Jin,

J'étais obligé de penser à toi aujourd'hui. Après tout, tu as été mon premier amour, ne ? Et puis c'était il y a trois ans, jour pour jour, que nous avons décidé de nous séparer. Nous n'étions plus si bien ensemble. La preuve : nous sommes restés en bons termes, même si ton départ m'a attiré les foudres de certaines groupies une nouvelle fois. Mais je ne t'en veux pas. On ne s'aimait plus je crois. Du moins pas d'amour. J'ai quand même souffert au début, bien sûr. On n'arrête pas une relation qui a duré quatre ans sans avoir un minimum mal. Ce n'était pas une peine insurmontable, mais ça a créé un vide. Oui c'était ça le pire je crois : être seul chez moi, alors que nous vivions ensemble depuis plus de deux ans. Ne plus pouvoir te regarder en me réveillant, ne plus avoir droit à ton petit-déjeuner le week-end, ne plus cuisiner pour nous deux. Mais je suis heureux que l'on ait réussi à conserver notre amitié. Ne plus du tout t'avoir dans ma vie, te perdre après sept ans d'amitié, et quatre de relation amoureuse, ça aurait été terrible. Même si je ne t'aime plus, tu as une place importante dans mon cœur et dans ma vie. En est-il de même pour toi ?
En tout cas, j'ai été heureux d'apprendre par toi ton mariage. Je veux dire, si tu ne m'en avais pas parlé, si je l'avais appris de quelqu'un d'autre ou dans les journaux, j'aurai débarqué chez toi et je t'aurai mis en pièce ! Mais non, tu me l'as annoncé quelques semaines avant, tu m'as demandé de venir, et tu étais heureux. Oui, vraiment, ton sourire était magnifique, et de le voir, ça m'a rendu heureux aussi. Enfin, tu avais trouvé la perle rare : Kuroki-chan, avec qui j'avais adoré jouer dans 1pound, à nos débuts. Elle est adorable, pleine de bonne humeur, et très belle. Et surtout, elle voulait fonder une famille avec toi, comme tu en rêves depuis toujours. Vraiment, tu as de la chance Bakanishi, alors ne lui fais pas de mal ! Ni à la petite puce qui est née de votre amour, malgré tout ce que les « journaux » à sensation peuvent dire.

- Kazu ? Viens, il faut qu'on parte maintenant si tu veux qu'on puisse faire un tour dans Osaka après le restaurant, le pressa une voix depuis le salon.

- J'arrive, répondit le jeune homme, un sourire aux lèvres.

Bon, il faut que je te laisse, je vais rejoindre mon deuxième amour. Il le sait, bien sûr, et ça ne le dérange pas. Je ne suis pas non plus son premier amour. Mais nous partageons notre vie depuis plus d'un an maintenant, et je pense qu'il est celui qu'il me faut. L'homme de ma vie. Alors, soit heureux Jin, profite de ta nouvelle vie. Passe le bonjour à Kuroki-chan ! Nous vous inviterons bientôt à venir manger chez nous un soir, on en reparle ?

Kazuya.

Il allait pour quitter sa page mail, mais Yamapi arriva avant, l'en empêchant.

- Je peux lire ? lui demanda-t-il tout de même.

- Bien sûr, rit Kazuya.

Le silence se fit tandis que le brun lisait le mail que son petit-ami venait d'envoyer à son meilleur ami. Une larme glissa, mais il souriait.

- Tu sais que je t'aime ?

- Et pourquoi ça ?

- Parce que... Tu es vraiment gentil. À ta place, je lui aurai pourri sa vie à la femme de mon ex...

- Je n'ai aucune raison de le faire. Nous ne sommes plus ensemble, il a refait sa vie comme j'ai refait la mienne. Si je ne t'avais pas, je ne sais pas comment j'aurai réagi, mais je t'aime alors je m'en moque. Ce qui compte, c'est qu'ils soient heureux, et que nous le soyons aussi, non ?

- Tu as raison, sourit Yamapi.

- Ah, Tomohisa ? Joyeuse Saint Valentin, murmura tendrement le plus jeune.

Tomohisa le serra plus fort contre lui. Vraiment, il avait un petit-ami merveilleux. Non, ce n'était pas simplement son petit-ami. C'était son homme, l'homme de sa vie.