Voici la deuxième partie de ma fic qui est donc la suite de « Dommage collatéral ».
Disclaimer : Tous les personnages que je vais utiliser appartiennent à JK Rowling pour les protagonistes de Harry Potter (à l'exception de certains d'entre eux) et à Stephenie Meyer pour ceux de Twilight. Merci à ces deux fantastiques auteurs.
Relecture par Brynamon, ma petite sœur qui est toujours une source infinie d'inspiration et de motivation.
Chronologie : An 2006
Harry Potter : huit ans après la bataille de Poudlard.
Twilight tome 2 : Bella a dix-huit ans et est en classe de terminale. Jacob a dix-sept ans (je l'ai vieilli) et sait qu'il est un loup.
Bref résumé :
Après le départ d'Edward, Bella a sombré. Mais grâce à Jacob, elle a repris le dessus. Au fil du temps, ils se sont rendus compte qu'ils avaient des sentiments l'un pour l'autre et forment désormais un couple. Harry a retrouvé Remus (qui s'était échappé de l'hôpital où il était soigné suite à la perte de son épouse) à Forks mais celui-ci était dans le coma suite à une chute chez les Cullen. Ceux-ci ont perdu un être cher : Alice, et ils ont ensuite découvert que ce n'était pas Irina mais un être puissant qui avait fait assassiner celle-ci. Ils savent maintenant que leur clan est en danger et vont chercher à découvrir qui est derrière tout ça. Bella a découvert qu'elle était une sorcière et qu'elle était apparentée à Harry. Ginny, enceinte, a rejoint son mari car elle a découvert que Blaise (un ancien Mangemort et ennemi d'Harry) était le complice d'Ewan qui n'est autre que le frère de Rosella, la collègue d'Harry (ex-Auror) venue l'aider à trouver Remus. Ewan et Blaise se sont associés à Irina pour détruire Harry, les Cullen et les loups. Ils ont ainsi capturé Bella et Rosella, leur infligeant beaucoup de blessures. Les loups et les vampires ont fait alliance. Ewan et Blaise ont trouvé la mort mais il y a eu beaucoup de blessés. Rosella a été amené à l'hôpital dans un état critique par Edward et Jacob, blessé lui aussi, vient d'apprendre la mort de son père. Remus, après être sorti du coma et avoir aidé à libérer les filles, vient d'être arrêter pour magicide et va être incarcéré à la prison d'Anthuros au Canada.
Ce premier chapitre est un chapitre de transition plein d'émotions.
Pour mes lecteurs de la première heure, merci de votre fidélité.
Bienvenue aux nouveaux.^^
Chapitre 1 : Remise en question
POV EMMETT (pour toi sista, j'espère que tu aimeras)
Après le foutoir que Bella avait mis, il nous avait fallu un certain temps pour remettre un peu la maison en ordre. Le petit Teddy s'était levé en catastrophe alerté par les bruits. J'avais accouru vers lui pour qu'il ne voie pas le spectacle du corps ensanglanté de Zabini. Ne me connaissant pas, il avait d'abord mal réagi mais j'avais su le rassurer avec l'aide d'Harry et je l'avais emmené dans la cuisine pour lui préparer un petit-déjeuner. Il fit un effort pour manger malgré son appréhension. Il me posa plein de questions que j'esquivai une à une. Rosalie me rejoignit peu après et sa douceur maternelle finit par le calmer. Il demanda après son père, elle lui raconta ce que Bella nous avait expliqué : Remus et Jasper étaient retournés aider la famille qui avait été prisonnière avec eux. Teddy plein de fierté, mangea de meilleur appétit. « Nous pourrons enfin rentrer chez nous » s'était-il exclamé. Il demanda ensuite ce qu'il en était pour Edward et pour Rosella. Je le rassurai à nouveau. Je le laissai ensuite avec Rosalie car je devais aller chercher de quoi réparer les vitres de la maison. Ça m'occuperait l'esprit. Alice me manquait. C'était dur de ne plus partager de fous rires avec elle. Rosalie évitait d'en parler mais elle souffrait de tout ça elle aussi
Charlie avait reprit des couleurs. Son professionnalisme refit surface, il voulait contacter un de ses hommes pour faire un rapport mais la police magique débarqua suite à l'appel d'Harry le coupant dans son élan. Les deux policiers constatèrent les faits et nous interrogèrent tous. Ils n'avaient pas d'inquiétude concernant leur secret car notre condition de vampires nous obligeait nous aussi au silence. C'était plutôt le père de Bella qui les perturbait. Harry les persuada qu'il n'y avait pas de risque car ils étaient de lointains parents à lui et qu'il s'en portait garant. Ils cédèrent et emportèrent le corps de Zabini. Bella s'en alla avec son père encore sous le choc. Un grand nettoyage s'ensuivit et je partis faire mes emplettes.
A midi, je franchis le seuil de la maison. Cette porte rafistolée m'agaçait, il faudrait que je m'en occupe. J'avais acheté des trucs pour Teddy au magasin de farces et attrapes histoire de lui remonter le moral. Il allait adorer le coussin péteur !
Je déposai une partie de mes achats à l'entrée et aperçus Jasper. Il n'avait pas l'air si mal, rassuré je partis en sa direction et l'étreignit avec force pour lui montrer mon soutien. Il me rendit cette étreinte avec réserve mais cela me suffit. Carlisle arriva et posa sa main sur mon bras.
-Emmett, on a un problème.
Je lâchai Jasper pour le regarder. Il me fit un signe de tête pour que je le suive ce que je fis suivi de mon frère. Je constatai au passage qu'une bonne partie des vitres était réparée. Nous entrâmes dans le petit salon, ce qui me déplut, c'était le signe qu'on n'allait pas rigoler.
En effet, il régnait une atmosphère lugubre dans la pièce. Tout le monde était réuni, Harry et Ginny l'un près de l'autre assis dans le canapé, portant un pull épais (normal il y avait encore quelques courants d'air). Teddy, lui aussi bien couvert, était dans les bras de Rosalie qui le couvait des yeux. J'espérai qu'elle ne s'attache pas à lui, je connaissais son désir maternel presqu'obsessionnel que je ne pouvais combler à mon plus grand regret. Il allait sûrement bientôt partir comme tout s'était arrangé. Carlisle se mit debout près du canapé et me regarda, préoccupé.
-Quoi ?
-Remus a été arrêté pour meurtre, lança-t-il, soucieux.
Je regardai vers Teddy qui pleurait doucement contre Rosalie. Harry m'expliqua qu'un Auror avait raccompagné Jasper ici et lui avait fait part de l'arrestation de Remus et des charges qui pesaient contre lui. Il allait être extradé au Canada, et sera incarcéré dans une prison pour sorciers nommée Anthuros.
-Comme tu le comprends Emmett, déclara Carlisle, nous ne pourrons pas les aider cette fois car nous devons rejoindre votre mère et partir ensuite pour l'Italie.
-En effet, j'y pensais. Je suis désolé, dis-je à Teddy, dégoûté par ce qui lui arrivait. Ça va s'arranger.
-Nous partons demain matin pour le Ministère Canadien, annonça Harry.
Rosalie serra le petit encore plus vers elle. Je m'alarmai.
-Je vais aller avec eux Emmett, m'assena Rosalie d'un ton sans appel.
POV BELLA
En montant dans la voiture, Charlie avait détaillé ma tenue et ma baguette. J'avais prestement enlevé ma robe me retrouvant en débardeur et en jean et déposé ma baguette à côté de moi sur le siège passager de sa voiture de fonction. Nous roulions en direction de la maison sans un mot. Je tremblais encore en revisualisant tout ce qui venait d'arriver. Je n'arrivai toujours pas à comprendre ce qui s'était passé lors de l'attaque de Zabini. La peur de voir mon père agressé et menacé de la sorte par ce détraqué m'avait fait comme une décharge à l'intérieur de ma tête et s'était répercutée à travers ma baguette sur tous les gens présent dans le séjour des Cullen.
J'avais tout détruit sur mon passage, tuant Zabini. J'avais cru perdre la raison, croyant que mon père était touché. Mais il n'avait rien eu, pas une égratignure ! Et je ne comprenais pas comment cela était possible. Je jetai un coup d'œil en sa direction. Il était pâle, roulant par automatisme. Il était ailleurs.
-Papa ?
-Hum ?
-Pour ce qui s'est passé…commençai-je.
-Laisse-moi encore un peu de temps. On en parlera plus tard.
Son ton las m'inquiéta. Je posai ma main sur la sienne positionnée sur le volant.
-Papa…Insistai-je.
-S'il te plait Bella, soupira-t-il.
Je n'ajoutai rien, consciente de tout ce qu'il devait ressentir. Pourtant il y avait autre chose, il avait l'air trop abattu. Il se gara devant la maison à côté de ma camionnette. Je me demandai qui l'avait ramenée. Le dernier endroit où je l'avais laissée c'était devant la villa.
Charlie reçut un appel radio, je le laissai seul. En entrant, je me sentis si bien. J'avais rêvé de la maison, croyant que je n'y reviendrais plus. La pendule affichait dix heures vingt-cinq. J'appelai chez Jake mais je n'eus pas de réponse. Où était-il ? Mon sœur se serra douloureusement.
Charlie était toujours dans sa voiture de patrouille, je lui fis signe et je montai pour prendre une douche. Une fois dans ma chambre, je déposai la robe et ma baguette sur mon lit, je pris de quoi me changer dans mon armoire et vit qu'il me manquait mon pull bordeaux préféré. Bizarre.
Je pris une douche bien chaude et me récurai comme pour effacer tout ce qui s'était produit. Je me séchai activement puis voulus me brosser les dents mais ma brosse à dents avait disparu ! J'en pris une dans la réserve et me brossai les dents en deux quatre, m'habillai : jean, T-shirt bleu marine, baskets et descendis voir mon père. Celui-ci était dans la cuisine, buvant un café.
-Papa, tu n'aurais pas vu ma brosse à dents ?
Cette question parut sans intérêt au moment où je la posai.
-Tu as dû la prendre hier soir quand tu étais censée aller chez Angela. Il doit être dans ton sac à dos. Il est encore dans ta camionnette ! Dit-il d'un ton sec.
Je le fixai, interloquée.
-De quoi tu parles ?
-Tu n'avais pas besoin de me mentir, résultat tu t'es retrouvée embringuer dans je ne sais quelle histoire !
-Je ne t'ai pas menti ! Enfin presque pas ! Et je ne t'ai pas vu hier soir ! J'avais déjà été kidnappée par deux malfrats.
Il blêmit.
-Comment ça kidnappée! Aboya-t-il en se levant d'un coup sec, renversant du café sur son uniforme au passage.
-Je vais tout te raconter papa. Mais rassieds-toi et calme-toi.
-Me calmer, je vais le tuer ce Cullen !
-Il n'a rien à voir avec tout ça ! M'exclamai-je, surprise par son accusation. Tout à commencé quand j'ai rencontré Harry, vendredi soir. Tu es rentré tard du boulot ce soir là. Moi entre-temps j'avais eu la visite d'Alice…
-Je croyais que…
-Oui je ne t'ai pas menti là-dessus papa…dis-je la voix tremblante.
Il sembla se radoucir un peu et m'invita à continuer. Il se remit à boire son café, impassible en apparence mais sa main tremblait.
- Alice était revenue avec Jasper accompagné d'un homme qu'ils avaient recueilli.
-Pourquoi revenir à Forks ?
J'en avais marre des secrets, marre de lui mentir. Je pris une longue inspiration et …
-Les Cullen sont des vampires et Alice avait le don de prémonition. Elle voyait un peu l'avenir et elle a vu qu'il fallait qu'ils ramènent cet homme chez les Quileutes. Elle ne savait pas que certains habitants de la réserve étaient des loups et que l'homme en question aussi. Je lui ai dit que Jacob était un loup-garou et ensuite elle a eu une vision. Elle est partie en trombe et Jake l'a suivie. Je suis partie à leur rencontre en piquant le 4X4 d'Alice. Ils sont partis à pieds comme ils ont une vitesse hors du commun. Et c'est la que j'ai rencontré Harry. C'est un sorcier et il cherchait Remus, l'homme loup-garou qui est aussi le père du petit garçon que tu as vu. Ils viennent d'Angleterre et Harry vient de découvrir que nous sommes cousins éloignés. Je suis une sorcière moi aussi.
Je le dévisageai, stressée d'avoir lâché cette bombe.
Il finit son café d'une traite et resta ensuite immobile.
-J'ai besoin de prendre l'air, lâcha-t-il enfin.
Il partit comme un courant d'air. Mon cœur si éprouvé depuis quelques heures semblait sur le point d'exploser. Je réalisai que non seulement j'avais trahi les secrets de tous mes proches mais qu'en plus je risquai de perdre mon père. Et s'il me reniait ou s'il voulait me faire interner chez les fous ? Je me levai, par la fenêtre de la cuisine je le vis mettant des coups de pied dans son véhicule. Il était enragé. Je sortis moi aussi.
-Papa !
Il se stoppa, je vins à sa rencontre.
-Pardonne-moi…
-De quoi ? Articula-t-il essoufflé.
-D'être ce que je suis et d'attirer tous ces phénomènes étranges qui nous mettent en danger.
Il secoua la tête.
-Viens ! Je vais te montrer quelque chose.
Il me prit par le bras et nous rentrâmes dans la maison. Il m'emmena au grenier. Il fouilla longtemps avant de dégager un coffre de taille moyenne de couleur bleu, avec des ornements forgés couleur argent. Il le regarda un instant intensément.
-Qu'est-ce que c'est ? Osai-je.
-Des souvenirs…Ouvre-le !
En l'ouvrant, je crus tomber à la renverse. Une robe en velours prune, ornée de broderies aux manches et au col y était rangée soigneusement pliée. Une baguette presqu'aussi grande que la mienne et lui ressemblant étrangement s'y trouvait aussi ainsi qu'une boule de cristal avec son socle en bois verni marron. Il y avait aussi un jeu de cartes avec des images qui bougeaient…
Je le dévisageai, nageant en pleine incompréhension.
-C'était à ma grand-mère Hilda. Je t'ai parlé d'elle hier soir.
-Ce n'était pas moi hier soir avec toi papa !
-Je croyais que tu disais ça en l'air…mais… qui alors ?
-Je ne sais pas mais je vais le découvrir, affirmai-je envoyant son air désemparé.
Il réfléchit un instant.
-En y repensant, c'est vrai que t'avais pas l'air dans ton assiette…
-Cette personne t'as fait du mal ?
-Non, tu m'as fait à manger, et puis on a discuté et ensuite tu m'as dit que tu serais pas là avant le lendemain soir car tu dormais chez Angela pour une soirée dvd. Tu es partie peu après.
Rassurée, je ne cherchai pas à en savoir plus. J'aurais bien le fin mot de l'histoire.
-Tu ne vas pas me bannir alors ? Le questionnai-je faussement sereine tout en caressant les habits de mon arrière grand-mère.
-Pourquoi dis-tu ça ?
-Je suis une personne avec des pouvoirs particuliers.
-Je pense que moi aussi même si je refuse de l'admettre.
-…
-Sinon explique-moi comment j'aurais pu survivre à ton attaque ?
-Je n'ai pas de réponse à cette question.
-Bien sûr que si, cette magie te vient de ma grand-mère donc dans toute logique j'ai ça aussi dans les gênes.
Cela ne semblait pas lui plaire en ce qui le concernait.
Il referma le coffre doucement et se tourna vers moi, la nostalgie était partie de ses yeux, il était de nouveau très sérieux.
-Dis-moi ce qui s'est passé maintenant.
Et je lui racontai tout dans les moindres détails, de Victoria à Ewan en passant par Laurent. Le temps de notre discussion nous étions redescendus dans le séjour. Il s'affala dans le canapé et posa sa nuque sur le dossier.
-C'est un miracle que tu n'aies rien de plus…Il fixait mes cicatrices aux bras avec colère. Je suppose que je ne dois pas me mêler de cette affaire même si ça me démange.
-Surtout pas ! Leur police s'en occupe et les ravisseurs sont morts.
-Je ne comprends pas que Billy ne m'ait jamais rien dit !
Il s'attrista un peu plus.
-Il le fera un jour ou l'autre, tend-lui une perche.
-Quoi ? Me demanda-t-il sans comprendre.
-Je dis que…
-Oui j'ai bien compris mais tu sais que Billy est mort cette nuit…Non ?
C'était comme recevoir un objet en plomb sur la poitrine. Je mis ma main sur ma bouche étouffant un cri. Mon père se referma comme une huitre, se leva et s'éclipsa.
-Tu sais où est Jacob ? Lui criai-je néanmoins malgré le choc.
Silence. Charlie revint au séjour.
-A la réserve je pense, il a dû revenir de l'hôpital….Articula-t-il d'une voix éteinte.
-Je dois y aller !
Cette accumulation de malheur commençait à me tirer vers le fond. Il fallait que j'extériorise tout ça.
-Viens je t'emmène là-bas.
POV JACOB
Je venais de rentrer à la maison. Sur le seuil, j'hésitai comprenant que rien ne sera jamais plus comme avant.
Je retrouvai la maison telle que je l'avais laissée hier soir avant de partir à l'hôpital. Je me dirigeai vers ma chambre et m'assis sur mon lit. Ma sœur Rachel venait d'arriver et avait directement été à l'hôpital où elle m'avait trouvé. J'y avais passé la nuit, veillant papa comme s'il dormait. Je m'étais un peu assoupi, exténué.
Quand le médecin m'avait annoncé sa mort, je n'avais pas percuté tout de suite. Mon esprit s'était éloigné loin de tout ça. Et puis Sam avait posé sa main sur mon épaule et là j'avais compris mais je n'avais rien pu exprimer. Quand Rachel était arrivée, elle s'était mise à pleurer en me voyant. J'encaissai encore, incapable d'exprimer la moindre émotion. Ensuite elle m'avait engueulé car j'avais une mine affreuse et m'avait encouragé à rentrer à la maison pour me reposer. Elle allait commencer à s'occuper des démarches et continuerai quand Rebecca arriverait. Elle avait pris l'avion, elle sera là dans la journée.
De retour à l'instant présent, je saisis le téléphone et appelai chez Charlie. Personne ne répondit. Je décidai d'en avoir le cœur net et d'aller chez les Cullen. Je devais me rafraichir avant.
Je rentrai sous la douche et y restai un moment. Je ne savais pas comment gérer tout ça. C'était comme le prolongement de mon cauchemar qui avait commencé quand Bella avait disparu. Je serrai les dents car je souffrais atrocement, mes blessures n'étaient pas guéries et je n'avais pas repris d'antalgique depuis hier soir. Je secouai la tête pour me reprendre et sortit pour me sécher (Nda : ne bavez pas merci !) avec précaution. Malgré mon teint mat, des tâches bleues marrons transparaissaient au niveau de mes côtes. J'avais été salement amoché. Je finissais de m'habiller (un T-shirt bleu marine, un jean et des baskets) quand on frappa à la porte d'entrée avec insistance. J'y allai à contrecœur.
-Ça y est on te trouve enfin ! Lancèrent Quil et Embry, morose.
Mon cœur fit un bond.
-J'étais à l'hôpital, je viens de rentrer. Alors ?
-On sait, on en revient. On est vraiment désolé …
Je détournai la tête, je ne voulais pas de compassion. Le silence s'installa brièvement.
-Bella ça va, on l'a laissée chez les Cullen. Elle était inquiète pour toi mais on l'a convaincue de rester là-bas le temps qu'on te retrouve.
Je respirai un peu mieux, enfin…
Le trou noir me parut moins noir… comme gris.
-Et vous ça a l'air d'aller.
-T'inquiètes pas pour nous. Tu as besoin de quelque chose ?
-Non. Je vais aller voir Bella.
Enfin c'est ce que je croyais mais ce fut compromis. Je reçus visite sur visite. Présentant condoléances ou proposant de l'aide. Sue me ramena même à manger. Mais je commençai à saturer. J'avais besoin d'être seul ! J'étais épuisé.
Je cherchai des cachets dans la pharmacie et ne trouvai pas grand-chose de fort pour soulager mes douleurs. Je fis avec, le temps d'aller chez les Cullen. En regardant la pendule je vis qu'il n'était pas loin de midi. J'avais besoin de repos mais je ne voulais pas rester ici et j'avais besoin de la voir. Je sortis en direction de ma voiture.
Rachel arrivait avec Jared… Je trouvai ça bizarre mais je ne fis aucun commentaire. Il porta ses valises à l'intérieur. Elle avait les yeux rougis mais faisait bonne figure comme elle l'avait toujours fait avec moi. Je l'aimais beaucoup, elle avait été plus qu'une sœur pour moi, un peu comme une deuxième mère quand maman nous avait quittés. Je me sentais proche d'elle plus que de Rebecca et malgré la distance à cause de ses études, elle me donnait régulièrement des nouvelles et venait dès qu'elle pouvait. Elle s'approcha et me serra à nouveau dans ses bras sans dire un mot. Jared revint vers nous.
Elle se détacha de moi et posa sa main sur ma joue.
-Comment tu te sens ?
-…
-Tu allais où comme ça ?
-Je vais voir Bella.
-Bella Swan ?
J'acquiesçai. Et avant qu'elle ne pose d'autres questions, je m'éloignai en direction de la voiture.
-Tu ne devrais pas conduire, dit Jared.
-Mêle-toi de tes affaires ! M'énervai-je.
-C'est quoi le problème ? Demanda Rachel.
-Rien, grognai-je.
J'allais rentrer dans ma voiture quand je vis la voiture de patrouille de Charlie arriver. Ce fut comme si la vie autour de moi s'était suspendue. Quand la voiture s'arrêta, et qu'Elle ouvrit la portière, je m'arrêtai de respirer. Elle croisa mon regard et s'y accrocha jusqu'à ce qu'elle soit dans mes bras. Je recommençai à respirer, la serrant contre moi avec précaution.
-Je suis désolée, je suis désolée…Répétait-elle à l'infini.
Elle pleurait, le visage enfoui contre mon T-shirt. Charlie s'approcha et participa à notre étreinte. Je me sentis mieux. En le regardant, je vis qu'il était lui aussi exténué.
-Merci d'avoir sauvée Bella, lâcha-t-il contre toute attente.
Il alla ensuite vers ma sœur qu'il étreignit aussi et ils rentrèrent dans la maison.
-Bella, dis-je d'une voix méconnaissable.
-Il sait tout mais ne t'en fais pas, il ne dira rien.
Elle me serra la taille encore plus, et j'eus un sursaut car j'avais très mal. Elle s'en rendit compte et recula.
-Tu as mal ?
Elle souleva mon T-shirt et vit mes ecchymoses au même moment où je vis ses bras zébrés de traits rosâtres. Mon sang ne fit qu'un tour. Elle passa ses doigts sur mes blessures et je tressaillis.
-Je m'en veux si tu savais…
Elle secoua la tête.
-T'en vouloir pour quoi ? Tu étais blessé. J'ai cru devenir folle quand je l'ai su.
Elle recula un peu plus pour me regarder et je pus enfin la détailler. Elle était cernée, les yeux rougis par les larmes. Un détail me fit sourire cependant.
-Pourquoi tu souris ?
-On est habillé pareil.
Elle me détailla et sourit à son tour. Cela suffit à me donner le courage nécessaire à ce qui m'attendait. Ce poids immense sur ma poitrine s'allégea un peu. Elle me prit la main et m'attira vers la maison. Près du perron, elle m'obligea à m'asseoir et en fit de même. Elle saisit ma main et posa sa tête sur mon épaule. Je me penchai pour l'embrasser. Elle entrouvrit les lèvres et posa sa main derrière ma nuque pour approfondir notre baiser. Cet échange si intense me bouleversa. Elle s'éloigna finalement, s'arrachant à mes lèvres et posai son front sur le mien. Nous restâmes comme ça quelques secondes.
-Ton père va me manquer…
-A moi aussi, avouai-je ému.
Blottis contre celle que j'aimais, je me laissai enfin aller au chagrin qui me submergea comme un raz de marée.
POV EDWARD
Encore assis en salle d'attente, j'attendais…
J'avais réussi à ramener Rosella à temps. Elle avait été prise en charge immédiatement aux urgences. J'avais raconté que nous avions eu un accident non loin de là et que je n'avais pas de moyen de contacter les secours mais qu'un automobiliste qui passait nous avait vus et je lui avais demandé de nous emmener ici directement comme nous n'étions pas loin. Des docteurs ont voulu m'examiner mais j'avais refusé. Seul Rosella comptait, leur expliquai-je. Elle fut opérée dans l'heure et ce pendant au moins quatre ou cinq heures. J'appelai Carlisle pour lui dire que Rosella était en salle d'opération, il me raconta ce qui s'était passé à la villa. Je fus rassuré de savoir que tout s'était bien fini.
Enfin presque, le père de Jacob Black était décédé cette nuit. Je comprenais sa douleur, et mes pensées allèrent vers lui un moment. Carlisle arriva après quatorze heures et alla se renseigner voyant que je ne tenais plus. Il revint avec de bonnes nouvelles, l'opération s'était bien passée, le chirurgien allait venir me voir dans un moment, ils l'emmenaient en salle de réveil puis elle serait reconduite dans sa chambre.
-La facture me sera envoyée pour ses frais d'hospitalisation, j'ai déjà vu tout ça avec Jenny, mon ancienne collègue de la comptabilité.
-Je te remercie. Mais je pouvais m'en occuper, rétorquai-je un peu vexé.
-Garde ton argent, tu en auras sûrement besoin pour d'autres choses très prochainement.
-Si tu le dis. Tu as quelque chose à me donner, apparemment?
-Oui, en effet.
Il sortit de sous sa chemise la baguette de Rosella, cela venait d'Harry. Je la pris discrètement et la rangeai sous mes habits.
-Je vais rester un peu ensuite je vais aller voir Jacob, déclara Carlisle.
Sa santé le préoccupait… Mais il n'y avait pas que ça. Esmé lui manquait et il voulait la retrouver.
- Vous devriez rejoindre Esmé avant de partir en Italie. Je vous rejoindrai dès que Rosella ira mieux. Jasper est rentré ?
- Oui mais il y a eu un problème.
- Comment ça ?
- Remus a été arrêté pour le meurtre d'une femme au Canada. Cela s'est passé juste avant que Jasper et Alice le trouve.
Cela me paraissait surréaliste.
-Nous aussi, nous avons été choqués, Jasper a été interrogé dans le cadre de l'enquête, il a ensuite été relâché mais Remus lui va être amené à la prison d'Anthuros.
-Ça se trouve où ?
-Je n'en ai aucune idée.
Je réalisai que Teddy devait être effondré. Je devais le voir mais je ne pouvais me résoudre à laisser Rosella.
-Comment va Teddy ?
-Rosalie s'occupe de lui. Harry et Ginny vont partir demain matin avec lui pour le Ministère de la magie Canadien.
Il hésita.
-Rosalie veut partir avec eux ! M'exclamai-je. Mais quelle mouche l'a piquée ?
-Je ne suis pas sûr mais je ne veux pas polémiquer c'est son choix et elle doit régler ça avec Emmett.
Nous nous tûmes un instant.
-Harry s'inquiète pour Rosella, annonça Carlisle.
-Il attend de ses nouvelles avant de partir, cela ne m'étonne pas de lui. Ce n'est pas comme sa femme.
-Elle est inquiète aussi.
-Bien sûr…, répliquai-je un peu sarcastique.
-Si elle ne porte pas Rosella dans son cœur c'est qu'elle a ses raisons.
-Je me doute bien mais vois-tu, je n'ai pas envie de connaitre ses raisons pour l'instant.
Je stoppai là la discussion en me levant et en m'éloignant. Beaucoup de pensées négatives m'assaillaient en continu depuis mon arrivée ici, c'était normal on était à l'hôpital. Mais ceux de Carlisle m'incommodaient. Une fois dehors, j'inhalai une longue bouffée d'air frais, ce qui m'aida progressivement à diminuer ma contrariété. Même si respirer ne m'était d'aucune utilité, ce simple geste mécanique avait le don de m'apaiser.
Le ciel était gris, et les passants moroses. Les voitures arrivaient ou partaient, avec à l'intérieur de la tristesse ou du soulagement voire de la joie pour certains. Je levai les yeux vers l'établissement, je devais y retourner. Alors je pris sur moi et remontai au 2ème étage. Avant d'arriver à l'ascenseur, je passai devant un fleuriste et pris le temps de prendre un bouquet de fleurs pour Rosella. J'hésitai à prendre des roses, ça me paraissait trop banal. J'optai finalement pour des tournesols qui se démarquaient du lot comme elle.
Carlisle était encore là mais il n'était pas seul. Le chirurgien qui était aussi son ami vint vers moi.
-Edward, votre femme est hors de danger, elle est en salle de réveil pour l'instant mais vous pourrez bientôt la voir.
J'avais dû mal entendre mais un seul coup d'œil vers Carlisle me fit comprendre qu'il avait inventé cette fable pour rendre tout cela plus simple.
J'acquiesçai, un brin gêné. Carlisle s'éclipsa et commençai alors pour moi une interminable attente.
Une infirmière arriva vers dix-sept heures pour m'emmener auprès de « ma femme ». Elle me laissa devant une porte crème sur laquelle était affiché le numéro 132. Je la poussai et pénétrai dans une pièce claire aux murs de couleur abricot. Je posai le bouquet sur sa table de chevet, il n'y avait pas de vase. Elle était allongée sur un lit médicalisé reposant entre des draps blancs et une couverture marron. Elle était reliée à des perfusions et dormait encore. Son poignet droit était plâtrée, son nez avait un pansement, son cou était dénudé révélant les souffrances qu'elle avait eu par le passé. Son visage semblait serein, elle était pâle cependant. Ses pensées n'étaient pas claires, je n'arrivai pas à comprendre ce qui se passait dans sa tête. Ses cheveux étaient encore sous une charlotte. Je l'enlevai doucement, libérant sa chevelure ébène. Je posai ma main sur sa joue et observai alors la cicatrice partant du soin de son œil droit jusqu'à sa bouche un peu gercée. C'était une ligne fine et asymétrique un peu rosâtre. J'en suivis le tracé de mon pouce. J'effleurai doucement sa bouche et me penchai pour l'embrasser quand la porte s'ouvrit.
Le chirurgien entra, il voulait me poser quelques questions sur elle.
-Votre père m'a expliqué votre situation, vous êtes de jeunes mariés de passage ici pour voir votre famille.
Je ne répondis pas.
-Elle a des nombreuses cicatrices sur le corps. A-t-elle subi des maltraitances ?
Je me raidissais car il me soupçonnait de l'avoir battue ou pire.
-Elle a subit des choses affreuses par le passé, expliquai-je sèchement, par un des membres de sa famille qui est maintenant décédé. Mais il ne m'appartient pas de dévoiler sa vie à des étrangers. Quand elle sera réveillée elle vous en parlera.
Il me détailla longuement. Il ne pensait plus que j'étais coupable.
-Comment va-t-elle ? M'enquis-je alors.
-Elle souffrait d'hémorragie interne, nous avons pu réparer les lésions internes et elle devrait se rétablir avec du repos et le traitement adapté. Elle ne devra pas se déplacer avant une semaine car une des ses côtes est fêlée. Son poignet devra rester sous plâtre au moins trois semaines et ensuite elle fera un peu de rééducation. Elle devra consulter un spécialiste pour son nez.
Je disais oui à tout ce qu'il me disait tout en la regardant. Il était confiant et ne me cachait rien. Je me détendis enfin. Il s'en alla et je retournai près d'elle. Je pris une des deux chaises présente dans la pièce et m'assis à coté du lit. Je n'osai pas prendre sa main de peur de lui donner froid. J'étais entre deux eaux, ne sachant si je devais être heureux ou malheureux. Ma vie et celle de mon entourage était chaotique. Mon cœur me disait de tendre vers le bonheur qu'elle pouvait me donner mais ma tête me disait que j'étais bien présomptueux de croire que je pouvais lui apporter le bonheur auquel elle aspirait et supporter l'absence d'Alice. Je m'étais déjà trompé avec Bella.
On frappa à la porte. Bella entra. Je souris…
-Salut.
-Bonsoir Bella.
Je l'examinai de la tête au pied. Elle n'avait pas l'air en forme. Ce qui était logique…
-Que viens-tu faire ici ?
-J'ai laissé Jake avec ses sœurs au funérarium. Ton père est passé pour voir Jacob. J'ai appris pour Rosella et je suis passée voir si ça allait.
-C'est gentil de ta part. Rosella va mieux. J'attends qu'elle se réveille.
Elle s'approcha et s'assit sur le lit au pied de Rosella, la fixant d'un œil triste.
-Elle en a bavé mais elle a pas lâché, j'ai vu des marques sur son corps mais je suppose que tu ne me diras pas ce qui lui est arrivé.
-Effectivement.
- En tout cas elle a une forte personnalité que j'admire malgré son caractère détestable.
J'appréciai sa franchise comme d'habitude.
-Tu ne la connais pas…La défendis-je.
-Parce que toi tu la connais ?
-Je n'ai pas envie de parler de ça avec toi.
Elle se détourna, blessée.
-Quoi ?
-Rien…mais fait attention à toi.
-Je suis un grand garçon.
J'étais agressif sans le vouloir. Je me radoucis conscient d'être injuste.
-Ecoute Bella, c'est pas simple de te voir, j'essaie de tourner la page mais j'ai besoin de prendre des distances avec toi. Bientôt je partirai de Forks…
-Ah oui ?
Elle semblait triste.
-Je dois aider Jasper et notre famille pour savoir qui a vraiment tué Alice.
Elle me regarda perplexe.
-Nous allons en Italie voir les Volturi.
Elle frissonna à ce nom se rappelant sûrement de notre conversation les concernant.
-Qu'ont-ils à voir avec tout ça ?
-Nous ne savons pas mais on va découvrir qui veut nous exterminer.
Elle pâlit.
-Je vais en parler à Charlie et j'irai avec vous, je peux vous aider avec mes pouvoirs. Il est au courant de tout et il l'a bien pris.
Je la reconnaissais bien là, toujours à vouloir aider mais même si nous n'étions plus ensemble je ne voulais toujours pas la voir en danger.
-Hors de question, d'ailleurs c'est bizarre que ton père ne t'ait pas ligotée pour t'empêcher de sortir.
-Tu changes de sujet.
-Je sais. Mais ton père a besoin de toi ici, il ne va pas bien.
-Comment tu le…
Elle écarquilla les yeux.
-C'était toi hier soir !
Je détournai les yeux, un peu gêné.
-Edward, murmura une voix un peu cassée.
Toute mon attention se porta alors vers Rosella.
- Ça va mon cœur, tu as mal ?
Je plongeai mes yeux dans un océan d'amour, j'espérai qu'elle voyait la même chose dans mes yeux. Je sentis plus que je ne vis Bella partir.
-Attends Bella, dit Rosella. Je voulais te remercier de m'avoir aidée, je m'étais trompée à ton sujet…tu n'es pas si banale.
Bella, à la porte, esquissa un sourire gêné et franchit le seuil après un dernier regard en ma direction.
-Elle t'aime toujours.
-Je sais mais ce n'est plus pareil.
-J'espère que tu es prêt à tourner la page car moi je ne fais pas de compromis.
- Je le sais aussi, je commence à te connaitre.
-Alors tu sais aussi que je vais aller avec toi venger ta sœur.
On se dirige bientôt vers l'univers d'Harry…
