CHAPITRE 1
ROBIN

« Voleur un jour, voleur toujours ! » un leitmotiv qui ici à Storybrooke ne se portait plus avec fierté comme c'était le cas dans son monde d'origine. Robin qui n'avait de cesse de porter son code d'honneur, qui ne ménageait pas ses efforts pour s'acclimater comme le faisait la plupart des nouveaux arrivants, Robin qui se pliait aux règles de cette nouvelle contrée et qui exhortait à ses hommes la même retenue. Ce même Robin patient et aimable au possible, dû se rendre à l'évidence, malgré la bonne volonté, il était et demeure un voleur aux yeux de certaines personnes. De ce fait, il était logique (selon ces mêmes personnes) de penser qu'il subsistait un lien entre la recrudescence de vols frappant la ville depuis peu et la présence des Merry-Men hors du centre-ville. Après tout, quand on a rien à se reprocher, l'on ne choisit pas la forêt comme lieu d'habitation. À moins bien sûr que les Merry-Men ne soient pas du genre « sociables » et préfèrent de ce fait, ne pas se mêler à la populace. Ou alors peut-être que nous nous laissons charmer par les « on dit », par les racontars, les rumeurs, ces paroles infondées pour la plupart, qui polluent le débat, si débat il y a. Mais plus encore, peut-être (sûrement) que notre façon de penser est dominée par un jugement, une opinion formée à l'avance selon certains critères personnels qui orientent en bien ou en mal les dispositions d'esprit à l'égard de la personne que l'on vise par notre jugement. En d'autres termes, il est fort à parier que ce pauvre Robin de Locksley soit la cible de quelques préjugés.

Marchant dans la rue, l'archer n'avait de cesse de ressasser les diverses confrontations qu'il avait pu avoir aux cours de ces derniers jours. Les habitants de Storybrooke ne se montraient pas tendres, du moins une partie. Par chance, l'autre partie se montrait plutôt bienveillante avec ceux que l'on nommait « les nouveaux arrivants » Une partie dans laquelle Robin retrouvait de vieilles connaissances telles que Blanche-Neige et ses compagnons. Le récent conseil municipal, auquel le prince des voleurs n'avait évidemment pas été convié, avait d'ailleurs permis aux défenseurs des « Merry-Men » de se faire entendre, à défaut d'écouter les concernés. Mais le mal était fait, les préjugés bien enracinés dans l'inconscient collectif avaient eu raison de la bonne foi des défenseurs et des présumés coupables. Robin l'ignorait encore, mais il n'était pas au bout de ses surprises. Continuant à marcher tranquillement, l'archer prit la direction de la Mairie. Sans trop savoir pourquoi, il avait dévié de sa trajectoire et c'est lorsqu'il vit la Mercedes noire se garer près de l'édifice qu'il comprit pourquoi le hasard l'avait mené jusqu'ici. Elle sorti de la voiture, cet indéfinissable « elle » qui vrillait le cœur du beau voleur. Parée de son tailleur et de cette supériorité dans la démarche, Regina pénétra l'intérieur du bâtiment. Par chance, elle n'avait pas vu Robin, une chance que le beau blond comptait bien saisir.

À son tour, il pénétra l'édifice et se retrouva face à une jeune demoiselle pourvue d'une coupe de cheveux pour le moins excentrique. Il demanda à voir Regina. La jeune demoiselle lui demanda son nom « - Robin de Locksley » Consciencieuse, elle lui demanda aussi s'il avait un rendez-vous, ce par quoi Robin répondit non en ajoutant juste « -C'est pour les habitations dans la forêt » La demoiselle se leva et s'éloigna de la réception pour aller prévenir Madame le Maire. Elle revint quelques secondes plus tard en faisant savoir à l'archer qu'il pouvait y aller. Le pas lourd, cherchant ses mots, Robin prit la direction du bureau de Madame le Maire. Il s'arrêta devant la porte, prit une grande inspiration. Le rideau venait de se lever et c'est tout sourire que l'ancien archer fit son entrée.« -Bonjour ! J'espère que je ne vous dérange pas ! » tenta-t-il légèrement intimidé. Il était loin de se douter de ce que la suite des événements lui réservait, une chance…