Titre du recueil : Avec ou sans le masque

Auteur : Deiya

Genres : très divers, mais toujours du yaoi

Disclaimer : Je le dis une bonne fois pour toute : Kamen Rider ne m'appartient pas.

1. Une chambre, la nuit... - Ren/Shinji (KR Ryuki)

Ren se retourna dans son lit, une fois de plus.

Le volume sonore des ronflements de son compagnon de chambrée l'empêchait de dormir. Etant donné qu'il partageait la chambre avec Shinji depuis pas mal de temps déjà, ce n'était pas un phénomène nouveau. Il s'y était peu à peu habitué et désormais le bruit ne le gênait plus. En général.

Un ronflement un peu plus bruyant que les autres lui fit définitivement perdre patience et, repoussant les draps, Ren se leva d'un bond. Il s'approcha du lit de Shinji, son oreiller à la main, prêt à étouffer la source de son incommodation dans son sommeil s'il le fallait.

D'un geste brusque, Ren écarta le rideau qui masquait le lit de son colocataire, et s'arrêta.

Comme il s'y attendait, Shinji était étendu sur le dos, littéralement vautré sur le lit, les draps ne recouvrant guère qu'une moitié de jambe. La bouche grande ouverte, un bras de chaque côté de sa tête, celui-ci dormait du sommeil du juste. Probablement suite à ses gesticulations nocturnes, son tee-shirt était remonté à mi-torse et Ren se surprit à remarquer que Shinji avait changé.

Shinji n'était plus le faible - voire pathétique - Rider qu'il avait rencontré quelques mois plus tôt. Et il ne s'agissait pas seulement de ses muscles abdominaux dont les contours étaient dessinés plus fermement qu'auparavant. Il s'était battu, il avait vu des gens mourir - des amis, des ennemis, des inconnus -, il avait dû faire des choix et remettre en cause leur justesse. Et parce que c'était un idiot, il trouvait encore la force de sourire.

Poussé par une impulsion étrange, Ren avança et tendit la main. Il avait soudainement envie de toucher le ventre nu de Shinji. Mais à peine eut-il effleuré la peau douce et chaude qu'il retira vivement sa main, comme brûlé.

Par chance, l'idiot continua à ronfler comme si de rien n'était.

Ren secoua la tête. Il avait vraiment besoin de sommeil.

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Ses chaussures à la main, Shinji entra dans la chambre, referma doucement la porte derrière lui et avança avec précaution dans la semi-obscurité. Rentrer en pleine nuit n'était pas dans ses habitudes et cette fois, son éditeur et ses collègues de travail étaient à blâmer. Ceux-ci avaient décidé d'un commun accord de fêter dignement les récents succès d'ORE Journal et, si Reiko-san s'était éclipsée comme par enchantement, Shinji n'avait pu faire autrement que les suivre.

Emporté par sa curiosité coutumière, il ne put s'empêcher d'aller jeter un coup d'oeil derrière le rideau qui masquait le lit de Ren. Il n'avait jamais vu Ren endormi. Qui sait quelle extraordinaire découverte il pouvait faire ?

Shinji examina Ren avec attention. Celui-ci était allongé sur le côté gauche, une main sous la tête, l'autre comme posée négligemment sur les draps à peine dérangés qui s'élevaient et s'abaissaient au rythme de sa respiration.

Scoop de l'année : Ren endormi ressemblait à... Ren endormi. Il n'avait l'air ni plus relaxé ni plus innocent ou quoi que ce soit du genre. Seulement c'était Ren ; Ren à la beauté sauvage, presque animale, et Shinji appréciait de pouvoir le contempler tranquillement sans s'attirer de remarque désagréable en retour.

Tch, pourquoi les mauvais garçons sont-ils si fascinants ?

Shinji alla se coucher sur cette pensée. A peine sa tête fut-elle posée sur l'oreiller qu'il se mit à ronfler.

Ren ouvrit les yeux. L'idiot était de retour.

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Shinji ronflait.

Rien de neuf là-dedans. Mis à part qu'il ronflait à moins de vingt centimètres de l'oreille de Ren.

Shinji ne dormait plus vautré sur le matelas mais sur Ren. La tête au creux de son cou, les bras autour de son torse, une des jambes de Ren prise en otage entre les siennes.

Et il ronflait.

Et Ren, étrangement, s'en fichait complètement.

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Shinji rentra avec une seule idée en tête : s'écrouler sur le lit, se blottir tant bien que mal contre Ren et dormir neuf heures d'affilées minimum. La dernière trouvaille de Reiko-san avait tenu toute l'équipe du journal éveillée jusque tard dans la nuit et, en y ajoutant la fatigue de ses activités de Kamen Rider, c'est à peine s'il tenait debout.

Il tituba jusqu'au lit de Ren, pour s'apercevoir au dernier moment que celui-ci était vide. Les draps n'étaient même pas défaits. Déconcerté et désappointé, Shinji mit quelques secondes à traiter l'information puis à décider que dans ces circonstances, il valait mieux regagner son propre lit. Toujours chancelant, il traversa la pièce dans la direction opposée avant de s'arrêter net.

Il écarquilla les yeux.

Lentement, son visage s'illumina.

Ren laissa échapper un grognement. Sans même ouvrir les yeux, il saisit Shinji par le poignet et l'attira vers le lit de ce dernier, sur lequel il était confortablement installé.

- Vire-moi ce sourire niais et viens te coucher...