Il en avait assez, de cette vie. Assez ne pas trouver sa place. Assez d'être plus supérieur et plus inférieur que les autres à la fois. Assez de vivre chaque jour la même chose, de voir chaque jour les mêmes gens, d'entendre chaque jour les mêmes phrases. Assez de n'être aimé par personne d'un amour véritable. Assez de ne pas pouvoir faire de grandes choses car ce n'est pas ce que le monde souhaite. Assez de se faire rejeter. Assez de ne pas trouver ses mots quand il veux parler et ses phrases quand il veut écrire. Assez de faire ses fautes qu'il aime tant faire et que tout le monde critique. Assez d'être le seul qui n'obéit pas. Assez de ne pas montrer son vrai caractère de peur que les autres ne le craignent encore plus. Assez de ne pas pouvoir parler lorsqu'il en a envie. Assez de ne pas avoir des bras pour le consoler et l'entourer lorsqu'il en a besoin. Assez que les autres n'entendent pas ses plaintes et ne voient pas la souffrance qui se cache derrière son sourire. Assez de ne plus voir la différence entre le rêve et la réalité. Assez que personne ne le comprenne. Assez que l'on ne l'accepte pas car il est différent. Assez de ne pas être apprécié à sa juste valeur. Assez d'avoir perdu les pays qu'il avait conquis et envahi. Assez que personne n'aie apprécié ses idées de partager. Assez que Amérique lui vole constamment son rôle de puissance du monde. Assez d'avoir perdu sa dignité. Assez d'être toujours dans le même froid alors qu'il rêvait de chaleur. Assez de ne pas comprendre l'amour qu'il avait envers son ennemi et qui n'avait aucune raison d'être aimé de lui. Assez d'avoir été grand et d'être redevenu petit. Assez de se retrouver seul à chaque Noël, chaque nouvelle année, qui tombait un jour après son Anniversaire. Assez de ne pas pouvoir tuer ceux qu'il avait envie d'éliminer de ce monde. Assez de pleurer chaque nuit chaque jour, lorsque personne ne peut l'entendre. Assez de tout devoir garder en silence. Assez que la liberté lui ait coûté la joie.
Assez de ne pas avoir d'amis et d'être seul, debout sur le bord de ce toit, regardant Moscou dans sa plus grande splendeur, comme personne ne la verra jamais.
Ses soeurs s'occuperont de son pays.
Sourire aux lèvres, il se laissa tomber dans le grand vide illuminé, plus heureux que jamais.
Car que ce soit l'Enfer ou le Paradis, qu'importe où il allait se retrouver, il s'en fichait. Tout se qui comptait pour lui, c'était que Biélorussie et Ukraine soient heureuses, qu'elles oublient ce frère qui n'avait pas été assez présent pour elles mais qu'elles n'oublient pas qu'il les avait toujours aimées.
Et que les autres soient heureux, aussi, alors que lui allait purger sa peine et être paisible.
