra sinon.
-Qui es-tu ? Tu me donnes mal au ventre...
-Mais voyons ! Je suis la peur...
Et ses longs cheveux noirs ne cessait de grandir.
