Bonjour à toutes et à tous! Me revoilà en plein milieu des vacances de Noël, parce que Klaine m'inspire définitivement plus que mes révisions de partiels.
Dans un style plus léger que ce que j'ai pu écrire avant, si vous avez peur de faire une indigestion de guimauve et de clichés, ceci n'est pas pour vous. Mais bon, un peu de douceur dans ce monde de brutes ne peut pas faire de mal.
Je publierai très régulièrement, puisque j'ai déjà fini cette petite fiction.
Bonne lecture.
P.S.: J'ai fait une petite liste de mes inspirations musicales à la fin, liste non exhaustive et non essentielle. Mais ç apeut toujours servir. :)
P.S. 2: Je n'ai rien contre le style vestimentaire des rockeurs ou contre leur musique. J'en écoute moi même. Juste pour éviter de me prendre des cailloux. :P Je m'imagine juste être dans la peau de Kurt.
La vie ne se comprend que par un retour en arrière, mais on ne la vit qu'en avant.
Søren Kierkegaard.
-Rachel, il n'est pas question que j'aille à un concert de Blast !
Voilà mon mantra depuis maintenant une semaine. Une semaine durant laquelle ma meilleure amie n'arrêta de me harceler pour que j'aille à un concert. De rock ! Comme si moi, j'allais aller me mêler à une foule suante et braillarde. Il n'en est pas question !
-Mais Kuuuuurt, me supplia t-elle, ses grands yeux bruns brillants de larmes.
-Non.
Rachel et moi partagions un appartement depuis notre arrivée à New York. Nous nous étions rencontré au lycée, mais les premières années, elle m'exaspérait, et je lui étais indifférent. Puis le Glee Club nous a finalement réunis, et nos rêves d'évasion allant vers la même ville, nous sommes partis ensemble dans la grosse pomme, quittant la ville sans intérêt de Lima.
-S'il te plaît !
Depuis quelques mois, elle s'était découverte une nouvelle obsession : le groupe de rock Blast, montant sur la scène indépendante, et faisant parler de lui un peu partout dans la presse spécialisée. Et elle s'est transformée en furie quand elle a appris qu'ils donnaient un concert à New York. Et depuis que ces pères, pleins de bonnes intentions, lui avaient offert des places, elle ne me lâchait plus.
-Je te laisserai me relooker !
Même cet argument pour le moins efficace ne pourrait parvenir à me faire changer d'avis.
-Je ferrai la cuisine pendant un mois !
Argument déjà servi sous de multiples formes. Inefficace. Elle est incompétente en cuisine.
-Je ne viendrais plus jamais faire mes soirées romantiques ici.
Cet argument par contre, elle ne me l'avait jamais sorti.
Rachel a un petit ami, plus précisément mon demi-frère, Finn, dont la mère s'est remarié avec mon père pendant notre avant dernière année de lycée. Leur relation ressemble étrangement à un soap opéra, amenant généralement autant de rupture que de réconciliation sous l'oreiller, pour mon plus grand désarroi.
Et c'est ce petit argument à la con qui va me faire y aller. J'ai toujours été sensible au chantage...
-Plus jamais ?
-Oui !
-D'accord, acceptais-je finalement, après avoir poussé un soupir s'entendant au moins jusqu'en Chine.
-Merciiiiii !
Soupirant une nouvelle fois, je me mis à fixer mon assiette vide, comme si la vaisselle allait se faire comme par magie.
Et voilà comment je me suis retrouvé dans une salle underground de la ville, à écouter les groupes tous plus désagréables les uns que les autres, surjouant le côté ''je suis rock et le monde s'est de la merde'', avec une variante pour l'un des groupes, où le mantra semblait plutôt être ''le monde c'est de la merde et je vais me trancher les veines''. J'aime le mélodrame, mais là c'est quant même risible.
L'animateur s'avança sur scène, tandis que les membres du groupe quittaient la scène en saluant le public. Autour de moi, que des gens vêtus de noir, de chaînes à gros maillons pendantes à la taille et de bottes montantes. Totalement dépassé... Leurs cheveux étaient teintés en noir corbeau, ou en blond platine, pour ceux qui voulaient être rock, mais trop non plus. Poussant un soupir qui passa inaperçu dans le brouhaha, je me mis à observer les alentours, tentant de passer le temps.
L'animateur annonça le groupe suivant. Rachel se mit à hurler, comme tous les gens qui m'entourait. La salle devint subitement noire, et les cris augmentèrent encore de volume. Si je ne finissais pas sourd à la fin de la soirée, je remercierais je ne sais quel dieu pour avoir préservé mon intégrité physique et mentale.
Les projecteurs se rallumèrent, et j'aperçus alors quatre personnes, debout sur scène, chacune avec son instrument. Deux guitaristes, un bassiste, et une batteuse.
Rachel avait tenu à arriver tôt pour qu'on soit devant. Ce qui faisait que les mouvements de foule nous poussèrent contre les barrières. Manquant de m'étaler sur les barrières comme un crétin, je posai mes deux mains et repoussai vers l'arrière, tout en fusillant Rachel du regard. Elle me répondit par un sourire.
Une jeune femme vint compléter le quatuor, un micro à la main, et saluant le public à renfort de grands cris.
-Bonsoir à tous, on est les Blast !
Et les cris redoublèrent d'intensité. Le meurtre pour légitime défense est-il autorisé ? L'un des guitaristes commença à jouer (1), et les cris diminuèrent un peu.
La chanson n'était pas si mal en soi, je dois le reconnaître. Néanmoins, l'ambiance moite commençait sérieusement à me taper sur le système.
Pour penser à autre chose qu'aux êtres braillards qui se tenaient derrière moi, je me mis à détailler les membres du groupe.
Le bassiste était visiblement grand et fin, son corps athlétique mis en avant par une tenue ajustée. Noire, évidemment. Ses cheveux, noirs pour changer, semblaient être naturellement de cette couleur, ce qui était rare dans le secteur. Les traits de son visage laissaient supposer une origine asiatique. Ses yeux foncés fixaient le public, et ses doigts semblaient dotés d'une vie propre, puisque le musicien paraissait être plus occupé à observer le public qu'à vérifier si il grattait les bonnes cordes.
L'un des guitaristes semblait être le dragueur de la bande. Plus occupé à faire des clins d'œil aux filles qu'à s'occuper de son instrument, il paradait au milieu de la scène, une veste en cuir sur les épaules, et des rangers mal lacées aux pieds. D'après les cris qui provenaient de mon dos, il semblerait qu'il soit bien apprécié par le public féminin de la salle.
Le public masculin ne devait pas être jaloux. La chanteuse avait tout du cliché rock. Des cheveux d'un rose barbe à papa de très mauvais goût, un bonnet en grosse laine noire, un T-Shirt gris et large couvert par une veste noire, une jupe également noire et courte, des collants opaques déchirés, et des bottes montantes à lacets. J'imagine que sans ce look tout droit sorti des années 80, elle serait une magnifique jeune femme. Rien que son visage suffisait pour savoir qu'elle a du charme à revendre.
Quant à la batteuse, elle avait l'air tout aussi séduisante, du peu que je pouvait en voir. Son air latino lui conférait un charme fou. Les deux femmes ne pourraient pas être plus différentes, puisqu'à première vue, seule la batteuse avait abandonné l'idée de s'habiller de fripes tout droit sortit des cartons de ses parents.
La chanson se termina, et les cris redoublèrent d'intensité, pour mon plus grand déplaisir. La fille aux cheveux roses se mit à parler, mais je ne l'écoutais pas, tentant d'écarter la blonde qui se tenait à ma gauche. Elle me jeta un regard d'excuse avant de se remettre à sauter, tentant d'attirer l'attention du groupe.
Me retenant de l'assommer, je maudis Rachel de m'avoir fait quitter mon lit pour CA...
La chanteuse quitta le devant de la scène pour aller s'asseoir devant un clavier resté dans l'ombre jusque là. Le guitariste s'avança devant le micro, et le second guitariste se positionna devant un second micro. Juste devant moi. La seule remarque qui me traversa la tête était que ses rangers étaient très propres, ce qui était en soi en bon début.
La batteuse commença un nouveau morceau (2), rapidement rejoint par l'un des guitaristes et le bassiste. Le guitariste se mit à chanter, et à jouer de la guitare en même temps. Tout en trouvant le temps de faire des clins d'œil suggestifs à l'assistance. Visiblement, la chanson était appréciée par le public, et par Rachel, qui se mit à pousser des cris qui me firent m'interroger sur son état mental.
Le second guitariste se mit à jouer, et je le détaillai.
Il semblait plus froid que les autres, mais ça devait sûrement être un masque. Ses cheveux bruns et bouclés partaient dans tous les sens et auraient mérité une coupe de cheveux de toute urgence. Son visage hâlé était illuminé par ses yeux à première vue noisette. Sa tenue, vous l'aurez deviné, noire, était néanmoins très seyante.
Les paroles de la chanson parvinrent à mes oreilles, et je ne pus m'empêcher de me retourner vers Rachel. Qui m'ignora complètement. Les paroles étaient complètement sexuelles, et les voix suaves des chanteurs faisaient bouillir les estrogènes des jeunes femmes de la salle.
Il fallait le reconnaître, le second guitariste était quant même vraiment sexy. Sa voix donnait des frissons. Et pas seulement parce qu'il chantait comme un dieu.
Chassant de mon esprit les images complètement déplacées qui venaient d'apparaître, je levais les yeux vers la fille aux cheveux roses qui jouait sa partie piano, accompagnant les voix des deux hommes.
La chanson se termina rapidement, à mon plus grand... plaisir ? Et les cris reprirent de plus belles. Un mouvement de foule me fit une nouvelle fois percuter de plein fouet les barrières. Sauf que cette fois, je n'eus pas le temps de repousser, ce qui me fit me plaquer contre la barrière. Passablement énervé, je tentai de me remettre droit, donnant sans le vouloir des coups dans tous les sens. Rachel allait mourir. Soit écrasée contre cette barrière dans cette salle crasseuse et puante, soit après, pour m'avoir imposer cette torture.
Les deux guitaristes s'écartèrent, et je pus enfin voir autre chose que les rangers du guitariste n°2. A ma grande surprise, la fille aux cheveux roses ne se ré-avança pas. Elle resta à sa place.
La batteuse tira un micro vers elle, et commença à parler au public. Puis la pianiste lança le morceau (3), et un roulement de batterie lança vraiment le morceau. La batteuse se mit à chanter tout en continuant à tenir son rythme.
Les deux filles chantaient, leurs voix s'accompagnant plutôt bien, bien que totalement différentes.
Seule avec la basse, la latina continua à jouer, puis le morceau reprit de plus belle.
Les paroles me firent sourire amèrement. Rachel me percuta, me faisant perdre mon équilibre et percuter à mon tour la blonde à ma gauche. Je lui fis un sourire d'excuse qui sembla suffire, puisqu'elle garda son sourire et tourna à nouveau son attention sur le groupe.
J'en ai marre... Pour m'occuper je reprends mon examen du physique des membres. Ou plutôt du guitariste n°2. Sa mâchoire carrée était couverte d'une barbe de trois jours. Son sourire faillit impliquer ma mort prématurée.
Complètement perdu dans mon examen approfondi, je ne m'aperçus pas de la fin du morceau, ni de leur succession à un rythme effréné.
Puis il y eu une pause, durant laquelle je pus me reposer. Le calme s'était fait dans la salle, et plus un son ne sortait des immenses baffles. Les musiciens avaient tous quitté la scène, sauf le guitariste n°2, qui s'était installé face au piano. Le reste de la scène était plongée dans le noir, et un unique projecteur illuminait le visage du musicien.
Rachel se pencha à mon oreille et m'expliqua.
-C'est Blaine, m'expliqua t-elle.
Je hochai la tête. Comme si cela expliquait pourquoi tout le monde venait de se taire subitement. Non pas que cela me déplaise...
-C'est la seule chanson qu'il chante tout seul. Et à chaque fois que je l'entends, j'aurais presque voulu être un mec.
Je la fixai sans comprendre.
-Il est notoirement gay. Maintenant chut...
-Mais...
Rachel ne m'écoutait pas. Alors je me tus et me tournais vers la scène. Seul sur le devant de la scène, le dénommé Blaine fixait son public, un sourire gêné aux lèvres.
Le morceau commença (4). Le silence de la salle était quasi religieux.
Hey Dad look at me
Think back and talk to me
Did I grow up according to plan
And do you think I'm wasting my time
Doing things I wanna do
But it hurts when you disaprove all alone
And now I try hard to make it
I just wanna make you proud
I never gonna be good enough for you
Can't pretending that I'm alright
And you can't change me
Ce que vient de me dire Rachel me revient en mémoire. Gay. Les paroles de la chanson prirent tout leur sens. L'ambiance de la salle était tout de suite beaucoup plus intimiste. Blaine et son piano. Réussissant à faire renifler une salle pleine à craquer de gens vêtus de chaînes, arborant des piercings sur des parties plus ou moins improbables, et se faisant faire des tatouages partout juste pour faire ''style''.
Cause we lost it all
Nothing last forever
I'm sorry, I can't be perfect
Now it just too late
And we can't go back
I'm sorry, I can't be perfect
Je tapai l'épaule de Rachel, qui repoussa ma main. La blonde à ma gauche alluma un briquet, rapidement imitée par tout le monde. Quel dommage, je n'ai pas de briquet... Ironique. Rachel me donna un coup de coude dans les côtes et m'ordonna d'un regard d'arrêter de m'agiter et de soupirer. Je me concentrai sur la chanson.
La foule avait l'air subjuguée par Blaine.
I try not to think
About the pain I feel inside
And you know you use to be my hero
All the days you spend with me
Now seems so far away
And its feels like you don't care anymore
And now I try hard to make it
I just wanna make you proud
I never gonna be good enough for you
Can't pretending that I'm alright
And you can't change me
Légèrement perdu et complètement à côté de la plaque, je préférais garder le silence, et profiter du calme relatif de la salle. Je fermai les yeux, écoutant attentivement les paroles et profitant de la voix douce et grave du chanteur.
Cause we lost it all
Nothing last forever
I'm sorry, I can't be perfect
Now it just too late
And we can't go back
I'm sorry, I can't be perfect.
Rachel prit ma main et se mit à osciller de droite à gauche m'entraînant avec elle. La blonde à ma gauche m'imita, et finalement, tout le monde finit par nous imiter, les briquets allumés. Et après on ose dire que les comédies musicales, c'est théâtral ? Ils en ont de bonnes, les rockeurs, aussi.
Nothing gonna change the things that you said
Nothing gonna make this right again
Please don't turn your back
I can't believe
It's hard just to talk to you
But you don't understand
Les yeux du chanteur étaient brillants, et Blaine chantait visiblement avec son cœur. Je ne pus que me sentir ému. Rachel aussi avait les larmes aux yeux, et la blonde à ma gauche aussi. Je crois que tout le monde est dans le même état.
Cause we lost it all
Nothing last forever
I'm sorry, I can't be perfect
Now it just too late
And we can't go back
I'm sorry, I can't be perfect
Pour le dernier refrain, le second guitariste, le bassiste, la chanteur aux cheveux roses et la batteuse réapparurent et accompagnèrent Blaine, faisant de l'ensemble un chœur homogène et doux, à l'inverse de tous les autres morceaux que j'avais entendu jusque là.
Puis le morceau se termina, et un silence admiratif se maintint quelques secondes, puis un tonnerre de cris et d'applaudissement le brisa. Et je dois admettre que j'en faisais parti.
Les projecteurs éclairèrent de nouveau toute la scène, et les musiciens reprirent leur place initiale. La fille aux cheveux roses retourna face au micro principal, tandis que Blaine reprenait sa guitare. Il commença le morceau.
On était revenu aux sons saturés et à la batterie puissante. Le repos de mes oreilles était terminé.
Le temps de la dernière chanson vint enfin. Je dis enfin pour mes oreilles, parce que sinon je me suis laissé prendre au jeu de celui qui crie le plus fort. J'ai pris goût... Ahhh !
Autant le reste du concert faisait vraiment professionnel, autant la dernière chanson vira rapidement au grand n'importe quoi. Ils finirent le morceau par une espèce d'improvisation bancale, qui fit rire le public, et qui fit pleurer mes oreilles.
Le public en redemandant encore, ils revinrent pour deux rappels, avant de définitivement quitter la salle. Les applaudissements furent longs à s'éteindre complètement, et finalement, après dix bonnes minutes, Rachel accepta que l'on quitte la salle. Ma veste sentait la fumée de cigarettes, la sueur et le parfum bon marché de la blonde, que j'avais perdu de vue. L'air frais de l'extérieur me fit frissonner. On se dépêcha de rentrer dans notre appartement de Bushwick. Le temps de métro me sembla durer des heures. Rachel elle était sur son petit nuage, retraçant chacune des minutes du concert, répétant encore et encore les mêmes choses. Si je n'étais pas aussi éreinté, je l'aurais abandonné sur le bord de la route.
Finalement, après une douche bien méritée, et surtout obligatoire, je me glissai sous les couvertures, tandis que Rachel, qui était sous la douche, chantait la chanson de Blaine. A sa voix se superposa celle du chanteur, et je m'endormis avec l'image de Blaine me chantant une chanson, rien que pour moi...
1. Pressure de Paramore.
2. Lying Is The Most Fun A Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off de Panic at the disco.
3. All the thing she said de T.A.T.U.
4. Perfect de Simple Plan.
