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Il est difficile de passer inaperçu lorsque des photos de vous sont placardés partout dans les rues de la ville. Tel est le prix à payer pour la célébrité. Tel est la dur vie d'une célébrité. Pourtant, Levi ne s'en formalise pas. Il ignore les regards qui se posent sur lui avec envie, les cris qui lui parviennent aux oreilles lorsqu'il marche dans la rue. Il est vrai que cela l'agace, mais il ne tiens pas à créer un scandale qui ferait, dès le lendemain, la une des journaux : " Le célèbre mannequin Levi Ackerman agresse des passants dans la rue alors que ceux-là lui demandent un autographe ". Non, vraiment, il tenait à sa réputation. Les seuls qui arrivent à le faire sortir de ses gonds et qui le font paraître dans les journaux, ce sont ces journalistes qui se croient tous permit à le suivre jusqu'à son intimité, le prenant en photo à longueur de journée. Ils les détestaient vraiment.
Aujourd'hui âgé d'une trentaine d'année tout juste, celui-ci est connu dans le monde entier depuis une bonne dizaine d'année maintenant. Tout le monde connaît le grand - mais petit - et sexy Levi avec ses cheveux noirs mi-longs et rasés sur les côtés en une coupe de type « undercut ». Lui et ses intimidants yeux gris. Malgré son gabarit, et sa petite taille, son physique très développé est visible sur de nombreuses photos. Il aborde une expression neutre constamment accompagné d'un froncement de sourcil qui ne semble pas déplaire au publique qui aime à affirmer que cela contribue à sa beauté. Il est également connu pour son attitude imperturbable qui font que, lors des interviews ou autre, il est difficile de savoir ce qu'il pense. En dehors des séances photos, Levi est le plus souvent habillé d'un costume noir avec un foulard autour du cou qui lui donne un air de bourgeois blasé. Mis à part cela, on ne sait rien d'autre sur lui.
Bien qu'aimé et admiré par beaucoup - en particulier par la gentes féminine qui, pour beaucoup d'entre elles, avouent fantasmer sur lui et son corps magnifiquement sculpté - Levi est également critiqué pour sa vulgarité et son manque d'expression. Cela lui vaut d'ailleurs le surnom : " de nain de jardin sans coeur" ! Levi avait d'ailleurs répondu à ce surnom lors d'une interview. Le présentateur n'avait pus s'empêcher de demander l'avis du mannequin sur son " nouveau " surnom. Une chose est sûr, sa réponse était digne de sa réputation : " Ces cons ne sont bon qu'à parler dans le dos des gens. Il n'ont pas les couilles de le dire en face et s'amusent à créer des scandales ! Pour ma part, j'en est rien à foutre de ce que l'on pense de moi. Surnommez moi de " nain de jardin sans coeur " si ça vous amuse, moi je m'en bat les couille, je ne suis pas né pour vous plaire. Après, ne venez pas vous plaindre si, le jour où vous dépasserez les bornes, je vous le fasse payer. ". Alors que beaucoup pensaient que son image allait se dégrader suite à cette réponse, ce fut tout l'effet inverse. Les gens l'aimaient d'autant plus qu'il le trouvait craquant en mode " bad boy sans coeur ".
Aujourd'hui encore, Levi se promène tranquillement dans les rues de Maria, essuyant les regards et jouant les sourdes oreilles face aux gloussements de certaines - voir certains - et ignorant les regards aguicheur qu'on lui lançait. Oui, tel était la dur vie d'un mannequin de renommé mondiale tel que lui. Mais depuis le temps, il avait appris à vivre avec. Cela fait partit de son quotidien, de sa vie. Cela forge son image. Tant que l'on ne s'immisce pas trop profondément dans sa vie personnelle, ça lui va. " C'est le prix à payer pour la célébrité " comme il le répète souvent.
Soupirant lorsque deux d'adolescentes vint vers lui, le rouge aux joues en gloussant, il ne prit pas la peine de sortir ses mains de ses poches, attendant impassiblement qu'elles expliquent le pourquoi de leur présence devant lui, espérant qu'elles ne lui fassent pas perdre son temps. Pas qu'il soit pressé, loin de là, mais il n'aimait pas qu'on lui fasse perdre son temps. En particulier pour un autographe. Une feuille de papier à la main, les demoiselles les tendirent en sa direction, lui faisant une demande muette. Soupirant une nouvelle fois, il sortit enfin ses mains de ses poches, attrapant entre ses doigts le stylo à encre noir qu'elles avaient ainsi que les feuilles qui se trouvaient être une photo de lui, la plus récente : debout dans la pénombre, regardant de biais, une chemise ouverte sur ses abdominaux bien dessinés et un jean sombre taille basse lui tombant sur les hanches. Sans aucune parole ni expression, inscrivit son autographe sur chacune des photos avant de les rendre aux filles qui rougirent en ricanant bêtement, l'agaçant. Sans attendre, il les contourna, repartant dans sa marche en maugréant intérieurement contre la stupidité des adolescentes de nos jours.
Arrivant dans une rue principalement remplit de restaurant et autre bar, le mannequin s'autorisa une pause dans l'un d'eux. Il prit le moins peuplé, ne souhaitant pas attirer plus l'attention sur lui. Entrant dans les lieux, il partit s'asseoir dans le coin le plus isolé de la brasserie, tout au fond, seul. Se posant sur la banquette de cuir usagé, il se permit un soupir d'apaisement avant de parcourir la salle des yeux. Le bar dans un coin où le barman s'ennuyait à essuyer des verres, un papi lisait, prêt de l'entrée, son journal tout en buvant son café. Ses yeux ridés se posèrent d'ailleurs sur lui lorsque le vieille homme tomba sur une photo de Levi, lorsqu'il avait posé pour une pub d'un parfum. Ignorant, il continua son " inspection " des lieux. Un groupe d'amis parlaient dans un coin, ne l'ayant pas remarqué - et tant mieux, se dit-il - .
Une ombre passa et Levi releva ses yeux gris pour tomber sur le serveur, un bloc note à la main, qui lui souriait poliment tout en attendant sa commande. Le noiraud se fit la remarque que le jeune homme en face de lui n'était probablement pas majeur. Seize, peut-être dix-sept ans, il avait une peau halé, des yeux des plus hypnotiques, mélangeant vert et bleu dans lesquels se perdit un moment l'adulte, ainsi que des cheveux bruns qui étaient négligemment peignés sur le haut de son crâne. Après un moment à contempler le jeune serveur qui avait légèrement penché la tête sur le côté, Levi fronça les sourcils face à son idiotie et passa commande.
-Un thé noir.
Griffonnant la commande sur son bloc note, le jeune homme lu offrit un sourire polie avant de se détourner pour aller préparer sa commande. Du moment où l'adolescent se détourna jusqu'au moment où il lui apporta sa boisson, Levi ne le lâcha des yeux. Comment pouvait-on avoir de tel yeux ? " Un tel regard devrait être interdit par la loi ! " Pensa Levi en prenant une gorgée de son thé bouillant, attrapant la tasse par le dessus sans que cela ne le complique dans sa tâche dans boire le contenue.
Il était tard lorsque Eren sortit de la brasserie où il travaillait pour rentrer chez lui. Et pourtant, pour lui, la journée n'était pas fini. Elle était loin de l'être. Lycéen, il lui restait encore tant de devoirs qu'il n'avait pas pût faire avant de venir travailler. Heureusement pour lui, sa journée ne fut pas insupportable. Ce n'était pas l'une de ces journées où il n'avait même pas le temps de souffler un coup devant les nombreux clients qui attendaient d'être servit. Aujourd'hui, il n'y avait eu personne. Personne à part un groupe de collégiens quelque peu bruyant, un vieux monsieur et... cet homme. Lorsqu'il l'avait vu s'installer, il n'avait pus s'empêcher de le détailler tout en essayant de se souvenir où il l'avait déjà vu. Son visage ne lui était pas inconnu. Sa prestance, sa façon d'être, son air blasé, ses yeux acier intimidant. Sur le moment, il est vrai qu'Eren ne l'avait pas reconnu. Mais c'est lorsque son regard fut attirer par le groupe d'ados qui quittait le bar qu'il comprit cette sensation de familiarité qu'il avait en le voyant. Devant le bar, une pub passait pour un parfum avec dessus, l'homme qui n'était autre que Levi Ackerman, célèbre mannequin. Sans le vouloir, le jeune brun avait rougit. Non pas de joie d'avoir servit ce dieu de la beauté, non. En fait, il ne savait pas trop pourquoi il rougissait. Cela était rapidement partit, en passant, lorsque son collègue, Jean Kirstein alias tête de cheval, lui avait reproché de rêvasser au lieu de bosser. De nature impulsif et têtu, ayant la manie de foncer tête baissé, Eren avait fait savoir son agacement en fouettant son collègue et ami - tous deux étant dans le même lycée - à l'aide de son torchon, lui arrachant un gémissement de douleur.
-Oh ! Ça fait mal Jeager ! S'était plein celui-ci alors que le concerné était partit débarrasser la table du groupe et la nettoyer.
Le reste de la journée s'était passé tranquillement. Très vite, le bar s'était retrouvé vide à l'exception du mannequin qui était resté jusqu'à la fermeture. Eren s'était dit qu'il souhaitait rester pénard et ne pas être accoster toute les dix minutes pour un autographe ou une photo qu'il aurait très probablement refusé : Levi n'accepte jamais les photos. C'était un principe qu'il avait. Et à chaque fois qu'on essayait de le prendre en douce, il trouvait le moyen de se cachait derrière sa veste de costume où sa main voir un élément extérieur : une personne, un arbre, un véhicule. Et cela, Eren le comprenait. C'est pourquoi il profita de la désertassions de la brasserie pour commencer ses devoirs avec son ami qui avait eu l'intelligence d'amener ses affaires de cours au travail. C'était donc assit à une table tout en vérifiant que leur seul client n'ait besoin de rien qu'il passa le reste de l'après midi.
Arrivant chez lui, le brun soupira de bien être, heureux d'avoir enfin retrouvé son petit nid douillet. Orphelin depuis peu, il avait refusé de toucher à la fortune qu'il avait hérité de ses parents. Il s'était contenté de vendre leur maison qui, maintenant, lui revenait de droit et d'acheter un petit studio avec l'argent récolté, cumulant son petit boulot de serveur et ses études pour subvenir à ses besoins. Jusqu'ici, il s'en sortait plutôt bien. Déposant son sac dans un coin du salon, il commença par se déchausser avant de ranger ses basket dans l'entrée. Puis, allant dans sa chambre avec son sac, il se changea pour ensuite mettre ses affaires au sale. Lorsque cela fut fait, il alla dans le salon, allumant la télévision en guise de bruit de fond, et commença à faire ses devoirs au pied de sa table basse. Son studio n'était composé que d'un petit salon sur une cuisine ouverte, de sa chambre et d'une petit salle de bain avec toilette. Petit, mais amplement suffisant pour lui. Passé vingt heure, Eren prit la décision de faire une pause dans ses devoirs afin de manger, ne reprenant qu'après. Alors qu'il venait tout juste de terminer ses devoirs, il jeta un coup d'oeil à son téléphone qui affichait l'heure : 23 h 46, ainsi que trois messages : Deux de Jean concernant le boulot qu'il se contenta de survoler et un de Mikasa, sa soeur adoptive qui, aujourd'hui âgé de 25 ans, habitait la capitale, Maria. Souriant malgré la sur-protection bavant du message, Eren lui répondit pour ensuite tout ranger et aller au lit. C'est pas que mais il devait se lever demain ! Il avait cours, lui.
