Hellow tout le monde!

Voilà, ceci est une fanfiction (NOOOON?! Personne avait remarqué...)

BREF (comme on dit dans le métier).

Mais /!\ ATTENTION /!\, il s'agit d'une fanfiction un peu... particulière. Parce que même si vous la voyez actuellement sur mon profil (ou alors je ne sais pas ce que vous êtes en train de faire et je ne sais pas non plus où vous êtes, désolée vv) toute l'histoire a été rédigée... A quatre mains!

Et oui! Nous sommes deux à avoir écrit cette... "chose", allons-y pour l'appellation. Du grand n'importe quoi, mais comme nous sommes très fortes pour ça, pas de problème...

Donc voilà, les auteurs de ce texte sont... *roulements de tambour et surprise générale* MOI-MEME et petite00!

Je posterai sur mon compte mais nous sommes deux, c'est un fait. Donc pour tout ce qui touche à cette fanfiction, ne vous étonnez pas si petite00 vous répond à ma place, c'est autant son histoire que la mienne (mais je répondrai aussi, hein!). Par exemple (tout bêtement) pour les reviews (si reviews il y a! :D), ce sera un coup l'une, un coup l'autre.

C'est notre première fois à toutes les deux sur le fandom TMR et nous ne savons pas encore si le rythme sera régulier ou non (mais normalement, ça ne tardera pas étant donnée la motivation des troupes! X)). Pour moi, ça n'affectera pas mon rythme de parution sur mes autres fics (UCDA) qui resteront toujours prioritaires et hebdomadaires.

Note de petite00: Hello! Ici petite00 qui est plus que ravie de se lancer dans une fiction tmr surtout en aussi bonne compagnie ! Très heureuse d'écrire quelque chose d'un peu déjanté avec ma ficeuse un peu déjantée préférée. J'espère que vous aimerez autant lire cette fic' que j'ai aimé la co-écrire! Enjoy!


Minho courait.

Putain de merde.

Il avait complètement oublié que ce crétin de Newt débarquait dans la matinée avec ses affaires, sa tête de mec pas réveillé et sa bonne humeur habituelle.
Ironie, hein. Newt allait encore tirer une tronche de trois mètres de long quand il allait voir l'état de l'appartement.

Ce n'était pas vraiment de la faute de Minho, en fait. Thomas avait juste organisé une petite fête surprise hier soir, pour l'anniversaire d'un copain inconnu au bataillon, et ça avait fini en beuverie/orgie/bataille de polochons/rayez la mention inutile. L'alcool avait presque effacé la quasi-totalité de ses souvenirs, il se rappelait juste de Thomas en train de vomir par-dessus le parapet de la fenêtre, et d'un hurlement comme si la voisine du dessous, Brenda ou quelque chose comme ça, avait reçu son petit cadeau gluant.

Bon, après, elle ne s'était pas gênée pour monter dire ce qu'elle pensait du bruit qu'il faisait, et apparemment, de ce qu'avait pu en juger Minho, elle était restée dormir avec eux. Enfin, plus précisément, elle était restée dormir avec Thomas, dans le lit de Newt et collée à Thomas, pour bien faire.
Et Newt était à la gare du coin, en train de ronchonner tout seul sûrement, grognant sur le quai qu'on l'avait oublié et qu'il n'avait de véritable ami nulle part.
Minho courait très vite.

Après tout il n'aurait qu'à prétendre qu'il y avait des embouteillages n'est-ce pas? Newt comprendrait...

Mais bien sûr. Newt avait toujours été extrêmement compréhensif le matin à six heure après une nuit dans le train. Évidemment.
Puis Minho se souvint qu'il ne pouvait PAS y avoir d'embouteillages sur la rame de métro qu'il empruntait pour aller à la gare pour la simple et bonne raison que celle-ci était une ligne de métro. Il n'y a pas de voitures dans le métro.

Le cerveau embrumé de Minho (non, les médicaments n'ont pas assez de super pouvoirs pour faire disparaître une gueule de bois en moins de dix minutes) additionna douloureusement les éléments quand il déboula comme une fusée sur le quai numéro six. Pas de voiture égal pas d'embouteillage égal pas d'excuse à servir à Newt.

C'est à ce moment précis de son raisonnement digne d'Einstein que Minho se rétama lamentablement. Devant une paire de rangers. Une paire de rangers qu'il connaissait très bien. Et le propriétaire des dites rangers avait l'air légèrement énervé.

Oups, pensa Minho, c'était quoi déjà l'excuse pour Newt?

- Euh… Salut mon pote ? lança-t-il à tout hasard en se relevant difficilement.

La paire de rangers avait bougé. Maintenant, elle tapait convulsivement contre le bitume du quai, et lorsqu'il leva les yeux, il aperçut le corps que soutenait cette paire de rangers et surtout la tête qui appartenait à cette fameuse paire (de rangers).

- Minho, lâcha la voix on ne peut plus froide de Newt, les traits tirés et l'air du mec qui a bu une bonne douzaine de cafés pour rester éveillé dans le train. Minho.
Minho ne put s'empêcher d'acquiescer.

- Je sais. Mon prénom est très beaaaaAAAW ! Mais qu'est-ce que tu fais, bordel ?!

Le brun lévitait maintenant à vingts centimètres du sol, soutenu par une poigne de fer et deux yeux flamboyants. De rage plus qu'autre chose, d'ailleurs.

- Ecoute-moi bien, Minho. Je viens de passer dix putains d'heures dans ce fourgon infernal. J'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'ai mal au crâne. Tu m'as oublié sur le quai de gare. Et ne me dis pas que vous n'avez pas foutu l'appartement en l'air, je ne te croirai pas, je le vois à ta tête. Alors pas de vannes pourries tant que j'ai pas eu mon aspirine, c'est clair ?

Minho déglutit. Newt faisait peur, là, maintenant.

- OK. Je veux dire, se reprit-il en accusant un regard mauvais, c'est très clair !

Newt le reposa par terre.

- D'acc'.

Il semblait un peu calmé. Ouf. Minho se permit de souffler deux secondes.

- Dis-moi que t'es venu en voiture, je t'en supplie…

Minho lui offrit un pauvre sourire.

- Le métro et un peu de marche, ça te tente ?

Et c'est ainsi que Minho se retrouva 15 minutes plus tard dans une rame de métro qui sentait... le métro (c'est-à-dire tout un tas d'odeur pas agréables qui s'allient pour former un parfum...pas agréable) en compagnie de son meilleur ami, copain de crèche,de bac-à-sable et tout ce que l'on veut.

Meilleur ami qui semblait pour l'instant avoir simplement envie de l'égorger et de répandre son sang en sacrifice au dieu des aspirines dans l'espoir qu'un cachet miraculeux tombe du ciel.

Parce que, évidemment, il n'avaient pas trouvé de fichue pharmacie à la gare.

Vie de merde.

-Tu vas voir Newt, commença l'asiatique dans une piètre tentative d'ouverture de dialogue avec le grizzly qui lui faisait face, notre coloc' Thomas est vraiment un type cool. Il te ressemble un peu en fait, vous allez bien vous entendre.
Pas de réponse.

- J'm'en fous. Je comprends même pas pourquoi on est obligé d'avoir une troisième personne dans l'appartement.
Eh bah. C'était pas gagné pour la vie en communauté. Minho eu une petite pensée pour Thomas qui ne se doutait de rien, tranquillement allongé dans son lit entre Brenda ET Sonya.

Nul doute que si c'était la première image que Newt (le nerd maniaque) avait du brun celui-ci risquait d'avoir un réveil assez douloureux.
Ils descendirent de la rame dans un silence pesant. Il ne fallait pas chercher un Newt qui n'a pas eu son café avant huit heure. Alors adresser la parole à un Newt qui a passé la nuit dans le train et qu'on a oublié sur le quai de la gare à dix heure alors qu'il n'a visiblement pas bu assez de café équivalait à une tentative de suicide totalement stupide.

Et ça, après dix-sept ans (ce qui, pour un jeune de dix-neuf ans est une période relativement longue) Minho avait fini par le comprendre.
Après avoir traîné la valise de l'ours blond qui le suivait dans un bon nombre de rues pavées (seul désavantage d'un appart' dans le centre-ville) parce que "Minho tout de même je viens de passer la nuit dans un train à côté d'un bébé qui pleurait. Un bé-bé qui pleu-rait Minho.", il soupira de soulagement en arrivant devant l'immeuble. Avant de se souvenir que son appartement se trouvait au septième. Et qu'il n'y avait pas d'ascenseur.
Et merde.

Tout ça c'était la faute de Newt aussi! Il n'aurait pas pu faire comme tout le monde (c'est-à-dire lui et Thomas) et s'installer début juillet... Non il fallait que monsieur Newton parte au Mexique (au Mexique bordel!) Pour tout l'été dans le but de parfaire sa seconde langue et qu'il ne revienne que début septembre. C'est-à-dire une semaine avant la rentrée universitaire. La poisse.

Encore heureux qu'il soit quand même passé juste avant son voyage pour analyser les lieux, comme le maniaque typique qu'il était.

Minho dû s'y reprendre à deux fois avant de réussir à ouvrir la porte de l'immeuble, et encore, ce fut grâce à une bourrade qu'il donna dedans pour que les gonds puissent tourner qu'ils parvinrent à entrer.

- Je vois que personne n'a pensé à changer cette vieillerie pendant mon absence… soupira Newt derrière lui. Un jour, on restera tous comme une bande de tocards sur le pas de la porte, à devoir mendier aux voisines du dessous de pouvoir rentrer…

Minho ouvrit de grands yeux.

- Tiens, en parlant des voisines du dessous…

Newt fronça les sourcils (enfin, rectification : il fronça encore plus les sourcils qu'avant).

- Attends, tu vas pas me dire qu'il s'est vraiment passé quelque chose cette nuit ? Genre grosse fiesta bien arrosée et destruction totale de l'appartement ?

- Bah… On ne s'appelle pas tous Newt, comme qui dirait l'autre… OK, OK, j'arrête avec mes expressions pourries mais… Il faut juste que tu saches que c'est un peu le bazar là-haut.

Newt se figea tout à fait. Minho gémit en réponse. Oulah, ça sentait le roussi.

- Un peu « un peu » ou un peu « beaucoup » ?

- Un peu… moyen. Enfin, je veux dire, on n'a pas tout détruit quand même. Mais c'était pas loin.

Les yeux de Newt lançaient des éclairs. Minho le sentait venir : il allait saisir sa valise (qui pesait trois tonnes, soit dit en passant), la dresser au-dessus de sa tête et l'écraser sur lui (Minho hein, pas Newt lui-même).

Il se protégea instinctivement la figure puis, comme rien ne se passait, il rouvrit faiblement les paupières.
Rien à signaler.
- Euh… Tu ne vas pas m'assassiner sur place ?

Newt parut alors se réveiller. Comme si être dans une colère noire l'avait endormi sur place, ou quelque chose comme ça. Il n'y avait que Newt pour être aussi bizarre, et qu'on ne vienne pas dire à Minho ensuite que « bizarre » ne ressemblait pas à « bazar ».
Oui, il essayait de trouver des excuses bidons pour justifier le bordel plus haut et oui, c'était pitoyable.
Il reprit en se préparant au pire, rangeant la valise précautionneusement derrière son dos.

- Parce qu'en fait, si tu ne comptes pas m'assassiner maintenant, j'ai d'autres trucs à te dire…

Il enchaîna sans rien regarder autour de lui. Les yeux fermés, comme si ça passerait mieux s'il n'avait pas sous les yeux le visage congestionné de son colocataire grizzli et nerd.

- … d'autres trucs à te dire avant que tu ne piques une crise de Diva. Non que je te compare à une Diva, hein – tout le monde sait que tu chantes comme un pied ! –, mais bon, tu ne peux pas le nier, tu as un peu un caractère de mer… CREDI ! Je voulais dire, mercredi, on est mercredi !

La figure de Newt avait pris une telle expression quand Minho avait abordé son caractère que celui-ci n'avait pas pu s'empêcher d'essayer d'éviter la catastrophe éminente.

- Enfin bref, se maudit-il intérieurement, il faut que je te dise…

- QUOI ?! cria Newt qui commençait (légèrement) à s'impatienter.

Minho prit une très profonde inspiration.

- Thomasestdanstonlitavecdeuxautresfillesetc'estpasinnocentsituvoiscequejeveuxdire.

Newt lui lança un regard éberlué, toute trace de colère disparue.

- De quoi ? J'ai rien pigé. Tu peux répéter ?

OH. NON. Minho ne pouvait pas répéter ça. Il ne le pouvait pas, c'est tout.
Mais les poings de Newt qui se crispèrent soudain furent plutôt persuasifs.

- Thomasestdanstonl… Thomas-est-dans-ton-lit-avec-deux-autres-filles-et-c'est-pas-innocent-si-tu-vois-ce-que-je-veux-dire.

Il ajouta :

- M'oblige pas à répéter encore une fois.

Mais Newt avait bien compris. Il avait très bien compris même, à en juger par son expression faciale. Un mélange de fureur, d'ébahissement et de… de…
…Fureur.

Minho ne put pas l'empêcher de s'engouffrer dans la cage d'escalier à vitesse grand V, lui ayant préalablement arraché les clefs de l'appart au passage.
Et lui laissant la valise en héritage.

- Putain Newt ! hurla-t-il en s'emparant de la valise avec ses deux bras (et il faillit lâcher). FAIS PAS ÇA !

Mais il était trop tard. Le blond avait déjà disparu et avec lui, cette odeur de café et de sueur caractéristique du type qui a passé sa nuit à veiller dans un train.

L'odeur du prochain calvaire de Thomas.

Minho s'engagea à sa suite en jurant ses grands dieux que jamais, plus jamais il n'aiderait un ami à monter une valise, surtout pas s'il y avait sept étages à escalader quatre à quatre parce que votre coloc' actuel est en danger de mort éminente.

Lorsqu'il arriva enfin devant le palier, la porte était ouverte, béante comme la bouche affreuse d'un animal qui n'attendait qu'une chose, le gober tout cru et ressortir ses restes sous forme de petits osselets. Il avait peur, tout d'un coup. Peur de ce qu'il allait trouver à l'intérieur.

Abandonnant la valise sur le paillasson – qui de toute façon avait connu des jours meilleurs, couvert d'un mélange de chips et de coca –, Minho entra et jeta un coup d'œil circulaire aux dégâts occasionnés dans la nuit.

Le canapé du salon avait été renversé et était recouvert de plumes, les plumes du seul oreiller à plumes de l'appartement et ce seul oreiller à plumes était un cadeau qu'on avait fait à Newt pour ses neuf ans. Minho s'en rappelait comme si c'était hier, il était présent à l'anniversaire et avait quasiment soufflé les bougies à la place de son ami. Mais cela remontait à onze ans et ce qui comptait maintenant, c'était l'instant présent.

Comme le fait qu'un psychopathe-grizzli-et-nerd puissance dix hantait en ce moment même l'appartement. Bon, il n'y avait pas de cris d'agonie, c'était déjà ça.
Minho continua sa progression. Des paquets de chips déchirés traînaient au sol, juste à côté de la vieille lampe que Newt avait ramené de Colombie et des photos de leur première gueule de bois, devant un film d'horreur à treize ans. De vrais précoces.

La minuscule cuisine était inondée de coca et d'un liquide jaunâtre que Minho ne préférait pas identifier. Les placards étaient vides de nourriture, remplis d'oreiller et une odeur écœurante régnait dans les lieux.

Mais ce fut quand il se dirigea vers la chambre de Newt et accessoirement la sienne et accessoirement celle de Thomas qu'il vit le pire.
L'horreur.

On aurait pu penser qu'un ouragan s'était abattu sur la pièce. Des bouteilles aux contenus fantômes plus que variés jonchaient le sol, son propre lit était occupé par pas moins de cinq inconnus qui menaçaient de tomber d'un moment à l'autre, ce qui en soit ne le gênait pas sauf qu'un de ces crétins se faisait une joie de baver sur ses coussins avec un grand sourire niais. Passons. La commode de Thomas avait été entièrement retournée et ses fringues traînaient un peu partout dans la pièce (qui était la plus grande de l'appartement, il faut bien ça pour accueillir trois lits doubles et autant de bureaux et de commodes) ce qui, connaissant son léger côté fashion victim n'allait certainement pas lui plaire à son réveil...

Le concerné dormait comme un bien heureux sur le lit de son troisième colocataire, passablement peu habillé et encadré par Brenda (la voisine du dessous) et Sonya, une blonde que Minho avait repéré au début de la soirée. Dommage, il fallait croire que Thomas avait été plus rapide que lui. Les rideaux qui assuraient normalement une certaine intimité aux trois jeunes étaient tirés permettant d'avoir une vue d'ensemble sur cette scène apocalyptique. Mais le pire était à venir. Au milieu des ronfleurs étalés par terre faute de place se trouvait Newt. Newt qui avait actuellement la mâchoire aux niveau des genoux et des yeux ronds comme des œufs d'autruche ce qui cassait tout le sex appeal du beau blond. Et dieu sait qu'il en avait presque autant que lui, pensa Minho.

- J'arrive pas à y croire… souffla Newt d'une toute petite voix. J'arrive pas à y croire…

Minho, à sa grande bêtise, crut bon d'ajouter :

- Moi non plus…

Le menton du blond se releva aussitôt, pour que deux prunelles d'acier en fusion se rivent dans celles un peu perdues de Minho.

- Comment ça, « toi non plus » ?! Je te signale que t'étais là, toi, hier soir ! T'ETAIS LÀ ! ET TU M'EXPLIQUES OÚ T'AS DORMI ET COMMENT T'AS PU NE PAS TE RENDRE COMPTE QUE L'APPART ETAIT DETRUIT À CE POINT LÀ ?!

Le brun resta muet.

- J'en ai marre, se reprit Newt. Marre. Je rentre du Mexique déjà pas mal fatigué, je me coltine un train avec un bébé qui hurle toute la nuit, je ne trouve pas de café ni d'aspirine, on m'oublie sur le quai de gare et en plus ça… (il désigna la scène d'un mouvement de bras). J'en ai marre…

- Je… Désolé, Newt. J'ai dormi quelque part dans l'entrée et je me suis tout de suite rendu compte en me réveillant que j'étais à la bourre, alors j'ai foncé et j'ai pas regardé l'état de…

- Ne dis pas que c'est un appartement, s'il-te-plaît, le coupa son ami désespéré. Appelle-le comme tu veux – « désastre », « catastrophe » –, mais ne dis pas que c'est un appartement, ne dis pas que c'est l'appartement dans lequel on va vivre cette année

Il y avait une note de désespoir dans la voix de Newt. Minho ne put s'empêcher de ressentir un pincement au cœur et de se mordre la lèvre inférieure, fautif. Il avait lamentablement foiré, sur ce coup-là.

Lentement, comme pour amadouer un animal effrayé, il s'approcha de Newt et s'assit à côté de lui.

- Désolé…

Rien ne lui répondit.

Et désolé, il l'était.

Car il se doutait bien qu'une fois qu'il se serait repris Newt allait lui faire sa fête.

Pour l'instant celui-ci avait juste un air profondément désespéré collé à son visage, ce qui ne lui allait pas du tout, remarqua Minho. Quoiqu'il se garda bien de lui en faire la réflexion, mû par un instinct de survie miraculeux.

-Tu sais Newt je vais réveiller Thomas et virer tous ces abrutis et tu vas pouvoir reprendre ton ...

Il ne termina pas sa phrase car ledit Thomas lui envoya un des coussins de Newt, qui faisait jusqu'ici office de rescapé miraculeux, pour le faire taire.

Le dit coussin fut accompagné d'un gémissement lamentable, preuve s'il en fallait encore une que Thomas subissait les conséquences de ses abus de la veille. En gros il devait se traîner une gueule de bois mémorable.

A la droite de Minho un gémissement très semblable fit comme un écho dans la pièce.

Sauf qu'il ne provenait pas d'un énième soiffard. Non il devait plutôt venir de Newt qui semblait hésiter à éclater en sanglots pour pleurer la perte de son dernier oreiller qui avait malencontreusement atterri dans une flaque de substance-non-identifiée-que-Minho-n'avait-surtout-pas-envie-d'identifier et piquer une crise de nerf. Ou peut-être les deux en même temps. Au choix.

Minho jura.

- 'Tain Thomas ! J'suis pas là pour laver toutes tes erreurs non plus ! Va falloir que tu assumes un peu aussi !

Sur ce, le brun se leva d'un bond pour saisir le bras de Thomas qui pendait lamentablement du lit de Newt et le tirer d'un coup sec.

Thomas poussa un beuglement limite bovin. Il ne semblait pas vraiment apprécier son traitement, bizarrement.

- Gnnnnnn… Mal à la tê… m'pousse pas comme ça… t'fais quuwwoooAAAAH ?! BORDEL, MINHO ARRETE, J'VAIS ECRASER BRENDA LÀ !

Minho haussa les sourcils.

- Si tu veux mon avis, ce ne sera pas une grosse perte. Cette fille te colle autant qu'un chewing-gum, c'est dire…

- 'l'a bon goût pour un chewing-gum…

- Je veux rien savoir de votre nuit, Thomas. Aucun petit détail pervers. Maintenant lève-toi et va présenter tes excuses à Newt !

Thomas ouvrit subitement les yeux.

- De quoi ?! NEWT EST ICI ?!

Il n'eut pas besoin de le répéter deux fois, obtenant très vite confirmation quand un poing déterminé vint lui écraser la joue dans un bruit absolument repoussant.

Minho fit comme à son habitude. Il jura.

- Cette Brenda, demanda Newt avec un calme suspect, c'est bien la voisine du dessous n'est-ce-pas Minho?

Arrivé à ce stade l'asiatique tremblait presque dans ses chaussettes fictives.

- Euh... Ou… oui, Newt...

- Paaarfait.

Plus qu'étrangement Newt avait l'air assez satisfait.

Il se pencha sur le lit et commença à fouiller la jeune femme qui avait miraculeusement gardé son pantalon, sous les yeux d'un Thomas clairement toujours pas remis du choc du poing de l'anglais sur sa joue.

Autant dire que le beau brun qui avait réussi, la nuit même, à attirer deux jeunes femmes dans son lit ressemblait actuellement à un lapin pris entre les phares d'une voiture. Ou devant un grizzli, à voir.

Le blond se redressa enfin avec un sourire mauvais sur les lèvres, l'objet de ses recherches à la main.

- Newt? On peut savoir ce que tu comptes faire avec les clés de Brenda? demanda un certain asiatique suicidaire.

Le sourire satisfait de l'anglais s'agrandit encore:

- C'est bien simple, vous n'aurez qu'à lui dire que puisqu'elle semble avoir bien profité de mon lit cette nuit, je ne vois pas pour quelle raison elle ne me laisserait pas essayer le sien…

Minho se tourna vers Thomas et se rendit compte que ce dernier ne risquait vraiment pas de lui être d'une quelconque assistance puisqu'il dévorait actuellement Newt du regard, oscillant visiblement entre choc, perplexité et admiration.

Ouais. Newt faisait souvent cet effet aux gens la première fois.

-Sur ce, bonne nuit. Il me parait évident que lorsque je rentrerai, après avoir dormi bien entendu, cette abomination se sera comme par magie transformée en appartement. Et que mes oreillers seront à nouveau... des oreillers.

Puis le blond sorti de la chambre en claquant la porte, provoquant un concert de gémissements outrés de la part des loques qui s'y trouvaient.

Les deux garçons restants se regardèrent.

- Ferme la bouche Thomas, t'es encore plus laid que d'habitude...

- Je t'emmerde... Il est souvent comme ça?

- Oui. Mais actuellement ta plus grosse préoccupation devrait plutôt être "Comment tout ranger avant la fin de la sieste de Newt et comment expliquer à Brenda que non, elle ne peut pas rentrer chez elle". Ou un truc du style.

- Merde.

Les deux jeunes regardèrent le décor apocalyptique qui les entourait et poussèrent un long, long soupir.


- Mais puisque je te dis que non, c'est même pas la peine d'essayer !

Minho jeta un coup d'œil à sa montre d'un air d'homme d'affaire pressé. En fait, il analysait juste le temps global qu'il leur restait avant que Newt ne se décide à sortir de son nouvel appartement emprunté pour les découper en morceaux si le ménage n'était pas fait.

Environ quinze minutes, s'il ne se trompait pas. A force de côtoyer le blond, il avait fini par incorporer le temps de sommeil qu'avait normalement besoin son ami pour récupérer, et vice-versa. Ce n'était pas exclu qu'il se trompe dans ses estimations mais ça arrivait rarement.

En revanche, Brenda commençait sérieusement à lui monter à la tête.

- Je ne veux pas qu'un parfait inconnu squatte mon appartement ! Tu te rends compte, imagine si on te faisait la même chose !

Minho haussa les sourcils, perplexe et amusé en même temps.

- Exactement. T'as passé la nuit dans le lit de mon pote, il te rend juste la pareil…

Brenda parut sonnée quelques secondes puis quelque chose passa sur son visage, un mélange de colère et de honte.

Ses lèvres remontèrent en une moue boudeuse et elle pointa son index vers la poitrine de son interlocuteur, à l'endroit même où le petit cœur de Minho continuait sa course tranquille.

- D'accord, si tu vois les choses comme ça… Mais je vous préviens d'une chose alors : si jamais ton copain venait à me piquer encore une fois les clefs de mon appartement pour je ne sais quelle raison stupide, j'appellerai la police. J'avais l'autorisation de dormir ici, moi.

- L'autorisation ? ricana Minho. C'est Thomas qui t'as donné « l'autorisation » ? Il était bourré à peine la soirée commencée. Et on est trois dans cet appart' : j'avais mon mot à dire autant que Newt.

- Mais tu ne t'y es pas opposé, justement ! triompha la blonde en rejetant quelques mèches derrière son oreille. Tu n'as rien dit ! Et Newt n'était pas présent, il n'avait donc aucun droit ! Que Thomas soit bourré ou pas, ça ne change rien tant qu'il m'a dit que je pouvais rester !

Minho grogna.

- Il t'as pas laissé dormir gentiment à côté de lui, à ce que je sache… Vous avez fait des trucs. Tu fais souvent ça, d'ordinai…

Il ne put finir sa phrase, coupé par une magnifique gifle comme il n'en avait jamais reçu de sa vie.

- J'en ai assez ! Je vais virer ton pote de chez moi, qu'il le veuille ou non !

Et avant que le brun ait pu la retenir, toujours aussi hébété par la claque qu'il venait de se prendre, Brenda passa la porte de leur appartement pour disparaître dans les escaliers.

Et merde.

- THOMAAAAAS ! hurla-t-il pour prévenir son ami qui balayait et rangeait le plus vite qu'il pouvait. TA FIANCÉE VA REVEILLER NEWT ! PRESSE-TOI !

- C'EST PAS MA FIANC… QUOI ?! OH PUTAIN, IL RESTE LA CUISINE !

Et il fonça à la suite de Brenda, ressentant un profond ras-le-bol.

Pourquoi ? Ça semblait pourtant évident. Depuis qu'il s'était levé le matin même, vers six heures, il n'avait pas cessé de courir après des gens, de s'excuser auprès d'autres gens et de faire tout un tas de trucs auxquels il n'était absolument pas habitué. Comme enlever des traces de liquide non-identifié au sol avec un mouchoir (ils manquaient de serpillières), par exemple.

Mais là, c'était la cerise sur le gâteau.

Il courait après une fille survoltée et complètement frappadingue qui allait sortir du lit un mec grizzli/maniaque/nerd/concentré de nerfs en furie et… complètement frappadingue. Et il allait devoir tempérer le tout. Un vrai casse-tête.

Il passa le seuil de l'appartement de Brenda sans s'arrêter.

Les pièces étaient disposées exactement de la même façon qu'en haut, il n'eut donc aucun mal à trouver la chambre à coucher.

Et à tomber sur le pire spectacle qu'il lui eut jamais été donné de voir.

Brenda, allongée contre Newt avec un sourire rêveur et dégoulinant de niaiserie, et Newt, la tête légèrement incliné, toujours plongé dans un sommeil profond.

Limite si des cœurs ne sortaient pas des yeux de la jeune fille. Ecœurant (sans mauvais jeu de mots).

Minho ne savait pas quoi faire. Mais alors pas du tout. Il avait pourtant deux options très claires: laisser son ami dormir durant les sept minutes qu'affichaient encore son chrono et supporter ce spectacle abominable durant ce laps de temps ou réveiller Newt, se prendre un savon monumental, prendre le risque qu'il remonte avant que Thomas ait fini de nettoyer la cuisine (qui n'avait plus de cuisine que le nom) mais préserver sa santé mentale.

Ce choix cornélien ne s'imposa heureusement pas longtemps au pauvre brun puisque Brenda se chargea d'elle-même de réveiller le bel à l'appart dormant. Exactement comme dans le conte. Et Minho perdit définitivement sa santé mentale.

Son meilleur ami se faisait rouler un pelle par leur allumeuse de voisine. Et les bruits de salive étaient franchement atroces.

Ou du moins il l'étaient jusqu'à ce que Newt se réveille. Là, ce sont ses cris qui furent atroces.

-PUTAIN ! JE ME FAIS ATTAQUER PAR UN TRUC MUTANT BLOND !

Minho se plaqua les deux mains sur les oreilles, avant de comprendre ce qu'avait dit Newt. Avant de vraiment comprendre.

Alors – il ne put s'en empêcher – il explosa de rire.

Plié en deux, se tenant les côtes pour ne pas qu'elles sortent de sa cage thoracique tant ses hoquets étaient profonds, il ne parvenait même plus à voir le spectacle des deux pseudo-tourtereaux, un rideau de larmes lui bouchant la vision.

Il lui fallut quelques secondes de plus pour se remettre et, pendant ce temps-là, Newt avait pris la peine de se dégager de cette étreinte non désirée et de la bouche un peu trop aguicheuse de Brenda, laquelle n'avait pas semblé plus affectée que ça par son nouveau surnom.

« Truc mutant blond », c'était quelque chose quand même.

Elle doit vraiment avoir eu le coup de foudre, songea Minho en se redressant difficilement et en soufflant à fond.

Un bon fou rire, tiens, ça lui avait manqué. Il le sentait mieux maintenant.

- MINHO ! Ce tr… Elle m'a attaqué !

Un sourire nerveux vient éclairer les lèvres du brun.

- C'est bien, tu viens de réaliser qu'il s'agissait d'un spécimen humain de genre féminin. C'est déjà ça. Et non Newt, elle t'attaquait pas, ellet'embrassait. Je sais que ce genre d'interactions avec les gens t'es totalement inconnue, mais c'est comme ça que les gens font quand ils aiment très fort quelqu'un.

Newt avait les yeux exorbités, l'air de celui qui vient de survivre à une expérience de mort imminente.

- Minho, je t'en supplie, dis-moi que tu ne m'aimes pas très fort… gémit-il en s'écartant d'un bond.

Minho ne put s'en empêcher. C'était tout simplement trop dur pour lui, trop tentant, et il glissa sur la mauvaise pente comme sur du caramel fondant.

- Si Newt, on n'est meilleurs amis et je t'aime très fort

Et il lui sauta à la gorge, les lèvres en avant dans un baiser caricaturé et salivaire.

Newt hurla.

Brenda hurla.

Minho embrassa tout ce qui passa à sa portée.

Enfin, il le fit jusqu'à ce que quelque chose de très lourd lui écrase la tête et ne l'assomme. Les derniers mots qu'il entendit furent "folle" et "batte de baseball"…


Voilà donc le premier chapitre! Qu'en avez-vous pensé?

Merci à tous ceux qui ont lu jusqu'au bout (c'est dur, hein?XD) et peut-être à une prochaine fois! ;)

WP et petite00